Saint-Hilaire-l'Abbaye
Saint-Hilaire-l'Abbaye (ancienne commune) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Saumurois |
Commune | Saint-Hilaire-Saint-Florent |
Note(s) | Fusion en 1790 |
Anciennes communes |
Saint-Hilaire (Saint-Hilaire-l'Abbaye) est l'une des deux localités ayant constituée Saint-Hilaire-Saint-Florent, commune située en Maine-et-Loire (49) à proximité de Saint-Florent-lès-Saumur et du centre-ville de Saumur.
Généralités
Le domaine des Cryptes est donné au IXe siècle à l'abbaye Saint-Florent-le-Vieil. Les religieux y font construire une église qui devient le centre d'une localité. Celle-ci est mentionnée au IXe siècle sous le nom de In pago Andecavo in loco qui dicitur Criptas. La forme Criptae lui vient des grottes d'habitation. Les seigneurs de la Tour de Ménives et du Puigirault en sont co-seigneurs[1].
Les paroisses de l'Ancien Régime deviennent des municipalités à la Révolution[2]. Celle de Saint-Hilaire-l'Abbaye est réunie en 1790 à Saint-Florent-lès-Saumur pour former Saint-Hilaire-Saint-Florent[3].
Éléments du patrimoine : l'église de Saint-Hilaire (classée MH), des XIe, XIIIe, XIVe et XVIIIe siècles, l'ancien prieuré Saint-Hilaire des XIe et XIXe siècle, la tour de Ménives, logis du XVe siècle agrandit dans le style néo-gothique au XIXe, le dolmen du Bois-du-Feu[1],[4]. Le cimetière est fermé par arrêté préfectoral de mars 1905 au profit de celui de Saint-Florent[5].
Célestin Port (1878)
Saint-Hilaire-l'Abbaye dans le dictionnaire Célestin Port de 1878[6] :
« Saint-Hilaire-l’Abbaye, cne de Saint-Hilaire-St-Florent. — In pago Andecavo in loco qui dicitur Criptas 849 (Liv. N., f. 3 ; Liv. R., f. 21 ; Liv. d’A., f. 24). — Ecclesia sancti Hilarii, quœ dicitur Criptas super Toarum, 905-920 (Liv. N., fol. 169). — Sanctus Hilarius de Scriptas 1030 (Chron, d’Anj., t. II, p. 188). — Ecclesia sancti Hilarii ad locum cui Criptas nomen est impositum XIe s. (Ibid., p. 213). — Scriptas ad ecclesiam sancti Hilarii XIe s. (Ibid., p. 389). — Ecclesia sancti Hyllarii 1146 (Liv. R., f. 10). — Sanctus Hilarius de Abbatia 1630 (G 21). — St Hillaire de l’Abbaye 1685 (Pouillé Mss.). — Saint-Hilaire-l’Abbaye près Saumur 1783 (Pouillé). — Hilaire près Florent 1793. — Anc. domaine, qui doit son nom antique aux profondes grottes d’habitation, Criptœ, ou caves de carrières, antra propter œdificium excisa, creusées de toute antiquité dans le coteau. Un dolmen y existe à un kil. du bourg et du Bois-du-Feu, V. ce mot, t. I, p. 395 ; un peulvan dit la Pierre-Courte est mentionné aussi à maintes reprises dans les textes non loin de la Tour-de-Ménives ; et, à l’extrémité S.-E. du territoire, sur une crête extrême, Cassini indique encore la Pierre-St-Julien, cromlech auj. absolument disparu, qui comprenait 12 pierres debout disposées en cercle autour d’une treizième, de beaucoup plus élevée. — Le domaine fut donné en 840 à l’abbaye Saint-Florent-le-Vieil par Gaubert, un des fidèles du roi Charles le Chauve. Les religieux y firent presque aussitôt construire une église qui devint le centre d’une paroisse, pour rallier les habitants, d’ailleurs rares et dispersés dans le pays, rari habitatores et procul, sauf aux alentours de l’embouchure du Thouet qu’elle domine. Après la ruine de St-Florent-le-Vieil, puis de St-Florent-du-Château, l’abbé Frédéric choisit cet emplacement nouveau, au passage d’un gué important et dans une vue superbe, pour l’édification de l’abbaye, dont les moines tenaient à ne pas quitter le Saumurois. Il trouva dans le sol môme tous ses matériaux. L’église paroissiale reçut en dépôt les reliques des Saints et s’ouvrit aux offices des religieux jusqu’à la consécration de l’église monastique, pour prendre bientôt après, devant cette souveraine toute-puissante, un rang secondaire et tout plébéien, la grande église de l’abbaye servant aux religieux, et la chapelle annexe de St-Barthélemy ayant même petit à petit acquis, au profit d’un petit groupe privilégié, des droits de cure, sans titre d’ailleurs bien reconnu. St-Hilaire, quoique ainsi bien déchu, restait encore pourtant jusqu’à la Révolution l’unique paroisse du pays, dont le titulaire était à la présentation de l’abbé de St-Florent.
