Mûrs

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Mûrs
(village)
Département Maine-et-Loire
Territoire Région d'Angers
Commune Mûrs-Erigné
Note(s) Fusion de 1793
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Anciennes communes

Mûrs est un bourg de Mûrs-Érigné, une ancienne commune de Maine-et-Loire (49) située au sud d'Angers en rive gauche de la Loire et du Louet.


Généralités

La commune de Mûrs est formée à la Révolution, puis absorbe en 1793 celle d'Érigné[1],[2]. La nouvelle commune constituée sous le nom de Mûrs changera de nom en 1953 pour devenir Mûrs-Erigné[3].

Jusqu'alors la commune fait partie du district d'Angers et du canton de Mozé[1].

La localité est mentionnée au XIe siècle sous le nom de Ecclesia Sancti Venantii de Muris. La seigneurie ne s'étend pas au-delà de la paroisse. Neuf petits fiefs lui doivent hommage. Elle rend aveu au Plessis-Macé. L'abbaye de La Couture au Mans possède un prieuré sous le vocable de Saint-Venant. Au XVIIIe, Mûrs dépend de l'élection, subdélégation et baillage d'Angers, du grenier à sel d'Ingrandes[1].

Patrimoine[1],[4] : église Saint-Venant du XIXe siècle, monument républicain de la Roche de Mûrs.

À voir : La Roche-de-Mûrs, panorama sur la Loire[5].

Célestin Port (1876)

Mûrs dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[6] :

« Mûrs, con des Ponts-de-Cé (5 kil), arrt d’Angers (11 kil.). — Murs 1082-1094 (2e Cartul. St-Serge, p. 216). — Muri, Fulco de Muris, 1094-1101 (1er Cartul. St-Serge, p. 229 et 2e Cart., p. 220. — Meur-sur-Loyre 1524 (Tapisserie de St-Flor.). — Meurs XVIe-XVIIe s. — Sur les coteaux et dans la vallée de la rive gauche de la Loire ; — entre les Ponts-de-Cé au N.-E., Ste-Gemmes (3 kil.) et la Loire au N., St-Jean-de-la-Croix (3 kil. 1/2) au N.-O.. Mozé (3 kil.) à l’O. et au S., Soulaines (4 kil. 1/2) au S.-E., St-Melaine (6 kil.) à l’E.

La route nationale d’Angers aux Sables s’infléchit, dès son entrée sur le territoire, du N.-E. au S.-O. et de nouveau légèrement vers S. à partir du pont de l’Aubance. — De l’O. & l’E. longeant les sinuosités du coteau, riverain de la grande vallée, la route départ. n° 14 dessert le bourg, passe à quelques mètres sons l’église d’Erigné, emprunte un instant la route nationale et poursuit de nouveau vers l’E., abordée vers S. par le chemin d’intérêt commun de Vihiers.

La Loire forme bordure vers N. sur une longueur de 2 kil. ; — s’en détachent, sous le coteau, le Louet et ses nombreuses boires, où d’autre part, descendent en replis sinueux l’Aubance et son affluent le ruiss. des Joncherais.

