Château de Pimpéan
Datant du XVIIe siècle, le château de Pimpéan est un monument historique angevin se trouvant à Grézillé, en Maine-et-Loire sur la commune de Gennes-Val-de-Loire, à plus d'une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Saumur.
Grézillé est une localité située dans le Saumurois, la partie sud-est de l'Anjou. Au Moyen Âge, la seigneurie relève de Trèves puis est réunie à Pimpéan au XVIIe siècle[1].
La fief et seigneurie de Pimpéan (Paganus de Pinu au XIIe, Le Pin Payen au XVe) passe au XVe siècle entre les mains de Bertrand de Beauvau (1382-1474). Il fait construire le château, avec tours, portail, mâchicoulis et chapelle dans l'enclos. Il obtient ensuite du seigneur de Trèves de réunir sa terre avec celles de Forges et de Clavières, avec titre de châtellenie. Louis de Beauveau, baron de Sillé-le-Guillaume, fait construire une autre chapelle, celle-ci attenante à l'église de Grézillé. Un manoir est construit au XVIIe siècle à l'emplacement du château, avec quatre corps de logis. Amateur de beaux objets, il fait exécuter des fresques dans la chapelle. Plus tard, au XVIIIe, la galerie ouest est reconstruite. Au milieu du XXe siècle, l'édifice est quasiment à l'abandon et se dégrade. Il est repris à la fin des années 1980 par Gerd Ruger qui entreprend des travaux de restauration[2],[3],[4],[5],[6].
La famille de Beauvau fut jusqu'au XVe siècle une des plus considérable de l'Anjou[7]. Bertrand de Beauvau naît en 1382 de Jean III de Beauvau et de Jeanne de Tigné, dont la terre est passée par ce mariage entre les mains de la célèbre maison de Beauvau. Bertrand devient l'un des principaux serviteurs du roi René, chevalier de l'ordre du Croissant, capitaine du château d'Angers, et sénéchal d'Anjou, bailli de Touraine, premier président de la chambre des comptes de Paris nommé par Louis XI. Il accomplit de nombreuses missions diplomatiques et politiques. Il fait aussi fortifier le château de Tigné et est un grand bienfaiteur du couvent des Augustins d'Angers. De ses quatre mariages, il aura 17 enfants. Il meurt à Angers le 30 septembre 1474[5],[8].
Le manoir dit château de Pimpéan est un patrimoine protégé, partiellement inscrit et classé au titre des Monuments historiques par arrêtés du 15 octobre 1959 (chapelle, façades et toitures) et du 19 octobre 1959 (autres parties du château). Les principales périodes de construction datent du XVe (chapelle, cellier, anciennes écuries et enceinte fortifiée) et des XVIIe (château à quatre corps de logis) et XVIIIe. Les peintures murales (XVe) de la chapelle sont classées au titre objet (O.M. 11 mai 1916)[9]. Le domaine est la propriété d'une personne privée[4].
Localisation : Château de Pimpéan, chemin de Pimpéan, Le Sablon, Grézillé, Gennes-Val-de-Loire (sur OSM).
À proximité : les châteaux de Milly-le-Meugon (XVIIe) et de Boumois (XVIe), ainsi que le moulin de Gasté (XIXe).
Notes
Sur le même sujet
- • Château d'Épinats (XVIIe)
- • Château de Chacé (XVIIe)
- • Châteaux angevins
- • Monuments historiques de Maine-et-Loire
Références
- ↑ Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978 (2e éd.), p. 257-258 (Grézillé)
- ↑ Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. III (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989 (2e éd.), p. 176-177 (Pimpéan)
- ↑ A. Guéry, L'Anjou à travers les âges, H. Siraudeau et Cie (Angers), 1947, p. 164-168
- ↑ a et b Ministère de la Culture, Base Mérimée - Château de Pimpéan (PA00109130), 1993-2023
- ↑ a et b Dict. Célestin Port de 1965, op. cit., p. 312 (Beauvau, Bertrand de)
- ↑ Ministère de la Culture, Base Mérimée - Manoir, maison forte dit château de Pimpéan (IA49009158), 2003-2012
- ↑ Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. I (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965 (2e éd.), p. 310 (Beauvau, famille)
- ↑ Victor Godard-Faultrier, Note sur Tigné, dans Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 5e volume, impr. Cosnier et Lachèse (Angers), 1846, p. 181
- ↑ Ministère de la Culture, Base Palissy - Peintures monumentales (PM49000736), 1993-2024