Souzay

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Souzay
(village)
Département Maine-et-Loire
Territoire Saumurois
Commune Souzay-Champigny
Note(s) Bourg de Souzay
Situation dans le département

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Anciennes communes

Souzay est un village de Maine-et-Loire (49) situé au sud-est de Saumur, en rive gauche de la Loire. Ses habitants sont appelés les Souzéens.


Généralités

Les deux villages de Souzay et de Champigny forment la commune de Souzay-Champigny.

Le bourg de Souzay, en bord de Loire, est traversé par la route nationale qui longe le fleuve en rive gauche. Il occupe le faîte du coteau[1].

La localité est mentionnée au XIe siècle sous le nom de Villa que dicitur Solziacus. L'église est donnée aux religieux de Saint-Aubin d'Angers. Le prieur, baron de Champigy, est seigneur de la terre. Un poste de gabelles y est établi depuis au moins le milieu du XVIIe siècle[1].

L'église Saint-Maurice de Souzay (classée MH) date des XVe et XVIe siècles[2].

Souzay vieux village 2007a.jpg

Célestin Port (1878)

Souzay dans le dictionnaire Célestin Port de 1878[3] :

« Souzay, canton Sud et arrond. de Saumur (6 kil.) ; — à 34 kil. d’Angers. — Villa que dicitur Solziacus 1090 circa (H St-Aubin, Champigny, Domaine, fol. 11). — Duo molendina apud Solciacum in obedientia Campaniacco Sicco 1090 circa (Ibid., f. 12 — et Cartul. Saint-Aubin, f. 78). — Ecclesia Sancti Mauricii de Solzi 1090 circa (H St-Aubin, Champigné, f. 23). — In Ligeri flumine prope Zoisi 1150 (Fontev., ch. anc. 48). — Souzé 1783 (Pouillé). — Au faîte du coteau (81 mèt.) et sur le rebord de la rive gauche de la Loire, — entre Parnay (1 kil.) à l’E., Dampierre (2 kil.) à l’O., St-Cyr (7 kil.) au S., Varennes au N. et outre-Loire.

La route nationale de Limoges à Saumur forme levée, au pied du coteau et presque au ras de l’eau, — rejointe au bourg par le chemin de St-Cyr et de Champigny qui traverse le territoire du S.-O. au N.-E. dans toute sa longueur.

La Loire limite vers N., enveloppant la grande île de Souzay, accrue des îles du Patoil et de Morains et dont la majeure part vers l’E., sauf la pointe extrême, appartient au territoire.

En dépendent les vill. et ham. de Champigny-le-Sec (65 mais., 201 hab.), de la Bonne (9 mais., 21 hab). de l’Ile (6 mais., 27 hab.), de la Motte (3 mais., 7 hab.), de Boutifolle (4 m., 9 hab.) et 3 ou 4 fermes ou écarts.

Superficie : 891 hect. dont 300 hect. en vignes, 210 en bois.

Population : 154 feux, 700 hab. en 1720-1726. — 198 feux, 764 hab. en 1790. — 812 hab. en 1831. — 740 hab. en 1841 et en 1851. — 682 hab. en 1861. — 675 hab. en 1866. — 645 hab. en 1872. — 620 hab. en 1876, — en décroissance rapide et continue.

Le bourg (116 mais., 123 mén, 341 hab.). borde le quai, d’un seul alignement de 11 à 1,200 mèt., le long de la route et de la Loire. Au-dessus s’étagent les maisons en amphi-théâtre, entremêlées de logis à pignon avec tourelles et créneaux des XVe et XVIe s. ; — au-dessus encore, les coteaux, chargés de verdure et creusés de caves de 3 et 4 kil. de profondeur.

