Le canton de Longué en 1872

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Langue et littérature angevine
Document   Essai sur le canton de Longué et sur le bassin du Lathan
Auteur   E. Cornilleau
Année d'édition   1873
Éditeur   Impr. P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau (Angers)
Note(s)   Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Tome XXVII, pages 1 à 204


ESSAI
SUR LE
CANTON DE LONGUÉ
ET SUR
LE BASSIN DU LATHAN.
Par E. CORNILLEAU.




INTRODUCTION.


Il existe deux manières différentes d'écrire une notice.

La première, la bonne, consiste à ne marcher que soutenu à chaque pas par la science, à proscrire sévèrement tout ce qui ressemblerait à la fantaisie. Nous appelons cette méthode pure, correcte, la façon régulière.

On se fait alors une place distinguée parmi les érudits ; on acquiert même cette épithète de savant, mieux gagnée et plus précieuse que bien d'autres distinctions.

Chaque partie du travail a ses développements prévus ; tout a été fouillé à fond. L'auteur, dans chaque monument, a mesuré la hauteur des colonnes, la largeur des voûtes ; il décrit les festons et les astragales. Tous ces détails sont utiles. Mais, après avoir palpé les parchemins vénérables, il descend encore dans les églises souterraines, dans les oubliettes où son nom gravé rappellera, aussi bien que son ouvrage, aux curieux et aux initiés, des fatigues et des études dont il sent le premier la valeur.

Il y a toutefois une allure moins austère. Plus n'est besoin d'un talent supérieur, don rare de la nature, ni d'un travail soutenu, qu'on ne saurait exiger à moins de décourager tous les efforts. Sans se piquer d'une exactitude aussi parfaite, il suffit, tout en avouant son inexpérience et même son insuffisance, de présenter le résultat non apprêté de quelques observations.

Au risque de partager bien de vieilles erreurs, d'en propager de nouvelles, on s'applique, non pas à réunir beaucoup de détails qui laissent froid ou fatiguent, mais à embrasser un ensemble qui puisse donner une idée de la marche de l'humanité.

On a remarqué sur tel coin du sol les traces de pas progressifs ; ce sol, il faut tâcher de le faire connaître ; ces pas, ces vestiges, il importe de chercher, avec ses faibles forces, à les mesurer, à les décrire. Il faut surtout essayer de deviner ce langage révélé par la nature, et que rendent difficilement les termes des langues ordinaires. Il s'agit plutôt d'esquisser à grands traits une petite partie de ce tableau, trop grandiose pour qu'un homme espère le peindre en entier.

Nous appelons cette manière, qui peut donner prise aux justes dédains des adeptes de la haute science : la façon irrégulière.

Sans doute, il est téméraire de parler sans préparation, comme en se jouant, de sujets qui font l'objet de recherches patientes et méthodiques, d'épeler, sous prétexte de ne rien omettre, ce qui devrait resterlettre close. On s'expose alors à provoquer plus d'un sourire, à défrayer peut-être plus d'une plaisanterie. Mais si un ouvrage peut pécher dans ses diverses parties, présenter des inexactitudes faciles à relever, offrir même une proie facile à la critique, il est moins certain que l'idée générale en soit fausse d'une manière absolue.

On peut avoir en vue, non les savants, dont on n'a que des leçons à recevoir, mais un public dont on fait partie, — non préparé à tout entendre, — qui veut moins de connaissances spéciales que des idées vulgarisées.

Il n'est plus besoin alors de découvertes originales ; peuvent être laissés de côté bien des détails, et surtout les règles trop difficiles à observer ; on est heureux si l'on vous sait gré, au milieu de bien des erreurs, de quelques aperçus.

Nous avons été forcé de nous rabattre sur cette deuxième façon. Fallait-il, en face de notre impuissance, envoyer au loin, ludibria ventis, les pages hâtées qui s'étaient successivement entassées? Encouragé dans ce travail, nous avons osé le faire connaître, en nous résignant à une critique méritée.

Nous demandons seulement qu'on veuille bien, — tout en blâmant les développements oiseux et l'absence de détails utiles, trop de prolixité avec trop de concision, les théories personnelles et hasardées, — ne pas se mettre en dehors du point de vue où nous nous sommes placé, surtout tenir compte de nos propres déclarations.

Nous avons voulu décrire l'espace restreint auquel on peut imposer le nom de : Bassin du Lathan ; mais nous ayons eu à lutter contre des difficultés de diverse nature, préjugés et absence de documents. Aussi, et pour conserver dans notre marche et nos appréciations la plus entière indépendance, avons-nous pris le parti de substituer le mot Essai à celui de Notice.

Nous invoquerons enfin, sans en faire bien entendu l'application à notre modeste travail, ces paroles de la préface de l'Esprit des lois :

« Ici bien des vérités ne se feront sentir qu'après qu'on aura vu la chaîne qui les lie à d'autres. Plus on réfléchira sur les détails, plus on sentira la certitude des principes. Ces détails mêmes, je ne les ai pas tous donnés : Car qui pourrait dire tout sans un mortel ennui ? »

Angers, le 14 août 1872.
CORNILLEAU, FLORENT-EUGÈNE, Avocat.




TABLE


Introduction. — Bassin du Lathan . . . 1

Canton de Longué.

  • Première partie. — Longué . . . 4
  • Deuxième partie. — Vernoil . . . 58
  • Troisième partie. — Mouliherne . . . 94
  • Quatrième partie. — Vernantes, etc. . . . 135

Hors du canton.

  • La Breille . . . 167

Cinquième partie : Haut Lathan et bas Lathan . . . 173

  • Haut Lathan . . . 174
  • Rillé . . . 178
  • Breil . . . 178
  • Méon . . . 180
  • Meigné . . . 181
  • La Pèlerine . . . 182
  • Linières . . . 183
  • Parçay . . . 185
  • Bas Lathan . . . 187
  • Brion . . . 187
  • Neuillé . . . 192
  • Vivy . . . 194

Conclusion . . . 197

Table, errata et notes . . . 203




Couverture.

Essai sur le canton de Longué et sur le bassin du Lathan par Florent-Eugène Cornilleau, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Tome XXVII, Lettres et arts, Impr. P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau (Angers), 1873 (notice BnF). Publication en série imprimée.


Sur le même sujet : canton de Longué-Jumelles, Création d'une société académique (1er vol.), Glossaire angevin (36e vol.).


Autres documents : carte de Guyet (1579), carte de Fer et Inselin (1697), carte de Nolin (1759), atlas de Levasseur (1852), indicateur de Millet de la Turtaudière (1861), dictionnaire Port (1874), géographie de Michelet (1875), géographie de Verne (1876), notice de Milon (1889), carte de Alard (1899), carte de Verrier et Onillon (1908), ainsi que la liste des cartes et le Maine-et-Loire au XIXe.


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