Château de Villeneuve

De Wiki-Anjou
Château de Villeneuve
(monument)
Époque Temps modernes
(XVe et XVIIe siècles)
Classement Monument historique (1992)
Localité Martigné-Briand
Notes Propriété d'une personne privée
Monuments de Maine-et-Loire.
Châteaux angevins
Moulins angevins
Églises angevines

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Datant des XIVe et XVe siècles, le château de Villeneuve est un monument historique angevin se trouvant à Martigné-Briand, dans le département de Maine-et-Loire, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Doué-la-Fontaine.


Présentation

Ville neuve, « villa nova », le domaine foncier gallo-romain est idéalement situé à la frontière du pays angevin et du Poitou, la rivière du Layon formant une frontière naturelle[1].

Le village et le château de Villeneuve de Martigné-Briand se trouvent au débouché du pont d'Aubigné. Le château se dresse à mi pente d'un coteau qui domine la vallée du Layon. Il est édifié aux XVe et XVIe siècles, puis modifié au XVIIe. Le châtelet d'entrée date du XIVe siècle. La terre relevait de Vezins et était à la tête d'un fief important, donnant son nom à une famille de chevalerie. Au XIXe, le château est dans un état de semi abandon[2],[3].

La famille qui était propriétaire du domaine jusqu'à la fin du XVIe siècle était les « Villeneuve du Cazeau ». Il a ensuite appartenu à P. Boreau de la Besnardière, puis à la famille de Monticourt, puis au prince de Croÿ qui l'a vendu à la famille Vandangeon en 1986, qui en entrepris la restauration. Les travaux de rénovation se sont poursuivis par la suite[1].

La famille de Villeneuve possédait les terres de Villeneuve à Martigné-Briand, de la Touche-Sauvageau, du Vivier aux Cerqueux-de-Passavant, de Boisgrolleau à Cholet, de Cazeau au May-sur-Èvre, etc[4].

Localisation : Château de Villeneuve, rue du Puy Chauvet à Terres Blanches, Martigné-Briand, Terranjou (sur OSM).

Descriptif

Sur le plan architectural, le château de Villeneuve à Martigné-Briand est l'exemple typique d'une habitation seigneuriale où les parties agricoles côtoient les parties les plus nobles. Mais ici une particularité est cette disposition qui ménage une grande cour centrale.

Un périmètre unique enserre demeure et exploitation. Dans le rectangle ainsi délimité l'habitation du maître (logis au Sud) délimite deux ensembles : d'un côté le jardin noble mi ornemental mi potager au XVe, sur lequel ouvrent les principales croisées du logis, de l'autre, la cour utilitaire autour de laquelle s'alignent granges, étables, écuries, habitats de serviteurs, pressoir, chapelle dédiée à saint Sébastien, fuie à pigeons. Les façades aveugles de ces bâtiments agricoles formaient protection et une clôture entoure l'ensemble.

Le châtelet d'entrée, avec ses portes charretière et piétonnière, a été vraisemblablement édifié au XIIe. Il comporte une voussure particulière à trois claveaux (qui ressemble à celles de la tour maitresse du château de Martigné-Briand). À sa droite, la chapelle Saint-Sébastien. Les propriétaires possèdent des copies des dessins en couleur exécutés par François-Roger de Gaignières (1642-1715) des vitraux et des gisants. On devine sur sa façade les ouvertures en ogives cintrées. Celles-ci ont été agrandies pour faciliter l'accès des céréales lors de la transformation en ferme du domaine à la fin du XIXe. La fuie ronde à pigeons, qui se situait sur le côté Est, a été démolie à cette même époque pour laisser place à des porcheries qui ont été enlevées. De même, la toiture de la tour d'escalier du logis fut arasée.

