Parler angevin (citation)
concernant le territoire angevin. |
Parler angevin (Ménière)
Charles Ménière réalise en 1880 un glossaire angevin.
« Un étranger qui reste quelque temps en Anjou remarque de suite une infinité de locutions locales, des mots plus ou moins singuliers qui expriment une idée sous une forme toute nouvelle. »
— Ch. Ménière, gloss., 1880[1].
Parler angevin (Verrier)
Anatole-Joseph Verrier publie en 1908, avec René Onillon, un glossaire des mots de l'Anjou comprennant plus de 20 000 mots[2].
« Lingua majorum, pars patriæ. »
— A.-J. Verrier, Défense du patois angevin, 1912[3].
Parler angevin (Joulain)
Émile Joulain publie au milieu du XXe siècle des rimiaux dans lesquels il défend ce parler régional.
« C’est la vieill’ langu’ des gâs d’ la terre et c’est pour ça qu’ j’en somm’s si fiars ! »
— É. Joulain, J'pouvons tout dire en nout' patoés, 1946[4].
Parler angevin (Levron)
L'archiviste Jacques Levron se pose la question de savoir s'il existe encore un dialecte angevin.
« Des mots spécifiquement propres à notre province ont aussi peu à peu disparu. Certes, la prononciation reste fidèle à l'ancienne mode, et les vieux cultivateurs disent encore « moué » pour moi, tout comme Louis XIV déclarait au XVIIe siècle : « Le roué c'est moué. » Mais une telle prononciation n'est pas particulière à l'Anjou. En revanche, il subsiste quelques mots spécifiquement angevins. »
— J. Levron, Dicalecte angevin, 1993[5].
Parler angevin (Fournier)
Dominique Fournier réalise un dictionnaire du patois angevin à la fin des années 1990.
« Ces mots qu'on croyait oubliés à jamais et qui pourtant vivent au coin de la mémoire d'un ancien, du sourire d'un enfant, du cœur d'une fille. »
— D. Fournier, dict., 1998[6].
Le parler angevin était encore répandu au début des années 1960[7].
« Pendant longtemps, comme beaucoup, j'ai pensé qu'il s'agissait de « fautes » de langue (…). C'est beaucoup plus tard que je l'ai compris : ces formes particulières, n'étaient pas des entorses à la « bonne langue », c'était son passé. »
— D. Sallenave, dict. Loire, 2014[7].
Parler angevin (Ouest-France)
Aujourd'hui encore, dans le quotidien, on rencontre en Maine-et-Loire l'utilisation de mots du parler angevin.
« Ils font du patois un « parler » bien vivant. »
— Ouest-France, mars 2016[8].
« C'est un élément essentiel de notre culture. »
— Ouest-France, mars 2016[8].
Parler angevin (Charbonnier)
Les mots angevins traduisent souvent le quotidien.
« Nos anciens se fabriquaient des mots et des expressions pour répondre à leurs besoins. »
— G. Cherbonnier, janvier 2023[9].
Notes
- ↑ Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoire de la Société académique de Maine-et-Loire, t. XXXVI, Lachèse et Dolbeau (Angers), 1881, p. 193.
Charles Ménière, pharmacien (en chef de l'Hôtel-Dieu d'Angers) et auteur angevin du XIXe siècle, notamment du Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes. - ↑ Jean-Paul Chauveau, Langue, dans Anjou Maine-et-Loire, Christine Botton éditeur (Paris), 2010, p. 169-178.
- ↑ Anatole-Joseph Verrier, Défense et illustration du patois angevin, dans Mémoires de la Société nationale d'agriculture, sciences & arts d'Angers, cinquième série, t. XV, G. Grassin imprimeur-éditeur (Angers), 1912, p. 290.
Anatole-Joseph Verrier, professeur, journaliste et écrivain du début du XXe siècle, notamment co-auteur du glossaire des parlers et patois de l'Anjou. - ↑ Émile Joulain, J'pouvons tout dire en nout' patoés (avril 1946), dans Rimiaux, Éditions du Petit Pavé (Saint-Jean-des-Mauvrets), 2009, p. 36.
Émile Joulain, poète patoisant et paysan angevin, auteur de nombreux rimiaux dans la lignée de Marc Leclerc. - ↑ Jacques Levron, Existe-t-il un dialecte angevin ?, dans Les grandes heures de l'Anjou, Perrin (Paris), 1993, p. 185 à 186.
Jacques Levron, archiviste en chef de Maine-et-Loire puis conservateur en chef des archives de Seine-et-Oise, auteur de plusieurs publications. - ↑ Dominique Fournier, Mots d'galarne : dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 1998, p. 7.
Dominique Fournier, instituteur spécialisé auprès d'adolescents en difficulté à Longué-Jumelles, est aussi un écrivain du XXe siècle, rédigeant des poésies, des paroles de chansons, des nouvelles. - ↑ a et b Danièle Sallenave, Dictionnaire amoureux de la Loire, Plon (Paris), 2014, p. 446-447.
Danièle Sallenave (1940- ) est une écrivaine angevine du XXe siècle, romancière, essayiste et dramaturge, membre de l'Académie française et animatrice du festival littéraire de Savennières. - ↑ a et b Ouest-France, Ils font du patois un « parler » bien vivant, 21 mars 2016.
- ↑ Ouest-France, Patois : « Nos anciens se fabriquaient des mots et des expressions pour répondre à leurs besoins », 14 janvier 2023 (interview de Gérard Cherbonnier, créateur en 1995 des éditions du Petit pavé).
Voir aussi Angers, Anjou, Èvre, Liré, Loire, Montsoreau, Les Ponts-de-Cé, Hervé Bazin.
Sur le même sujet : L'essentiel, Patois angevin, Dictionnaire des mots de l'Anjou.