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Le domaine de l'Isle-Briand se situe sur la commune du [[Le Lion-d'Angers|Lion-d'Angers]], dans le département de [[Maine-et-Loire]]. Au coeur d'un parc départemental de 162 hectares, le château du 18ème siècle côtoie la ferme modèle du 19ème et le Haras National inauguré en 1975.
| titre = Domaine de l'Isle Briand
 
| image = [[File:liondangers islebriand vue aerienne.png|center|200px|alt=Vue aérienne, vers 1980.|Vue aérienne, vers 1980.<br><small>(Collection Haras national de l'Isle-Briand)</small>]]
 
| période = {{Époque contemporaine}}
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''Le contenu de cet article est issu d'un travail réalisé par le Service départemental de l'inventaire.<br> Les fiches "'''Reflets, Patrimoine de Maine-et-Loire'''" constituent une ressource remarquable sur l'histoire de lieux, d'édifices, de personnages... qui ont participé à la richesse et la diversité du Maine-et-Loire, tel que nous le connaissons aujourd'hui''.
| localité = [[Le Lion-d'Angers]]
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  | notes = Château du XVIII{{e}}, ferme du XIX{{e}}, haras du XX{{s}}.
 
 
==Un modèle d'organisation==
[[Image:Isle_Briand,_vue_aérienne.png|thumb|right|200px|Vue aérienne, vers 1980 (Collection Haras National de l'Isle-Briand]]
 
Le domaine de l’Isle-Briand est bien plus que le temple du cheval célébré de nos jours : il illustre les transformations sociales, agricoles et économiques du Segréen au XIXe siècle, à travers son histoire, ses propriétaires successifs, les édifices et le parc qui subsistent.
 
 
Cette région a en effet connu de profondes mutations agricoles dans la lignée du courant physiocratique du XVIIIe siècle. La modernité agricole s'affirme avec l’apparition de nouveaux matériels (doubles-brabants, faucheuses, faneuses…), une meilleure rentabilité des terres grâce à l'amendement par la chaux et le développement de l'élevage avec l'introduction d'une nouvelle race bovine, ''la Durham''. Les fermes et les métairies sont ainsi systématiquement remaniées ou agrandies, reconstruites parfois en totalité. Toutes répondent aux exigences modernes qui assurent que les rendements de l’agriculture et de l’élevage passent par une meilleure organisation et une meilleure hygiène des bâtiments.
 
 
Avec la rénovation ou l’édification d’un nouveau château entouré le plus souvent d'un parc paysager, aménagé en lieu et place du traditionnel jardin régulier, c'est bien le paysage rural du Segréen qui est transformé tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle avec comme clef de lecture le trio : château - parc - ferme.
 
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| texte=<big>'''Le parc'''</big>
Le parc est attribué au comte de Choulot (Paul de Lavenne, mort en 1863), dont on retrouve certains traits. Le paysagiste subordonne chaque projet de parc à ce qui existe, tire parti de la nature, s’adapte au style et à la position du château, au caractère de la localité, aux beaux arbres... Il établit des liens visuels entre l’intérieur des domaines et la nature environnante.
On peut remarquer ici la séparation en deux d’une île située sur la Mayenne, face au château, pour dégager une perspective donnant sur un moulin et l’introduction d’un élément pittoresque romantique (une passerelle). Les espaces dévolus à l’exploitation agricole et les abords du château (fonction d’agrément) sont nettement dissociés ; la ferme et ses nuisances sont dissimulées par des bosquets d’arbres et un tunnel creusé sous l’allée menant au château permettait autrefois le passage discret du bétail. Le château est entouré de grandes surfaces de gazon et une perspective est dégagée, permettant la mise en valeur d’arbres remarquables.
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Le '''domaine de l'Isle-Briand''' se situe sur la commune du [[Le Lion-d'Angers|Lion-d'Angers]], dans le département de [[Maine-et-Loire]]. Au cœur d'un parc de {{unité|162|hectares}}, le château du {{XVIIIs}} côtoie la ferme modèle du {{XIXe}} et le Haras national inauguré en 1975.