Le logis possède le plan fondamental des demeures seigneuriales de l'Anjou : présence d'une grande salle au rez-de-chaussée, lieu de vie communautaire du seigneur et quatre chambres à l'étage avec une tour de latrines à chaque pignon, une tour d'escalier dont l'entrée se distingue par un élément décoratif, un immense linteau monolithe avec accolade. Cet escalier est devenu hors œuvre alors qu'à l'apogée du château il était semi engagé. En effet, une galerie reliait la tour d'escalier au bâtiment de gauche. Le rez-de-chaussée s'ouvrait à l'extérieur par trois arcades et une déambulatoire galerie ouverte vers l'extérieur existait à l'étage. Un retour d'angle rejoignait le bâtiment agricole au-dessus des caves. Cette partie a été démolie par un des propriétaires du XVIIe pour laisser la place en extérieur à une travée classique et à l'intérieur à un escalier rampe sur rampe pratiqué dans le corps de bâtiment. Il voulait ainsi transformer la maison entre cour et jardin.

Chaque pièce possède sa cheminée monumentale, y compris à l'étage. Le chauffage se fait aujourd'hui par géothermie pratiquée sur la terrasse Sud et pompe à chaleur dans la base de la tour latrine d'Est.

De la façade Sud, le paysage s'étend au-delà de la rivière du Layon vers Tigné, légèrement sur la gauche, les châteaux du Petit-Riou et du Grand-Riou en face, puis Aubigné-sur-Layon à droite.

Un jardin inspiré d'une enluminure du roman de Renaud de Montauban (XVe) a été créé en 1991 (avec le conseil du professeur Grimal).

Ce qui était le jardin noble potager semi-ornemental, en forme de terrasse, a été recréé dans le goût italien. Il y a bien une construction du XVe avec fenêtres à meneaux et traverses. Les croisées du niveau bas étaient protégées par des grilles. Le logis se termine par un pavillon massif qui possède une lucarne postérieure (XVIe), seule partie en tuffeau du logis, qui donnait sur la chambre du régisseur du domaine. Un décor « à fenestrage » orne la grande souche de cheminée. Le mur qui soutient cette terrasse s'est effondré en décembre 2006 suite aux travaux de géothermie dans le sol et à des pluies importantes. Il a été entièrement restauré (65 toupies de béton, 3 tonnes d'acier et 95 m3 de pierres !).

Le jardin de Villeneuve était ouvert au public dans le cadre de l'opération Rendez-vous au jardin 2021[5].

Le sacro bosco avec ses arbres précédés par un parterre qui représente les armes de la famille de Villeneuve (comme sur la girouette) fait opposition au jardin structuré en partie supérieure. En continuant sur la gauche on arrive à la vigne en AOC coteaux-du-layon ou au verger et on peut terminer par le jardin médiéval créé en 1993. Celui-ci est composé d'une allée couverte en charmes conduisant à un labyrinthe en ifs et la fontaine de jouvence. Une croix est formée par les carrés de plantes médicinales, la roseraie et son échiquier, le potager et le parterre de fleurs. Des topiaires sont basés sur l'histoire des chevaliers de la table ronde : le navire, le roi Arthur et son épée, la reine Guenièvre, le graal et la cité fortifiée de Camelot[1].

Les bâtiments du château de Villeneuve ont été inscrits aux Monuments historiques par arrêté du 8 avril 1992. Ils sont la propriété d'une personne privée[3].

Notes

Sur le même sujet

Château d'Aubigné
Château de Brézé
Châteaux angevins
Monuments historiques de Maine-et-Loire

Bibliographie

• André Sarrazin, Vieux logis en Anjou, Farré et fils (Cholet), 1979
• Viviane Manase, Véronique Orain et Christian Cussonneau, La maison seigneuriale dans l'Est de l'Anjou, Service régional de l'inventaire des Pays de la Loire et Service départemental de l'inventaire de Maine-et-Loire (Angers), 1990
• Archives départementales de l'Anjou, séries D et E.
• Eric Zeimert, Joêl Cornec, Sondages archéologiques, AFAN, SRA Pays de la Loire, 1995
• Bernard Barreault et François Vandangeon, D'hier à demain : Martigné Briand, Hérault Éd. (Maulévrier), 1984

Références

  1. a b et c Château de Villeneuve (François), juillet 2015
  2. Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, p. 791
  3. a et b Ministère de la Culture, Château de Villeneuve (PA00109449), 25 octobre 2021
  4. T. IV du dictionnaire Célestin Port, 1996, op. cit., p. 789
  5. Le Courrier de l'Ouest, Terranjou. Un jardin à découvrir à Villeneuve, 2 juin 2021