Château de Chavigné

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Photographie du château.

Édifié au XVIIe siècle, le château de Chavigné est un monument historique angevin se trouvant à Brion, en Maine-et-Loire sur la commune des Bois d'Anjou, à moins d'une quinzaine de kilomètres au sud de Baugé.


Généralités

Brion est une localité du Baugeois, la partie nord-est du département. Au XVIIIe siècle, la seigneurie est vaste et s'étend notamment sur Jumelles et La Lande-Chasles[1].

Au XVIe siècle, la seigneurie de Chavigné dépend de celles de Brion, Grézigné et Avrillé. Le fief est plus tard agrandit, puis ensuite le domaine. Une demeure seigneuriale y est bâtie au XVIIe siècle, avec chapelle et bâtiments l'entourant, et douves bordées de prairies. Au tout début du XIXe, le château est en ruine. Il est reconstruit, les fermes rebâties et la propriété est agrandie. Il groupe les fermes des Moineries, La Duranderie, les Bellangeries, la Thibaudière, L'Hermitage, La Scévolinière, Les Boisselières, ainsi que les Bois-Rivières et les Bois-Michaud[2],[3].

Le parc du château abrite quelques arbres remarquables, dont un peuplier noir[4]. Millet de la Turtaudière indique en 1864 que le sol varié promet aux botanistes quelques bonnes plantes[5].

Le château de Chavigné est un patrimoine protégé, partiellement inscrit aux Monuments historiques par arrêté du 17 janvier 1986 (chapelle). Ses principales périodes de construction datent des XVIIe et XIXe. De la construction du XVIIe, il ne reste que la chapelle. Le parc est un site classé par arrêté du 24 décembre 1969. Le domaine est la propriété d'une personne privée, appartenant à la même famille depuis le XVIe siècle[3],[2],[4].

Localisation : Château de Chavigné, lieu-dit Chavigné, Brion, Les Bois-d'Anjou (sur OSM).

De La Motte-Rouge (1839)

Souvenirs de Joseph Édouard de La Motte-Rouge en visite en Anjou en 1839[6] : « Je pris congé de ma famille, et profitant du temps que m'accordait ma feuille de route, je partis pour Paris, le 2 janvier. Le lendemain, j'allai voir la personne qui s'occupait de mon mariage ; c'était une amie de ma sœur, momentanément de séjour à Paris. Je fus présenté le soir même et l'entrevue fut solennelle. Je fis de grands frais d'amabilité, et cela d'autant plus facilement que la jeune personne, Mademoiselle Clémentine de Livonnière, me plut tout d'abord par sa grâce, la modestie de son maintien, la finesse de sa physionomie, la distinction avec laquelle elle me rendit le salut que, je lui adressai. Une dame fort aimable, amie de Mme de Livonnière, fit avec moi une partie des frais de la conversation qui fut animée et ne cessa pas un instant.

Je demandai pour le lendemain une nouvelle entrevue qui me fut accordée ; elle se fit en visitant le Muséum d'histoire naturelle du Jardin des Plantes. Mademoiselle de Livonnière avait bien voulu accepter mon bras et pendant cette longue promenade, dans toutes les galeries, remplies des choses les plus curieuses, je pus apprécier l'éducation parfaite, l'instruction distinguée qu'elle avait reçue. Ses connaissances sur chacun des sujets que je traitais, la douceur du timbre de sa voix, sa facilité d'élocution me charmèrent, et la grande franchise de ses réponses, répondant à celle que j'apportais dans mes questions, ne me laissa pas un instant d'hésitation. Je vis que ce serait la compagne de ma vie, si ses sentiments étaient les miens. Déjà la sympathie qu'elle m'inspirait était si vive, et les moments que je venais de passer avaient été si agréables, que mon choix fut fixé ; je le lui déclarai franchement et sa réponse fut que le sien était également fait si sa famille y consentait ; je lui tendis la main et, dès lors, notre mariage fut arrêté.

Originaire de l'Anjou et de vieille extraction, la famille de Livonnière appartenait à la noblesse de robe de cette province et comptait parmi ses enfants un magistrat des plus distingués, un légiste célèbre, Claude Pocquet de Livonnière, né en 1651, dont l'ouvrage connu sous le nom de Coutumes d'Anjou, lui fit, de son temps, une réputation de savant jurisconsulte. Il figurait avec une grande distinction dans cette pléiade de magistrats, d'hommes éminents par leur science et leur savoir, qui illustraient le règne du grand roi qui a donné son nom à son siècle. Ses deux fils suivirent ses traces, comme jurisconsultes et comme littérateurs distingués.