Tout le sous-sol n’est qu’un rocher de tuffeau exploité de temps immémorial en carrières, mais que font peu à peu délaisser les difficultés du travail et aussi les exigences des propriétaires du sol supérieur. — A Champigny, carrières de pierre dure excellente et de chaux de qualité supérieure ; — sur la côte et partout, vignobles renommés surtout pour les vignes blanches au Champ-Chardon, à Villeneuve, à la Bienboire, pour les vignes rouges à Champigny et particulièrement aux Ganaudières, à Boutifolles et aux Cordeliers. — On qualifie du nom de Souzay sur le marché de Saumur les vins de toute la côte Saumuroise, y compris Saint-Cyr et Brézé ; — fabrique de fûts et de cercles.

Assemblée le 13 mai.

Perception de Fontevraud. — Bureau de poste de Saumur.

Mairie avec Ecole laïque de garçons, dans une maison acquise par acte du 22 mars 1856. — Ecole libre de filles au bourg (Sœurs de St-Charles). — Ecole publique laïque de filles à Champigny.

L’Eglise, dédiée à St Maurice (succursale, 26 décembre 1804), est une des plus remarquables de la côte. Sa reconstruction presque entière, aux XVe et XVIe s. n’a laissé subsister de l’édifice antérieur du XIIe s. qu’une petite chapelle, aujourd’hui en bas-côté vers N., où apparaissent du dehors quelques colonnettes romanes. Un fronton à pignon carré, avec porte surbaissée sous une accolade fleuronnée, précède la large nef de trois travées, à voûte d’arrêté avec tores en saillie et clés autrefois écussonnées, que termine un chœur hexagone, éclairé de fenêtres ogivales. — Entre deux, le transept, dont le bras droit forme la chapelle de St- Joseph, avec statue moderne. Un curieux tableau y rappelle, — quoique inférieur, comme art, ce me semble, — une toile déjà décrite, t. II, p. 6, dans l’église voisine de Dampierre. — Un moribond reçoit l’Extrême-Onction ; un prêtre lui montre le crucifix ; un autre lit les prières, qu’un enfant de chœur répond. Au chevet, l’Ange gardien met le pied sur la gorge du démon, qu’il tient d’une main enchaîné ; à gauche, la famille agenouillée, six bons bourgeois, trois hommes, trois femmes, portraits d’après nature, sans expression de circonstance ; au-dessus, la Vierge intercède pour l’âme auprès de son Fils, qui porte la croix ; vis-à-vis, un ange en prière. — Au fond du chœur, deux toiles, dont une Vierge tenant l’Enfant nu, qui joue avec St Jean assis sur les genoux de sa vieille mère. Les deux têtes de femme sont d’une expression remarquable et l’œuvre d’un maître, et, qui plus est, d’un angevin, qui signe P. Besnard pinxit, — V. ce nom ; — à côté, une Madeleine, dont certaines parties sont de même d’un véritable artiste. — Dans le mur, à droite de l’autel, on lit : Jhesus Maria. Hoc opus fuit perfectum die 29 augusti anno Domini 1588. Cette date se rapporte sans doute à l’achèvement du clocher, qui parait un peu plus récent que le reste de l’église. Sa tour carrée s’élève vers S., voûtée à nervures prismatiques, avec fenêtres plein cintre encadrées de lozanges en ardoises, et flèche hexagonale, cantonnée aux angles de petites lucarnes,

L’ancienne cure, attenante à l’église, a été rachetée par la commune des héritiers de l’ancien curé Rivière, par acte du 26 décembre 1821 ; — le cimetière, transféré sur un terrain acquis le 6 février 1860.

