Gohier
Gohier (ancienne commune) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Saumurois |
Commune | Blaison-Gohier |
Note(s) | Fusion simple du 1er mars 1974 |
Anciennes communes |
Gohier est une ancienne commune de Maine-et-Loire (49) située à l'est de Blaison, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest d'Angers. Elle intégrée depuis 1974 à Blaison-Gohier.
Généralités
Gohier est rattachée le 1er mars 1974 à Blaison (fusion association) pour former Blaison-Gohier. La fusion est transformée en fusion simple en 1982[1],[2]. Jusqu'alors, la commune de Gohier se trouve le canton des Ponts-de-Cé (Blaison en 1793, Ponts-de-Cé en 1801) et l'arrondissement d'Angers[3].
L'existence d'une église est attestée dès le XIe siècle, donnée au siècle suivant au chapitre Saint-Maurice d'Angers. La terre donne son nom au XIIIe siècle à une famille de chevalerie. Au XVIIIe, Gohier dépend de l'élection de Saumur. Sa municipalité est organisée en 1787[2].
Sa population est de 205 habitants en 1800, 230 en 1881 et 135 en 1968[2],[1].
Située dans le Saumurois, dans la vallée et sur la crête du coteau de la rive gauche de la Loire, Gohier s'étend sur une superficie de 291 hectares. Elle peut être sujette aux inondations : à la fin du printemps 1856, la Loire emporte une partie de la levée et ensable la vallée. La levée restaurée est à nouveau emportée au début de l'automne 1865, et l'inondation remonte jusqu'à Gohier, recouvrant 19 000 m2 sur une hauteur de 1,60 m. Hameaux et lieux-dits : La Touche, la Grande-Maison, le Rocher, le Pied-Renaud, le Frêne, les Granges[2].
Célestin Port (1876)
Gohier dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[4] :
« Gohier, cne des Ponts-de-Cé (17 kil.), arr. d’Angers (23 kil.). — Mons Gunherii 1050 (Cartul. du Ronc, Rot. 1, ch. 19). — Capellanus de Monte Goherii 1090-1125 (Prieuré des Locheraux, t. I, f. 3). — Ecclesia de Monte Goherii 1149 circa (G 352, f. 295). — Miles, domus de Monte Goherii 1228 (G 340, f. 4). — Capella Montis Gauherii, — La paroisse de Mont Gohier, — Montgohier-sur-Loire 1609 (G 386). — Gohier XVIIe s. (Mss. 878). — Dans la vallée et sur la crête du coteau de la rive gauche de la Loire, entre Blaison à l’O. et au S. (1 kil.). Coutures (5 kil.) au S., St- Rémy-la-V. (4 kil.) à l’E., la Loire au N.
Le chemin de grande communication de Gennes aux Ponts-de-Cé borde le fleuve, remontant sous les dernières maisons par un brusque coude vers Blaison et se continuant directement par la levée syndicale dite de Gohier qui protège Gohier, Blaison, St-Sulpice et Saint-Jean-des-Mauvrets. La construction date de 1846. Etablie en tête à 25 mèt. 17 de hauteur au-dessus du niveau de la mer, à 13 mèt. du lit de la Loire, elle suit une courbe de 220 mèt. de longueur, avec un rayon de 190 mèt., qui se prolonge ensuite en ligne droite (7,700 mèt.). Sa longueur totale, de Gohier au Bois-d’Angers, est de 7,920 mèt., occupant en talus, chaussée, banquette, une largeur en plan de 12 mèt. 08, sur 2 mèt. 50 de hauteur.
Y passe, outre la Loire, le ruiss. de St-Aubin.
En dépendent, sur le haut du coteau, les vill. ou ham. de la Touche (9 mais., 25 hab.), de Pied-Renard (4 mais., 17 hab.), du Rocher (11 mais., 33 hab.), des Granges (17 mais., 44 hab.), du Frêne (10 mais., 25 hab.), de la Grande-Maison (5 m., 18 h.). — Le village principal se groupe tout au bord des prairies, en face de la tête de la grande île de Blaison, au pied d’une haute butte escarpée qui forme le point le plus élevé de Maine-et-Loire après le coteau du Puy-de-la-Garde. Couverte d’arbres, sillonnée d’étroite et pittoresques sentiers tournants, elle porte au faite un bois de sapins, dont l’arbre principal, au large tronc nu et découronné, forme un belvéder où l’on gravit par une échelle. De ce point l’horizon s’ouvre splendide vers l’Est de la vallée, troublé malheureusement, sauf par échappées, vers N. et vers l’O. par les branchages d’alentour. A la descente vers N.-E. un énorme massif de blocs de gros se dresse, formant couloir, avec un certain air de construction cyclopéenne, dont les gelées d’hiver ont dessiné les assises. Tout du long d’ailleurs éclatent d’admirables jeux de la nature, arbres on pierres.
Au pied, tout au bord de la route, près le pont de la Planche, naît une source d’eau minérale froide carbonatée, ferrugineuse. — « On y trouve, dit Touraille, mines de marcassite, qui tiennent d’airain, terres arsenicales, du soufre impur et combustible. » C’est sans doute le fer sulfuré qu’il veut dire, dont la butte contient d’assez importants dépôts. — Tout le coteau offre aussi de curieux fossiles (moules, éponges, champignons), dont le maire, M. Thouin, s’est formé une collection.
Superficie : 290 hect. dont 38 hect. de vignes, 6 h. 90 de bois.
