Marc Leclerc

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Marc Leclerc
Activités Poète et écrivain
Période XXe siècle (1874-1946)
Notes Créateur des rimiaux
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Marc Leclerc est un journaliste et écrivain angevin du XXe siècle. Il est le créateur des rimiaux, poèmes et contes rimés en parler angevin.


L'auteur

Marc Leclerc[1] naît en 1874 à Provins, en Seine-et-Marne[2]. Homme de lettres, peintre, décorateur et conférencier, il veut donner ses lettres de noblesse au patois angevin. Il écrit des « rimiaux » comme La lettre à Marie et devient un grand écrivain et un poète régionaliste. Il publie en 1913 les Rimiaux d'Anjou, premier ouvrage important de la littérature angevine.

Artiste, il participe aussi en 1914 au concours de création du verre à vin d'Anjou.

Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé et combat notamment à Verdun. En 1919, il est l'un des membres fondateurs de l'Association des écrivains combattants dont il sera l'un des vice-présidents[3].

Il côtoie André Bruel, éditeur et écrivain angevin, à qui il lègue deux coffrets de fiches manuscrites sur les auteurs angevins. Il rencontre Émile Joulain, qui devient poète patoisant angevin et qui publie en 1943 son premier recueil dont Marc Leclerc lui rédige la préface.

Paul Maudonnet crée en 1944 des figurines parées de costumes angevins, les Naulets d'Anjou, d'après une galerie de portraits que lui suggère Marc Leclerc.

Il séjourne pendant les dix dernières années de sa vie à La Ménitré, commune où s'installe en 1969 la fête des coiffes.

Marc Leclerc meurt à La Ménitré en 1946[2]. Poète patoisant, il est devenu une référence de la littérature angevine, comme le sont Émile Joulain et Yvon Péan[4],[5],[6],[7],[8],[9].

Lors vous comprendrez l'Ang'vin
Point faignant, mais ben tranquille
Ein p'tit porté pour le vin
Craignant la peine inutile...

Portrait (1913)

Marc Leclerc par Lionel d'Hys, dans Le Cri d'Angers, journal du dimanche 17 août 1913[10] :

« Silhouettes Littéraires : M. Marc Leclerc

Notre excellent confrère l’Angevin de Paris annonce la publication prochaine des « Rimiaux d’Anjou », de M. Marc Leclerc.

Ces « Rimiaux » ou « poésies patoisantes » ont l’ambition, largement réalisée du reste, de traduire dans une langue populaire, très imprégnée de la saveur du terroir angevin, l’âme paysanne, touchante et simple, étrangement sentimentale au fond, de ce pays d’Anjou, si attachant et si nuancé.

Un certain nombre de pièces composant ces « Rimiaux » ont déjà connue la publicité des concerts et réunions littéraires qui ont consacré le double talent, de poète et d’interprète de M. Marc Leclerc.

Car M. Lecler récite avec un naturel charmant, et en même temps il présente, il commente son œuvre, dans un langage élégant, averti, qui achève de fixer le caractère des « Rimiaux » lus ou déclamés. Toujours et partout, œuvre et compositeur ont obtenu un gros succès que la prochaine publication ratifiera.

Pourquoi ?

Eh ! mon Dieu, c’est simple et c’est ce que je voudrais dire en deux mots pour bien établir dans la pensée de nos lecteurs, une physionomie assez exacte de M. Marc Leclerc.

On sait que le langage est essentiellement le fait de la nature humaine et il est possible d’arriver par de légitimes inductions jusqu’à son berceau, la loi de son développement étant une courbe dont un grand arc se passe dans l’inconnu, mais dont nous apercevons une fraction assez importante pour qu’il soit possible, comme l’a indiqué M. Renan, « d’en assigner l’équation et d’en découvrir le loyer. »

On sent dès lors, comment les gens qui aiment leur pays, et ont cherché à en analyser les caractères, les finesses, les charmes, ont été par là même, appelés à tenter des efforts de langage, correspondant à leur sympathie. De ceux-la, on peut dire que leur patriotisme a été un peu leur grammaire et leur science, et c’est à eux que I’on doit non seulement une foule de documents et de souvenirs historiques, mais aussi de vivantes effigies des diverses étapes que le langage populaire a franchies pour les exprimer.

Eh ! bien, M. Marc Leclerc aime son Anjou, à un point qui excite immédiatement la sympathie de ceux qui ne le connaissent pas ; il le chante avec une joie, un orgueil, une sentimentalité, une connaissance de cause, qui communiquent à ses poèmes leur solidité d’écriture, leur saveur rustique piquante, leur sensibilité langoureuse, Ils sont le reflet même de la conscience angevine, admirablement recueilli et rétracté, après avoir passé par ce prisme : l’âme du poète !

Et voilà pourquoi les « Rimiaux » constituent un des plus curieux documents littéraires, en même temps qu’une belle et bonne œuvre, saine, émouvante, pittoresque, coloriée, que tout Angevin se devra à lui-même de posséder dans sa bibliothèque comme dans sa pensée.