== Un modèle d'organisation ==
Le domaine de l'Isle-Briand est bien plus que le temple du cheval célébré de nos jours : il illustre les transformations sociales, agricoles et économiques du [[Segréen]] au {{XIXs}}, à travers son histoire, ses propriétaires successifs, les édifices et le parc qui subsistent.


Cette région a en effet connu de profondes mutations agricoles dans la lignée du [[Pierre-Paul Lemercier de La Rivière de Saint-Médard|courant physiocratique]] du {{XVIIIs}}. La modernité agricole s'affirme avec l'apparition de nouveaux matériels (doubles-brabants, faucheuses, faneuses…), une meilleure rentabilité des terres grâce à l'amendement par la chaux et le développement de l'élevage avec l'introduction d'une nouvelle race bovine, ''la Durham''. Les fermes et les métairies sont ainsi systématiquement remaniées ou agrandies, reconstruites parfois en totalité. Toutes répondent aux exigences modernes qui assurent que les rendements de l'agriculture et de l'élevage passent par une meilleure organisation et une meilleure hygiène des bâtiments.


Avec la rénovation ou l'édification d'un nouveau château entouré le plus souvent d'un parc paysager, aménagé en lieu et place du traditionnel jardin régulier, c'est bien le paysage rural du [[Segréen]] qui est transformé tout au long de la seconde moitié du {{XIXs}} avec comme clef de lecture le trio : château, parc et ferme.


== Histoire et architecture ==
La présence de dolmens sur le site de l'Isle-Briand atteste d'une occupation humaine dès le Néolithique<ref>Ministère de la Culture (Viviane Manase, Service de l'Inventaire du patrimoine), ''Base Mérimée - Présentation de la commune Le Lion d'Angers (IA49001499)'', 24 octobre 2008</ref>.


Le lieu relève en 1143 de l'abbaye du Ronceray d'Angers<ref>Ministère de la Culture (Viviane Manase, Service de l'Inventaire du patrimoine), ''Base Mérimée - Château actuellement haras de l'Isle-Briand (IA49001481)'', 2008-2015</ref>.


Seigneurie de la famille Briand au {{XVs}}, c'est cependant la famille d'Andigné qui sera le plus longtemps attachée à ce domaine, de 1491 à 1872. La situation stratégique du lieu, à la confluence de la [[Mayenne]] et de l'[[Oudon]], a suscité l'édification d'une forteresse mentionnée au {{XVIs}}.


Vers 1775, le château-fort est remplacé par un château d'agrément, élevé près de la Mayenne, accompagné d'une ferme et de communs. L'équilibre des espaces et des formes, les salons largement éclairés de cette demeure classique, sont les traits communs de ce type d'édifice qui ponctuent çà et là nos campagnes. Ce qui deviendra le domaine actuel est alors composé de prés, de labours, de quatre fermes, d'un moulin à eau et du château avec ses dépendances. Deux propriétaires successifs vont complètement renouveler cet ensemble hétérogène et en faire un vaste domaine de 161 hectares, comprenant un parc agricole et paysager, un bois, de nombreux édifices (beaucoup sont détruits) liés à la fois au château, à l'exploitation agricole du domaine, puis au cheval.


Charles Emmanuel d'Andigné de Mayneuf, issu de la grande aristocratie foncière de la région, est maire du Lion-d'Angers de 1848 à 1871. Il agrandit considérablement le domaine familial, regroupe les terres à l'origine du parc, assure les limites du domaine, notamment lors de l'ouverture de la route de [[Thorigné]] (vers 1844-1845). On lui doit probablement le parc, un vaste potager et une pompe à eau établie en 1852 (disparus) afin d'assurer l'irrigation du domaine. Il déclasse les métairies en place en simples bâtiments ruraux en 1858, y compris la ferme du domaine, et fait sans doute rehausser le château d'un étage attique. Sa résidence principale est alors le château des Halliers à Chambellay (commune voisine), dont il rénove en 1856 la ferme, primée comme ferme-modèle.