En dépendent, outre le bourg d’Erigné (14 m., 36 hab.), les vill. et ham. de Chaillou (6 mais., 17 hab.). le Coteau (9 mais., 30 hab.), Puzeau (12 mais., 40 hab.), Mazières (16 mais., 46 hab.), le Buisson (9 mais., 22 hab.), le Ruau (19 mais., 54 hab.), Rabault (27 mais., 71 hab.). Grand-Claye (24 mais., 66 hab.), Raffray (4 mais., 11 hab.), Princé (4 mais., 12 hab.), Petit-Claye (10 mais., 29 hab.), Gaigné (19 mais., 55 hab.), la Gilardière (9 mais.. 18 hab.), la Bourlière (18 mais., 66 hab.), les Brosses (14 mais., 44 h.), le Châtellier (4 mais., 13 hab.), la Jubaudière (11 mais., 29 hab.), la Gazellerie (3 mais., 14 h.), le Haut et le Bas-Louet (11 mais., 38 hab.), Bois-Rond (4 mais., 14 hab), le Haut-d’Erigné (10 m., 28 hab.), le Pâtis-d’Erigné (8 mais., 23 hab.), la Croix-Martin (6 mais., 13 hab.), la Tremblaie (47 mais., 117 hab.), la Roche-d’Erigné (19 m., 68 hab.), la Fontenelle (19 mais., 48 hab.), le Plessis-Mazeau (3 mais., 10 hab.), Boisbourreau (3 mais., 14 hab.), le Mûrier (7 mais., 17 hab.), la Boire-Croissante (14 mais., 47 hab.), le Grand-Port (7 mais., 12 hab.), les Saulaies (11 mais., 29 hab.), le Vieux-Port-Thibault (3 mais., 9 h.), le Port-Gaurion (10 mais., 19 hab.) et 26 fermes ou écarts.

Superficie : 1,590 hect., dont 280 hect. en vignes, 404 en prés, 3 en taillis.

Population : 221 feux en 1720, non compris Erigné. — 330 feux, 1,390 hab. en 1789. — 1,335 h. en 1804. — 1,704 h. en 1831. — 1,620 h. en 1841. — 1,669 hab. en 1851. — 1,581 hab. en 1861. — 1,514 hab. en 1866. — 1,411 hab. en 1872, dont 104 au principal bourg (27 mais., 34 mén.), assis le long de la route n° 14, au point culminant d’où elle se précipite on tournoyant dans la vallée. Au milieu des constructions neuves ou rajeunies s’y remarque un logis avec portail daté : 1681.

Assemblée le 1er septembre.

Perception et Bureau de poste des Ponts-de-Cé.

Mairie, avec Ecole communale et laïque de garçons, en retrait, sur la route, au sortir du bourg, vers l’O., — dont les travaux ont été reçus le 2 janvier 1856 (arch. Dellêtre). — Ecole publique de filles (Sœurs de St-Charles).

L’Eglise principale, dédiée à St Venant (succursale, 30 septembre 1807), est un édifice tout moderne, en style XIIIe s., dont les travaux adjugés le 6 décembre 1860 pour la somme de 56,957 fr, ont été reçus définitivement le 18 décembre 1863 (arch. Dellêtre et de Coutailloux). — L’œuvre a remplacé un assemblage confus do constructions des XVIe et XVIIe s., qui ne conservait à peu près d’antique que la base de son clocher (XIIe s.). On y remarquait une belle Pieta du XVIe s., une statuette d’un seigneur agenouillé et une belle croix processionnelle qui a été vendue. Le cadran solaire du pignon portait la date 1620, avec une inscription et le nom de Moreau. V. une lithographie dans les Mém. de la Soc. Linn, d’Ang., t. I, p. 125.

L’église d’Erigné, V. ce mot, distante à peine de 1,500 mèt. est érigée en succursale depuis 1826.

On trouve ici, comme à peu près partout en Anjou, des celtœ en pierre ; — mais les traces romaines y sont surtout abondantes. Il n’est pas sans quelque vraisemblance que le nom même de la localité soit dû aux restes de murailles antiques, dont l’existence est constatée jusqu’à ces dernières années vers le bourg et surtout aux Châteliers, V. ce mot. Au village de Mazières ont été rencontrés en 1846 d’autres vestiges importants, des bains sans doute, — presque aussitôt détruits. La grande voie d’ailleurs d’Angers à Nantes par la rive gauche traversait de l’E. à l’O. tout le coteau, où se groupaient de nombreuses habitations. — J’ai protesté déjà ailleurs contre la fantaisie banale qui place ici sans aucune raison la défaite de Dumnacus, V. ce nom.

