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{{Infobox monument | {{Infobox monument | ||
| titre = Château de Brézé | | titre = Château de Brézé | ||
| image = | | image = [[Fichier:Breze chateau cartepostale.jpg|center|200px|alt=Le château de Brézé|Le château de Brézé]] | ||
| période = Temps modernes | | période = {{Temps modernes}} | ||
| classement = Monument historique (1979) | | classement = Monument historique (1979) | ||
| commune = [[Brézé]] | | commune = [[Brézé]] | ||
| notes = Propriété d'une personne privée | | notes = Propriété d'une personne privée | ||
}} | }} | ||
Datant de | Datant de la Renaissance (XVI{{s}}), le '''château de Brézé''' est un monument historique angevin se trouvant sur la commune de [[Brézé]] ([[Maine-et-Loire|49 Maine-et-Loire]]). Outre le château, on y trouve une galerie souterraine et de profondes douves sèches. | ||
Visite du château comme s'y vous y étiez… | |||
== SITUATION == | == SITUATION == | ||
Le château de Brézé se situe sur la commune éponyme de Brézé (49260), à 10 kilomètres au sud de Saumur, soit à l’extrême sud-est du département de [[Maine-et-Loire]], dans la région administrative des [[Pays de la Loire|Pays-de-la-Loire]]. | Le château de Brézé se situe sur la commune éponyme<ref>Éponyme : nom propre qui est devenu un nom commun.</ref> de Brézé (49260), dans le [[Saumurois]], à 10 kilomètres au sud de Saumur, soit à l’extrême sud-est du département de [[Maine-et-Loire]], dans la région administrative des [[Pays de la Loire|Pays-de-la-Loire]]. | ||
== LES FAMILLES == | == LES FAMILLES == | ||
=== Les "Brézé" === | === Les "Brézé" === | ||
Les premières fondations d’un ensemble fortifié remontent au XI{{s}} ; d’après une charte retrouvée dans l’abbaye de Saint-Florent, près de Saumur, qui prouve son existence dès 1063. Le cartulaire de Brézé mentionne la présence d’une structure seigneuriale, ou habergement à l’emplacement du château actuel. Un siècle plus tard, la terre de Brézé apparaît déjà dans les textes comme formant un fief de belle importance. Les actes notariés de cette époque mentionnent les Brézé comme faisant état d’un rang seigneurial élevé. Il faut dire que « Brezay » est depuis toujours un site stratégique, à l’origine à la croisée de plusieurs grandes tribus celtes et traversé par la route ancienne qui menait de Saumur à Loudun et Poitiers. | Les premières fondations d’un ensemble fortifié remontent au XI{{s}} ; d’après une charte retrouvée dans l’abbaye de Saint-Florent, près de Saumur, qui prouve son existence dès 1063. Le cartulaire<ref>Cartulaire : Ensemble de parchemins du Moyen Âge.</ref> de Brézé mentionne la présence d’une structure seigneuriale, ou habergement à l’emplacement du château actuel. Un siècle plus tard, la terre de Brézé apparaît déjà dans les textes comme formant un fief de belle importance. Les actes notariés de cette époque mentionnent les Brézé comme faisant état d’un rang seigneurial élevé. Il faut dire que « Brezay » est depuis toujours un site stratégique, à l’origine à la croisée de plusieurs grandes tribus celtes et traversé par la route ancienne qui menait de Saumur à Loudun et Poitiers. | ||
De cette époque subsistent de nombreux habitats souterrains (troglodytiques<ref>Troglodytique(s) : voir [[Troglodytique|dictionnaire]].</ref>) dont on trouve la trace dans les archives sous le nom de roches munis de systèmes défensifs, vraisemblablement plus efficaces pour faire face aux envahisseurs que ceux des châteaux de surface. Bien avant l’existence des châteaux de pierre, les hommes ont cherché refuge au sein de la terre et ont, comme à Brézé, creusé le tuffeau, cette roche caractéristique de la Vallée de la Loire et de l’Anjou. De nombreux documents font état de ces habitats, dont l’origine est attestée dès le IX{{s}} (époque des invasions barbares, les Normands remontent la Loire). Fréquemment, la désignation de « roche » est suivie du nom de son propriétaire et seigneur fondateur. La roche de Brézé, est l’une des mieux préservées parmi les cavités médiévales fortifiées dont on connaît pourtant de très nombreux exemples dans la région. Accessible au public, elle a conservé la plus grande partie de ses aménagements primitifs : puits de lumière, boyaux défensifs, silos à grains, niches ou placards, mangeoires pour les animaux… | De cette époque subsistent de nombreux habitats souterrains (troglodytiques<ref>Troglodytique(s) : voir [[Troglodytique|dictionnaire]].</ref>) dont on trouve la trace dans les archives sous le nom de roches munis de systèmes défensifs, vraisemblablement plus efficaces pour faire face aux envahisseurs que ceux des châteaux de surface. Bien avant l’existence des châteaux de pierre, les hommes ont cherché refuge au sein de la terre et ont, comme à Brézé, creusé le tuffeau, cette roche caractéristique de la Vallée de la Loire et de l’Anjou. De nombreux documents font état de ces habitats, dont l’origine est attestée dès le IX{{s}} (époque des invasions barbares, les Normands remontent la Loire). Fréquemment, la désignation de « roche » est suivie du nom de son propriétaire et seigneur fondateur. La roche de Brézé, est l’une des mieux préservées parmi les cavités médiévales fortifiées dont on connaît pourtant de très nombreux exemples dans la région. Accessible au public, elle a conservé la plus grande partie de ses aménagements primitifs : puits de lumière, boyaux défensifs, silos à grains, niches ou placards, mangeoires pour les animaux… | ||
