Piron
En Anjou
- piron
Mot
Nom commun, masculin singulier, pironne au féminin.
En Anjou, piron pour
- brassée de blé ;
- oison, petit d'une oie, petite oie mâle (pirette, la femelle de l'oie).
Exemple : « L’ gard’ champête, qui fait rouler son tambour, et qui crie, du haut d’ sa tête, les darnièr’ nouvell’ du bourg : Qu’ la mér’ Loésau, d’ la Garrière, a n’a pardu t’ein piron. » (M. Leclerc, Rimiaux d'Anjou)
Glossaires
Dans le glossaire de Ménière : « Piron, s. m. — Petite oie mâle. Du celtique pirou. A Cherbourg, c'est une pirette ; la pirette est la femelle de l'oie : Mieux valut nous taire Quand j'entendis pirons et canards Gens ignorants et bavards. (Affiches d'Angers, 1822, n° 68.)
Mettre le blé en piron, c'est-à-dire par poignées mal alignées, aussitôt qu'il est coupé. (Pays des Mauges.) »
Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Piron (Mj., Sp., Lg., Sal.), s. m. — Javelle,
brassée de blé coupé. — Mettre le blé en piron
(Mg., My.), c.-à-d. par poignées mal alignées,
aussitôt qu'il est coupé. Syn. Oison. \\ Jeune
oie. — On dit d'un écervelé, d'un enfant turbulent :
Il est comme ein piron fou ! — Si les
jeunes gens veulent faire la loi aux personnes
âgées, on leur répond par le prov. : C'est
donc à présent les pirons qui mènent les oies
aux champs ? » V. Pirette. — By. Cf. Biron,
Jaub., Suppl. \\ Mj., Lpm. — Nom de famille.
\\ By. — Toute petite oie. Garde ce nom
jusqu'après les écots ; prend le nom d'oie
quand ils commencent à croiser, étant devenus
des pennes. \\ Sar., Chg. — Id. \\ By.
Canard croisé, dont les pennes sont assez
longues pour que les ailes se croisent sur le
dos ; ils peuvent alors commencer à voler.
Et. — P.-ê. de Pierre, L. Petrus ; ital. Pietro.
Les hommes ont souvent donné des noms de saints
aux animaux. V. Fouquet, Perroquet, Renart,
Sansonnet, Guillemot. (Litt.) — Toutefois, cf.
Birer, boiter. V. Virer, Birail et Biron. A cause de
la démarche des oies. (Jaub.) — Hist. :
« Mieux vault nous taire
Quand j'entendis pirons et canards,
Gens ignorants et bavards. »
(Affiches d'Angers, 1822, n° 168. — Mén.) »
Notes
- Voir aussi pailler, épigots, venaille.
- Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, t. XXXVI, Lachèse et Dolbeau (Angers), 1881, p. 475
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 2, p. 121
- Marc Leclerc, Rimiaux d'Anjou - Sixième édition, Au bibliophile angevin André Bruel (Angers), 1926, p. 32 (déf. rimiaux)
- Dominique Fournier, Mots d'Galarne : Dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 1998, p. 50