Saint-Michel
Saint-Michel (ancienne commune) | |
---|---|
Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Segréen |
Commune | Saint-Michel-et-Chanveaux |
Note(s) | Fusion entre 1790-1794 |
Anciennes communes |
Saint-Michel (Saint-Michel-du-Bois) est une ancienne commune de Maine-et-Loire (49), intégrée à Saint-Michel-et-Chanveaux entre 1790 et 1794, qui se situe dans le Segréen au nord-est du village de Chanveaux.
Généralités
Sous l'Ancien Régime, la paroisse de Saint-Michel-du-Bois se trouve à la frontière de l'Anjou et de la Bretagne. La terre forme une des plus anciennes châtellenies d'Anjou, mentionnée dès 1244. Elle est couverte de landes, de bois, d'étangs et de marais. Le château, en ruine au XVIe siècle, est ensuite restauré ou rebâti. Saint-Michel relève au XVIIIe du grenier à sel de Pouancé, de l'élection et des aides d'Angers[1],[2].
À la Révolution, l'assemblée électorale est commune aux villages de Saint-Michel et de Chanveaux. Ils sont ensuite réunis pour former la commune de Saint-Michel-et-Chanveaux (nom révolutionnaire Michel-et-Chanveaux, form. anc.)[3],[1],[4]. Elle est alors comprise dans le district de Segré et le canton de Challain[3],[1]. Ses habitants se nomment Michelois, Micheloise[5].
Patrimoine architectural : église Saint-Michel, ancienne chapelle du château, des XIIe, XVIe et XIXe siècles, et ruines du château fort, devenu ferme[1],[6].
La zone de l'Ancienne carrière de Saint-Michel est classée espace naturel sensible (ENS)[7].
Célestin Port (1878)
Saint-Michel-du-Bois dans le dictionnaire Célestin Port de 1878[8] :
« Saint-Michel-du-Bois, anc. paroisse formant, avec celle de Chanveaux, la cne de St-Michel-et-Chanveaux, V. ce mot. — Ecclesia Sancti Michaelis Archangeli de Nemoribus 1681 (G Cures). — L’Eglise de Ghaisne, — de St-Michel de Ghaisne, de Ghaisnes alias St-Michel-du-Bois, — de St-Michel-du Bois alias à présent de Ghaisnes 1686-1700 (Et.-C.). — St-Michel-de-Ghaisne alias du-Bois 1685 (Pouillé). — Saint-Michel-du-Bois, Saint-Michel-des-Bois près Chanvaux 1783 (Ponillé). — Le pays, couvert de bois, comme son nom l’indique encore, était traversé tout au moins par une grande voie montant vers Pouancé. Au milieu même du large chemin, aujourd’hui envahi à demi par les cultures ou par les haies, se dresse à l’extrémité N.-O. du territoire, un magnifique menhir, dit Pierre-Frite, mesurant 6 mèt. de hauteur, sur 7 mèt. environ de circonférence, 1 mèt. 50, 1 met. 90 sur chaque face. Au sommet y est entaillée une petite niche de Vierge, que protège un grillage. — On ignore l’origine de la paroisse. — Pocquet de Livonnière dans son Pouillé Mss., l’a citée comme fournissant l’exemple d’une cure cédée par l’évêque lui-même à un laïc et encore au XVIIIe s. en mains laïques, c’est-à-dire à la présentation du seigneur. — Il ne faut pas la confondre pourtant avec St-Michel-du-Bois près là Roë, qui appartenait au Chapitre de St-Maurice d’Angers.
Curés : Jean Fauveau, V. ce nom, 1588, 1595. — Jean Esluard, 1598, † le 9 décembre 1619. — Jean Pouppin, ancien vicaire, avril 1620, † le 28 août 1656. — Charles Planchois, 1658, † le 10 mai 1659. — René Bordier, installé le 32 Juin 1659, † le 16 février 1704, âgé de 70 ans. — Le vicaire Grudé, puis J. Planté, remplissent les fonctions curiales. A la fin de 1707 ce dernier devient curé de Chazé-Henri. La paroisse reste sans autre desservant que l’aumônier du château, Pierre Picault. — Pierre Fouchard, juin 1708, † le 15 juin 1757. — René-Pierre Lemonnier, juillet 1757. A sa mort, une ordonnance, rendue sur la requête de son successeur, enjoint de rectifier ses actes informes et de rédiger ceux qu’il avait omis, le tout aux frais de la fabrique, ou, à défaut, des habitants. — Bazin, 1761-février 1769. Il avait fait rebâtir la cure en 1762. — René Chopin, juin 1769, † le 31 août 1777 à St-Julien-de-Vouvantes et inhumé le lendemain dans son église. — R.-A. Lemonnier de la Foucheraie, septembre 1777. — Ferron, vicaire de Châtelais, élu le 2 avril 1791.
