Bauge
En patois angevin
- bauge
Mot
Nom commun, féminin singulier.
En parler angevin, bauge désigne une mesure quelconque dont on se sert comme unité de longueur. L'instrument servant à bauger est une bauge.
Au XIXe siècle, avoir la bauge c'était avoir la taille pour être un soldat. Désignait également un tas d'échalas.
Glossaire V. et O.
Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Bauge, (Mj.), s. f. — Mesure quelconque dont on se sert comme unité de longueur. Ex. : Il mesure tout le monde à sa bauge, — il croit que tout le monde lui ressemble. \\ Tout ce qui sert à mesurer une longueur ou un diamètre : jauge, velte, anneau, etc. \\ L'objet avec lequel on mesure ; un mètre, une baguette, une ficelle, un compas, des chénevotes servent de bauge. \\ Avoir la bauge, — avoir la grandeur voulue. Se dit au Long, d'un conscrit qui a la taille requise pour le service militaire. \\ N'avoir pas la bauge, — sens contraire. — \\ Ec. — On ne doit garder que des poissons de bauge, qui ont la bauge. V. Poisson. F. Lore, II.
Et. Hist. — V. Bauche. Je relève deux sens : Hutte en pisé, et Dimension. Le second seul nous intéresse. Or, Bauger serait pour Jauger. (V. Observ. à la lettre B.). — C'est l'anglais Bulge ou Bulk, et p. ê. le même que le fr. Bouge. — u Tige de bois ou de métal servant à mesurer ; en particulier, règle des sabotiers. (Dott.) — « Baguette coupée pour servir de mesure, (de M.), etc. — « Il estoit faict de pierre cristalline. Orné au bord d'une antique doreure, De telle bauge et si saincte mesure Qu'il atlrayoit tous quelz qu'ilz feussent. G. C. Bucher. 257, p. 243. (Il se plaint d'un « mauldit garsonneau qui a cassé son verre le plus beau. » ) »
Notes
- Voir aussi coben, corde, bosselée.
- Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, tome XXXVI, Lachèse et Dolbeau (Angers), 1881, p. 240
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 1 p. 80
- Charles Briand, On cause comm'ça icitt, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2002, p. 29