Ajoutons que le volume, qui ne contiendra pas moins de 300 pages, sera illustré par l’auteur, d’une couverture en couleurs et de nombreux dessins. Il est en souscription jusqu’au Ier octobre I9I3. On souscrit à la Société des Artistes Angevins, 74, rue du Cherche-Midi. »

Œuvres littéraires

Quelques ouvrages rédigés par Marc Leclerc :

  • Les Laboureurs de la mer, pièce sous-marine en 11 tableaux, vers et prose de Marc Leclerc et Georges Gustave-Toudouze, Ligue maritime française (Paris), 1908 ;
  • Rimiaux d'Anjou, E. Lechevalier (Paris), 1913 ;
  • Les souvenirs de tranchées d'un poilu, poésies, G. Crès (Paris), 1917 ;
  • Rimiaux d'Anjou- Troisième édition, Librairie Sainte-Croix (Angers), 1918 ;
  • En lâchant l'barda !, poésies, Éditions G. Crès (Paris), 1920 ;
  • Avec nos frères les poilus, éditions de Nos chansons françaises (Paris), 1921 ;
  • La passion de notre frère le poilu, poésies, préface de René Bazin, Éditions G. Grès et compagnie (Paris), 1916-1922 (réédité en 1943 par Les Éditions Montceau) ;
  • Poètes angevins d'aujourd'hui, essais anthologiques, P. Lefebvre (Paris), 1922 ;
  • L'Anjou, conférence de campagne touristique, éditions du Touring-Club de France, 1923 ;
  • L'Offrande à Cyrnos, poèsies, P. Lefebvre (Paris), 1923 ;
  • L'anthologie du Sacavin ou Petit recueil des plus excellents propos et discours (vers et prose) qu'inspira le glorieux, subtil et généreux vin d'Anjou à nos auteurs Angevins de tous les temps et à quelques autres‎, Au bibliophile angevin André Bruel (Angers), 1925 ;
  • L'entarr'ment du père Taugourdeau, conte en vers, A. Bruel (Angers), 3e édition, 1925 ;
  • Rimiaux d'Anjou - Sixième édition, avec des illustrations de l'auteur, Au bibliophile angevin André Bruel (Angers), 1926 (livre, dont Paisans !) ;
  • Une artiste angevine : Louise Desbordes-Jouas (1848-1926), A. Bruel (Angers), 1927 ;
  • Rimiaux d'Anjou, André Bruel éditeur (Angers), 1932 ;
  • La légende de saint Fort, André Bruel (Angers), 1933 ;
  • Notre boule angevine. Un miracle de saint Fort, conte angevin, suivi d'un petit traité du jeu de boules de fort, André Bruel (Angers), 1933 ;
  • Mauges et bocage, Auguste Fontaine (Paris), 1935 ;
  • Le Haut-Anjou, A. Bruel (Angers), 1941 ;
  • Rimiaux d'Anjou - Anciens et nouveaux, ‎H. Bruel (Angers), 1942 ;
  • Angers, promenade autour d'une cathédrale, Jacques Petit (Angers), 1944 ;
  • Rimiaux d'Anjou, d'hiar et d'anhuit, Jacques Petit (Angers), 1944 ;
  • Touchons du bois, monologue par Marc Leclerc, La Lyre chansonnière (Paris), 1946.

Autres publications :

  • CD Rimiaux et chansons d'Anjou de Marc Leclerc, produit par l'AAFPA (Association des amis du folkore et des parlers d'Anjou), 1998.

Notes

Bibliographie

• Émile Joulain, Souvenirs sur Marc Leclerc, dans Société des lettres, sciences & arts du Saumurois, 68e année, n° 126, février 1977, impr. Pierre Richou (Saumur), 1977, p. 49-60 (sur Gallica)

Sur le même sujet

Les Naulets d'Anjou
Parler angevin (citation)
Rimiaux (mot)
Quelques mots angevins
Langue et littérature angevine

Sources et annotations

  1. Leclerc, Marc (1874-1946)
  2. a et b Bibliothèque nationale de France, Notice d'autorité personne - Leclerc, Marc (1874-1946), 11 mai 2005
  3. Association des écrivains combattants, Les membres fondateurs de l'A.E.C., 10 juin 2010
  4. Association Les Plantagenets - compagnons de Marc Leclerc, L'histoire des naulets d'Anjou, mars 2014
  5. Université d'Angers - Département de lettres modernes et classiques, Les Angevins de la littérature - Actes du colloque des 14, 15, 16 décembre 1978, Librairie Droz, 1979
  6. Gérard Linden, La boule de fort par noms et par mots, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2007, p. 108
  7. Chronique thématique, Chronique de la correspondance, Éditions Chronique, 2013
  8. Daniel Couturier, Charles Baussan, 1860-1955 : un angevin critique littéraire, Hérault (Maulévrier), 2000
  9. Georges Cesbron - Université d'Angers - Centre de recherche en littérature et linguistique de l'Anjou et des Bocages, Dix siècles de littérature angevine, Presses de l'Université d'Angers, 1985
  10. Lionel d'Hys, Silhouettes Littéraires : M. Marc Leclerc, dans Le Cri d'Angers, journal du dimanche 17 août 1913, 4e année, n° 33