1501
1501 en Anjou
XVIe siècle : Le duché d'Anjou est définitivement rattaché à la Couronne à la mort de Charles V en 1481.
Le pays participe à la paix intérieure du royaume. C'est la fin du Moyen Âge puis la Renaissance ; le val de Loire est le séjour préféré des souverains. La province est dominée par la ville d'Angers, où une université existe depuis le XIVe siècle. Située près de la Loire, la ville profite de la présence des souverains français séjournant dans les châteaux situés en amont[1],[2],[3].
La première moitié du XVIe siècle est marquée par la Renaissance, dont l'Anjou, avec la Touraine et le Poitou, en est l'un des centre les plus actifs de France. L'influence de l'art se fait sentir de plus en plus sur l'architecture. Les deux premiers tiers du siècle sont une période d'activité intense en Anjou. La paix rend la période favorable au commerce et à la production. La voie d'eau reste le vecteur principal des échanges, qui quadruplent pendant le siècle[4],[1],[2].
Mais la province est aussi écrasée d'impôts et ravagée par la peste et la famine. La deuxième moitié du siècle est marquée par les guerres de Religion. Le protestantisme se répand mais l'autorité royale le combat. Les bûchers s'allument dans les villes. Henri IV est devenu roi de France par la mort de Henri III, mais l'Anjou refuse de reconnaître un roi huguenot[1],[5].
Principaux événements du XVIe siècle :
- 1508, rédaction officielle de la coutume d'Anjou (lire), la société de l'Ancien Régime étant régie par le droit coutumier[6].
- 1523, réforme luthérienne à Angers.
- 1549, Joachim Du Bellay publie Deffence et illustration de la langue françoyse, texte de théorie littéraire de la Renaissance.
- 1551, création du Présidial d'Angers institué par Henri II, servant de cour d'appel pour les sénéchaussées d'Angers, Baugé, Beaufort, Châteaugontier, La Flèche, Richelieu et Saumur. Son ressort est ensuite diminué par le Présidial de La Flèche créé en 1595 et celui de Châteaugontier établi en 1639[7].
- 1560, 14 octobre, Journée des mouchoirs, émeute à Angers en prémices des guerres de religion, dont le signe de ralliement consistait dans des mouchoirs posés sur les chapeaux[8].
- 1562, début des guerres de Religion, opposant catholiques et protestants.
- 1572, massacre de la Saint-Barthélemy à Saumur et à Angers[9],[10].
L'angevin Guillaume Poyet (1473-1548) rédige en 1539 l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose l'usage du français au lieu du latin dans la rédaction des actes judiciaires et notariés[11],[4].
Voir les grandes périodes en Anjou.
Édifices angevins datant du XVIe : chapelle Notre-Dame-des-Ardilliers, château de Brézé, château du Bois Saumoussay, château du Bouchet, château de Boumois, château du Coudray-Montbault, château de la Gimonière, château du Pont-de-Varenne, château de Serrant, château de La Tour du Pin, manoir de la Cour des Aulnays, manoir de la Groye, presbytère de Saint-Aubin-de-Luigné, moulin de la Chaussée, moulin Gouré, moulin de la Herpinière, moulin du Pavé, etc.
Au niveau architectural, la Renaissance en Anjou devra beaucoup à l'architecte de renom, Jean Delespine : le logis Pincé à Angers, la tour centrale de la cathédrale d'Angers, le château de Serrant, le clocher des Rosiers, etc[12].
Sénéchaux de l'Anjou au XVIe : Brandelis de Champagne, Jacques de Daillon, Jacques de Daillon, René de la Jaille, Jean de Daillon, François de Daillon et Pierre de Donadieu de Puycharic.
Henri de France, François de France et Gaston de France, se succèdent au titre de duc d'Anjou.
Littérature angevine : La période est marquée par la Renaissance, mouvement de rénovation culturelle qui se développe en Europe aux XVe et XVIe siècles dans de nombreux domaines comme la littérature, les arts et les sciences. C'est à la fois une période de l'histoire et un mouvement artistique. L'époque connaît de grandes transformations qui touchent aussi la diffusion de l'écrit[13],[14],[15].
L'Anjou participe à cette Renaissance avec une génération sensible aux idées nouvelles et qui s'épanouit avec les humanistes proches de la Pléiade, les juristes ou les théologiens angevins. Les lettres sont à l'honneur à Angers dès le début du XVIe. Quant à l'imprimerie, elle s'établit très tôt dans la région, dès la fin du XVe siècle ; bien que sa production soit assez pauvre. On relève la présence à Angers avant 1562 de l'imprimeur Richard Picquenot[15],[3],[16].
