Cathédrale d'Angers

De Wiki-Anjou
Cathédrale Saint-Maurice d'Angers
(monument)
Époque Moyen Âge
Classement Monument historique (1862)
Localité Angers
Notes Rattaché au Diocèse d'Angers
Styles roman et gothique angevin
Monuments de Maine-et-Loire.
Châteaux angevins
Moulins angevins
Églises angevines

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La cathédrale d'Angers, de son nom Saint-Maurice, est l'église cathédrale du diocèse d'Angers, en Maine-et-Loire. Située au sommet du rocher de schiste sur lequel la ville a pris naissance, sa construction date du Moyen Âge (XIIe siècle).

Elle est classée au titre de Monument historique français depuis 1862. C'est un témoignage de l'art gothique angevin.


Origine

Une église romane est présente avant le IVe siècle, qui devient le siège de l'évêque d'Angers à partir de cette période. La cathédrale est mentionnée pour la première fois en 470 lors de son incendie par les Francs, probablement située dans la cité. Elle est placée au XVIIIe siècle sous le patronnage de saint Maurice et ses compagnons.

Au début du XIe siècle, l'église tombe en ruine, endommagée par l'incendie de 1001. L'évêque Hubert de Vendôme (1006-1047) fait construire une nouvelle cathédrale romane à nef unique. Cette nouvelle cathédrale est consacrée le 16 août 1025. Elle a les mêmes dimensions, en plan, que la cathédrale actuelle. Les murs extérieurs de la nef sont encore apparents.

Elle est à nouveau incendiée en 1032. Seuls restent les murs extérieurs. On fait rebâtir les croisillons à la fin du XIe siècle. L'évêque Ulger (?-1149) fait reconstruire l'édifice au début du XIIe (Moyen Âge) en conservant les murs précédents. Elle sera complétée à plusieurs reprises et achevée par l'abside vers 1250[1],[2],[3],[4].

Elle abrite longtemps les tombes de la famille d'Anjou[4].

Actuellement

Plan de la nef de la cathédrale d'Angers (XIIe siècle).
Plan de la nef de la cathédrale d'Angers (XIIe)

L'actuelle cathédrale Saint-Maurice d'Angers date des XIIe, XIIIe, XVIe et XVIIIe siècles, mélange d'art roman et d'art gothique.

Son entrée principale se trouve place Monseigneur Chappoulie (évêque d'Angers de 1950 à 1959), parvis surplombant la montée Saint-Maurie qui s'étire jusqu'à la Maine.

La façade est encadrée de tours rectangulaires d'une hauteur de 75 mètres. Les deux flèches datent du XVIe siècle. Le portail à statues-colonnes représente des personnages de l'Ancien testament. La galerie de chevaliers qui couronne la façade date du XVIe siècle.

L'édifice comporte une nef de trois travées sans collatéraux. La hauteur des travées est d'environ 25 mètres. L'intérieur comprend des vitraux (XIIe au XXe siècle), une dalle funéraire, des tapisseries, des peintures murales (XIVe et XVe siècles), des statues, etc. On y trouve également un maître-autel à baldaquin du XVIIIe (pierre, marbre, bois doré), chef-d'œuvre de l'art baroque qui surplombe la nef du haut des ses quinze mètres. L'orgue de tribune date des XVIIIe et XIXe siècles. Le buffet est constitué d'un grand orgue à trois tourelles et d'un positif construit sur le même modèle[3],[5],[6],[7].

C'est un monument religieux majeur de l'architecture gothique Plantagenêt (XIIe et XIIIe siècles), avec les premières expérimentations de voûtes bombées angevines autour de 1150[1]. Le gothique angevin ou gothique Plantagenêt est une variante de l'architecture gothique classique.

La cathédrale Saint-Maurice d'Angers est un patrimoine protégé, classé aux Monuments historiques par liste en 1862 (cathédrale). Elle est la propriété de l'État. Ses principales périodes de construction datent des XIIe, XIIIe, XVIe et XVIIIe. Les vitraux sont en partie du XIIe, et les tapisseries, trésors, peintures murales des XIVe et XVe[8]. Mention de la cathédrale au XIXe siècle dans la carte de Victor Levasseur (1852). La démolition des maisons de la fontaine Pied-Boulet au début du XXe siècle offre, depuis la Maine jusqu'au parvis, une belle perspective sur l'édifice[4].

Localisation : Cathédrale Saint-Maurice, place Monseigneur Chappoulie, Le Haras, Centre Ville - La Fayette - Eblé, Angers (sur OSM).