Il a été trouvé dans un enclos joignant l’église des tuiles à rebord et dans les champs des Mureaux et des Russés plusieurs médailles romaines et des briques à crochets. La voie antique longeait la crête supérieure du coteau, pendant qu’une autre voie sans doute traversait en droite ligne vers S., de Chacé à Montsoreau. Au centre des bois qui couvraient le pays existe la villa Campaniacus, Champigny, V. ce mot, donnée au IXe s. aux moines de St-Serge et passée vers le milieu du XIe s., par suite d’une erreur d’interprétation paléographique, aux moines de St-Aubin d’Angers. L’église de Souzay, à cette date en mains laïques, fut donnée à ces derniers religieux par deux chevaliers qui la tenaient en fief du viguier de Montsoreau, à la charge du service d’un cheval pendant 40 jours chaque année, lourde servitude que l’abbaye St-Aubin racheta 13 livres. Le seigneur de Montsoreau céda de son côté le péage qu’il percevait à Souzay. — Les deux moulins, avec écluse, construits sur deux des îles en Loire, appartenaient à l’abbesse de Fontevraud.

Jusqu’au milieu du XVe s. il n’existe à demeure auprès de l’église ni curé ni vicaire pour la desservir. Le prieur de Champigny ou quelqu’un de ses moines y venait célébrer l’office aux jours de fêtes. La construction de la levée ayant attiré de ce côté le grand passage, en même temps que les lois ecclésiastiques rappelaient les moines dans l’abbaye-mère, un vicaire perpétuel fut attaché à l’église paroissiale. — Les registres n’en remontent qu’à 1578.

Curés : Guichard Bascher, 1531, qui permute. — Jacq. Lemaçon, précédemment curé de Gené, décembre 1531, † en 1541. — René Vallet, 1576. — Florent Boux, 1629, † le 15 octobre 1652, âgé de 64 ans. — Noël de Vaucelles, installé le 15 avril 1653. — René Vallier, 1662, † le 26 juin 1678, âgé de 60 ans. — Henri de Foucault, prieur d’Avessé, 1678, 1679. — Daniel de Foucault, neveu sans doute du précédent, mars 1680, qui résigne en 1709. — Ant. Jullien, mars 1709, qui résigne en janvier 1739 et meurt le 4 mai 1747, âgé de 70 ans. — Ant. Jullien, son neveu, janvier 1739, mai 1762. — Jean-Alexandre Bourrey de Morel, mai 1762, qui résigne en décembre 1777 et meurt le 2 juin 1781, âgé de 69 ans. — Louis-Franç. Rivière, janvier 1778 jusqu’en 1792.

Le prieur, baron de Champigny, était seigneur de la paroisse, qui dépendait de l’Archiprêtré, de l’Election, du Grenier à sel et du District de Saumur. Un poste de gabelles y est établi depuis au moins 1645. — On y voit résider au XVIe s. un potier, plusieurs marchands qualifiés notables, dont un marchand de vins et un marchand de bouteilles, nombre de nautonniers, de faiseurs de cercles, et un commerçant hollandais, Van Rossum, en 1700, comme on trouve un Van Voorn à Turquant, installés tous deux sans doute dans le pays pour l’achat et l’embarquement des vins du Saumurois.

Maires : Jean-Marie Berthelot-Villeneuve, natif de St-Florent près Saumur, ancien capitaine d’infanterie, 24 germinal an XII, démissionnaire en 1812. — Louis de Foucault, 5 mai 1812. — René-François Hardouin, avril 1815. — De Foucault, 12 juillet 1815. — Franç.-Maurice Vallet, 2 novembre 1830. — Jean-Jos.-René-Franç. Patural, installé le 15 septembre 1843. — Fr.-M. Vallet, 20 août 1848. — Pierre Chasles, 8 juillet 1852, installé le 24. — Desbois, 1870, en fonctions, 1877.

Arch. de M.-et-L. C 194 ; H St-Aubin, Champigny-le-Sec. — Arch. comm. Et.-C. — Note Mss. de M. Raimbault. — Pour les localités, voir la Motte, Champigny, Boutifolle, Bienboire, les Cordeliers, etc.  »

Notes

  1. a et b Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 439-442
  2. Ministère de la Culture, Base Mérimée (Souzay-Champigny), 2012
  3. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau libraires (Angers), 1878, pages 545 et 546