Bouchemaine - La Pointe

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La Pointe
(village)
Département Maine-et-Loire
Territoire Région d'Angers
Commune Bouchemaine
Note(s) Ancien village de mariniers
Situation dans le département

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Aide à la rédaction.
Anciennes communes

La Pointe est un village de la commune de Bouchemaine, en Maine-et-Loire, qui se trouve sur la rive droite de la Loire à la confluence de ce fleuve et de la Maine. Cet ancien village de pêcheurs, au cœur de la région angevine, jouit de tous temps d'une vogue en raison de sa situation.


Généralités

La paroisse de Saint-Aubin de Pruniers est réunie entre 1790 et 1794 à celle de Saint-Symphorien de Bouchemaine, qui comprend également le village de la Pointe, pour devenir la commune de Bouchemaine. La Pointe est mentionnée au XIIe siècle sous le nom de Ruzeboc, au XVIIe sous celui de la Pointe de Ruzebouc. La seigneurie est confiée au XIe siècle au Chapitre Saint-Laud, puis au siècle suivant une partie du bourg au Ronceray. Des péages sur la navigation de la Loire sont perçus par le Chapitre Saint-Laud et l'abbaye de Pontron[1]. Son nom actuel, La Pointe, lui tient du fait que le village se trouve à la pointe de la confluence de la Maine et de la Loire[2].

Sa situation en fait un lieu de villégiature. On y trouve les deux gentilhommières du Petit-Serrant et du Haut-Plessis, et l'ancien grenier à sel devenu ensuite chapelle Notre-Dame-de-Rusebouc-de-la-Pointe[1],[3]. La bourgeoisie angevine y construit aussi de nombreuses maisons dans la seconde moitié du XIXe siècle[4]. Les dimanches, des bateaux à vapeur y emmènent des excursionnistes[5].

Cet ancien village de mariniers[2], pêcheurs[6] et sablonniers qui draguaient la Loire[4], se trouve dans une zone de confluence qui subie régulièrement des crues. La pente de la Maine étant faible, le cours du fleuve peut en ralentir son écoulement.

Une station hydrométrique se situe sur le cours de la Loire à La Pointe (station Bouchemaine - La Pointe) ; station uniquement hauteur à des fins de suivis des lignes d'eau et du lit de la Loire, participant ainsi à la carte de vigilance crues (prévision des inondations)[7].

Le village se trouve dans la confluence Maine-Loire, classée parmi les sites du département de Maine-et-Loire[8].

Photographie du château du Petit-Serrant.

Célestin Port (1878)

Le Petit-Paris dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[9] :

