Trempager
En Anjou
- trempager
Mot
Verbe.
En Anjou, trempager (tremper la soupe) c'est fournir le bouillon, la soupe à un ouvrier.
Nom correspondant : trempage.
Citation
« C’est le gargotier qui se charge, moyennant une légère rétribution, de tremper la soupe, c.-à-d. de fournir le bouillon (gras ou de légumes) à un ouvrier qui fournit le pain. » (Verrier et Onillon, Gloss t 2 p 296)
« Trempage de soupe. — Le fermier doit tremper la soupe aux ouvriers de tous états employés aux réparations d’entretien ou reconstructions, sans autre indemnité que les copeaux de bois travaillés sur la ferme pour ces réparations. — La soupe, pour les constructions nouvelles, est aussi trempée par le fermier ; mais il lui est due une indemnité. » (Robert et Gasté, Usages ruraux)
Notes
- Voir aussi soupe à la pie, bijane, fripe.
Parler angevin
- Anatole-Édouard Robert et Eugène Gasté, Dictionnaire des usages ruraux et urbains de Maine-et-Loire, E. Barassé imprimeur-libraire (Angers), 1872, p. 258 (trempage de soupe)
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 2e, p. 296 (trempager)
Autres régionalismes
- Usages locaux du département de l'Orne, éd. Poulet-Malassis et de Broise, 1859, p. 61 (« Ordinairement, lorsque le nouveau domicile du fermier sortant est éloigné, il s'arrange avec le fermier entrant ou avec quelque voisin pour faire trempager les ouvriers (préparer leur nourriture) qu'il emploie à sa récolte. »)
- Enquête agricole - Deuxième série - Enquêtes départementales - 6e circonscription (Eure-et-Loire, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Seine), Ministère de l'Agriculture, du commerce et des travaux publics, Imprimerie impériale, 1867, p. 548 (« Les fermiers sont habituellement tenus par leurs baux d'approcher tous les matériaux nécessaires aux grosses et menues réparations ; de trempager les ouvriers, c'est-à-dire de leur tremper la soupe, de leur donner des choux, du fromage et du cidre, charge évaluée à 50 centimes par homme et par jour ; de faire les réparations locatives ; de payer les frais d'assurance contre l'incendie. »)
- Paul Martellière, Glossaire du Vendômois, impr. Georges Jacob, 1893, p. 312 (trempager, fournir le trempage aux ouvriers qui viennent travailler)
- Bulletin de la Société dunoise : archéologie, histoire, sciences et arts, Tome XII (1909-1912), Libr. Guillaumin, 1913, p. 319 (trempager, préparer la soupe dans la ferme pour certains ouvriers)
- Jean Pontoire et Claire Fondet, Glossaire des parlers d'Eure-et-Loir : Beauce et Perche, Société Archéologique d'Eure-et-Loir (Chartres), 1999, p. 283 (trempager, nourrir sans fournir le pain)