Protections Kolmi-Hopen
Société | Medicom |
Localisation | Saint-Barthélemy-d'Anjou (Maine-et-Loire, France) |
Secteur | Protections médicales à usage unique |
Créée en | 1921 |
Notes | Groupe Medicom |
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Medicom (anciennement Kolmi Hopen) est un fabricant angevin de produits et matériels à usage unique situé en Maine-et-Loire, à Saint-Barthélemy-d'Anjou dans l'agglomération d'Angers. Elle est leader dans la fabrication de masques sanitaires.
L'entreprise Medicom (anciennement Kolmi Hopen) trouve son origine dans la manufacture de papier zig-zag fondée en 1879, la plus importante usine de papier du département au début du XXe siècle. Créée en 1921, Kolmi en est sa branche médicale. L'entreprise Zig-Zag ferme ses portes en 1986 mais Kolmi continue à produire des tissus à usage unique comme les masques de chirurgien[1],[2],[3].
Kolmi fusionne en 2005 avec la société de négoce en produits de protection Hopen, créée deux ans plus tôt par Gérald Heuliez. En 2009, le chiffre d'affaires de Kolmi-Hopen bondi durant la pandémie de grippe H1N1 à 30 millions d'euros, soit presque le double de l'année précédente (18 millions). L'entreprise retrouve ensuite un rythme plus habituel. Pour développer l'activité, les fondateurs du groupe s'associent avec Emmanuel de Villiers, directeur du Puy du Fou de 1990 à 2002, directeur du Futuroscope de 2002 à 2004, président de L'Orfèvrerie d'Anjou de 2004 à 2008. Son capital est alors détenu par Emmanuel de Villiers (52 %) et les deux fondateurs, Gérald Heuliez (21 %) et Philippe Allard (21 %). Une nouvelle usine est installée à proximité de l'usine actuelle pour accroître d'un tiers ses capacités industrielles[4].
Le leader des protections jetables est cédé en 2011 à Medicom. La société canadienne basée à Montréal est un acteur majeur dans les équipements médicaux à usage unique, avec 700 salariés et 150 millions de dollars de chiffre d'affaires (soit 108 millions d'euros). Emmanuel de Villiers, qui a cédé ses parts, reste directeur délégué et les deux fondateurs, Gérald Heuliez et Philippe Allard qui demeurent au capital, conservent leurs postes respectifs de directeur général et de directeur des opérations. Kolmi-Hopen devient la base européenne de Medicom[3],[5].
En 2014, la société Kolmi-Hopen est spécialisée dans la fabrication de masques chirurgicaux et de dispositifs médicaux non-tissés à usage unique. Elle emploie alors 75 personnes à Saint-Barthélemy[6]. À la fin des années 2010, l'industriel, basé boulevard de la Chanterie à Saint-Barthélemy-d'Anjou, produit plus de 150 millions de masques chirurgicaux par an[7].
Une pandémie de Covid-19 arrive en Europe et en France en janvier 2020[8]. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) demande le 23 janvier à tous les pays de se tenir prêts à prendre des mesures pour endiguer sa flambée[9]. Face à l'avancée de la maladie, la demande de masques de protection explose en ce début 2020. Kolmi-Hopen reçoit en une semaine des commandes pour plus de 300 millions d'unités, soit deux fois sa production annuelle[7]. C'est alors l'un des derniers à fabriquer des masques sanitaires dans l'Hexagone. L'usine se retrouve sous le feu des projecteurs au plus fort de la pénurie de masques. C'est le début de la pandémie et la France a besoin de 40 millions de masques par semaine. Le 31 mars, le président de la République Emmanuel Macron se rend sur le site de production pour affirmer la volonté française de produire davantage en France afin de réduire sa dépendance[10],[11],[12].
Sa production est réquisitionnée par l'État au printemps 2020. Pour répondre à la forte demande, en pleine période de crise du coronavirus, le leader français de la fabrication de masques double le parc de machines et triple ses effectifs, comptant jusqu'à 320 salariés. Ses unités de fabrication tournent sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elles passent en quelques semaines d'une production de 350 000 masques par jour à 3,5 millions. L'industriel ouvre un second site à Beaucouzé en juillet, dans l'agglomération d'Angers, pour délester l'usine mère de la production de charlottes, surchaussures et autres combinaisons[13],[14],[15],[10],[16],[12].
