Champigny
Champigny (village) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Saumurois |
Commune | Souzay-Champigny |
Note(s) | Hameau de Champigny |
Anciennes communes |
Champigny est un village de Maine-et-Loire (49) situé au sud du bourg de Souzay et au sud-est de Saumur. Ce hameau est célèbre par ses vins.
Généralités
Les deux villages de Souzay et de Champigny forment la commune de Souzay-Champigny[1].
La localité est mentionnée au IXe siècle sous le nom de Campiniacus. La villa fait partie du fiscus impérial avant d'être donnée à l'abbaye Saint-Serge. Le prieuré rend aveu à Saumur. Son domaine s'étend sur Montsoreau, Souzay, Parnay, Chacé, Saint-Cyr-en-Bourg. Le prieur, baron de Champigy, est seigneur de la terre de Souzay[1],[2],[3].
La chapelle romane a disparu[1].
C'est un centre important au XVIIIe siècle, d'une région renommée par ses productions viticoles et de pierres dures (pierre calcaire de Champigny)[4],[5],[6]. Antoine Cristal, vigneron emblématique du Saumurois, est à l'origine du succès des vins de Champigny à partir du tout début du XXe siècle. Le clos Cristal est légué en 1931 aux Hospices de Saumur[3].
Célestin Port (1874)
Champigny dans le dictionnaire Célestin Port de 1874[4] :
« Champigny, vill., cne de Souzay. — Villa que dicitur Campaniacus 840-877 (1er Cart. St-Serge, p. 7), 1010-1021, (Ib., p. 11). — Terra sancti Albini que vocabatur Campaniacum Siccum 1040 circa (Cartul. St-Aubin, f. 88). — Campineium Siccum 1095 (St-Aubin, ch. or.). — Campagneium Siccum 1231. — Champaigné le Sec 1423. — Champigné le Sec 1452. — Champeigné 1489 (Ib.) et 1609-1730, (Et-C.). — Centre important (55 feux, 219 hab. en 1790, — 61 mais., 206 hab. en 1872) d’un canton renommé par ses productions, notamment ses vins rouges, et ses précieuses carrières de pierre dure, avec ancien prieuré de l’abbaye St-Aubin d’Angers. — La villa semble avoir appartenu primitivement à St-Serge par donation de Charles le Chauve, puis cédée par les moines à des laïcs, qui peu à peu l’avaient érigée en bénéfice héréditaire. Elle fut rachetée par l’évêque Hubert, en vertu d’un jugement des assises du comte, et confirmée de nouveau aux moines de St-Serge par le roi Robert vers 1020. Mais après la prise de Saumur, le comte Foulque, agissant en maître, la donna pour fief à Gautier Tison. Ce dernier, « homme pieux, » cédant à de pressantes sollicitations, crut faire une restitution en la donnant gratuitement à l’abbaye St-Aubin, qui possédait également Champigné-sur-Sarthe, Campiniacus. St-Serge, en 1075, réclama en justice la réintégration de sa villa Campainiacus, qu’elle croyait être ce dernier domaine, et cette confusion, qui reposait sur l’erreur d’une lettre, fit rejeter tous ses droits par une sentence curieuse où l’on voit dès lors intervenir la science paléographique. — St-Aubin eut à se défendre à 20 ans de là contre d’autres prétentions élevées par Robert, autrefois marguillier de St-Martin de Tours. Il s’était établi dans la maison de Champigné-le-Sec et l’abbé dut l’y laisser sa vie durant, avec le titre de prieur, en plaçant auprès de lui le moine Jean, son neveu (1095).
Le prieuré relevait du château de Saumur. — Un enclos renfermait le logis, la grange, les jardins, les vergers et la cour, dans laquelle s’élevaient la chapelle dédiée à St Eutrope et une fuie à pigeons. — C’était là tout le domaine au XVIIIe s., mais le fief, pour la plus grande partie en vignes, comprenait les meilleurs vins rouges de l’Anjou dans les paroisses de Souzay, Chacé et Saint-Cyr-en-Bourg. — La seigneurie prenait le titre de baronnie à partir du XVIe s., et donnait les droits honorifiques et de haute justice dans la paroisse de Souzay. — En est sieur Jacques Ferrières 1637, Joseph de Rosel 1700, marié le 23 février à Françoise de Vantelon, César-Marie de Rosel, mari de Marie de Sanlay, 1750. — L’église paroissiale, desservie jusqu’au XVIe s. par le prieur, était, comme le presbytère, dans son fief. Le curé de Souzay, le prieur de Champigné et le seigneur de Fourneux avaient leur pressoir commun dans une grange de Souzay. — Prieurs : Jean des Fougerais, 1423. — Geoffroy Hunault, 1459, 1488. — Pierre Delatouche, 1490. — Claude Bérard, 1565, 1569. — Pierre Desportes, 1587. — Jacques Leduc, 1651. — Louis Bignon, 1666, † le 23 novembre 1694. — Grandet, 1694. François Pelletier, 1710, démissionnaire au profit de Daniel Foucault, docteur en théologie, 18 novembre 1711. — Clément-Mathurin Salmon, 1721, † le 15 avril 1740, curé en même temps de St-Barthélemy près St-Florent. — Jacq. Pelletier, 1746. — Hilaire Ratery, 1757. — Firmin Levêque, 1773.
La chapelle du prieuré a été démolie en partie. — Le chœur seul en subsiste, percé de très-petites fenêtres romanes (XIe s.), la corniche soutenue par des médaillons à tètes grotesques. — La nef a été creusée en cave. La porte pourtant reste conservée comme entrée du jardin, avec son cintre roman orné de fines moulures et de feuillage, mais d’aspect pourtant plus moderne que le chœur. — Le propriétaire possède la statue en bois peint (0m,80 de hauteur) d’un évêque mîtré, mais presque nu et paraissant lié à un poteau, peut être St Eutrope, patron de la chapelle. — Une Assemblée s’y tient le dimanche qui suit sa fête (30 avril). — A environ 2 ou 300 mèt. au S.-E. deux fours à chaux emploient la pierre du pays.
Arch. de M.-et-L. St-Aubin et St-Serge — Arch. de Sousay. — Hiret, p. 167. — Note Mss. de M. Raimbault. »
Notes
- ↑ a b et c Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. I (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), p. 630
- ↑ Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004, p. 195
- ↑ a et b Dict. Célestin Port, op. cit., édition révisée de 1996 (t. IV), p. 439-442
- ↑ a et b Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 1 (A-C), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, pages 591 et 592
- ↑ P.-A. Millet de la Turtaudière, Indicateur de Maine et Loire ou indication par communes de ce que chacune d'elles renferme, t. 1, Cosnier et Lachèse (Angers), 1864, p. 357
- ↑ Paul Maisonneuve, L'Anjou, ses vignes et ses vins, Impr. du commerce (Angers), 1925, p. 5 et 106