S'abernaudir
En Anjou
- abernaudir, s'abernaudir
Étymologie
Abernaudi et berner viennent de bren qui signifie déchet, salissure.
Mot
Verbe du 2e groupe, abernaudit à la troisième personne du singulier.
En Anjou, abernaudir pour indiquer que le temps se met à la pluie (synonyme de s'assombrir), qu'il va pleuvoir.
Mot également utilisé dans la Sarthe, en Normandie et en Touraine.
Exemple : Le temps s'abernaudit.
Emploi
En angevin : « L’ temp s’abernaudit va y avoièr ein’ r’napée ! » (le temps se couvre, il va y avoir une averse ! ),
ou, « Quand l’ temps s’abernaudit, c’est qu’i’ va bentoût nous tomber ein’ agâs d’ieau ».
Dans le Calvados (Basse-Normandie) : « Le temps s’abernaudit, les poules s’accroupionnent, y va nous tomber une vieille ernabée ou ernodée sur l’ coin d’ la roussiole ».
En patois gallo (parlé de l'Est de la Bretagne) : « Le temps s’en est enbeurnailli, et il a cheut une eurnapé ».
Notes
Parler angevin
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 2e, p. 525
- Gérard Cherbonnier (dir.), Mots et expressions des patois angevins : petit dictionnaire, Éd. associatives du Petit pavé (Brissac), 1997, p. 13
- Dominique Fournier, Mots d'galarne - Dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 1998, p. 53
Autres régionalismes
- Francis Manzano, Langues et parlers de l'Ouest - Pratiques langagières en Bretagne et Normandie, Presses universitaires de Rennes, 1997
- Véronique Hauchard, Vie et parler traditionnels dans le canton de Condé-sur-Noireau (Calvados), Corlet (Condé-sur-Noireau), 1994, p. 78
- Pierre Audin, Touraine, Éditions Bonneton (Paris), 1989, p. 232
- Sylvère Chevereau, Le parler de la Touraine du nord dans les années 1940-1950, Défense de la langue française, 2017, p. 2
- Sonia David, Les petits succès sont un désastre, Robert Laffont (Paris), 2011