Néyer
En Anjou
- néyer, neyer
Mot
Verbe.
En Anjou, néyer pour noyer, asphyxier par immersion (ex. « les poules neyent pa‘ le cul »). Ancien français devenu régionalisme. Mot que l'on trouve dans le Haut-Poitou, le Berry et l'Anjou, où la forme néyer était d'usage courant au XVIIe siècle.
Forme pronominale : se néyer.
Participe passé : néyé.
Exemple : « Le grand-père avait failli se noyer à la crue. Il était au ses grandparents installés au guernier (il-y-avait de l‘iau au rez-de-chaussée), il faisait solei, la porte était ouverte. Au bout de plusieurs jours, le queniaud a commencé à s‘enneminer. Il a fait une bêtise, son grand-père a voulu lui donner la fessée, mais il est tombé par la porte en l‘esquivant, dans l‘iau. La grand-mère a crié : i va s‘néyer, i va s‘néyer! Mais rien, le gamin flottait tout étonné. Ils lui ont descendu l‘échelle, et il est remonté. Depuis on l‘a appelé le mal-néyé. »
Notes
- Voir aussi neyette, emmolletter.
- Se dit à Rochefort (néyer, source).
- René de La Perraudière, Le langage à Lué, dans Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, Cinquième série - Tome VII, Germain & G. Grassin impr.-édit. (Angers), 1904, p. 148
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 2, p. 56 (neyer)
- Anatole-Joseph Verrier, Défense et illustration du patois angevin, dans Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts (Angers), Éd. de l'Ouest, 1912, p. 326 (nayer, neyer)
- Gérard Cherbonnier (dir.), Mots et expressions des patois angevins : petit dictionnaire, Éd. du Petit Pavé (Brissac-Loire-Aubance), 2002 (4e édition, 1re en 1997), p. 59 (neyer)
- Gilles Ménage, Dictionnaire étymologique de la langue françoise, nouvelle édition, tome second, Briasson, 1750, p. 254 (neyer)
- Robert Mineau, Les vieux parlers poitevins : histoire, phonétique, grammaire, Brissaud (Poitiers), 1982, p. 67 (néyer)