La terre formait une des plus anciennes châtellenies d’Anjou, relevant de Châteaubriant. En est seigneur Guill. de la Motte, chevalier, en 1244, puis la famille de la Jaille depuis le XIVe s. alliée aux Matheflon, aux Montrelais, aux Scépeaux ; — René de Scépeaux, mari de Marguerite de la Jaille, 1511 ; — François de Scépeaux qui en fait retrait lignager sur Nic. Lenfant de Louzil en 1522 ; — Ant. d’Espinay, mari de Jeanne de Scépeaux, 1579, 1588 ; — Franç. de Cossé-Brissac 1628. — Henri-Albert de Cossé, baron de Pouancé, 1667, vend le fief en 1670 à Pierre Ghaisne, sieur du Genetay, dont la veuve Perrine Durocber meurt à Angers et est inhumée le 12 avril 1688 dans la chœur de l’église. Leur fils, Marie-Henri de Ghaisne ou de Gaisne, — il signe des deux façons, — seigneur d’Argentay et de St-Michel-du-Bois, était capitaine en 1690 au régiment des Croates. Par lettres-patentes données à Versailles en janvier 1691, enregistrées le 22 mai 1698, la châtellenie de St-Michel-du-Bois fut à son profit érigée « en titre, nom et qualité du comté de Ghaisne.» Dès le 12 octobre 1691, le nouveau comte, lieutenant des maréchaux de France en la ville de Nantes, avait épousé Mlle de Maillé de la Tour-Landry, qui lui apportait la terre de Bourmont. Il mourut le 10 décembre 1710. — Le domaine de St-Michel de Ghaisne et Chanveaux appartenait encore en 1830 au maréchal comte de Bourmont, qui, par acte du 13 janvier 1833, le vendit à M. de la Rochefoucault, grand-père du propriétaire actuel, M. le comte Henri de la Rochefoucault.
Le château présentait une des principales places fortes de l’Anjou sur la limite de la Bretagne et soutint plusieurs sièges contre les Anglais, notamment en 1422. Il enveloppait à demi l’église, et ses hauts murs ruinés y attiennent encore, couverts de lierre, une porte accostée d’une demi tour ronde, un second portail flanqué autrefois de deux tours aujourd’hui rasées, plus loin un énorme pan de mur, en blocage de 1 mèt. 60 d’épaisseur, et deux étroites tourelles dont une d’extérieur octogonal, ronde à l’intérieur et percée de meurtrières ; — d’autres ruines se dressent espacées sur deux des flancs de la vaste cour intérieure, qu’enveloppaient d’immenses douves, dont un côté subsiste. Sur un des bâtiments de la ferme une ardoise, malheureusement brisée aux deux bouts, porte gravé : ..1]542 je fuz commencé par ... | Descepeaulx et Renée Lero ... | son espouze.
La juridiction s’y tenait tous les quinze jours, le mercredi, — et le jour de St-Michel, une foire, aujourd’hui tombée. Les feudistes remarquent cette particularité pour celte seigneurie et cette paroisse, qu’il n’y avait pouce de terre dont les rentes ne fussent dues au seigneur. La terre de Chanveaux y était réunie dès le milieu du XVIIe s.
La paroisse couverte de landes, de bois, d’étangs, de marais, rapportait à peine quelques seigle, blé noir ou avoine et des petits lins d’été de peu de valeur. La traite par terre empêchait tout commerce avec la Bretagne, — et le défaut de chemins tout transport. — Elle dépendait du Doyenné de Candé, du Grenier à sel de Pouancé, de l’Election et des Aides d’Angers, du District de Segré.
Le 14 fructidor an II (31 août 1794), le général Decaen atteignit près la forêt de Chanveaux une bande de 800 chouans, commandée par Sarrasin, V. ce nom, dont 400 seulement armés, les deux tiers au moins recrutés de force et qui au premier feu s’évadèrent à travers champs, 50 morts et de nombreux blessés restèrent sur le terrain. Les grenadiers républicains y perdirent 3 des leurs et ne s’arrêtèrent à la poursuite qu’à bout de forces.
Arch. de M.-et-L. E 1183, f. 115-117 ; 2614 ; L Révolution. — Arch. comm. Et.-C. — Mss. Valuche, f. 87, à la cure de Candé. — Mss. 923. — D. Housseau, 2930. »
Notes
Article connexe
Sources et annotations
- ↑ a b c et d Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 196-198
- ↑ Ministère de la Culture (Roland Clavreul et Marie-Emmanuelle Desmoulins), Base Mérimée - Château fort actuellement ferme (IA49001298), 25 novembre 2004
- ↑ a et b École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Saint-Michel-et-Chanveaux, 2007
- ↑ Ministère de la Culture (Marie-Emmanuelle Desmoulins), Base Mérimée - Présentation de la commune de Saint-Michel-et-Chanveaux (IA49002063), 2 avril 2007
- ↑ Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray--Macouard), 2004, p. 175-176
- ↑ Ministère de la Culture, Base Mérimée (Saint-Michel-et-Chanveaux), 2012
- ↑ Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire, 2018
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau (Angers), 1878, p. 433-434
- Les formes anciennes du nom.