Russé

Russé (ancienne commune)
Département	Maine-et-Loire
Territoire	Baugeois
Commune	Allonnes
Note(s)	Absorbée en 1842
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Anciennes communes

Russé est une ancienne commune de Maine-et-Loire (49) située sur la rive droite de la Loire, intégrée à Allonnes au XIX^e siècle et dont elle constitue depuis un hameau.

Généralités

Russé est érigée en municipalité à la Révolution puis est réunie à Allonnes par ordonnance du 18 juin 1842. Elle se trouve en 1842 dans le canton de Saumur-N.E. (Villebernier en 1793, Saumur-N.E. en 1801).

« L'enclave et isle de Russé » compte de 100 à 120 ménages au XVII^e siècle, puis 235 habitants en 1793, 272 en 1806, 268 en 1836. Elle occupe alors 604 hectares.

La localité est installée à l'emplacement d'un ancien bois, dans la vallée entre l'Authion au sud et le ruisseau du Doil au nord. La terre est convertie dès avant le XVI^e siècle en prés et qui sont mis en cultures au siècle suivant. Isolés en hiver par les crues de l'Authion, les habitants y édifient une chapelle.

Patrimoine : chapelle de Russé, des XVII^e et XIX^e siècles. Ce sanctuaire marial, dédié à la Vierge Marie, a attiré un grand nombre de pèlerins sous l'Ancien Régime. La statue de Notre-Dame-de-Guérison, une pietà du XV^e siècle, fait toujours l'objet d'un pèlerinage. Un repère de crue datant de 1659 y est inscrit.

On pratique la boule de fort à la société des Laboureurs.

Célestin Port (1878)

Russé dans le dictionnaire Célestin Port de 1878 :

« Russé, bourg, c^ne d'Allonnes, — Boscus de Ruisse 1180 circa (L. Bl, f. 51). — Construit sur l'emplacement d'un ancien bois, dans la vallée entre l'Authion au S. et son affluent, le Doil, au N. Le seigneur de Montsoreau, en dotant l'église d'Allonnes, en avait réservé la propriété et l'usage pour ses propres tenanciers. La terre fut convertie dès avant le XVI^e s. en prés et en pâturaux qu'on mettait en cultures au XVII^e s., et les biens de cette enclave étaient appréciés à valeur double de celle du reste des paroisses de la Breille et d'Allonnes pour les blés, chanvres, lins, fèves. — En est seigneur Charles Bourceau, protestant, 1596, — Jean de Cantineau 1618. — Jean Texier, mari

d'Yolande Marsolle, 1614, — Phil. Texier 1623, † le 16 novembre 1639 assesseur en l'Election de Saumur ; — Louis Texier, prieur d'Allonnes, son frère, 1639 ; — Fournier de Bois-Ayrault 1694, qui donne la terre et la maison de R. en dot à sa fille en la mariant à Henri de Bonchamps ; — Claude-César-Marie Budan 1774, 1789, grand voyer du bureau des finances de Poitiers.

« L'enclave et isle » comptait dès la première moitié du XVII^e s. de 100 à 120 ménages, qui en temps d'hiver s'y trouvaient comme bloqués et en peine de sortir même en bateau. Les habitants entreprirent d'y édifier, à leurs frais et au prix de lourds emprunts, une chapelle dans un pâtis, qui fut donné par Louis Hersard, — et le seigneur Louis Texier, prieur d'Allonnes, la fonda d'une messe par dimanche le 2 novembre 1641, en obligeant le desservant à résidence. — La première pierre en fut posée par lui le 16 septembre 1642 et l'œuvre était bénite le 19 mars 1643 « sous le vocable de N.-D. de Garison ». Une bulle de 1643 y institua un pèlerinage en l'honneur de la vierge Marie, de St Marcoul et de St Roch. Louis Texier y ajouta le 11 août 1647 la fondation nouvelle d'une messe à 19 fêtes désignées avec le don d'un pré « pour obliger le chapelain à tenir l'escolle, recevant et prenant le payement raisonnable de ses salaires, et instruire les enfants à prier et servir Dieu ». Une ordonnance épiscopale du 16 janvier 1694 érigea de fait la chapelle en succursale en constituant dans l'église d'Allonnes deux vicaires, dont un chargé de la desservance de Russé. — Le plus grand nombre des baptêmes néanmoins se célèbrent en l'église de Brain. — Le chapelain même, J.-B. Gourdineau est inhumé dans le cimetière de Brain le 8 septembre 1739 — et quand en 1790 Russe est érigé à la fois en commune et en paroisse, Benoist-Louis Roche, son premier curé, atteste sur les registres de Brain que jusqu'alors l'enclave en avait dépendu.

La succursale, supprimée et réunie à Allonnes par ordonnance épiscopale du 20 février 1809, s'est vue rétablir par une nouvelle ordonnance du 3 mai 1846. L'église a été restaurée et agrandie en 1856 (arch. Joly-Leterme), avec clocher neuf. La grande inondation du 4 juin survint pendant les travaux. — Sur un mur, à l'extérieur, une date, un mot rappellent un même désastre, à deux siècles de distance : L'eau, 1659. — A la cure sont recueillis un calice « donné par Franç. « Secomgor, écuyer, chapelain de Saint-Denis » XVII^e s. comme l'indique une inscription sur le pied, — et la première pierre d'un autel, posée le 23 août 1785. — Une autre ordonnance épiscopale du 25 avril 1860 a essayé de restaurer le pèlerinage qu'y attirait la Vierge de Russé, Pieta informe du XIII^e s. en bois, dont le Répert. arch. a donné un dessin, modifié avec intention.

La commune, qui s'était maintenue après le suppression de la paroisse, comptait 604 hect., 263 hab.

Maires : Lamoureux, 1^er fructidor an VIII. — Jean Moreau, 2 janvier 1808. — Louis-René Millerand, 10 février 1813. — Math.-Jean Houdoyer, 17 octobre 1829.

Elle a été réunie à Allonnes par ordonnance du 18 juin 1842. Le Conseil d'arrondissement a appuyé pendant plusieurs années à l'unanimité le vœu des habitants pour en obtenir le rétablissement ; en 1851 le Conseil général en reconnut la nécessité absolue. Le Conseil d'Etat fut d'avis contraire et y persista en 1853.

Arch. de M.-et-L. G Cures. — Arch. commuun. Et.-C. de Brain et d'Allonnes. — Texier, Discours touchant la fondat. de la chapelle N.-D. de Guarison à Russé (Saumur, in-12, 1648), réimprimé en 1860 (Angers, Lainé, in-12 de 49 p.) sous ce titre : Pèlerinage de N.-D. de Guérison à Russé. — Répert. arch., 1860, p. 247 ; 1868, p. 311, 456 ; 1869, p. 59. — Echo Saumurois, 1^er juillet 1856.  »

Notes

Communes — Quartiers — Territoire — Culture — Patrimoine — Services publics