Le centre le plus antique me parait être Erigné. — On n’a aucune donnée sur la fondation de la paroisse de Mûrs que l’œuvre de la première église démolie attestait au moins du XIIe s. La cure en était à la présentation de l’abbaye de la Couture du Mans, qui possédait aussi tout auprès un petit prieuré, dédié, comme l’église, à St Venant et dont dépendait, comme annexe, le prieuré de Corzé. Ni l’un ni l’autre n’ont d’histoire. Le domaine en avait été réuni dès 1460 au domaine seigneurial, et c’est à peine si l’on trouve deux ou trois noms de prieurs : Guill. de Malestroit, 1460. — Jean Avril, 1569, 1602 — Guill. Bochard de Champigny, 1699. — Les bâtiments, dont dépendaient une petite closerie et 9 quartiers de prés, furent vendus natt le 16 mars 1791.

Curés : Et. de Fouillé, 1419. — Et. Gédouin, de Gonnord, 1467. — René Gaultier, 1553. — Phil. Bodin, 1569. — Ant. Bodineau, 1597, qui résigne le 19 mars 1598 et meurt le 25 août suivant. — Jean Navoire, en faveur de qui avait eu lieu la résignation et qui est maintenu en fonctions, par sentence du 17 février 1599, contre Pierre Jouanne, nommé le 25 août précédent par l’évêque. Il meurt le 28 septembre 1614. — Jean Gaulard, 1er octobre 1614, qui résigne en 1619, au profit de son vicaire. — Franç. Vaudolon, du Lude, 18 septembre 1629, qui résigne en 1658. — Telle était la misère de ces temps qu’en 1635 une partie de la paroisse fut désertée par les habitants à cause des taxes. — Jean Vaudolon, juin 1658, † le 9 février 1690. Dans la nuit du 3 au 4 février 1666, un coup de foudre met le feu « à la flèche du clocher, qui était haut de 116 pieds sans la tour de muraille et qui brûla comme une chandelle jusqu’au pied », fend deux cloches, détruit la nef, et s’en va de là se prendre au clocher d’Erigné. — Pierre Suhard , décembre 1690, † le 23 février 1709, âgé de 50 ans. — Nic. Diamy, juin 1709, qui devient curé de Lévières. — Franç. Terrier, 18 janvier 1710, † le 29 mai 1729, âgé de 52 ans. — Julien Triquet, 1er juin 1729. — Jos. Cousin, du Mans, 8 juillet 1730, octobre 1746. — Louis Bodin, 14 octobre 1746. jusqu’au 4 juillet 1764, † le 8 mars 1771, directeur du Séminaire d’Angers, âgé de 62 ans. — Louis-Joseph Bodin, son neveu et vicaire, qui fit en 1771 reconstruire le presbytère et lambrisser l’église. Il signe jusqu’au 14 janvier 1793, abdique le 19 germinal an II toute prêtrise, se fait avocat et se marie.

On trouve dès 1584 un « précepteur des enfants » Pierre Justeau, chapelain de la chapelle Notre-Dame de Mûrs, qui avait cette charge dans les obligations de son bénéfice.

La seigneurie formait un petit fief, sans mouvance hors de la paroisse, et dont relevaient seulement 9 hommages. Il rendait aveu au P1essis-Macé. — Elle appartient au XVe s. à la famille de Quatrebarbes, puis par acquêt en 1540 à la famille de Quélen. — En est sieur encore en 1667 Maurille de Bréhant, chevalier, mari de Louise de Quélen. — La terre est comprise en 1683 dans le marquisat d’Erigné, érigé au profit de Joachim de Gencian. Jean de Raphaelis, baron de Claye, en acquit en 1707 les droits honorifiques et la prééminence dans l’église, qui avaient passé, avec le petit domaine, dès 1766 à Gervais-Nicolas Basdard de Vaudésir, baron de Ste-Gemmes-sur-Loire. La maison seigneuriale, avec tour centrale d’escalier, enveloppait dans sa grande cour la grande porte de la nef de l’église. Le seigneur avait une entrée spéciale par le chœur. — Il percevait un denier par pipe de vin vendue en détail et avait droit de pèche et de visite sur la rivière du Louet, — droit aussi de quintaine sur les nouveaux mariés, pêcheurs, marchands en voituriers. « Et s’il y a aucun des nouveaux mariés a qui soit homme d’honorable métier, comme charpentier, tessier et autres, il est tenu de fournir aud. seigneur une pelotte neuve, laquelle il baille pour ébattre à qui bon leur semble. »

La mesure locale était celle du Plessis-Macé.

