« Chouse » : différence entre les versions

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En Anjou, ''chouse'' est utilisé pour chose, objet ou idée sans avoir à la nommer. L'évolution de l'ancien ''o'' ouvert en ''ou'' au lieu du ''o'' fermé du français est attestée dans des documents angevins du {{XIIIs}}.
En Anjou, ''chouse'' est utilisé pour chose, objet ou idée sans avoir à la nommer. L'évolution de l'ancien ''o'' ouvert en ''ou'' au lieu du ''o'' fermé du français est attestée dans des documents angevins du {{XIIIs}}.


Exemple : {{citation|Je voudras ben te dire queuque chouse.}} (Livet, ''[[Un sonnet en patois angevin de Ch.-L. Livet|Sonnet angevin]]'')
Exemple : {{citation|Je voudras ben te dire [[queuque]] chouse.}} (Livet, ''[[Un sonnet en patois angevin de Ch.-L. Livet|Sonnet angevin]]'')


Dans le glossaire de Verrier et Onillon (t 1 p 204) : {{citation|Chouse (Mj., Lg., Te, Fu., By.), s. f. —  
Dans le glossaire de Verrier et Onillon (t 1 p 204) : {{citation|Chouse (Mj., Lg., Te, Fu., By.), s. f. —  

Version du 11 juin 2022 à 06:06


Parler angevin

Dictionnaire angevin

Mots concernant le parler angevin.

Aide à la rédaction


Parler angevin (dictionnaire)
 En Anjou

Entendu ici, mais pas que…
chouse

Mot

Nom commun, féminin singulier, au pluriel chouses.

En Anjou, chouse est utilisé pour chose, objet ou idée sans avoir à la nommer. L'évolution de l'ancien o ouvert en ou au lieu du o fermé du français est attestée dans des documents angevins du XIIIe siècle.

Exemple : « Je voudras ben te dire queuque chouse. » (Livet, Sonnet angevin)

Dans le glossaire de Verrier et Onillon (t 1 p 204) : « Chouse (Mj., Lg., Te, Fu., By.), s. f. — Chose. || Illy a ben des chouses dans un chousier. — les choses ne sont pas aussi simples qu'elles semblent de prime abord. || Belle-chouse, — beaucoup. « J'ai pris ben des poissons, mais illy en a helle-chouse qui ne sont pas fameux. — Cf. Berchouse. || Avoir l'ar chouse, éter tout chouse, — avoir un air étrange, ahuri ou nigaud. || Individu étonné, interloqué. Ex. : Il en est resté tout chose. || Un, une pas grand chouse, — homme ou femme dont on fait peu de cas.
Hist. — N'êtes-vous pas de bien grands fous De dire chouse au lieu de chose ? » (H. ESTIENNE.)
— « Je suis qui suis, j'ay parfait toute chouse. Je suis le Dieu qui ay l'âme jalouse. » « Le bon père Pavault m'a appris qu'il y avait trois sortes de chouses dont il se faut garder. . . » (B. DE Verv.) — « S'ensuit la déclaration de la vescelle, et aultres chouses d'argent doré. » (1438. Inv. Arch. G., p. 2, col. 2.) — « Tant pour pain, espèces, confitures, poisson, voirres, comme pour autres chouses achatées par ledit censier. » (1388. Id., H., Suppl., p. 49, col. 2.) — « C'est la déclaration des chouses héritaux, cens, rentes , dixmes, et oultres chouses que nous les doyen, chanoines et chappitre de l'église collégiale fondée de Nostre-Dame... tenons et advouons tenir. « (Id., E, p. 96, col. 1.) — « Calices, croix, draps d'or et plusieurs autres chouses. » (1391. Inv. Arch. G. n, p. 210, col. 1.) — « Ce fut fet à Angiers, sauve notre dreiture en toutes chouses, le mercredi davant la Chandeloz, l'an de grâce mil CCLXI. » (Ibid., H, I, p. 9, col. 2.)
Add. — On dit quéqchouse, pour quelque chose (Jm.). Mj, queuque chouse. »

Terme que l'on trouve aussi dans le Centre, le Saintongeais, le Poitou, etc.

Patois et parler angevin (ressources) Notes

  • Voir aussi commeun, fifrelin, bousiller.
  • Ch.-L. Livet, Un sonnet en patois angevin (XVIIe siècle, dans la Revue de l'Anjou et de Maine et Loire, troisième année, tome deuxième, Libr. de Cosnier et Lachèse , 1854, p. 126
  • Charles Jean Beautemps-Beaupré, Coutumes et institutions de l'Anjou & du Maine antérieures au XVIe siècle, Première partie Cutumes et styles, t. 3e, A. Durand et Pedone-Lauriel éditeurs, 1879, p. 311
  • Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Lachèse et Dolbeau, t. XXXVI, 1881, p. 293
  • Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin, 1908, t. 1er p. 204 et t. 2e p. 511,
  • Gérard Nédellec, Anjou, les histoires extraordinaires de mon grand-père, CPE Éditions, 2013
  • Jean-Paul Chauveau, Langue, dans Anjou Maine-et-Loire, Christine Botton éditeur, 2010, p. 172
  • François Gauthier, Christin Prost, Recueil de noëls anciens au patois de Besançon, impr.-libr. Bintot, 1842, p. 192
  • Hippolyte-François Jaubert, Glossaire du centre de la France, N. Chaix et Cie, 1864, p. 163
  • Pierre Abraham Jônain, Dictionnaire du patois saintongeais, L. Clouzot, 1869, p. 116
  • D. Lorrain, Glossaire du patois messin, Sidot Frères libraires, 1876, p. 22
  • Anne-Marie Gauthier, Patois d'chez nous : Histoires en poitevin, Éditions des régionalismes, 2013, p. 85