Trésor de la cathédrale

Comment le bon roi René changea une baignoire en bénitier...

René d'Anjou, le dernier des ducs d'Anjou, roi de Sicile et comte de Provence, était un érudit, un musicien, un peintre, un poète, mais aussi un archéologue, à en juger par le vaste bénitier de la cathédrale Saint-Maurice à Angers, qu'on pouvait voir à gauche en entrant et qui servit de fonds baptismaux jusqu'en 1699 : ces fonds baptismaux en marbre vert que soutiennent des lionceaux blancs sont en réalité une baignoire romaine que le roi René rapporta de Provence.

Il rapporta aussi l'urne de porphyre rouge, vestige gallo-romain de Marseille, lequel fut présenté comme étant "le vase de Cana". Cela ne trompe personne, évidemment, on n'imagine pas le vin des noces de Cana, en Galilée, servi dans ce genre de vase ! Mais Cana et Nazareth n'avaient certainement pas d'existence réelle aux temps du Christ Jésus, et c'est parce que Jésus-Christ fut appelé Le Nazaréen qu'il fallut créer Nazareth ; chez les Israélites, Nazaréen désignait le prêtre sacrificateur, comme c'est expliqué dans la Bible (Nombres, Ch. VI).

Ces merveilles font maintenant partie des 3 000 pièces du Trésor de la cathédrale Saint-Maurice, enfin accessible au public certains samedi après-midi (se renseigner auprès de l'Office du Tourisme). On peut y voir aussi des crosses d'évêques, une statue d'argent de Saint-Louis, une autre de Saint-Maurice, des croix d'orfèvrerie richement décorées[9]...

Galerie

Extérieur de la cathédrale d'Angers

Intérieur de la cathédrale

Notes

Homonymie avec la cathédrale Saint-Maurice de Mirepoix (Ariège) et la cathédrale Saint-Maurice de Vienne ( Isère).

Bibliographie

• Joseph Denais, Monographie de la cathédrale d'Angers, H. Laurens (Paris), 1929, 499 pages, extrait des Mémoires de la Société nationale d'agriculture, sciences et arts d'Angers
• Eugène Lefèvre-Pontalis, Monographie de la cathédrale d'Angers, dans Bulletin Monumentalt. 69, 1905, p. 562-564
• Louis de Farcy, La cathédrale d'Angers, Impr. de Barillaud (Angers), 1916, 20 pages (notice BnF no FRBNF34091333)
• Charles Urseau, La cathédrale d'Angers, H. Laurens (Paris), coll. Petites monographies des grands édifices de la France, 1929, 104 pages (notice BnF no FRBNF34091334)
• Jacques Levron, La cathédrale d'Angers au XVIe siècle : textes et commentaires, H. Siraudeau (Angers), 1940, 187 pages (notice BnF no FRBNF34196472)

Sur le même sujet

Château d'Angers
Palais épiscopal d'Angers
Monuments historiques de Maine-et-Loire
Balade dans le centre-ville d'Angers

Sources et annotations

  1. a et b Ministère de la Culture (Dominique Letellier-d'Espinose et Olivier Biguet), Base Mérimée - Cathédrale Saint-Maurice (IA49000779), 25 novembre 2009
  2. Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. I (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965 (2e éd.), p. 57-61
  3. a et b O. Biguet, K. Boulanger, F. Comte, P. Fertin, D. Letellier-d'Espinose, C. Rieux, É. Vacquet, Laissez-vous conter la cathédrale Saint-Maurice, Fiches patrimoine de la ville d'Angers, 2002
  4. a b et c Catherine Nédélec et Coralie Pilard, Tout sur l'Anjou, Éditions Ouest-France (Rennes), 2022, p. 58-61
  5. Ministère de la Culture, Architecture & Patrimoine - bases Mérimée et Palissy, novembre 2009
  6. Louis Serbat, Cathédrale d'Angers, dans Bulletin Monumental, tome 74, année 1910, p. 505
  7. Des racines et des ailes : Terroirs d'excellence en Pays de la Loire, France 3, émission d'Anne-Laure Cahen et Lenni Mérat (co-production de Troisième Œil Productions et France Télévisions), diffusée le 27 avril 2022, avec la participation de Philippe Gilbert, directeur de l'unité de restauration des Ateliers de la Chapelle
  8. Ministère de la Culture, Base Mérimée - Cathédrale Saint-Maurice (PA00108866), 5 décembre 2021
  9. Guide de la France mystérieuse, coll. Les guides noirs, Édition club Princesse (Sand), 1976