Palais épiscopal d'Angers
Édifié au XIIe siècle, le palais épiscopal d'Angers (ou palais de Tau) est un monument historique se trouvant à Angers, en Maine-et-Loire. Cet ancien évêché reflète les évolutions successives du goût et des fonctionnalités attribuées à ce bâtiment au fil des siècles.
L'évêché s'installe au IXe siècle à l'emplacement de l'ancienne demeure des comtes d'Anjou, alors en ruines. Un premier édifice est installé à cette époque, adjacent à la porte angevine et s'appuyant sur le mur d'enceinte du IIIe siècle. Il est remplacé au XIIe siècle sous l'épiscopat d'Ulger, qui s'inspire du palais archiépiscopal du Tau à Reims. Le palais est construit en brique et pierre alternées, accolé à la cathédrale, et comprend deux corps principaux disposés en T. Les salles du rez-de-chaussée et la salle synodale datent de cette époque. Cette dernière est plus tard raccourcie de plusieurs mètres à la construction du transept de la cathédrale. Au XVe siècle, l'évêque Hardouin de Bueil fait modifier les couvertures et aménager une vaste salle, l'actuelle bibliothèque. Au début du siècle suivant, l'évêque François de Rohan fait reconstruire l'escalier principal sur la cour d'honneur. Le palais est fortement remanié au XVIIe[1],[2],[3],[4],[5].
L'édifice fait l'objet de plusieurs restaurations, notamment au XIXe siècle où il est entièrement rénové. Une seconde cour est créée, rue de l’Oisellerie, et une grande bibliothèque est installée au dernier étage. Au début du XXe siècle, il est attribué à l'administration des Monuments historiques (décret du 23 décembre 1910) comme annexe de la cathédrale Saint-Maurice. Il devient Musée des tapisseries et d'art religieux, exposant notamment des tapisseries de la cathédrale, puis, en 1954, Maison des œuvres diocésaines[1],,[5].
Témoin de majeur de l'architecture romane, le palais épiscopal d'Angers est l'un des plus anciens conservés en France, exceptionnel par sa forme en tau[3],[4]. C'est un patrimoine protégé, partiellement classé aux Monuments historiques par arrêté du 23 octobre 1907 (bâtiments du Tau). Il reflète les évolutions successives pour tenir compte des évolutions du goût et des fonctionnalités attribuées à ce bâtiment. Un projet de réhabilitation a été initié en 2012[6]. Le site est la propriété de l'État, en bail avec l'association diocésaine d'Angers jusqu'en 2027[2].
Localisation : Palais épiscopal d'Angers, 2 rue de l'Oisellerie, centre-ville, Angers (sur OSM).
Notes
Sur le même sujet
- • Cathédrale d'Angers
- • Tenture de l'Apocalypse
- • Églises et chapelles de Maine-et-Loire
- • Architecture et patrimoine d'Angers
Sources et annotations
- ↑ a et b Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. I (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), p. 56-57
- ↑ a et b Ministère de la Culture, Ancien évêché ou Palais du Tau (PA00108880), 1993-2022
- ↑ a et b Ministère de la Culture (Dominique Letellier-d'Espinose et Olivier Biguet), Ancien évêché, actuellement maison diocésaine des oeuvres, librairie (IA49000939), 2009-2010
- ↑ a et b Catherine Nédélec et Coralie Pilard, Tout sur l'Anjou, Éditions Ouest-France (Rennes), 2022, p. 62-65
- ↑ a et b Mairie d'Angers (Olivier Biguet et Émeric Chartrain), Laissez-vous conter le palais épiscopal, 2022-2023
- ↑ DRAC Pays de la Loire, Ouverture exceptionnelle à Angers : le Palais épiscopal se visite tout l'été, 2023