La paroisse, comprise dans le pays des Hautes-Mauges, dépendait de l’Archidiaconé d’Outre-Loire, du Doyenné de Jallais, de l’Election et des Aides d’Angers, du Grenier à sel d’Ingrandes, du District en 1788 de Brissac, en 1790 d’Angers.

Le 29 août 1790, en présence du maire Allaneau, le curé bénit les deux drapeaux de la garde nationale, l’un aux trois, couleurs de la Nation, l’autre, sur fond blanc « ayant une gloire en peinture et au-dessus : A Dieu ; plus bas, au faisceau d’armes, et les paroles : Pour la Nation, la Loi et le Roi. » — La guerre civile bientôt y vint faire rage. — Du pont du Louet en regardant vers l’O. on voit se dresser à pic, surplombant le flot, une immense roche, — la Roche de Mûrs, portant un large plateau qu’occupait eu juillet 1793 le capitaine Bourgeois avec 600 hommes des 6e et 8e bataillons de Paris. Il y fut assailli et bloqué le 26 par 10 ou 12,000 Vendéens de la division de Bonchamps, commandés par d’Autichamp. Les républicains tombent bientôt sous le feu ou sont poussés à la baïonnette jusqu’au rebord du rocher. La jeune femme du capitaine se jette avec son enfant dans la Loire. Bourgeois, seul, blessé, parvient avec deux de ses compagnons d’armes à gagner à la nage l’Île St-Maurille, — et dès le surlendemain, à la tête du bataillon de Jemmapes, il rentrait en guerre dans le pays. V. un dessin de la Roche dans les Vues pittoresques de Méliand, — et dans l’Album de M. T. Abraham (1876).

Maires : Ant. Allaneau, 1790. — Pierre-Nic. Simonnet, anc. premier commis de la maison du roi, 10 messidor an VIII — Louis-Georges-Joseph Vaullée, 5 février 1810. — Frison de la Motte, 15 mars 1826. — Pierre-René Vétault, 1838, † le 7 décembre 1845. — Ad.-Félix Lauriou, 2 janvier 1816. — Pierre-Georges-Ferdinand Richou, 31 décembre 1851, installé le 5 janvier 1852. — Charles Chauvin, 28 juillet 1858, installé le 8 août, en fonctions, 1876.

Arch. de M.-et-L. C 192 et 197 ; D 8 ; E 957-970 ; G Cures. — Arch. comm. Et.-C. — Mss. Valuche.— Mem. de la Soc. Linn. d’Angers, I, 185. — Répert. arch., 1868, p. 273. — Mém. de l’Acad. des Inscript. et B.-L., 1822, VI, p. 373 ; art. de Walckenser, mais complètement erroné. — Lemarchand, Album Vendéen. — Revue d’Anjou, 1875, p. 73. — Pour les localités, voir Claye, Erigné, etc.  »

Notes

  1. a b c et d Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), p. 489-490 (Mûrs-Erigné)
  2. École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Erigné, 2007
  3. Décret du 3 août 1953, Journal officiel de la République française, 88e année, n° 189, Imprimerie des Journaux officiels (Paris), du 12 août 1953, p. 7157 (« la commune de Mûrs portera désormais le nom de Mûrs-Erigné »).
  4. Ministère de la Culture, Base Mérimée (Mûrs-Erigné), juin 2012
  5. Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière, Indicateur de Maine et Loire, Tome premier, Librairie de Cosnier et Lachèse (Angers), 1864, p. 472-475
  6. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, p. 769 à 771
Les formes anciennes du nom