Le chef actuel de la famille, M. Scévole de Livonnière, avait épousé une demoiselle de Launay de la Mothaye, d'une famille originaire du Maine, et fixée en Anjou depuis 1500 ; vieille et bonne noblesse, dont plusieurs membres avaient été chevaliers des Ordres du roi. Il habitait le château de Chavigné près de la petite ville de Beaufort-en-Vallée et y vivait en propriétaire terrien, depuis l'époque de son mariage, presque au milieu de la famille de Madame de Livonnière, dont le berceau était le château de la Mothaye ; les deux terres se touchaient. Mademoiselle Clémentine avait trois sœurs, dont deux étaient ses aînées, et un frère plus jeune. Sans avoir une grande fortune, Monsieur et Madame de Livonnière avaient une belle aisance et leur maison, renommée par son hospitalité, était le centre de la réunion de la famille. C'était donc à une très honorable famille que j'allais m'allier et je n'avais qu'à m'en applaudir. »

Peschard (1874)

Récompense obtenue en 1874 par Jean-Mathurin Peschard, jardinier : « Documents relatifs à la distribution des récompenses. Commission des récompenses. Procès verbal de la séance du 19 juin 1874. Présidence de Malet.

Le 19 juin 1874, à deux heures de relevée, la Commission des Récompenses s'est réunie pour statuer sur les propositions de récompenses qui lui avaient été renvoyées et qui ont été formulées, les unes dans des certificats délivrés à des jardiniers pour leurs longs et bons services, les autres dans des Rapports lus devant la Société et approuvés par elle.

(...) Trois demandes de médailles ont été adressées à la Société centrale d'Horticulture de France en faveur de jardiniers qui comptent de nombreuses années de service dans la même maison. Malheureusement deux d'entre eux se trouvent dans des conditions dans lesquelles le règlement de la Commission ne lui permet pas de tenir compte de la demande qui a été adressée en leur faveur, ni ces jardiniers, ni les propriétaires au service desquels ils sont attachés ne faisant partie de la Société.

Il ne reste donc qu'une demande au sujet de laquelle il y ait lieu de statuer. Elle est relative au sieur Jean-Mathurin Peschard, né le 28 frimaire an V, qui est entré, le 28 janvier 1817, comme jardinier, au service de M. de Livonnière, propriétaire au château de Chavigné, commune de Brion, canton de Beaufort, arrondissement de Beaugé (Maine-et-Loire). Le sieur Peschard a vu trois générations se succéder sur la propriété à laquelle il est encore actuellement attaché, et M. Scévole de Livonnière, petit-fils de son premier maître et propriétaire actuel du château de Chavigné, atteste, dans un certificat en bonne forme, que, pendant la période de 57 années révolues qu'embrassent les travaux de ce jardinier dans la même maison, on a eu constamment à se louer de l'assiduité au travail, du dévouement et de l'aptitude qu'il a montrés. La Commission des Récompenses est heureuse d'accorder au sieur Peschard la médaille d'or à laquelle lui donne droit la durée exceptionnellement longue de ses services[7]. »

Notes

Sur le même sujet

Château de Baugé (XVe)
Château de Boumois (XVIe
Châteaux angevins
Monuments historiques de Maine-et-Loire

Sources et annotations

  1. Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. I (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965 (2e éd.), p. 532-535
  2. a et b Dict. Célestin Port t. I 1965, op. cit., p. 706-707
  3. a et b Ministère de la Culture, Base Mérimée - Château de Chavigné (PA00108990), 1993-2022
  4. a et b Le Courrier de l'Ouest, À Brion, le peuplier tricentenaire est tombé, 13 janvier 2017
  5. Pierre-Aimé Millet de la Turtaudière, Brion, dans Indicateur de Maine et Loire,tome premier, Cosnier et Lachèse (Angers), 1864, p. 612
  6. Joseph Édouard de La Motte-Rouge (général de La Motte-Rouge), Souvenirs et campagne, 1re série : Empire, Restauration, Règne de Louis-Philippe, Livre onzième, P. Lethielleux libr.-édit. (Paris), 1895, p. 425-427
  7. Journal de la Société centrale d'horticulture de France, 2e série, tome VIII, Bouchard-Huzard libr., 1874, p. 409-410