Les productions littéraires se multiplient comme Hystoire agregative des Annales et cronicques d'Anjou en 1529 par l'historiographe Jean Bourdigné (14..-1547?), Sonnets d'Etrenes en 1572 par le poète Pascal Robin du Faux (1539-1593), Brief discours sur les troubles qui, depuis douze ans, ont continuellement agité et tourmenté le royaume de France (...) par l'écrivain et poète Jean Le Masle (1533-?), Les Six Livres de la République en 1576 par le philosophe et théoricien politique Jean Bodin (15..-1596), De l'ordre et instruction judiciaire chez les Grecs et les Romains en 1576 par le jurisconsulte Pierre Ayrault (1536-1601), Panégyrique au peuple de France en 1600 par l'historien et poète Julien Peleus (1550-1625), Œuvres et mélanges poétiques en 1579 par Pierre Le Loyer (1550-1634), Les Regrets en 1558 par le poète Joachim Du Bellay (15..-1560). La Défense et illustration de la langue française qu'il publie en 1549 devient le manifeste des poètes de la Pléiade. Joachim Du Bellay, avec Pierre de Ronsard, est l'une des principales figures du courant littéraire de la Pléiade[16],[17].
1501 en France
Louis XII (1462-1515) est roi de France de 1498 à 1515.
Aux XVe et XVIe siècle, le Val de Loire voit se parer de chefs-d'œuvre de la Renaissance comme Chenonceau, Chambord ou Azay-le-Rideau[18].
XVIe siècle dans le monde
Le cartographe flamand Gérard Mercator (1512-1594), inventeur de la projection qui porte son nom et qui permet de représenter le monde sur un planisphère, publie à la fin du XVIe siècle Galliae tabulae geographicae, la troisième section de son Atlas contenant Aniov Andegavensis Dvcatvs.
- ↑ a b et c Jacques Boussard, Histoire de l'Anjou, dans Visages de l'Anjou, coll. Provinciales, Éd. Horizons de France (Paris), 1951, p. 64
- ↑ a et b Élizabeth Verry et Jean-Luc Marais (avec la participation de Patrick Le Nouëne), Histoire et art, dans Anjou Maine-et-Loire, Éd. Christine Botton (Paris), 2010, p. 41
- ↑ a et b Malcolm Walsby, Le livre imprimé humaniste en Anjou et en Bretagne aux XVe et XVIe siècles, dans Passeurs de textes - Imprimeurs et libraires à l'âge de l'humanisme, Christine Bénévent, Anne Charon, Isabelle Diu et Magali Vène (dir.), Publications de l'École nationale des chartes (Paris), 2012, p. 255-268
- ↑ a et b Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. I (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965 (2e éd.), p. XIV
- ↑ Histoire de l'Anjou, par J. Boussard, op. cit., p. 68
- ↑ Encyclopédie Larousse, Ancien Régime, 2010-2020
- ↑ Le Présidial d'Angers (1551-1790), dans L'Anjou historique (dir. François-Constant Uzureau), vingt-sixième année, Siraudeau impr.-édit. Angers), 1926, p. 193
- ↑ Histoire de l'Anjou par J. Boussard, op. cit., p. 65
- ↑ Histoire de l'Anjou par J. Boussard, op. cit., p. 50
- ↑ Service départemental d'archives de Maine-et-Loire (dir. Élizabeth Verry), XVIe siècle, 2010-2017 (lire)
- ↑ Encyclopédie Larousse, Ordonnance de Villers-Cotterêts (août 1539), société des Éditions Larousse, 2010-2021
- ↑ Conseil général de Maine-et-Loire (Olivier Biguet et Dominique Letellier), Jean Delespine, architecte de la Renaissance, coll. Reflets, Patrimoine de Maine-et-Loire, septembre 2003
- ↑ Encyclopédie Larousse, Renaissance, société des Éditions Larousse, 2010-2021
- ↑ Établissement public du grand Palais, Qu'est-ce que la Renaissance ?, 5 juillet 2012
- ↑ a et b France Archives (Service interministériel des Archives de France), Livre et Renaissance en Anjou, 11 juin 2021 (d'après le dossier pédagogique réalisé par le Service éducatif des Archives départementales de Maine-et-Loire en 2019)
- ↑ a et b Jacques Levron, La Vie intellectuelle en Anjou - L'humanisme angevin, dans Visages de l'Anjou, coll. Provinciales, Éd. Horizons de France (Paris), 1951, p. 88-98
- ↑ Jean-Paul Chauveau, Georges Cesbron et Joël Glaziou, Langue et littérature, dans Anjou Maine-et-Loire, Éd. Christine Botton (Paris), 2010, p. 182-192
- ↑ Jean-Jacques Chiron (avec Raymond Bois, Jean-Louis Fardeau et Gérard Tremblay), Saint-Aubin de Luigné au fil du temps : Histoires et paysages de la « perle du Layon », Éditions du Petit Pavé (Brissac-Loire-Aubance), 2023, p. 43
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XIe — 1001 — 1040 —
XIIe — 1101 —
XIIIe — 1201 —
XIVe — 1301 — 1348 — 1382 —
XVe — 1401 — 1434 — 1463 — 1473 —
XVIe — 1501 — 1515 — 1522 — 1529 — 1576 —
XVIIe — 1601 — 1602 — 1613 — 1685 — 1692 —
XVIIIe — 1701 — 1703 — 1707 — 1719 — 1739 — 1778 — 1787 — 1788 — 1789 — 1790 — 1800
XIXe — 1810 — 1820 — 1830 — 1840 — 1850 — 1860 — 1870 — 1880 — 1890 — 1900 — XXe — XXIe