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Début Renaissance, les douves sont approfondies (jusqu’à la profondeur actuelle, soit 18 à 20 mètres, les plus profondes d’Europe à faire le tour complet d’un château !) et on y aménage dans les parois d’importantes structures et dépendances seigneuriales : celliers, boulangerie, magnanerie (pour l’élevage du vers à soie), salle des pressoirs… En même temps, le système défensif est complété par un pont-levis souterrain protégeant l’accès au château depuis les douves. | Début Renaissance, les douves sont approfondies (jusqu’à la profondeur actuelle, soit 18 à 20 mètres, les plus profondes d’Europe à faire le tour complet d’un château !) et on y aménage dans les parois d’importantes structures et dépendances seigneuriales : celliers, boulangerie, magnanerie (pour l’élevage du vers à soie), salle des pressoirs… En même temps, le système défensif est complété par un pont-levis souterrain protégeant l’accès au château depuis les douves. | ||
En 1565, Catherine de Médicis et son fils, le jeune Charles IX font étape à Brézé où ils sont accueillis par Artus de Maillé-Brézé lequel donne au logis seigneurial son allure Renaissance. L’édifice médiéval est alors pratiquement détruit pour faire place à une élégante demeure : un corps de bâtiment en U, flanqué à l’ouest de deux tours rondes massives prenant naissance au fond des douves. La décoration de la façade du logis (où habite l’actuel propriétaire | En 1565, Catherine de Médicis et son fils, le jeune Charles IX font étape à Brézé où ils sont accueillis par Artus de Maillé-Brézé lequel donne au logis seigneurial son allure Renaissance. L’édifice médiéval est alors pratiquement détruit pour faire place à une élégante demeure : un corps de bâtiment en U, flanqué à l’ouest de deux tours rondes massives prenant naissance au fond des douves. La décoration de la façade du logis (où habite l’actuel propriétaire) comporte de nombreuses caractéristiques du nouveau style inspiré par l’Antiquité : pilastres cannelés d’ordre corinthien, porte d’entrée accostée de colonnettes de marbre rouge d’ordre ionique, frise de poste, … | ||
Le XVII{{s}} est une époque d’ascension sociale pour les Maillé-Brézé. En effet, l’arrière petit-fils d’Artus, Urbain de Maillé-Brézé, obtient du roi Louis XIII le titre de marquis en 1615. Il épouse « la Grande Nicole », sœur de Jules-Armand du Plessis, futur Cardinal de Richelieu (ministre de Louis XIII). Ce puissant prélat décide du destin de ses neveux, Armand et Claire-Clémence de Maillé-Brézé. La jeune fille est donnée en mariage, à 13 ans, au « Grand Condé », Louis II de Bourbon, cousin de Louis XIV, l’un des instigateurs de la Fronde des princes durant la jeunesse du roi. Quand à son frère Armand, le Cardinal, encore évêque de Luçon, décide pour lui d’une carrière militaire maritime. A 23 ans, il est nommé grand amiral de France mais il meurt à | Le XVII{{s}} est une époque d’ascension sociale pour les Maillé-Brézé. En effet, l’arrière petit-fils d’Artus, Urbain de Maillé-Brézé, obtient du roi Louis XIII le titre de marquis en 1615. Il épouse « la Grande Nicole », sœur de Jules-Armand du Plessis, futur Cardinal de Richelieu (ministre de Louis XIII). Ce puissant prélat décide du destin de ses neveux, Armand et Claire-Clémence de Maillé-Brézé. La jeune fille est donnée en mariage, à 13 ans, au « Grand Condé », Louis II de Bourbon, cousin de Louis XIV, l’un des instigateurs de la Fronde des princes durant la jeunesse du roi. Quand à son frère Armand, le Cardinal, encore évêque de Luçon, décide pour lui d’une carrière militaire maritime. A 23 ans, il est nommé grand amiral de France mais il meurt à 27 ans sur son navire, tué par un boulet de canon lors d’un siège en Italie. Décédé sans héritier, c’est donc à sa sœur que revient le marquisat à la mort de son père. | ||
=== Les "Bourbon" (milieu XVII{{e}}) === | === Les "Bourbon" (milieu XVII{{e}}) === | ||
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:* [[Saumurois|Le Saumurois]] | :* [[Saumurois|Le Saumurois]] | ||
:* [[Liste des châteaux de Maine-et-Loire|Châteaux angevins]] | :* [[Liste des châteaux de Maine-et-Loire|Châteaux angevins]] | ||
Bibliographie | |||
:* Célestin Port, ''[[Dictionnaire Célestin Port|Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire]], Édition révisée (tome 1) par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt, H. Siraudeau, 1965 ({{cne}} de Brézé, pages 517 suivantes) | |||
Sources et annotations | Sources et annotations |