Population : 62 feux en 1720. — 268 hab. en 1790. — 130 hab. en 1806. — 297 hab. en en 1832. — 320 hab. en 1841. — 299 hab. en 1851. — 263 hab. en 1861. — 223 hab. en 1872, dont 56 au bourg (16 mais., 18 mén.).
Bureau de poste de Brissac. — Perception de Blaison.
Ni Assemblée ni Foire.
Ni Mairie ni Ecole ni Eglise ni revenus suffisants pour en construire. — La paroisse est réunie à celle de Blaison, dont l’école sert aussi aux deux communes.
Aucun monument celtique n’existe sur le territoire. La Grosse-Pierre — ou Caquin de Gargantua — qu’on y signale comme un autel druidique, n’est qu’un énorme monolithe, éboulé dans la vallée sur la droite du chemin, à 100 mèt. du pont de la Planche, et qui s’enfonce chaque année sensiblement dans l’eau. — Près du ruiss., en traçant la route, on a trouvé, dit-on, les fondements d’un édifice carré, mêlés de briques, mais dont j’ai inutilement cherché trace.
La paroisse existait au moins au XIIe s., et l’église en fut retirée des mains laïques par l’évêque Ulger. La présentation en appartenait au chanoine hebdomadier de St-Maurice. — Curés : Guy de la Motte, 1435. — Jean Porcher, licencié ès-lois, 1525, 1533. — Et. de la Motte, chanoine de St-Mainbeuf d’Angers, 1542. — Jean Dupuys, chanoine de St-Pierre d’Angers, 1557, † le 9 mai 1572. — Pierre Bohic, chan. de St-Pierre d’A., 1572. — Jean Cosnard, étudiant en l’université d’A., 1578, 1582. — René Le Camus, 1584, 1609. — Julien Guyon, 1630, 1635. — Jacq. Fortin, 1648, † âgé de 69 ans, le 24 mars 1688. — Louis Beignet, simple diacre, 1688. — Jacq. de Sarrasin, 1689. qui résigne en 1693. — Balthazar Rodolphe, 1693, 1700. C’est le fils du peintre Rod. Score, V. ce nom. — Franç. Dupré de Sanzay, novembre 1700, août 1710. — Jean Mézière, septembre 1710. — Pierre-Franç. Herbert de l’Epinay, 11 septembre 1752, jusqu’à la Révolution.
Il ne reste plus de l’ancienne église que partie des murs de la nef sur 3 m. de hauteur, et l’enceinte de l’abside à hauteur d’appui, dont l’appareil en moyens moellons réguliers, noyés dans du ciment, formant le parement d’un blocage intérieur, atteste une construction du XIe s. Le plan indique une croix latine avec chœur et transept. En Janvier 1759, les ailes et le clocher tombant, les habitants, trop pauvres pour y subvenir, furent autorisés par l’évêque et par l’intendant à les démolir. L’édifice tel quel, délaissé à la Révolution, fut en partie abattu. La mine, coupée en deux par un mur transversal, sert aujourd’hui de grange et d’aire. — A côté s’élève l’ancienne cure, avec porte et pignon brisés du XVIe s., vendue natt le 21 mars 1791. — Dans le jardin, entre la maison et l’église, se trouvait, assure-t-on, le cimetière qui servait aussi aux sépultures de l’enclave de la Marsaulaie, situé outre-Loire, et qui s’est aujourd’hui transformé en jardin bordé de cèdres et de pins superbes.
La terre était noble et donnait son nom au XIIIe s. à une famille de chevalerie, qui vers 1290 y fit construire un manoir. Plus tard la seigneurie en appartint aux seigneurs du Verger et de Lambroise, qui vers 1755 y firent entreprendre des travaux considérables de défense contre la Loire.
La paroisse dépendait de l’Election de Saumur, du District en 1788 de Doué, en 1790 d’Angers, perdue d’ailleurs à l’écart et tout isolée jusqu’à la construction en 1841 du pont de St-Mathurin. — Le 4 juin 1856 la levée, qu’allait surpasser la Loire, céda aux infiltrations, et un flot énorme envahit le village, ensablant la vallée et emportant 200 mèt. de la levée. Restaurée et exhaussée avec des terres végétales tassées, elle céda de nouveau le 28 septembre 1865, au droit du chemin Niveleau, vis à vis Blaison, à 1,011 mèt. de la première crevasse, ensablant plus de 19,000 mèt. de cultures. L’eau remontant jusqu’à Gohier couvrit, à 1 m. 60 de hauteur, les rues basses et les jardins.
Maires : Commeau-Chaunière, 10 messidor an VIII. — Jacq.-René Commeau, 16 janvier 1807, † le 24 décembre 1861, après 54 ans de mairat. — Fidèle Thouin, 1862, en fonctions, 1875.
Arch. de M.-et-L. G 340, 386. — Touraille, Mss. 878, f. 65 V°. — D. Houss., XVI, p. 147. — Greffe d’Angers. — Répert. arch., 1862, p. 417. — Soc. d’Agr., Sc. et Arts d’A., 1866, p. 241. — Pour les localités, voir à leur article, le Verger, Pied-Renard, Dinois, les Granges, etc. »
Notes
Article connexe
Sources et annotations
- ↑ a et b École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Blaison-Gohier, 2007
- ↑ a b c et d Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), p. 245-246
- ↑ École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Gohier, 2007
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, pages 273 à 275