L'Isle-Briand est ensuite acheté en 1872 par le vicomte de Trédern, pour sa femme Jeanne-Marie Say, auparavant marquise de Cossé-Brissac. Cette personnalité hors du commun sera véritablement l'instigatrice de la ferme modèle de l'Isle-Briand, élevée vers 1872-1873 à partir de l'ancienne métairie, mais aussi de l'agrandissement du château (1875) et d'un nombre impressionnant d'autres constructions d'une qualité architecturale similaire (aujourd'hui détruites).


 
La ferme reprend les préceptes diffusés par les agronomes et propriétaires éclairés de l'époque : plan et façades symétriques, voies ferrées de type Decauville reliant grange et étables, ouvertures nombreuses et soignées pour assurer une bonne aération, disposition régulière et rationnelle des fonctions, qualité de la construction... Son mari Christian de Trédern, président de la Société des Courses du Lion-d'Angers, sera le véritable promoteur des courses dans le canton. Les premières courses non classées se déroulent en effet à l'Isle-Briand en 1874 à l'occasion du Comice, et sont officialisées en 1880, prélude à une longue suite de courses prestigieuses et de concours hippiques.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
==Histoire et architecture==
 
Seigneurie de la famille Briand au XVe siècle, c’est cependant la famille d’Andigné qui sera le plus longtemps attachée à ce domaine, de 1491 à 1872. La situation stratégique du lieu, à la confluence de la Mayenne et de l’Oudon, a suscité l’édification d’une forteresse mentionnée au XVIe siècle.
 
 
[[Image:Vue d'ensemble du château de l'Isle-Briand.png|right|thumb|150px|Vue d'ensemble du château]]
 
Vers 1775, le château-fort est remplacé par un château d’agrément, élevé près de la Mayenne, accompagné d’une ferme et de communs. L’équilibre des espaces et des formes, les salons largement éclairés de cette demeure classique, sont les traits communs de ce type d’édifice qui ponctuent çà et là nos campagnes. Ce qui deviendra le domaine actuel est alors composé de prés, de labours, de quatre fermes, d’un moulin à eau et du château avec ses dépendances. Deux propriétaires successifs vont complètement renouveler cet ensemble hétérogène et en faire un vaste domaine de 161 hectares, comprenant un parc agricole et paysager, un bois, de nombreux édifices (beaucoup sont détruits) liés à la fois au château, à l’exploitation agricole du domaine, puis au cheval.
 
 
Charles Emmanuel d’Andigné de Mayneuf, issu de la grande aristocratie foncière de la région, est maire du Lion-d’Angers de 1848 à 1871. Il agrandit considérablement le domaine familial, regroupe les terres à l’origine du parc, assure les limites du domaine, notamment lors de l’ouverture de la route de Thorigné (vers 1844-1845). On lui doit probablement le parc, un vaste potager et une pompe à eau établie en 1852 (disparus) afin d’assurer l’irrigation du domaine. Il déclasse les métairies en place en simples bâtiments ruraux en 1858, y compris la ferme du domaine, et fait sans doute rehausser le château d’un étage attique. Sa résidence principale est alors le château des Halliers à Chambellay (commune voisine), dont il rénove en 1856 la ferme, primée comme ferme-modèle.
 
 
L’Isle-Briand est ensuite acheté en 1872 par le vicomte de Trédern, pour sa femme Jeanne-Marie Say, auparavant marquise de Cossé-Brissac. Cette personnalité hors du commun sera véritablement l’instigatrice de la ferme modèle de l’Isle-Briand, élevée vers 1872-1873 à partir de l’ancienne métairie, mais aussi de l’agrandissement du château (1875) et d’un nombre impressionnant d’autres constructions d’une qualité architecturale similaire (aujourd’hui détruites).
 
