Éventard
Éventard (quartier) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Région d'Angers |
Commune | Écouflant |
Anciennes communes |
Éventard est un quartier du sud de la ville d'Écouflant (Maine-et-Loire), quartier à dominante pavillonnaire qui s'est développé dans les années 1970. On y trouve notamment un hippodrome.
Généralités
Histoire : Le nom d'Éventard désigne un endroit exposé aux ventes[1]. Au XIIIe siècle, la terre est donnée à l'évêché d'Angers qui y fait construire un manoir, qui restera maison de plaisance des évêques d'Angers jusqu'à la Révolution. Tous ces occupants participeront à son embellissement, surtout au XVIe siècle. Le domaine comprend ferme et château. La chambre des Comptes d'Anjou s'y réunit à plusieurs reprises aux XIVe et XVe siècles. La terre relève alors de la seigneurie de Beuzon-d'Éventard. L'édifice, ainsi que son parc, sont partiellement détruits à la Révolution[2],[3].
Patrimoine : La Grange, restaurée en 1992, et le manoir dit château d'Éventard, des XVIe, XVIIe et XIXe siècles[4], détruit à la fin du XXe siècle,[5]. L'édifice a donné son nom au terrain de courses hippiques d'Angers situé à proximité[1].
Hippodrome : L'histoire des courses de chevaux à Éventard date du début du XIXe siècle. Après que le Dépôt royal d'étalons d'Angers ait fait la demande d'un hippodrome à Angers, les premières courses ont lieu en août 1836 dans les friches d'Écouflant. Une nouvelle société des courses se constitue en 1847 et l'hippodrome s'installe sur la prairie d'Alloyau. La ville d'Angers achète plus tard les terrains réservés à l'activité et l'hippodrome d'Éventard est inauguré en juin 1864[6].
Urbanisation : Une zone d'aménagement concerté est créée en juillet 1970, en partie sur l'ancien domaine du château, où des pavillons sont construits dès l'année suivante. Au début du XXIe siècle, le quartier s'étend sur une partie d'Écouflant, qui va jusqu'à l'hippodrome, et sur une partie d'Angers, vers le boulevard Monplaisir[7],[3].
Célestin Port (1876)
La Lande-Chasles dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[8] :
« Eventard, chat., cne d’Ecouflant. — Manerium seu herbergamentum domini episcopi de Eventard 1281 (H-D. B 32, f. 36). — Eventard 1337 (Ib.). — Manerium episcopi quod vocatur Eventart 1314 (G 7, f. 125). — Robert de Chaufour fit don de la terre à l’évêché d’Angers et l’évêque Nicolas Gellant y construisit en 1280 un manoir qui devint et resta jusqu’au XVIIIe s. la maison de plaisance de ses successeurs et la première étape où ils se préparaient à leur installation, — par chacun d’eux embelli, mais surtout augmenté par Michel Lepelletier, en dernier lieu par Michel Poncet de la Rivière. En septembre 1626 il servit de refuge pendant la contagion aux Ursulines d’Angers, V. Louvet dans la Rev. d’Anj,, 1856, t. I, p. 299. — Le naïf Bruneau de Tartifume, Mss. 871, t. II, p. 120-137, nous a laissé un dessin et une description de ce qu’il y a vu de son temps : sur le portail un écusson écartelé des armes du Chapitre de St-Maurice et de la famille de Mathefelon ; au-dessus de la plus haute croisée, dans une niche, la statue de St Maurice ; à l’entrée, sur la gauche, une galerie « en laquelle sont arrangées les représentations de 8 cerfs en relief », portant au cou des écussons d’évêques ; sur la porte de la chapelle, les armes de Guill. Ruzé ; au sortir, un bois de haute futaie, percé de longues et belles allées avec berceaux et cabinets de verdure, et au bout de l’allée centrale, un jeu de mail ; dans le bois, un petit oratoire, enceint d’une petite douve, et qu’on racontait avoir servi aux méditations des premiers évêques Apothème, René, Aubin, Maurille. — Ce qui est plus certain, c’est que la duchesse d’Anjou, quand elle se trouvait dans la province, réunit souvent les conseillers de sa Chambre des Comptes au château d’Eventard, Mss. 867. — La terre relevait de Benson. — Outre le dessin de Bruneau de Tartifume (XVIIe s.), on en a une vue du XVIIIe s. par Ballain (Mss. 867, p. 520), — un très-beau plan du château et du parc donné par M. Guillory au Musée d’antiquités, — et un autre dessin, dans son état d’il y a quarante ans, par Berthe, Mss. 896, f. 44. — L’acquéreur par vente nationale fit abattre les grands bâtiments, les bois taillis, les charmilles. II reste encore pourtant, sur une des faces de l’ancien château, le pavillon de l’ancienne porterie, entre deux tourelles élancées avec lucarnes du XVIe s. et cadran en ardoise, aux armes et à la devise de l’évêque J. de Vaugirault et la date 1753, — une chambre avec l’inscription : Charles Miron, évêque d’Angers, m’a fait faire 1609, et ses armoiries, — deux portes à fronton circulaire, accostées de balustrades, quelques servitudes, et sur la face opposée une magnifique terrasse à balustrade, XVIIe s. M. Morel a donné deux vues de ce logis dans ses Promenades artistiques, Angers, 1872. »
Notes
- ↑ a et b Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004-2005, p. 277
- ↑ Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), p. 123-124
- ↑ a et b Mairie d'Écouflant, Histoire d'Écouflant : Éventard, un quartier récent d'Écouflant, 2021
- ↑ Ministère de la Culture, Base Mérimée - Château d'Eventard (IA49008967), avril 2003
- ↑ Jean-René Morice, Les châteaux et manoirs de l'agglomération angevine, dans Norois (universités du Grand Ouest), n° 178, avril-juin 1998, Villes et tourisme, p. 209-225
- ↑ Ouest-France, Près d’Angers. Près de deux siècles de courses de chevaux à l’hippodrome d'Éventard, 8 septembre 2021 (d'après l'association Pages d'histoire)
- ↑ Ouest-France, Écouflant. Le quartier d’Eventard va fêter ses 50 ans en 2021, 9 juillet 2020
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, pages 130 et 131