Château de Beaufort-en-Vallée (ruines)

De Wiki-Anjou
Photographie du château.

Édifié au XIVe siècle, le château de Beaufort-en-Vallée est un monument historique angevin se trouvant à Beaufort-en-Vallée, en Maine-et-Loire sur la commune de Beaufort-en-Anjou à moins d'une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Baugé. Ses vestiges rappellent que la place fut la capitale d'un important comté.


Beaufort-en-Vallée est une localité située dans le Baugeois, la partie nord-ouest de l'Anjou. L'habitat y est ancien, comme en témoignent les vestiges préhistoriques et la présence d'une cité gallo-romaine. Un premier château défensif est édifiée au XIe par Foulques Nerra, sur une butte calcaire. Le village s'installe autour et toute la butte est alors entourée de murailles. Par la suite, tous les comtes d'Anjou séjournent à Beaufort[1].

Un nouveau château est reconstruit au XIVe par Guillaume Roger, père de Pierre Roger de Beaufort, futur pape sous le nom de Grégoire XI, dernier pape français, et frère de Pierre Roger, pape sous le nom de Clément VI. La reconstruction dure dix ans, de 1346 à 1356. La demeure seigneuriale domine le village et comporte une enceinte ronde entourant la cour du château, une grande salle, adossée à un mur comptant trois tours, avec une porte d'entrée sur celle du milieu, et une tour hexagonale du côté nord. La place de Beaufort-en-Vallée est érigée en vicomté puis en comté. Au siècle suivant, René d'Anjou y séjourne régulièrement avec Jeanne de Laval. Il fait aménager des jardins, établi sa ménagerie et sa librairie[1],[2],[3].

Le château et ses abords sont clos de murailles jusqu'au XVIe siècle. C'est à cette époque qu'il subit les vicissitudes des Guerres de Religion, qui se succèdent de 1562 à 1598. Au début du siècle suivant, la citadelle est encore utilisée, bien qu'en partie délabrée, au moment de la révolte Condé et de celle des huguenots. Au XVIIe, son démantèlement s'accélère. Le roi de France Louis XIII concède aux habitants une partie des matériaux pour la restauration des remparts et le reste aux frères mineurs récollets. Dès lors, le château est en ruine. Les vestiges sont vendus à la Révolution puis racheté par la commune en 1832[1],[3].

Des matériaux extraits de l'ardoisière des Garennes à Saint-Jean-des-Mauvrets ont été utilisés pour la construction de l'édifice[4].

Les ruines du château de Beaufort-en-Vallée sont un patrimoine protégé, inscrites aux Monuments historiques par arrêté 27 janvier 1951 (vestiges). Les principales périodes de construction de l'édifice datent des XIVe et XVe[5]. Les vestiges des remparts et du château rappellent que Beaufort fut la capitale d'un important comté[6]. Le musée Joseph-Denais y a proposé des animations à l'occasion des Journées nationales de l'archéologie 2016[7]. Des conférences ont également été données en 2012, à cette même occasion[8].

Localisation : Château de Beaufort-en-Vallée (ruines), Près du Petit Moulin, Beaufort-en-Vallée, Beaufort-en-Anjou (sur OSM).

Notes

Homonymies : À ne pas confondre avec le château de Beaufort situé à Montmorency-Beaufort, dans le département de l'Aube, ni avec celui de Beaufort-en-Argonne, dans la Meuse[3].

Guillaume II Roger (1290-1380), né en Corrèze et mort dans le Gard, seigneur de Rosiers-d'Égleton, de Margeride, de Saint-Exupéry-les-Roches, de Fay, de Combrailles et de Cornillon ; baron de Saint-Rémy-de-Provence, de Pertuis de Meyrargues et de Séderon ; vicomte de Lamothe et de Valernes, comte de Beaufort et d'Alès.

Sur le même sujet

• Château du Plessis-Macé (XIIIe)
• Château des Hayes Gasselin (XIVe)
• Châteaux angevins
• Monuments historiques de Maine-et-Loire

Sources et annotations

  1. ↑ a b et c Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. I (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965 (2e éd.), p. 272-286
  2. ↑ Charles-Laurent Salch (avec Joëlle Burnouf...), L'atlas des châteaux-forts en France, Éditions Publitotal (Strasbourg), 1977, p. 483
  3. ↑ a b et c Kervyn de Lettenhove, Œuvres de Froissart : chroniques, t. 24e, Table analytique des nom géographiques, vol. I (A-K), Mathieu Closson (Bruxelles), 1877, p. 72-74
  4. ↑ Ouest-France, Les visiteurs au coeur de l'histoire du parc des Garennes, 27 août 2012
  5. ↑ Ministère de la Culture, Base Mérimée - ruines du château de Beaufort-en-Vallée (PA00108960), 1993-2022
  6. ↑ Thérèse de Cherisey, Le guide de l'Anjou, coll. Guides de La Manufacture, La Manufacture (Paris), 1990, p. 145
  7. ↑ Le Courrier de l'Ouest, Château et archéologie, 15 juin 2016
  8. ↑ Le Courrier de l'Ouest, Beaufort-en-Vallée. Jean-Marie Schio, un défenseur acharné du patrimoine bâti, 13 septembre 2012


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