 
[[Image:Ferme_modèle,_le_logis_du_fermier-Isle-Briand.png|thumb|150px|right|Ferme modèle : le logis du fermier]]
 
La ferme reprend les préceptes diffusés par les agronomes et propriétaires éclairés de l’époque : plan et façades symétriques, voies ferrées de type Decauville reliant grange et étables, ouvertures nombreuses et soignées pour assurer une bonne aération, disposition régulière et rationnelle des fonctions, qualité de la construction... Son mari Christian de Trédern, président de la Société des Courses du Lion-d’Angers, sera le véritable promoteur des courses dans le canton. Les premières courses non classées se déroulent en effet à l’Isle-Briand en 1874 à l’occasion du Comice, et sont officialisées en 1880, prélude à une longue suite de courses prestigieuses et de concours hippiques.
 


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| texte=<big>'''Jeanne-Marie SAY, vicomtesse de Trédern.'''</big><br>
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Ce personnage exceptionnel, fille du fondateur des raffineries sucrières Say, est issu de la grande bourgeoisie industrielle. Elle est aussi une cantatrice de talent, passionnée de théâtre (elle fait édifier le théâtre du [[château de Brissac]]) et de musique. Cette femme de tête, indépendante, dirige ses affaires comme ses domaines, de main de maître. Elle mène une intense vie mondaine, organise de fastueuses fêtes et séjourne alternativement dans son hôtel parisien de la place Vendôme, ses châteaux de Brissac et de l’Isle-Briand.
Ce personnage exceptionnel, fille du fondateur des raffineries sucrières Say, est issu de la grande bourgeoisie industrielle. Elle est aussi une cantatrice de talent, passionnée de théâtre (elle fait édifier le théâtre du [[château de Brissac]]) et de musique. Cette femme de tête, indépendante, dirige ses affaires comme ses domaines, de main de maître. Elle mène une intense vie mondaine, organise de fastueuses fêtes et séjourne alternativement dans son hôtel parisien de la place Vendôme, ses châteaux de Brissac et de l'Isle-Briand.
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Le château, actuellement haras de l'Isle-Briand, date des {{XVIIIe}}, {{XIXe}} et {{XXs}}s. Localisation : Château de L'Isle-Briand, Parc de l'Isle-Briand, Le Lion-d'Angers ([https://www.openstreetmap.org/#map=16/47.62211/-0.69785 sur OSM]).


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Fichier:liondangers islebriand chateau.png|alt=Vue d'ensemble du château.|Vue d'ensemble.
Fichier:liondangers islebriand chateau vestibule.png|thumb|alt=Vestibule du château.|Vestibule du château.
Fichier:liondangers islebriand ferme etable abreuvoir.png|left|thumb|alt=Ferme modèle avec la grande étable centrale et l'abreuvoir.|Ferme modèle avec étable et abreuvoir.
Fichier:liondangers islebriand logis fermier.png|right|thumb|alt=Ferme modèle : le logis du fermier.|Ferme modèle : logis du fermier.
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== Le parc ==
Le parc de l'Isle-Briand est un site naturel de {{unité|180|hectares}}, classé zone naturelle sensible, comprenant des centaines d'espèces végétales et de nombreuses espèces animales. Il est bordé sur deux côtés par la [[Mayenne]] et l'[[Oudon]]<ref name="cncp">Catherine Nédélec et Coralie Pilard, ''Tout sur l'Anjou'', Éditions Ouest-France (Rennes), 2022, p. 98-99</ref>.


Cinq kilomètres de sentiers balisés permettent de le parcourir à pied ou à vélo<ref name="cncp" />.


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Le parc est attribué au comte de Choulot (Paul de Lavenne, mort en 1863), dont on retrouve certains traits. Le paysagiste subordonne chaque projet de parc à ce qui existe, tire parti de la nature, s'adapte au style et à la position du château, au caractère de la localité, aux beaux arbres... Il établit des liens visuels entre l'intérieur des domaines et la nature environnante.<br>
On peut remarquer ici la séparation en deux d'une île située sur la Mayenne, face au château, pour dégager une perspective donnant sur un moulin et l'introduction d'un élément pittoresque romantique (une passerelle). Les espaces dévolus à l'exploitation agricole et les abords du château (fonction d'agrément) sont nettement dissociés ; la ferme et ses nuisances sont dissimulées par des bosquets d'arbres et un tunnel creusé sous l'allée menant au château permettait autrefois le passage discret du bétail. Le château est entouré de grandes surfaces de gazon et une perspective est dégagée, permettant la mise en valeur d'arbres remarquables.
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}}


