Chouse
En Anjou
- chouse
 
Mot
Nom commun, féminin singulier, au pluriel chouses.
En Anjou, chouse est utilisé pour chose, objet ou idée sans avoir à la nommer. L'évolution de l'ancien o ouvert en ou au lieu du o fermé du français est attestée dans des documents angevins du XIIIe siècle.
Exemple : « Je voudras ben te dire queuque chouse. » (Livet, Sonnet angevin)
Dans le glossaire de Verrier et Onillon (t 1 p 204) : « Chouse (Mj., Lg., Te, Fu., By.), s. f. — 
Chose. || Illy a ben des chouses dans un chousier. 
— les choses ne sont pas aussi simples 
qu'elles semblent de prime abord. || Belle-chouse, 
— beaucoup. « J'ai pris ben des 
poissons, mais illy en a helle-chouse qui ne 
sont pas fameux. — Cf. Berchouse. || Avoir 
l'ar chouse, éter tout chouse, — avoir un air 
étrange, ahuri ou nigaud. || Individu étonné, 
interloqué. Ex. : Il en est resté tout chose. || 
Un, une pas grand chouse, — homme ou 
femme dont on fait peu de cas. 
Hist. — N'êtes-vous pas de bien grands fous 
De dire chouse au lieu de chose ? » 
(H. ESTIENNE.) 
— « Je suis qui suis, j'ay parfait toute chouse. 
Je suis le Dieu qui ay l'âme jalouse. » 
« Le bon père Pavault m'a appris qu'il y avait 
trois sortes de chouses dont il se faut garder. . . » 
(B. DE Verv.) — « S'ensuit la déclaration de la 
vescelle, et aultres chouses d'argent doré. » (1438. 
Inv. Arch. G., p. 2, col. 2.) — « Tant pour pain, 
espèces, confitures, poisson, voirres, comme pour 
autres chouses achatées par ledit censier. » (1388. 
Id., H., Suppl., p. 49, col. 2.) — « C'est la déclaration 
des chouses héritaux, cens, rentes , dixmes, 
et oultres chouses que nous les doyen, chanoines et 
chappitre de l'église collégiale fondée de Nostre-Dame... 
tenons et advouons tenir. « (Id., E, 
p. 96, col. 1.) — « Calices, croix, draps d'or et plusieurs 
autres chouses. » (1391. Inv. Arch. G. n, 
p. 210, col. 1.) — « Ce fut fet à Angiers, sauve 
notre dreiture en toutes chouses, le mercredi davant 
la Chandeloz, l'an de grâce mil CCLXI. » (Ibid., 
H, I, p. 9, col. 2.) 
Add. — On dit quéqchouse, pour quelque 
chose (Jm.). Mj, queuque chouse. »
Terme que l'on trouve aussi dans le Centre, le Saintongeais, le Poitou, etc.
 Notes
- Voir aussi fifrelin, bousiller, buée.
 - Ch.-L. Livet, Un sonnet en patois angevin (XVIIe siècle, dans la Revue de l'Anjou et de Maine et Loire, troisième année, tome deuxième, Libr. de Cosnier et Lachèse , 1854, p. 126
 - Charles Jean Beautemps-Beaupré, Coutumes et institutions de l'Anjou & du Maine antérieures au XVIe siècle, Première partie Cutumes et styles, t. 3e, A. Durand et Pedone-Lauriel éditeurs, 1879, p. 311
 - Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Lachèse et Dolbeau, t. XXXVI, 1881, p. 293
 - Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin, 1908, t. 1er p. 204 et t. 2e p. 511,
 - Gérard Nédellec, Anjou, les histoires extraordinaires de mon grand-père, CPE Éditions, 2013
 - Jean-Paul Chauveau, Langue, dans Anjou Maine-et-Loire, Christine Botton éditeur, 2010, p. 172
 
- François Gauthier, Christin Prost, Recueil de noëls anciens au patois de Besançon, impr.-libr. Bintot, 1842, p. 192
 - Hippolyte-François Jaubert, Glossaire du centre de la France, N. Chaix et Cie, 1864, p. 163
 - Pierre Abraham Jônain, Dictionnaire du patois saintongeais, L. Clouzot, 1869, p. 116
 - D. Lorrain, Glossaire du patois messin, Sidot Frères libraires, 1876, p. 22
 - Anne-Marie Gauthier, Patois d'chez nous : Histoires en poitevin, Éditions des régionalismes, 2013, p. 85