Saint-Augustin-lès-Angers
Saint-Augustin (ancienne commune) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Région d'Angers |
Commune | Angers |
Note(s) | Absorbée entre 1790-1795 |
Anciennes communes |
Saint-Augustin-lès-Angers est une ancienne commune de Maine-et-Loire (49) réunie à Angers à la fin du XVIIIe siècle, dont elle devient ensuite un quartier.
Généralités
Un quarantaine de moines s'y réfugient au VIe siècle. Ils construisent une modeste demeure, comportant une chapelle. Menaçant ruine, une église est édifiée pour la remplacer. La seigneurie de Saint-Augustin appartient au XVIIe siècle aux seigneurs de Sainte-Gemmes. Au siècle suivant, la localité est constituée autour d'une église et d'un prieuré-cure[1].
Une ordonnance royale du 18 juillet 1787 créée une assemblée municipale dans toutes les communautés de la généralité de Tours. Il en est élue une à Saint-Augustin, qui est supprimée le 25 janvier 1791[1]. Les sections de municipalité de Saint-Augustin, Saint-Laud, Saint-Léonard et Saint-Samson disparaissent définitivement le 27 octobre 1795[2],[3].
Le prieuré se compose principalement d'une église et de la maison du doyen, reconstruite au XVIIIe. L'église de Saint-Augustin, édifiée au XIIe siècle, est classée aux Monuments historiques[4].
Célestin Port (1878)
Saint-Augustin-lès-Angers dans le dictionnaire Célestin Port de 1878[5] :
« Saint-Augustin, vill., cne d’Angers. — Parrochia Sancti Angustini juxta Andegavum 1230 (H.-D. B 31, f. 463). — Domus de Sancto Augustino 1253 (H Toussaint). — Le prieuré de St-Augustin de Sée 1253, 1330 (Cartul. de Toussaint, fol. 61). — Saint Aoustin près Angers 1399 (G St-Julien, Rentes), 1439 (H Toussaint). — St Outin XVIIe s. (Mabillon, Ann. Ben., t. I, p. 242). — Peu-de-fonds en 1793. — Le nom de cette localité ne rappelle pas le grand évêque d’Hippone mais le missionnaire anglais, premier archevêque de Cantorbéry, qui passa dans le pays avec une troupe de pèlerins, sous l’épiscopat, dit-on, de St Lézin. Poursuivi et menacé par des bandes de femmes, le saint fut forcé de quitter les Ponts-de-Cé, où il comptait passer la nuit, et de se réfugier en pleine campagne, au milieu des huées de ces mégères exaspérées. A un moment, son bâton, qu’il levait pour se défendre, s’échappa de sa main et alla tomber à distance dans un champ, où jaillit sur l’heure une source d’eau vive. Après son départ, les habitants, convertis par ce miracle, y construisirent une petite chapelle, qui, transformée au XIe s. en église, devint le centre d’une paroisse. Mais l’entrée en resta longtemps, par punition, dit-on, interdite aux femmes, qui n’avaient non plus pas le droit de puiser à la fontaine. — L’église appartenait au XIIe s. à Girard de Corzé, qui en fit don vers 1120 non aux Bénédictins, comme le dit Mabillon, mais aux chanoines réguliers de Toussaint d’Angers. On y voit installé au XIIIe s. un prieuré, dont la cure était unie et incorporée à la mense abbatiale de Toussaint d’Angers. L’abbé, ou son mandataire, y administrait les sacrements. Ce n’est qu’en 1330 qu’il y institua, de l’aveu de l’évêque, pour se décharger de ce service, un vicaire perpétuel, à qui il donna un revenu de rentes foncières de 4 à 500 liv., en retenant néanmoins, même sur le domaine de la cure, tout droit de dîmes et de novalles dans toute la paroisse, « qui est de grant estendue et fort laborieuse, eu laquelle habite un grant nombre de peuple, qui sont tous pauvres gens, qui ne possèdent et n’ont rien propre à eulx, aucuns biens meubles ou immeubles, parce qu’ils sont tous ponvres closiers et mestaiers des bourgeois et gens d’Angiers ».
Prieurs-curés : Robert Fougeraye, 1330. — Tuau, Thudualdus Le Vesuille, 1480, qui résigne en 1488. — Pierre Fallet, sacriste de St-Jean-de-Mélinais, 1488. — Michel Passin, docteur régent en droit de l’Université d’Angers, 1521. — Nicole Lemaistre, 1543. — Gilles Chauveau, 1575, 1588. — Mic. Amys, 1603, † le 10 décembre 1647. Le 8 août 1614 le roi Louis XIII passa devant l’église et s’arrêta pour collationner sur une des pierres de l’entrée du grand cimetière. — Claude Foussier, 1648, qui résigne en 1665. Pendant le siège d’Angers en 1652, le jeune fils du maréchal d’Hocquincourt, tué d’un coup de fauconneau en traversant la rue du faubourg Bressigny, y fut porté inhumer dans l’église. — Jacques Marie, 1665. — René Moron, 1690, 1700. — J. Chevalier, 1729. qui fait restaurer l’église, refaire à l’entier le grand autel, bâtir la sacristie, et meurt le 15 juin 1759. — Miette de la Planche, 1665, 1781. — Saget, 1782, déporté en Espagne en septembre 1792.
La paroisse faisait partie de la baronnie de Ste-Gemmes-sur-Loire. Elle comprenait 184 feux et fut durant deux ou trois ans érigée en commune, pour être presque aussitôt supprimée. Le prieuré fut vendu natt le 17 août 1791, à Ch.-P. Rogeron. Il avait été sursis à la vente de l’église, sur la requête dos officiers municipaux, qui en avaient fait un rendez-vous de conciliabules contre-révolutionnaires. Sur la plainte de l’acquéreur du prieuré et par arrêté du 21 mars 1792, elle lui fut adjugée natt le 19 février 1793, à la charge de la démolir. — L’édifice est encore debout pourtant et transformé en écurie et en grenier. M. Morel en donne un dessin dans ses Promenades artistiques (3e année). — Le portail seul d’ailleurs est antique avec ses élégantes voussures plein cintre en retrait (XIIe s.), dont les retombées portent sur les chapiteaux à feuille d’eau de légères colonnettes, l’archivolte supérieure décorée de dents de scie. Sous le toit apparaissent les antiques fenêtres romanes, couronnées d’un fer à cheval. — Une partie des murs se cache sous le lierre et les plantes grimpantes, le faîte surmonté d’une terrasse avec balustrade à jour, — l’intérieur nu et délabré.
En 1664 François Martin, prieur de la Chartreuse de N.-D.-du-Parc au Maine, avait été autorisé par la ville d’Angers à établir sur la paroisse une Chartreuse que prétendait doter le curé Saillart, de St-Melaine ; mais le projet n’eut pas de suite.
Arch. de M.-et-L. C H Toussaint. — D. Houss., 10626, 10713, 10723. — Arch. mun. d’Angers BB 90, f. 108 ; GG 1527. — Brossier. Mss. 656. - Bolland., mai, t. VI, p. 377. — Mabillon, Ann. Bened., t. I, p. 242 — et Acta SS. or. S.-B., t. I, p. 507-508. »
Notes
- ↑ a et b Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 23-26
- ↑ Dict. Célestin Port de 1996, op. cit., p. 229
- ↑ École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Saint-Augustin, 2007
- ↑ Ministère de la Culture, Base Patrimoine architectural Mérimée (IA49006037, PA00108876), 11 septembre 2012-15 mai 2019
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N à Z), Lachèse & Dolbeau (Angers), 1878, p. 334-335
- Les formes anciennes du nom.