Milly-le-Meugon
Milly-le-Meugon (ancienne commune) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Saumurois |
Commune | Gennes |
Note(s) | Absorbée en 1798 |
Anciennes communes |
Milly-le-Meugon[1] est une ancienne commune de Maine-et-Loire (49) située au sud de Gennes. Le village s'est développé autour du château.
Généralités
Au Moyen Âge, la seigneurie de Milly est importante, titrée châtellenie, et relève du comté de Trèves. Elle devient par la suite propriété de la famille de Maillé. Un château est édifié à la fin du XIVe siècle. Aux XVIe et XVIIe, le site est renouvelé avec notamment la construction d'un nouveau château. L'ancien est abandonné puis tombe en ruine. À la Révolution, la paroisse devient commune, qui est réunie le 24 janvier 1798 à celle de Gennes[2],[3].
Séance du 6 pluviôse an VI [25 janvier 1798]
Loi. [Du 5] réunissant les communes de Milly-Meugon, Saint-Eusèbe-de-Gennes et Saint-Vétérin-de-Gennes (Maine-et-Loire) sous le nom de Gennes.À partir des années 1850, le site comprend un édifice public, d'abord pour remplacer l'école, située jusqu'alors au château, avant d'être transformé en logements et salle communale jusqu'en 1970[2],[5].
Éléments du patrimoine : le château de Milly, des XVIe et XIXe siècles, avec écuries du XVIIe, et l'église Saint-Pierre, des XIIe-XIXe siècles[2],[3].
Indicateur de M.-et-L. (1865)
Milly-le-Meugon (commune de Gennes) dans l'Indicateur de Maine et Loire de 1865[6] :
« Aperçu géographique : La paroisse de Milly-le-Meugon, au sud de Gennes, dont le bourg ainsi que le château fort, maintenant en ruines, des Maillé-Breze, sont situés au centre d'une forêt du même nom, font partie de la commune de Gennes, de même que l'église de Saint-Eusébe et celle de Saint-Vétérin.
Plusieurs ruisseaux, affluents de la Loire, la parcourent dans la direction du sud-ouest au nord-est. Au nombre de ces ruisseaux se présente celui qui provient de la fontaine d'Avort, fontaine devenue célèbre par suite de tout ce qu'on a dit de merveilleux sur son compte, et dont plus loin nous dirons quelques mots.
La route départementale de Saumur à la Varenne traverse le bourg, de même que les chemins de grande communication de Gennes à Martigné-Briand et de Gennes à Argenton. Enfin de Gennes part un omnibus qui, en traversant la Loire sur un pont suspendu, se rend à la station du chemin de fer des Rosiers, où la route se divise en deux branches dont l'une conduit à Beaufort et l'autre à Longué. (…)
Composition géologique : A Milly-le-Meugon, le bourg comme nous l'avons déjà fait remarquer, qui est placé au milieu d'une forêt, repose sur le terrain qui se montre ici dans les étages turoniens et sénoniens. Ce terrain est en partie entouré ou recouvert par les grès ou sables tertiaires, sur lesquels repose, au sud et à l'ouest plus particulièrement, le calcaire d'eau douce. Près de Milly-le-Meugon cette dernière formation se présente sous forme de calcaire marneux. (…)
Plantes : La forêt de Milly, d'une grande étendue, sur un fond calcaire ou siliceux, parfois accidentée et coupée par des ravins, a pour essence plusieurs espèces de chênes (Quercus pedunculata, Ehrh., Q. sessiliflora, Sm. ; Q. pubescens, W.) ainsi que des bruyères (Erica scoparia, E. cinera L., Calluna vulgaris Sab.). Elle nourrit en outre un grand nombre d'autres plantes qui intéressent les botanistes ; et recèle certains animaux de diverses classes, au nombre desquels se trouve la vipère commune (Vipera communis, Lacép.), dont il est prudent de se défier.
Polygala calcarea, Schultz. ; pelouses calcaires. Mai-juillet.
— oxyptera, Reich. ; ib. Mai, juin.
Coronilla minima, L. ; ib. Mai, juin.
Orobus niger, L. ; parmi les taillis. Mai.
Orchis purpurea, Huds. (O. fusca, Jacq.), ib. Mai, juin.
Ophrys muscifera, Huds. ; terres calcaires, clairières de la forêt, Mai, juin.
— aranifera, Sm., ib. Avril, mai.
— antropophora? L. (Aceras antr., R. Br.). Mai, juin.
