Dictionnaire Célestin Port/1874 - Tome 1 - Page XXXI
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INTRODUCTION.
huit membres, fut chargée d’entretenir avec les députés des relations quotidiennes
régulières et un bureau « ouvert à tous les citoyens » [1]. — Le 28 mars la Noblesse,
d’Angers, présidée par le grand sénéchal d’épée, Barrin de la Galissonnière, le députa
aux États avec les comtes de Ruillé et de Dieusie et le duc de Choiseul-Praslin.
Le 27 la Sénéchaussée de Saumur avait nommé ses représentants, pour la
Noblesse le marquis de Ferrières, pour le Clergé l’abbé Ménard, pour le Tiers
Bizard et Cigogne. — Enfin le clergé d’Angers, réuni dans la salle des Cordeliers,
élut le 31, à l’exclusion de l’évêque et des grands dignitaires, les curés Chatizel,
Rangeard, Rabin et Martinet, prieur-curé de Daon. — Tous cœurs accompagnent,
dès lors, au grand rendez-vous d’honneur cette élite, d’origine et de
fortune si diverses, à qui est confié l’avenir de la France nouvelle[2], et quand
avec l’annonce de la prise de la Bastille le bruit se répand d’ordres militaires
et de mouvements de troupes, qui menacent d’écraser la rébellion et peut-être
l’Assemblée, les paroisses s’offrent partout d’un même élan pour marcher en
armes au secours de « leurs illustres et immortels représentants[3]. »
Suppréssion de la gabelle.
Fédération de Pontivy.
Presque au même temps, payant d’initiative et sur la proposition de Duboys, curé de la Pommeraie, une réunion générale des paroisses, convoquée les 6 et 7 octobre par le Comité permanent de la ville d’Angers, votait directement l’abolition de la Gabelle et son remplacement immédiat par une prestation pécuniaire, double de celle réclamée par l’Assemblée constituante[4], en attendant la loi promise, — et peu après, donnant de nouveau un généreux exemple, une députation spéciale allait au nom de l’Anjou jurer avec la Bretagne (21 février 1790) le pacte « indissoluble » de Pontivy, pour la défense en tous temps, en tous lieux, jusqu’au dernier soupir, de la Constitution de l’Etat, des « décrets de l’Assemblée nationale et de l’autorité légitime de nos rois, » — « sainte confédération contre les ennemis du bien public », à laquelle allaient se rallier, sur l’appel même de l’Assemblée nationale, tant d’autres dévouements patriotiques[5].
Organisation du département.
Le décret du 15 janvier 1790 ayant ordonné la division de la Touraine, du Maine et de l’Anjou en quatre Départements, les députés des trois provinces et de celle du Poitou se réunirent à Paris le 18 pour tracer les limites définitives du Département, qui sous le nom de Mayenne-et-Loire allait comprendre la plus grande partie de l’ancien Anjou. Il fut procédé du même coup à sa répartition en 8 Districts et en 99 cantons, comprenant, outre la ville d’Angers, 413 paroisses[6]. En s’appro[priant]
- ↑ Leclerc et Pilastre furent d’abord chargés par leurs collègues de rédiger cette Correspondance de MM. les Députés des Communes de la province d’Anjou avec leurs commettants, imprimée à Angers chez Pavie. Elle comprend jusqu’en 1791, 11 volumes in-8°, dont 1 de tables.
- ↑ Ils ont tous, — ainsi que ceux qui vont suivre, leur article dans ce livre, — pour peu qu’ils ne soient pas restés absolument étrangers au Département de Maine-et-Loire, comme Martinet ou Ferrières.
- ↑ Termes de l’adresse de St-Marin de Beaupréau, que signe d’Elbée, 26 juillet. J’ai publié ce document à la suite de l'Invent. analyt. des Arch. munic. d’Angers, p. 503.
- ↑ V. aux Arch. mun. d’Angers le Reg. E 6, f. 43 et la liasse CC 173.
- ↑ Procès-verbal de l’Assemblée de la Bretagne et de l’Anjou tenue à Pontivy les 15 et autres jours de février 1790 (Paris, Desenne, 1790, in-4° de 53 p.).
- ↑ Organisation de 1790. — District d'ANGERS, comprenant 17 cantons : Chantocé (5 communes), le Louroux (2), St-Georges (6), Bouchemaine (6), St-Clément-de-la-Place (5), Avrillé (8), Pellouailles (5), St-Samson (5), Trélazé (4), St-Mathurin (4), St-Laud (4), les Ponts-de-Cé (4), Chalonnes (1), St-Aubin-de-Luigné (2), Rochefort (2), Mozé (4), Blaison (5) ; — de SAUMUR, contenant 15 cantons : Saumur (1 commune), les Rosiers (2), St-Lambert (3), Villebernier (3), Brain (3), St-Georges-des-Sept-Voies (6), Gennes (6), Dénezé (7), Distré (8), Doué (4), Courchamps (8), le Puy-N.-D. (3), Montreuil-Bellay (4),
Chacé (9), Fontevraud (5) ; — de BAUGÉ, 17 cantons : Vernoil (2 communes), Longué (3), Jumelles (3), Beaufort (2), Fontaine-Guérin (4), Mazé (2), Bauné (3), Seiches (3), Jarzé (7), Montigné (4), Clefs (4), Genneteil (4), Noyant (5), Parcé (4), Mouliherne (4), Lasse (4), Baugé (4) ; — de CHATEAUNEUF, 9 cantons : Durtal (5 communes), Baracé (4), Tiercé (3), Morannes (2), Contigné (4), Querré (6), Feneu (4), Cheffes (5), Châteauneuf (4) ; — de SEGRÉ, 10 cantons : Pouancé (5 communes), Challain (4), Candé (3), Vern (4), le Lion-d’Angers (4), St-Martin-du-Bois (5), Segré (4), la Ferrière (5), Bouillé-Ménard (7), Combrée (5) ; — de SAINT-FLORENT, 9 cantons : Chantoceaux (3 communes), Saint-Christophe-la-Couperie (5), Bouzillé (3), Montrevault (5), Beaupréau (5), la Chapelle-Aubry (5), St-Laurent-de-la-Plaine (5), la Pommeraie (3), St-Florent (6) ; — de CHOLET, 11 cantons : Chemillé (3 communes), Jallains (3), Villedieu (5), Montfaucon (5), la Romagne (4), St-André (3), le May (3), Cholet (3), Maulévrier (5), Vézins (4), Trémentines (4) ; — de VIHIERS, 10 cantons : Brissac (6 communes), Thouarcé (3), St-Lambert (4), Gonnord (3), Coron (3), Vihiers (4), Passavant (5), Trémont (6), Martigné (5), Chavagnes (5).