Bourde
En Anjou
- bourde
Mot
Nom commun, féminin singulier.
En Anjou, bourde pour
- perche ferrée servant à manœuvrer les bateaux, les pousser ou les arrêter ;
- au sens figuré, sottise, fausse manœuvre dans la conduite de la vie.
Exemple : « Oh ! é n’a guère bourde ! de la musique militaire et pis des artisses qu’ont chanté et joué de la pibole, dit des racontars. » (Verrier et Onillon, Discours)
Glossaire V. et O.
Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Bourde (Mj.), s. f. — Longue perche, armée à son extrémité inférieure d'un fer à deux cornes, dont les mariniers se servent pour pousser les bateaux. II ne faut pas la confondre avec la gaffe dont une des cornes est recourbée en crochet. \\ By. — Bourde, ou bâton de quartier, gros bâton ferré-court, à une pointe pour bourner, bournéyer, contrebouter. — Gaffe, long bâton ferré à deux pointes, l'une droite, l'autre recourbée pour repousser et accrocher, employé pour pousser avant (ou de l'avant, pour faire avancer le bateau) dans les rivières sablonneuses ou à fond dur et propre (dépourvu d'herbes). — Bâton ferré, à deux dents pour pousser. — Affitre ferrée, bâton muni d'une longue et grosse pointe en fer garnie d'une douille, pour se piquer (fixer le bateau de pêche), soit en pleine eau, à l'aide d'une petite corde munie d'un terzillon, soit à terre, à l'aide de la commande. — Petite affitre, bâton pointu d'un bout, servant dans les endroits vaseux, pour appoyer (maintenir) le bateau, amarré d'ailleurs à une affitre ferrée. \\ Fig. Sottise, fausse manœuvre dans la conduite de la vie. Cf. Boulette, Brioche. N. — Le fr. donne ce sens au mot : gaffe, et il est à noter qu'il emploie le mot : bourde (que d'ailleurs il ignore dans son sens propre) avec une significat. figurée différente de celle que nous lui attribuons. Et. — Peu certaine. Dans le vx. fr. le sens est celui de bâton, lance. — Ilist. « Bourder, jouter avec le bouhours, bâton : « Iceux Jehan et Girart prinrent chascun d'eux un blanc petit tilleul pelé, pour en behourder l'un à l'autre, et en eulx ainsi esbatanl et bouhourdanl, brisèrent plusieurs tilleux l'un contre l'autre. (1375. — D. C.). — Behourder à bien pu donner : bourder. — Puis, de behort, joûte à la lance, on passe, pour le sens, à joûte de paroles, vanterie, mensonge. (L. C.). »
Notes
- Voir aussi boutouère, trole, verdon, bourder.
- Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Lachèse et Dolbeau (Angers), t. XXXVI, 1881, p. 261
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 1, p. 125 (et p. 374 du t. 2)
- Michelle Audouin-Le Marec, Nancy Bonnin-Lo Méo, André Niel et René Plessix, Hommes et traditions en Anjou, Maine et Touraine, Martelle éd. (Amiens), 1996
- Dominique Martel, Pêcheurs en Loire : mémoire d'eau douce, coll. Gens d'ici, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004, p. 30
En français, bourde pour mensonge, bévue grossière ; terme de marine désignant un étai soutenant un navire échoué ; sel de soude de qualité inférieure. (Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935) — Et, sorte de grande perche. (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, t. 1, 1873)