== Notes ==
Sur le même sujet
:• [[Patrimoine angevin]]
:• [[Liste des châteaux de Maine-et-Loire|Châteaux angevins]] (dont le [[château de la Grandière]])
:• [[Espaces naturels de Maine-et-Loire|Espaces naturels]]
:• [[Mondial du Lion d'Angers]]


Source initiale de l'article
: Le contenu initial de cet article est issu d'un travail réalisé par le Service départemental de l'inventaire : ''[https://www.maine-et-loire.fr/fileadmin/Departement/Services-informations/Culture-patrimoine/publications-patrimoine/fiche-reflet-isle-briand.pdf Le domaine de l'Isle-Briand (.pdf, 902 Ko)]'' par Viviane Manase, coll. ''Reflets'', publication du Conseil général de Maine-et-Loire, septembre 2001.


Autres sources
{{Références}}


Fiches patrimoines
: Les fiches ''Reflets, Patrimoine de Maine-et-Loire'' constituent une ressource sur l'histoire de lieux, d'édifices, de personnages… qui ont participé à la richesse et la diversité du Maine-et-Loire, tel que nous le connaissons aujourd'hui. Consultez et téléchargez les fiches ''Reflets, Patrimoine du Maine-et-Loire'' sur le [https://www.maine-et-loire.fr/aides-et-services/culture-et-patrimoine/etudes-et-publications-patrimoine/publications-patrimoine#c3585 site du Département de Maine-et-Loire].


Lien externe
:• [https://www.isle-briand.fr/ Site web du Parc départemental de l'Isle Briand].




{{BasPage Architecture}}


 
[[Catégorie:Bâtiment civil|Isle Briand, Domaine de l']]
 
[[Catégorie:Le Lion-d'Angers]]
 
 
==Galerie photo==
 
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Image:Ferme_modèle,_avec_la_grande_étable_centrale_et_l’abreuvoir..png|Ferme modèle, avec la grande étable centrale et l'abreuvoir.
Image:Vestibule du château de l'Isle-Briand.png|Vestibule du château.
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==Liens externes==
* Consultez et téléchargez la fiche [http://www.cg49.fr/fileadmin/user_upload/internet/actions/educ_cult_sport/culture/patrimoine/fiches_reflet/lislebriand.pdf Le domaine de l'Isle-Briand].
* Consultez et téléchargez les fiches "'''Reflets, Patrimoine du Maine-et-Loire'''" sur le [http://www.cg49.fr/le-conseil-general-a-votre-service/education-culture-sports-et-loisirs/culturepatrimoine/services-scientifiques-du-patrimoine/le-service-de-linventaire-du-patrimoine/fiches-reflets-du-patrimoine-de-maine-et-loire/ site du Conseil général].
 
[[Catégorie:Patrimoine]]

Dernière version du 25 janvier 2024 à 18:06

Domaine de l'Isle Briand
(monument)
Vue aérienne, vers 1980.
Époque Époque contemporaine
Localité Le Lion-d'Angers
Notes Château du XVIIIe, ferme du XIXe, haras du XXe siècle.
Monuments de Maine-et-Loire.
Châteaux angevins
Moulins angevins
Églises angevines
Aide à la rédaction.

Le domaine de l'Isle-Briand se situe sur la commune du Lion-d'Angers, dans le département de Maine-et-Loire. Au cœur d'un parc de 162 hectares, le château du XVIIIe siècle côtoie la ferme modèle du XIXe et le Haras national inauguré en 1975.


Un modèle d'organisation

Le domaine de l'Isle-Briand est bien plus que le temple du cheval célébré de nos jours : il illustre les transformations sociales, agricoles et économiques du Segréen au XIXe siècle, à travers son histoire, ses propriétaires successifs, les édifices et le parc qui subsistent.