Neottia nidus avis, Rich. (Epipactis nidus avis. L.). juin. (…)
Monuments divers : Nous devons mentionner encore les ruines d'un ancien château fort situé dans la paroisse de Milly-le-Meugon, au centre de la forêt de ce nom. Mais de cette forteresse, qui appartenait aux Maillé-Brézé, il ne reste plus que quelques pans de murs insignifiants. »
Célestin Port (1876)
Milly dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[7] :
« Milly, bourg, cne de Gennes. — Milleium 1130 circa (H les Lochereaux, t. I, f. 3) — Millacus 1130 (G Cunaud, I et Liv. Bl., f. 41). — Mileium 1257 (G Louerre, f. 97). — Millé de Meugon 1449, 1499 (E 214). — Millé de Mugon 1497, 1510 (E 3250). — La chastellenie, terre, fief et seigneurie de Millé le Meugon 1540 (C 106, f. 19). — Milly le Meugon 1788 (C 193). — Sur l’ancienne voie de Gennes à Doué. Il y existait dès le XIIe s. une église dédiée à St Pierre, dépendance de Cunaud, à qui révoque Ulger en confirma la propriété vers 1130. La paroisse comptait 230 hab. en 1726, 45 feux en 1788. Elle ne comprenait alors que la partie du bourg, bornée vers l’O. par le grand chemin, et la ferme de l’Etang.
Les registres des baptêmes remontent à 1543.
Curés : Pierre Piau, 1584. — Jean Piau, 1599, 1604. — Julien Ronsin, 1616, septembre 1623. — Mathurin Minier, février 1624. — Silvestre Berthelot, 1628, † le 15 mars 1642. — René Delavau, de Bressuire, août 1642, résignataire le 28 novembre 1647. — Mic. Bodineau, décembre 1647, août 1679. — René Hersandeau, 11 mai 1680, installé le 10 juin, qui se démet le 12 août suivant. — Franc. Hersandeau, septembre 1680, † le 3 mai 1705. — Pierre Haisteau, 11 mai 1705, précédemment curé de Brossay, mai 1710. — Pierre Ménard, mai 1710. † le 25 novembre suivant, âgé de 38 ans. — Urb. Vincent, juillet 1711, † le 24 janvier 1716, âgé de 60 ans. — Pierre Chollet, mars 1716, janvier 1721, † à Aubigné-Briant le 1er avril 1722. — Louis Trouvé, février 1721, † le 17 novembre 1751, âgé de 55 ans. — Gilles Brouillet, janvier 1752, † le 16 mars 1767, âgé de 63 ans. — Priou, septembre 1767, septembre 1780. — Franç.-Lonis Huet, septembre 1780, † le 6 juillet 1788, âgé de 46 ans. — Bellanger, vicaire de St-Vétérin de Gennes, décembre 1788, décembre 1792.
On voit en novembre 1686 Louis Benault, qui exerçait l’école à Gennes, se transporter à Milly, avec son ménage. « pour y enseigner les petits « enfants ».
La paroisse, transformée en commune, eut pour premier maire en 1790, Gilles-Pierre Béranger, procureur du roi à la Grurie de Trêves, puis en mai 1791 Armand-Jacques-Louis Godin, sergent royal. — Elle fut réunie, par la loi du 5 pluviôse an VI (24 janvier 1798) à la cne de Gennes, dont elle dépend encore, mais une succursale y a été rétablie par ordonnance du 31 mars 1844.
Deux assemblées s’y tiennent, le dimanche après la St-Blaise (3 février) et à la St-Gilles (1er dimanche de septembre).
La terre constituait un fief important, titré de châtellenie, qui relevait de Trêves. Elle appartient en 1239 et 1257 à Hugues de Champchevrier et dès au moins la fin du XIVe s. à la famille de Maillé, — « avec chastel fort, clos à foussez et à douves et pont-levis, justice à 3 piliers au Vaudavy » 1533. Le manoir fat transformé dès les premières années du XVIIe s. quand il devint la résidence aimée et en dernier lieu le refuge du puissant maréchal Urbain de Maillé-Brézé, V. ci-dessus, p. 570, assisté d'un personnel d’intendants, de secrétaires, de chirurgiens, d’une compagnie de gardes et de tout un service de chasse. — Le 28 octobre 1619 le futur cardinal, Armand-Jean Duplessis de Richelieu y avait tenu sur les fonts son neveu, l’ainé de la maison. — En 1661 le roi Louis XIV y couche avec le prince de Condé, le duc d’Enghien et le duc de Beaufort. La terre était alors réunie au comté de Trêves, qui, après avoir passé tout entier des Condé à un Stapleton (1747), ne fut démembré qu’au partage de sa succession le 22 octobre 1798. La terre de Milly échut alors à son gendre Jean-Baptiste-Charles de Laurens, qui vendit la terre, le 27 mai 1818, à la famille Letheule. Elle appartenait jusqu’à ces derniers temps au banquier Defos-Letheule et a été acquise en 1872 par M. le comte Des Mazis.
