Provignage
En langue française
- provignage
Mot
Nom commun, masculin singulier, provignages au pluriel. Se prononce\pʁɔ.vi.ɲaʒ\ (API). XVIIe s. Dérivé de provigner.
Provignage (ou provignement), marcottage (technique de multiplication) d'une vigne, coucher des branches ou des rejetons en terre pour leur faire prendre racine.
Cette pratique, permettant de renouveler progressivement les ceps d'une vigne, fut abandonnée à la fin du XIXe siècle.
Synonyme de provinage.
Citation
Au XIXe siècle en Maine-et-Loire : « Provignage (…) : Dès le mois de décembre, on commence à préparer les fossses à provins pour remplacer les ceps manquants ; on leur donne de 25 à 50 centimètres de large sur 1 mètre de long. Lorsque le temps le permet, on couche le cep, destiné à remplir le vide, après en avoir enlevé les racines inutiles. Les fosses ne sont pas totalement remplies immédiatement et la terre qui reste est étendue à l'écart, pour empêcher les racines de pousser du collet, et conserver de l'humidité aux provins. » (Guillory, Culture de la vigne)
« Remettre en ligne est une grosse question. D'abord, il faut tenir compte de la nature du sol. Dans les eaux-bues, perméables, chaudes, le provignage doit se faire de bonne heure, dès le premier décembre. Dans les terres argileuses, humides, battantes, si le travail est important et suivi, cette époque convient encore. Choisissez toujours une terre saine et un temps sec, autant que le comporte cette saison avancée. J'invite le vigneron à faire ce travail, autant que possible, au décours de la lune. Nous autres vignerons, nous savons qu'on a critiqué cette tradition que nous ont laissée nos pères, mais, pour nous, il est d'expérience constante qu'au moment où la sève agit, c'est-à-dire au décours de la lune, le provin sera toujours plus nourri en racines et que ses rameaux seront noués plus fortement. Evitez que le bois soit mouillé au moment de l'enfouissement : la terre alors fait ciment, s'y attache et empêche le débourrage de la racine. » (Borit, Viticulture de l'Anjou)
Notes
- Voir aussi archet, débourage, mouchis, etc.
- Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, t. 3, 1873
- Dictionnaire de l'Académie française, Neuvième édition, t. 3 (M-Q), Imprimerie nationale/Fayard, 2011
- CNRS ATILF, Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL), 2012
- Pierre-Constant Guillory (aîné), Les vignes rouges et les vins rouges en Maine-et-Loire, Eugène Barassé libraire (Angers), 1861, p. 97-98
- Bulletin de la Société industrielle d'Angers et du département de Maine et Loire, XXXIIIe année - IIIe de la 3e série - 1862, Cosnier et Lachèse impr. (Angers), 1862, p. 296
- Eugène Borit, Viticulture de l'Anjou - Arrondissement de Saumur, Milon et fils libr.-edit., 1877, p. 89-90
- Groupe de recherches ethnologiques de l'Anjou (coord. Janine Brouard), Les Vignerons en Anjou dans la première moitié du XXe siècle, Éd. l'Harmattan (Paris), 1990, p. 78