Cette région a en effet connu de profondes mutations agricoles dans la lignée du courant physiocratique du XVIIIe siècle. La modernité agricole s'affirme avec l'apparition de nouveaux matériels (doubles-brabants, faucheuses, faneuses…), une meilleure rentabilité des terres grâce à l'amendement par la chaux et le développement de l'élevage avec l'introduction d'une nouvelle race bovine, la Durham. Les fermes et les métairies sont ainsi systématiquement remaniées ou agrandies, reconstruites parfois en totalité. Toutes répondent aux exigences modernes qui assurent que les rendements de l'agriculture et de l'élevage passent par une meilleure organisation et une meilleure hygiène des bâtiments.

Avec la rénovation ou l'édification d'un nouveau château entouré le plus souvent d'un parc paysager, aménagé en lieu et place du traditionnel jardin régulier, c'est bien le paysage rural du Segréen qui est transformé tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle avec comme clef de lecture le trio : château, parc et ferme.

Histoire et architecture

La présence de dolmens sur le site de l'Isle-Briand atteste d'une occupation humaine dès le Néolithique[1].

Le lieu relève en 1143 de l'abbaye du Ronceray d'Angers[2].

Seigneurie de la famille Briand au XVe siècle, c'est cependant la famille d'Andigné qui sera le plus longtemps attachée à ce domaine, de 1491 à 1872. La situation stratégique du lieu, à la confluence de la Mayenne et de l'Oudon, a suscité l'édification d'une forteresse mentionnée au XVIe siècle.

Vers 1775, le château-fort est remplacé par un château d'agrément, élevé près de la Mayenne, accompagné d'une ferme et de communs. L'équilibre des espaces et des formes, les salons largement éclairés de cette demeure classique, sont les traits communs de ce type d'édifice qui ponctuent çà et là nos campagnes. Ce qui deviendra le domaine actuel est alors composé de prés, de labours, de quatre fermes, d'un moulin à eau et du château avec ses dépendances. Deux propriétaires successifs vont complètement renouveler cet ensemble hétérogène et en faire un vaste domaine de 161 hectares, comprenant un parc agricole et paysager, un bois, de nombreux édifices (beaucoup sont détruits) liés à la fois au château, à l'exploitation agricole du domaine, puis au cheval.

Charles Emmanuel d'Andigné de Mayneuf, issu de la grande aristocratie foncière de la région, est maire du Lion-d'Angers de 1848 à 1871. Il agrandit considérablement le domaine familial, regroupe les terres à l'origine du parc, assure les limites du domaine, notamment lors de l'ouverture de la route de Thorigné (vers 1844-1845). On lui doit probablement le parc, un vaste potager et une pompe à eau établie en 1852 (disparus) afin d'assurer l'irrigation du domaine. Il déclasse les métairies en place en simples bâtiments ruraux en 1858, y compris la ferme du domaine, et fait sans doute rehausser le château d'un étage attique. Sa résidence principale est alors le château des Halliers à Chambellay (commune voisine), dont il rénove en 1856 la ferme, primée comme ferme-modèle.

L'Isle-Briand est ensuite acheté en 1872 par le vicomte de Trédern, pour sa femme Jeanne-Marie Say, auparavant marquise de Cossé-Brissac. Cette personnalité hors du commun sera véritablement l'instigatrice de la ferme modèle de l'Isle-Briand, élevée vers 1872-1873 à partir de l'ancienne métairie, mais aussi de l'agrandissement du château (1875) et d'un nombre impressionnant d'autres constructions d'une qualité architecturale similaire (aujourd'hui détruites).