Le parc, planté d’essences de chêne, mesure encore près de 80 hectares, mais il ne reste du manoir antique qu’une butte informe. — V. un dessin par Hawke dans l’Anjou et ses monuments de M. Godard-Faultrier, — chargée de restes de murs couverts de lierres ; au milieu de la cour intérieure s’ouvre un puits creusé dans le calcaire — Le château même des Brézé a été détruit depuis quarante ans, sauf vers N. une partie de l’enceinte, partout dérasée, moins quelques créneaux, avec des tours rondes aux angles et un beau portail en appareil vermicule, dont l’entablement, orné d’imitations de fossiles du pays, est déshonoré par un ridicule couronnement moderne. Seul subsiste complet, formant l’alignement vers S., le magnifique bâtiment des écuries pour 100 chevaux, avec voûte en pierre, surmontée d’un grenier, et fenêtres appareillées à bossages.
L’habitation, qui a remplacé les magnificences antiques, est une vulgaire maison accostée vers l’O. par deux hauts et minces tourillons ce fuseau du plus mauvais goût, vers l’E. par une chapelle insignifiante avec portail prétentieux ; à l’intérieur figure un assez gentil portrait de religieuse fontevriste et des vitraux, signés : Billard, Paris, 1842. — Nul vestige des admirables archives, encore presque complètes il y a cinquante ans, correspondances inappréciables de rois et des plus grands seigneurs, journaux de cour, relations politiques, comptes de tout genre, qui ont été dilapidés à tous les vents.
La chapelle primitive servait et sert encore d’église paroissiale, autrefois enclavée dans l’enceinte. La nef, voûtée en berceau et récemment allongée d’une travée, conserve les restes d’une fresque XVIe s., représentant St Christophe. Dans le transept, à droite, s’ouvre la chapelle seigneuriale avec plafond à caissons ; à gauche, la chapelle de la Vierge, reconstruite en 1780-1782, bénite le 2 janvier 1788 ; au pied de l’autel sert de marche la dalle tumulaire de François Merceron, ancien syndic de la paroisse ; — dans l’allée de la nef celle du curé Gilles Brouillet. — Le chœur se termine par une abside ronde, à baies romanes XIIe s., entre de gros pilastres flanqués de demi-colonnettes, qui portent sur des chapiteaux feuillages les nervures plates de la voûte. Près l’angle de la sacristie un escalier de dix marches descendait dans l’enfeu seigneurial construit en 1552, large caveau de 2 mèt. sur 3 mèt. 50, dont les cercueils de plomb servirent en 1793 à fondre des balles. Il est depuis 20 ans au moins emmuré et ne contenait plus que des restes d’ossements et des décombres.
La cure occupe l’extrémité d’un long bâtiment, aux fenêtres ornementées dont une porte la date 1539, mais qui parait avoir été remaniée. C’est, dit-on, la salle des gardes. A l’autre bout, vers l’O., dans une tourelle basse tourne un élégant escalier de pierre. Entre deux, au centre du logis découpé en trois ménages, apparaissent encore, sur le mur de l’étable, d’anciennes esquisses au trait d’un très-beau style italien, projets de fresques inachevées, où l’on n’entrevoit plus qu’à peine un roi sur son trône assistant à des luttes guerrières. Il serait temps de les reproduire avant leur complète ruine.
Arch. de M.-et-L. E 214 et 3251. — Arch. commun. de Gennes Et.-C. — Notes Mss : Raimbault et Aug. Michel. — Maine-et-Loire des 30 mars-6 avril 1843, articles de M. Godard-Faultrier. — Revue d’Anjou, 1870, p. 289-300, art. de M. Pavie. — Coulon, Epoq. Saumuroises, p. 463-474. »
Notes
Articles connexes
- • Les formes anciennes du nom.
- • Gennes-Val-de-Loire
Notes et références
- ↑ Mentionnée sous le nom de Milly-le-Meugon dans le Dictionnaire des postes aux lettres de l'Administration des postes (1845, p. 449), le Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque d'Angers d'Albert Lemarchand (1863, p. 349), l'Indicateur de Maine et Loire de Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière (1865, p. 205), le dictionnaire Célestin Port de 1876 (t. 2, p. 678), le Bulletin de la Societe d'etudes scientifiques d'Angers (1878, p. 51), Les combats de Saumur, juin 1940 d'Élie Chamard (1948), le Compte rendu sommaire des séances de la Société géologique de France (1976, p. 185), etc.
- ↑ a b et c Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), p. 448
- ↑ a et b Ministère de la Culture, Base Mérimée - Site castral de Milly-le-Meugon (PA49000026), 2002-2022
- ↑ Archives nationales, Les procès-verbaux du Directoire exécutif, an V - an VIII, Inventaire des registre des délibérations et des minutes des arrêtés, lettres et actes du Directoire, tome IV, nivôse-ventôse an VI [21 décembre 1797-20 mars 1798], par Pierre-Dominique Cheynet, Conservateur en chef aux Archives nationales, 1999, p. 56
- ↑ Le Courrier de l'Ouest (Nicolas Thellier), Près de Saumur. L'ancienne mairie de Milly va être vendue sans tenir compte de son usage, 17 décembre 2021
- ↑ Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière, Indicateur de Maine et Loire, tome second, Librairie de Cosnier et Lachèse (Angers), 1865, pages 203-211
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, pages 678 et 679