L'année suivante, l'industriel s'implante aussi dans la Sarthe, dans l'ancienne usine d'Arjowiggins à Bessé-sur-Braye, pour produire des gants en nitrile. Kolmi-Hopen (du groupe Medicom) travaille alors dans la conception, la fabrication et la commercialisation de produits à usage unique destinés aux secteurs médical, dentaire, industrie et de l'hygiène. Tout d'abord leader dans la production de masques, il s'est diversifié dans la production de gants, vêtements et produits de désinfection, à destination des professionnels[17],[10].
Un an après le début de la pandémie, l'activité se tasse. La France produit désormais trop de masques. Le fabricant angevin réduit sa voilure. Il supprime 70 emplois[18],[19]. Début 2022, la demande repart un peu à la hausse suite à la publication d'une circulaire de décembre 2021 qui incite les établissements de santé à acheter en France et en Europe leurs équipements de protection contre les contaminations[16].
Le marché des masques de protection revient ensuite au niveau d'avant la crise et est alors saturé de produits, dont les productions asiatiques plus compétitives en matière de prix bien que de qualité moindre. La filière française est en souffrance, les masques sanitaires étant importés en nombre via les achats publics. Les arrêts d'unités se multiplient. Dans les Côtes-d'Armor, la Coop des Masques est placée en liquidation en raison du faible volume de commandes. En Charente, le groupe Next, qui avait investi 10 millions d'euros dans la production de masques anti-Covid, arrête sa production, faute de commandes. Après deux années à produire sans relâche, Kolmi-Hopen est elle aussi confrontée à une chute de la commande publique. En septembre 2022, elle ferme le site de Beaucouzé et son effectif est ramené à 256 personnes[12],[13],[20],[21],[22],[23].
La société angevine continue néanmoins son développement. Kolmi Hopen fait l'acquisition en août 2022 de WeeSafe pour compléter son offre globale d'équipements de protection à usage court, avec pour objectif de proposer une solution intégrale de protection, de la tête aux pieds, aux professionnels de l'industrie et de la santé[24]. En fin d'année, elle lance également une gamme d'équipements pour les salles blanches, le spécialiste angevin des masques de protection veut innover sur l'habillage en salles propres dans l'industrie pharmaceutique et conforter sa position dans le secteur de l'équipement de protection individuelle (EPI)[25],[26]. L'année suivante Sandrine Engels est nommée présidente de la division européenne du groupe canadien Medicom, à la place de Gérald Heuliez qui devient vice-président mondial des relations stratégiques et du développement des affaires pour le groupe[27],[28].
En septembre 2023, Kolmi-Hopen change de nom et devient Medicom. La société compte alors trois établissements : boulevard de la Chanterie à Saint-Barthélemy-d'Anjou (siège), 7 rue de la Chanterie dans cette même ville (établissement principal) et 11 rue de L'Argelette à Beaucouzé (établissement secondaire)[29],[30].