La ferme reprend les préceptes diffusés par les agronomes et propriétaires éclairés de l'époque : plan et façades symétriques, voies ferrées de type Decauville reliant grange et étables, ouvertures nombreuses et soignées pour assurer une bonne aération, disposition régulière et rationnelle des fonctions, qualité de la construction... Son mari Christian de Trédern, président de la Société des Courses du Lion-d'Angers, sera le véritable promoteur des courses dans le canton. Les premières courses non classées se déroulent en effet à l'Isle-Briand en 1874 à l'occasion du Comice, et sont officialisées en 1880, prélude à une longue suite de courses prestigieuses et de concours hippiques.

Jeanne-Marie Say, vicomtesse de Trédern.
Ce personnage exceptionnel, fille du fondateur des raffineries sucrières Say, est issu de la grande bourgeoisie industrielle. Elle est aussi une cantatrice de talent, passionnée de théâtre (elle fait édifier le théâtre du château de Brissac) et de musique. Cette femme de tête, indépendante, dirige ses affaires comme ses domaines, de main de maître. Elle mène une intense vie mondaine, organise de fastueuses fêtes et séjourne alternativement dans son hôtel parisien de la place Vendôme, ses châteaux de Brissac et de l'Isle-Briand.

Le château, actuellement haras de l'Isle-Briand, date des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Localisation : Château de L'Isle-Briand, Parc de l'Isle-Briand, Le Lion-d'Angers (sur OSM).

Le parc

Le parc de l'Isle-Briand est un site naturel de 180 hectares, classé zone naturelle sensible, comprenant des centaines d'espèces végétales et de nombreuses espèces animales. Il est bordé sur deux côtés par la Mayenne et l'Oudon[3].

Cinq kilomètres de sentiers balisés permettent de le parcourir à pied ou à vélo[3].

Le parc

Le parc est attribué au comte de Choulot (Paul de Lavenne, mort en 1863), dont on retrouve certains traits. Le paysagiste subordonne chaque projet de parc à ce qui existe, tire parti de la nature, s'adapte au style et à la position du château, au caractère de la localité, aux beaux arbres... Il établit des liens visuels entre l'intérieur des domaines et la nature environnante.

On peut remarquer ici la séparation en deux d'une île située sur la Mayenne, face au château, pour dégager une perspective donnant sur un moulin et l'introduction d'un élément pittoresque romantique (une passerelle). Les espaces dévolus à l'exploitation agricole et les abords du château (fonction d'agrément) sont nettement dissociés ; la ferme et ses nuisances sont dissimulées par des bosquets d'arbres et un tunnel creusé sous l'allée menant au château permettait autrefois le passage discret du bétail. Le château est entouré de grandes surfaces de gazon et une perspective est dégagée, permettant la mise en valeur d'arbres remarquables.

Notes

Sur le même sujet

Patrimoine angevin
Châteaux angevins (dont le château de la Grandière)
Espaces naturels
Mondial du Lion d'Angers

Source initiale de l'article

Le contenu initial de cet article est issu d'un travail réalisé par le Service départemental de l'inventaire : Le domaine de l'Isle-Briand (.pdf, 902 Ko) par Viviane Manase, coll. Reflets, publication du Conseil général de Maine-et-Loire, septembre 2001.

Autres sources

  1. Ministère de la Culture (Viviane Manase, Service de l'Inventaire du patrimoine), Base Mérimée - Présentation de la commune Le Lion d'Angers (IA49001499), 24 octobre 2008
  2. Ministère de la Culture (Viviane Manase, Service de l'Inventaire du patrimoine), Base Mérimée - Château actuellement haras de l'Isle-Briand (IA49001481), 2008-2015
  3. a et b Catherine Nédélec et Coralie Pilard, Tout sur l'Anjou, Éditions Ouest-France (Rennes), 2022, p. 98-99

Fiches patrimoines

Les fiches Reflets, Patrimoine de Maine-et-Loire constituent une ressource sur l'histoire de lieux, d'édifices, de personnages… qui ont participé à la richesse et la diversité du Maine-et-Loire, tel que nous le connaissons aujourd'hui. Consultez et téléchargez les fiches Reflets, Patrimoine du Maine-et-Loire sur le site du Département de Maine-et-Loire.

Lien externe

Site web du Parc départemental de l'Isle Briand.