« Pointe (la), vill., cne de Bouchemaine, sur la rive droite de la Maine et de la Loire et à leur confluent même, avec bac et escale de bateaux à vapeur. — Le nom primitif de la localité était Ruse-Bouc. — Burgus qui vocatur Ruseboc 1104-1120 (Cartul. du Ronc, Rot. 2, ch. 9). — Burgus Russellus ? 1150-1154 (Ibid., Rot. 2, ch. 66). — Rusebouc 1244 (Chaloché, III, f. 16). — Villa de Rusebouc 1383, — le village de Ruseboug, autrement la Pointe 1646. — la Pointe alias Rusebouc 1748 (G Chap. St-Laud). — Le vill. de la Pointe de Ruzebourg 1766 (BB 122, f. 52). — Le Chapitre de St-Laud, seigneur du pays par la libéralité du comte Geoffroy Martel, 1009, avait pour voisine et pour rivale en privilèges l’abbaye du Ronceray, à qui le seigneur d’Epiré avait fait don au XIe s. d’une partie du village. Les deux communautés y possédaient surtout d’importants moulins, dont j’ai déjà longuement parlé, V. t. 1, p. 427. La vanne, formée de plus de 2,000 cheneaux sur double rang rempli de pierres, s’élevait pour la plus grande partie en Maine et de deux pieds au-dessus de l’eau, bordée des deux côtés d’une chaussée. Neuf ou dix paroisses d’alentour venaient s’y approvisionner, sans compter l’envoi des farines réservé trois fois par semaine pour Angers. — La maison seigneuriale du Chapitre avait nom la Prévôté et logeait l’agent chargé de percevoir à la Pointe les droits sur le vin, le sel et autres denrées passant en Loire — et à Bouchemaine, les droits sur les charrois par terre. L’abbaye de Pontron y levait aussi au XIIIe s. un droit sur la Loire. — Une ordonnance du 20 novembre 1621 supprima tous les péages sur les bateaux grands et petits et par suite le principal revenu du Chapitre de St-Laud. Le bac au XVIIe s. ne rapportait déjà plus à suffisance pour s’entretenir. En 1724 les paroissiens de Denée, intéressés plus que personne, s’engagèrent à payer 1 sol, c’est-à-dire le double du tarif, pour aider à trouver fermier. — La quintaine pour les sujets du Chapitre, mariés dans l’année, se tirait à cheval, au Port-Thibault, dans la prairie dite de l’Office de Ste-Gemmes ; les femmes venaient ensuite, avec leur chapeau de roses, offrir leur chanson et un baiser au délégué des chanoines. — Il était fait usage dans le nef de deux sceaux dont « le grigneur scel aux contrats » portait écartelé au 1 et 3 d’une tête de bouc, au Set 4 d’un scion épineux de rosier [Rose-Bouc]. — Le boisseau local mesurait une grande écuellée de plus que celui des Ponts-de-Cé. — Le village était surtout pour le roi le principal bureau des Fermes, avec « tablier » pour le contrôle du sel, rétabli en 1600, et garnison commandée par un capitaine de gabelle, dont le corps de garde existe encore, au bord de l’eau. Les fermiers de la régie y avaient Leur chapelle, dédiée à St Thomas, où se célébraient les offices les dimanches et fêtes. Elle forme aujourd’hui une petite habitation, vis-à-vis le moulin de la Garde. — Pendant la Fronde, le chevalier de Jarzé, commandant pour le duc de Rohan, s’était retranché sur le rivage et avait fait dresser en Loire de fortes palissades, défendues par des galiotes et du canon. L’assaut y fut donné par les royaux le 25 février 1652, où le chevalier se fit tuer avec quelques gentilshommes. On a publié dans le temps une Relation véritable de ce qui s’est passé à la prise du village de la Pointe, sictué à la cheute de la rivière du Mayne dans la Loire (Paris, Rocolet, 1652, petit in-4°) — Le village forme aujourd’hui l’agglomération principale de la commune, centre presque unique d’animation, où se rattachent et se confondent Chantourteau (2O feux, 73 hah.) et le Quartier-Baron (11 mais., 34 h.), ensemble 77 mais., 307 h. — Il y a été construit, par adjudication du 5 octobre 1873, une Salle d’asile, avec le produit d’une donation de M. de Coutailloux et de souscriptions volontaires. Une assemblée s’y tient le dimanche de la St-Pierre-aux-Liens, fêtée ordinairement par de joyeuses régates. »

Galerie

Notes

Sources et annotations

  1. a et b Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. III (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 233
  2. a et b Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004, p. 320
  3. Ministère de la Culture, Base Mérimée (Bouchemaine), mars 2012
  4. a et b Ouest-France, « Le village de pêcheurs tournait bien » : à Bouchemaine, les souvenirs d'un historien de La Pointe, 5 août 2023
  5. Daniel Gélin, Mon père: Un homme de bon vouloir, Calmann-Lévy (Paris), 1994
  6. Martial Ferant, La Pointe, mon village au bord de l'eau : Commune de Bouchemaine, 1987, p. 13
  7. Sur ce sujet, voir Crues en Maine-et-Loire.
  8. Décret du 23 février 2010, JORF n° 0047 du 25 février 2010 page 3564, ensemble formé par la confluence Maine-Loire et les coteaux angevins.
  9. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau (Angers), 1878, pages 131 et 132