Notes
Sur le même sujet
Sources et annotations
- ↑ Service du patrimoine du Conseil régional des Pays de la Loire - Pôle recherche et inventaire (Gaëlle Cauda), État des lieux du patrimoine industriel, janvier 2010
- ↑ Service des archives municipales d'Angers (Sylvain Bertoldi), Angers et l'industrie, dans Vivre à Angers, n° 319, janvier 2008
- ↑ a et b Ouest-France, Kolmi-Hopen s'allie avec un groupe canadien, 18 octobre 2011
- ↑ La Tribune, Kolmi-Hopen va accroître d'un tiers ses capacités industrielles d'ici à 2012, 22 décembre 2010
- ↑ Les Échos (Emmanuel Guimard), Equipements médicaux : Kolmi-Hopen passe sous pavillon canadien, 6 septembre 2011
- ↑ Le Courrier de l'Ouest, Saint-Barthélemy. Le coup de gueule du patron de Kolmi-Hopen, 23 octobre 2014
- ↑ a et b Le Courrier de l'Ouest (Pierre-Louis Augereau), Angers. Coronavirus : les masques Kolmi réclamés dans le monde entier, 27 janvier 2020
- ↑ Sud Ouest, Coronavirus : trois cas confirmés à Bordeaux et Paris, les premiers en Europe, 24 janvier 2020
- ↑ Organisation mondiale de la santé, Déclaration sur la réunion du Comité d'urgence du Règlement sanitaire international (RSI) concernant la flambée de nouveau coronavirus (2019-nCoV), 23 janvier 2020
- ↑ a b et c Le Maine Libre (Frédéric Barille), Sarthe. Découvrez Kolmi-Hopen, la société qui va créer au moins 150 emplois à Bessé-sur-Braye, 18 mai 2021
- ↑ Ouest-France (Benoît Guérin), Coronavirus. Masques : pourquoi Kolmi-Hopen a été choisi par Emmanuel Macron, 31 mars 2020
- ↑ a b et c Le Monde (Yves Tréca-Durand), A Kolmi-Hopen, les masques made in France ne font plus recette, 5 octobre 2022
- ↑ a et b Ouest-France (Jean-François Vallée), Le fabricant de masques Kolmi-Hopen ferme son site de Beaucouzé, près d'Angers, 29 septembre 2022
- ↑ L'Usine Nouvelle, Qui est Kolmi-Hopen, le fabricant français de masques que visite Emmanuel Macron ce mardi ?, 31 mars 2020
- ↑ Ouest-France (Sixtine Lerouge), Près d'Angers. Kolmi Hopen, le leader français de la fabrication de masques, ouvre sa deuxième usine, 24 juillet 2020
- ↑ a et b Ouest-France, Masques FFP2 : le patron angevin de Kolmi Hopen plaide pour le savoir-faire français, 19 janvier 2022
- ↑ Ouest-France (Éric De Grandmaison), Kolmi-Hopen s'implante à Bessé-sur-Braye : les clefs de la réussite, 26 mai 2021
- ↑ Le Courrier de l'Ouest (Chloé Bossard), Angers. Le fabricant de masques Kolmi-Hopen réduit la voilure, 2 juin 2021
- ↑ Ouest-France, Masques : Kolmi-Hopen surrime 70 emplois, 3 juin 2021
- ↑ L'Usine Nouvelle (Julien Cottineau), La France encore souveraine pour la production de masques sanitaires, mais les fermetures s'accumulent, 7 décembre 2022
- ↑ France 3 (C. Tixier, J.-M. Seignier, S. Banus, C. Rousseau, N. Chatail, N. Leydier, P.-M. De La Foata), Masques sanitaires : la filière française en souffrance, 13 novembre 2022
- ↑ Ouest-France (Marion Dubois), Covid-19 : la réindustrialisation de la production de masques en France tourne au fiasco, 9 novembre 2022
- ↑ France 3 Nouvelle Aquitaine (Hugo Lemonier ), Charente : une usine de masque française à l'arrêt, faute de commandes publiques, 29 novembre 2022
- ↑ Le Courrier de l'Ouest, Angers. Kolmi Hopen rachète la société WeeSafe spécialisée dans les vêtements de protection, 30 août 2022
- ↑ Le Courrier de l'Ouest (Chloé Bossard), Angers. LUO, Kolmi-Hopen, TGS France, Startup Weekend… les échos de l'économie, 15 novembre 2022
- ↑ L'Usine Nouvelle (Mathilde Lemarchand), Salles propres : Kolmi Hopen veut habiller la pharma de la tête aux pieds, 27 Janvier 2023
- ↑ Les Échos (Emmanuel Guimard), Sandrine Engels prend la tête de Medicom Europe, 2 février 2023
- ↑ Le Maine Libre, Sarthe. ManiKheir : une nouvelle présidente pour le groupe Medicom, 3 février 2023
- ↑ Infogreffe, Registre des sociétés - Medicom (523 019 354 RCS Angers), janvier 2024
- ↑ Direction de l'information légale et administrative, BODACC - 523 019 354, annonce n° 1007 du BODACC B n° 20230177 du 14 septembre 2023, Modification survenue sur la dénomination.
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