Église Saint-Aubin de Saint-Aubin-de-Luigné

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L'église Saint-Aubin de Saint-Aubin-de-Luigné est un monument historique angevin se trouvant sur la commune de Val-du-Layon, en Maine-et-Loire, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest d'Angers.

Photographie de l'église.


La localité de Saint-Aubin-de-Luigné est située au nord des Mauges, la partie sud-ouest du département, dont le bourg est blotti au creux d'une vallée bordée de coteaux, traversée par la rivière du Layon[1],[2],[3].

L'église existe dès les premières années du XIe siècle, attestée sous le nom de ecclesia de Luinniaco. Au siècle suivant, elle prend le nom de saint Aubin (Aubin d'Angers), évangélisateur de l'Anjou et l'un des successeurs de saint Maurille (Maurille d'Angers) : ecclesia Sancti Albini de Ligniaco[3],[4].

Elle est donnée ensuite à l'abbaye Saint-Serge d'Angers, qui cède au XIIIe s. tous ses droits seigneuriaux, tant sur le bourg que sur la paroisse, au seigneur Mathieu de Savennières ; tout en se réservant le patronage. L'édifice primitif gothique est pillé et incendié pendant les guerres de Religion par les huguenots en 1568, sans être totalement détruit. En 1582, on y ajoute un porche latéral dans le style Renaissance. Elle est dédiée à saint Aubin, évêque d'Angers en 529[3],[5].

Célestin Port en fait la description suivante en 1878[6] : « L’Eglise, sous le vocable de St Aubin (succursale 5 nivôse an XIII), se termine par une abside à pans coupés, voûtée en coquille, dont les cinq contreforts supportent les Anges avec les instruments de la Passion. Deux chapelles, en style Renaissance flamboyante, forment les transepts de la nef unique, dont la charpente apparente, à tirants sculptés, porte des écussons aux armes de France et au monogramme de la Vierge. Sur la porte vers l’O. se lit le début du psaume Introïbo, avec la date 1582. Les trois autels plaqués avec élégants rétables, où les fleurs et les fruits s’enroulent délicatement fouillés dans la pierre, sont du XVIIIe s. — Le long du mur nord du chœur, on a accolé sur champ, derrière le banc, la pierre tumulaire de René de la Jumellière, inhumé en 1519, où il figure gravé, armé de toutes pièces, les pieds sur un lion, les mains jointes, le surcot armorié d’un écu écartelé aux 1 et 4 de ... à une croix à triple croisillon, ancrée de ... ; aux 2 et 3 de ... à 3 roses de ... 2 et 1. Les rebords de la dalle étaient autrefois contournés par une bande, probablement de cuivre, qui portait une inscription. Un estampage existe au Musée d’Angers de ce curieux monument qu’on a eu la maladresse de mutiler, pour ouvrir la porte de la sacristie, et de peindre d’un enduit rouge, comme la boiserie, pour que la vue l’y confonde. Il est à désirer an moins qu’il soit conservé dans la reconstruction nouvelle de l’église, dont le projet est à l’étude. — Sous le porche vers S., s’élève la tombe du curé Deniau, † en 1815, dont l’épitaphe se lit sur une croix encastrée dans la muraille. »

La restauration de l'église de Saint-Aubin-de-Luigné est réalisée à la fin du XIXe siècle pour les transepts, le chœur, la nef et les sacristies, puis le clocher-porche. Le remaniement est fait dans un style néogothique. La plaque tombale est déplacée sous le clocher. De l'ancienne église subsiste principalement le porche sculpté (XVIe). En 2015, c'est le maître-autel qui est restauré par la municipalité[3],[5],[7].

L'édifice s'abîme au fil du temps. Elle est fermée au public en 2023 et ses abords interdits par souci de sécurité. Une convention est signée entre la Fondation du patrimoine et la mairie de Val-du-Layon, dans laquelle est intégrée Saint-Aubin depuis 2016, pour lancer une collecte de dons pour pouvoir engager les lourds travaux nécessaires : consolidation des contreforts du chœur et reprise des voûtes pour éviter l'effondrement des vitraux, entretien ou changement des charpentes endommagées et traitement des bois dégradés[8],[9].

Localisation : Église de Saint-Aubin-de-Luigné, place de L'Église, rue des Coteaux, Saint-Aubin-de-Luigné, Val-du-Layon (sur OSM).

Notes

Homonymies dans le département : église Saint-Aubin de Baracé, collégiale Saint-Aubin de Blaison, église Saint-Aubin des Ponts-de-Cé, église Saint-Aubin de Morannes, église Saint-Aubin de Seiches-sur-le-Loir, etc[10].

Sur le même sujet

Église Saint-Pierre de Savennières (Xe)
Église Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire (XIIe)
Églises et chapelles de Maine-et-Loire
Patrimoine angevin

Sources et annotations

  1. Atlas des paysages de Maine et Loire, voir unités paysagères.
  2. Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), Géoportail (Saint-Aubin-de-Luigné), juillet 2023
  3. a b c et d Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996 (2e éd.), p. 16
  4. Jean-Jacques Chiron (avec Raymond Bois, Jean-Louis Fardeau et Gérard Tremblay), Saint-Aubin de Luigné au fil du temps : Histoires et paysages de la « perle du Layon », Éditions du Petit Pavé (Brissac-Loire-Aubance), 2023, p. 35 et 38
  5. a et b Le Courrier de l'Ouest, Val-du-Layon. Une église inscrite dans l’histoire de la commune
  6. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau libraires (Angers), 1878, page 332
  7. Saint-Aubin de Luigné au fil du temps : Histoires et paysages de la « perle du Layon », 2023, op. cit., p. 50-55
  8. Ouest-France, Val-du-Layon. La fondation du Patrimoine au secours de l'église, 17 juillet 2023
  9. Le Courrier de l'Ouest, Val-du-Layon. Les dons sont ouverts pour sauver l’église Saint-Aubin, 21 juillet 2023
  10. France 3 Pays de la Loire (Murielle Dreux et Florence Thibert), Journée du patrimoine 2022 : que faire, que voir dans le Maine-et-Loire ?, 17 septembre 2022

Lien externe

Page web de la Fondation du patrimoine