Curés : Robert Fresnaie, mort en janvier 1468 n. s. — Jean Gautier, février 1468 n. s. — Jean Vassoult, 1517. — Pierre Desportes, 1571. — Maria Delagarde, 1610, 1629. — Pierre Delagarde, 1629, † le 17 novembre 1678. — Jean Guillé, novembre 1678, † le 22 août 1703, âgé de 73 ans. — Claude Troussard, novembre 1703, † le 8 mars 1729, âgé de 60 ans. — Mich. Fougeau de Moralec, avril 1729, † le 30 août 1776, âgé de 75 ans. — Pierre-Hippolyte Pastourel, qui signe souvent Pastourel de Florensac, septembre 1776, octobre 1792. Il prête serment, se rétracte, reste dans sa paroisse, est arrêté, conduit à Paris, condamné et exécuté le 2 brumaire an II (23 octobre 1794).
La pauvre église, placée au pied du coteau, sous le remous du Thouet à toute crue de Loire, était abordée chaque année par les eaux. En 1615 le 20 mars elles dépassèrent partie des autels, le grand bénitier et les fonts. En 1638, le 5 février, pendant un baptême, la crue se déclara si subite, que le curé n’eut qu’à se réfugier dans la chapelle St-Gilles, laissant deux pieds d’eau derrière lui. En 1755, le 1er décembre, l’inondation couvrit de 4 pouces la deuxième marche de la chapelle St-Gilles et même en février 1770 la troisième marche, « évenement inouï de mémoire d’homme », On comprend qu’ainsi sans cesse menacée, la vieille église ait dû être de nos jours délaissée, quoique aujourd’hui mieux abritée. Vendue, ainsi que la cure, le 15 messidor an IV, les habitants la rachetèrent par acte du 16 pluviôse an XI et avaient entrepris d’y entretenir un prêtre, en réclamant vainement qu’on rétablit la succursale.
A l’écart aujourd’hui du principal centre, son antique clocher carré se dresse, précédé d’un long porche à portail plein cintre, reste de l’édifice primitif, qu*ont transformé des reconstructions du XIVe s. ou plus récentes. La première travée de la nef, sans voûte, s’ouvrait de droite et de gauche par deux arceaux ogivaux, celui de droite enmuré, celui de gauche formant une chapelle, où par terre gisent des fonts baptismaux creusés dans le chapiteau d’une colonne antique ; dans la deuxième travée, deux autres chapelles, dont une voûtée d’arcs d’ogive, formerets, tiercerons, liernes. Une troisième travée sert de chœur, voûté d’arceaux d’ogive entrecroisés et que continue une absidiole d’aspect informe, — le tout misérable et à l’abandon. Rien autrement ne s’offre à signaler que l’épitaphe de « dame Valantine La Roe, dame de la Tour-de-Menives, vivante espouze de deffunct messire Charles Leroux », † le 10 avril 1658, — et dans le pavé celle de « Joseph-René Jacob, vivant seigneur de Tigné, du Puigirault, etc », † le 6 janvier 17.., âgé de 60 ans.
Ce dernier y est qualifié de co-seigneur de la paroisse pour sa terre du Puygirault, avec le seigneur de la Tour-de-Ménives. Elle dépendait de l’archiprêtré et du ressort administratif et judiciaire de Saumur.
Arch. de M.-et-L. H St-Florent et D. Huynes, Mss. — Arch. commun, de St-Hilaire-St-Flor. Et.-C. — Chroniq. d’Anjou, t. II, p. 213-214. »
Notes
- ↑ a et b Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 102-103
- ↑ Décret du 22 décembre 1789 relatif à la loi du 22 décembre 1789 (Collection complète des Lois, Décrets, Ordonnances, Règlements et Avis du Conseil d'Etat, J.P. Duvergier (Paris), 1824).
- ↑ Dict. Célestin Port de 1996, op. cit., p. 104 (Saint-Hilaire-Saint-Florent)
- ↑ Ministère de la Culture, Basse Mérimée - Saint-Hilaire-Saint-Florent, 2022
- ↑ Dict. Célestin Port de 1996, op. cit., p. 106 (Saint-Hilaire-Saint-Florent)
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau (Angers), 1878, p. 389-390
- Les formes anciennes du nom.