Saint-Laud-lès-Angers
Saint-Laud (ancienne commune) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Région d'Angers |
Commune | Angers |
Note(s) | Absorbée entre 1790-1795 |
Anciennes communes |
Saint-Laud-lès-Angers est une ancienne commune de Maine-et-Loire (49) réunie à Angers à la fin du XVIIIe siècle, dont elle devient ensuite un quartier.
Généralités
Saint-Laud est dotée d'une municipalité en 1787. À la Révolution, les deux municipalités de Saint-Laud et de Saint-Samson sont réunies à Angers par décret de l'Assemblée nationale du 21 décembre 1790. Les sections de municipalité de Saint-Augustin, Saint-Laud, Saint-Léonard et Saint-Samson disparaissent définitivement le 27 octobre 1795[1],[2],[3].
Sous l'Ancien Régime, Saint-Laud a pour seigneur le chapitre de Saint-Laud[1]. Le chapitre des moines d'Angers, qui portent le nom de saint Laud, conservent la relique de la Vraie Croix à laquelle le roi Louis XI accorde une dévolution particulière[4].
Son église est reconstruite au XIXe siècle par l'architecte angevin Ernest Dainville ; vaste édifice néo-roman dont l'architecture est représentative de l'historicisme qui prévalait à l'époque[5].
Célestin Port (1878)
Saint-Laud-lès-Angers dans le dictionnaire Célestin Port de 1874[6] :
« Église Saint-Laud [Angers] — Les chanoines de St-Laud, chassés du château par saint Louis, obtinrent à sa prière que l’abbé de St-Aubin leur cédât son église paroissiale de St-Germain située dans le faubourg voisin (septembre 1234). Elle devint l’asile des reliques vénérées et prit le vocable de St-Germain en St-Laud. Quelques traces d’arceaux gothiques en subsistent encore dans la cour de ce nom, qu’entourait une enceinte avec deux portes, enfermant un beau cloître planté d’ormeaux, l’église, le cimetière, les maisons canoniales et celles des officiers. V. des dessins dans Brun. de Tart., Mss. 871, part. m, f. 53 ; Ballain, Mss. 867, p. 306. Les chanoines, en souvenir de leur fondateur, Geoffroy Martel, qui leur avait donné, entre autres beaux droits, la dîme de la monnaie frappée à Angers, se rendaient processionnellement le jour de son anniversaire (12 novembre ; à St-Nicolas. — Un riche reliquaire, donné par le roi René, renfermait la célèbre Vraie-Croix, sur laquelle tout serment prêté par un parjure était, suivant l’opinion populaire, puni de mort dans l’année. Louis XI, convaincu de cette croyance, ne manquait pas d’y envoyer jurer ses ennemis. On possède de nombreux procès-verbaux de ces cérémonies. V. Mss. 681 et dans les registres Capitul. aux Archives de M.-et-L. Le bénédictin Roger, prié de rechercher l’origine de cette relique, avoue « n’en avoir trouvé rien d’assuré. » Histoire d’Anj., p. 359. Il en attribue par conjecture la donation première à Foulques Nerra, Ibid. et p. 153, et le Martyrologe de saint Laud, à Foulques V, roi de Jérusalem. Rev. d’Anj. 1853, p. 466. L’église, exposée hors de l’enceinte à tous les pillages, était une des plus pauvres de la ville. Elle possédait pourtant sur son grand autel une admirable Vierge en marbre blanc, qui faillit être prise pour orner le Louvre. Dérobée à la Révolution, elle est passée dans le cabinet d’un particulier que l’abbé Corblet n*a pas nommé en donnant le dessin de l’œuvre dans sa Revue de l’Art chrétien (avril 1857, p. 151). Une autre Vierge assez informe trouvée par Yolande d’Aragon (1400) sur l’emplacement de N.-Dame-de-Sous-Terre, figure encore sur un autel. L’ancien orgue à lui seul fut vendu nationalement 3,200 livres (7 floréal an III). On montrait aussi des reliques de saint Coronat, de saint Arnoul, de saint Marcou, de saint Guiugalois, de saint Julien, de saint Jacques, de saint Philippe, une côte de sainte Barbe et un bâton de licorne. Voir outre les documents cités, Brossier, Mss. 656, t. I, p. 718 ; Roger, p. 270 ; Mss. 677-680 ; et aux Arch. de Maine-et-Loire, le chartrier du Chapitre, notamment les Délibérations capitulaires complètes depuis le XIVe siècle. Dans une des chapelles se réunissait, le 9 mai, la noble Confrérie de St-Nicolas ou des Bourgeois d’Angers, composée de l’élite des prêtres, des magistrats, des gens d’épée de la ville, et qu’on prétendait fondée par Foulques Nerra. V. la liste de ses membres, ses comptes, ses délibérations, Mss. 682-686.
Le service de la paroisse fut transféré, après la Révolution, dans l’église voisine des Récollets, attribuée, ainsi que le presbytère, par une donation particulière, à la fabrique. Devenue absolument insuffisante, elle est en ce moment en démolition pour être remplacée par une église nouvelle, sur les plans de M. Ernest Dainville, en style roman poitevin, à trois nefs avec façade surmontée d’un clocher et d’une flèche, transept avec absidioles chœur circulaire et sous la chapelle du chevet consacrée à la Vierge, une crypte avec autel pour la statue de N.-D.-sous-Terre. »
Notes
Sur le même sujet
Sources et annotations
- ↑ a et b Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 138
- ↑ Dict. Célestin Port de 1996, op. cit., p. 229 (Saint-Samson)
- ↑ École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Saint-Laud, 2007
- ↑ Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004, p. 53
- ↑ Ministère de la Culture, Base Mérimée - Eglise paroissiale Saint-Laud (IA49006431), 2003-2008
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 1 (A-C), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, p. 60
- Les formes anciennes du nom.