Saint-Ellier
Saint-Ellier (ancienne commune) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Saumurois |
Commune | Charcé-Saint-Ellier-sur-Aubance |
Note(s) | Fusion simple du 1er janvier 1973 |
Anciennes communes |
Saint-Ellier est ancienne commune de Maine-et-Loire (49) intégrée à Charcé-Saint-Ellier-sur-Aubance en 1973. Elle se situe à l'est du bourg de Charcé.
Généralités
La commune de Saint-Ellier naît à la Révolution, remplaçant les seigneuries et paroisses de l'Ancien Régime[1]. Dans le cadre de la loi de 1971 sur les fusions et regroupements de communes, Saint-Ellier fusionne avec Charcé en 1973 donnant naissance à la nouvelle commune de Charcé-Saint-Ellier-sur-Aubance (arrêté préfectoral du 24 novembre 1972)[2],[3].
Jusqu'alors, elle se trouve dans le canton de Thouarcé (Brissac en 1793, Thouarcé en 1801) et l'arrondissement d'Angers (Saumur en 1801, Angers en 1824)[4].
Sa population est de 128 habitants en 1968[4].
Éléments du patrimoine : L'église au lieu-dit Bourg-St-Ellier, devenue une habitation, le moulin à vent de Patouillet (XIXe), le logis de la Bluttière (XVIe-XVIIIe), une maison ancienne de Longueville (XVIe-XVIIe). Un cimetière gaulois a été découvert au lieu-dit des Quinze-Deniers[2],[5].
Saint-Ellier s'étend sur 533 hectares sur un paysage valonné et boisé, à l'habitat dispersé. Hameaux et lieux-dits : la Bluttière, la Quinchonnière, la Moinerie, Saulgé-aux-Moines, le Saint-Frère, etc[2].
Célestin Port (1878)
Saint-Ellier dans le dictionnaire Célestin Port de 1878[6] :
« Saint-Ellier, canton de Thouarcé (15 kil.), arrond. d’Angers (24 kil.). — Capella, quœ vocatur Sanctus Helerius 987-996 (Liv. N., ch. 150), 1122 (Liv. d’A., fol. 2 et 3). — Ecclesia Sancti Heleri 1146 (Liv. d’A., f. 4). — Terra Sancti Hilari 1035-1055 (Liv. N, ch. 52). — Presbiter de Sancto Helerio 1035 (Ib., ch. 55). — Ecclesia Sancti Elerii 1036-1055 (Cart. St-Aubin, f. 64). — Sanctus Elerus 1035-1055 (Liv. N., ch. 56). — Parochia de Sancto Eligio 1087 (Cartul. St-Aubin, f. 64). — Ecclesia Sancti Heleri 1146 et 1156 (Liv. d’A., f. 4-6). — Ecclesia Sancti Elerii alias Saint-Eslier 1571 (G Cures). — Saint Thelier 1579 (Carte). — Saint-Eslier, Saint-Eslier en Vallée 1685 (Pouillé Mss.). — Saint-Elier 1783 (Pouillé). — Haut-Coudray 1793. — Entre Charcé (2 kil.) à l’O., Blaison (7 kil.) au N. et à l’E., Chemellier (3 kil.) au S.-E., les Alleuds (5 kil.) au S.
Le chemin d’intérêt commun de Brissac à Chemellier traverse de l’O. à l’E. par le centre et dans sa largeur (1 kil.) le territoire, laissant à quelques pas le petit bourg.
Y passe, en travers de même, du S.-E. au N.-O., dans la partie méridionale, la rivière d’Aubance, où afflue le ruiss. de Patouillet, qui forme en partie la limite orientale.
En dépendent les ham. et vill. de la St-Frère (10 mais., 24 hab.), des Coudrais, pour partie (15 mais., 36 hab.), de Longueville (10 mais., 24 hab.), des Caves (4 mais., 12 hab. de la Forge (5 mais., 18 hab.), de la Sublerie (6 mais., 20 hab.), 17 fermes ou écarts, un moulin à eau et un moulin à vent.
Superficie : 553 hect. dont 71 hect. en vignes, 35 hect. en bois, le reste en labours.
Population : 70 feux, 318 hab., en 1720-1126. — 356 hab. en 1790. — 357 hab. en 1831. — 302 hab. en 1841. — 293 hab. en 1846. — 273 hab. en 1851. — 284 hab. en 1861. — 267 hab. en 1866. — 215 hab. en 1872. — 235 hab. en 1876, — en pleine décadence surtout depuis trente ans. A peine une douzaine d’habitants résident au petit hameau qui porte le nom du bourg communal (3 mais., 3 mén.).
La Mairie a été construite, avec Ecole de garçons, par adjudication du 12 avril 1874, au vill. des Coudrais. — La paroisse même, supprimée par la loi du 19 octobre 1791, n’a pas été rétablie, la cne relevant au spirituel de la paroisse de Charcé, — dont l’Ecole communale de filles sert aussi à St-Ellier.
Bureau de poste et Perception de Brissac.
J’ai signalé déjà en détail la découverte récente aux Quinze-Deniers, V. ce mot, d’un véritable cimetière celtique. Le déblaiement du terrain, qui à cette heure même (février 1877) vient d’y être repris, découvre fréquemment des corps qui s’effritent, comme le falun, où ils reposent, sans qu’il soit possible d’en rien conserver. Le 28 janvier dernier un second vase en terre noire a été rencontré, mais d’une forme différente de celui déjà décrit, la panse presque ronde (0m,51 de tour) avec deux boutons sur chaque flanc, percés d’un trou, le collet (0m,33 de tour) évasé et percé à l’orifice de 6 petits trous, avec un petit couvercle détaché, le tout d’une hauteur totale de 185 millimètres.
D’autre part il est certain qu’une voie perpendiculaire à la Loire partait de Longueville et se dirigeait par les cantons de la St-Frère et de la Crannière, bordée de nombreuses maisons dont on retrouve les foyers avec d’immenses briques romaines et de beaux débris d’amphores. On prétend même dans le pays que la tradition y a gardé mémoire d’une grande bataille livrée en ces temps antiques sur les hauteurs de la Loire.
Au Xe s., le territoire fait partie du grand domaine de Capriniacus, Charcé, et fut donné en même temps vers 990 à l’abbaye St-Florent, à qui les bulles des papes le confirment. Le comte Geoffroy Martel reconnut les droits des religieux et y abolit toutes les coutumes abusives sur les tenanciers, qui ne devaient plus être tenus à d’autres corvées que pour aider à la construction de châteaux sur la Marche angevine, et même en ces occasions, sous la conduite d’agents de St-Florent. L’église, simple chapelle, fut constituée en paroisse au XIe s. par l’installation d’un prieuré, habité par deux moines, — avec assistance d’un vicaire perpétuel ou curé, à la nomination de l’abbé, pour la desservir.
Le prieuré, en commende dés le XVe s., s’adjoignit comme annexe, vers 1320, du temps de l’abbé Milet, le petit prieuré de Ballée, V. ce mot, autrement dit de St-Jacques-du-Buisson, près Angers. — Il aurait été annexé à son tour à Lévière, — comme il est dit ailleurs et s’il fallait en croire des indications inscrites sur la couverture des registres de son chartrier ; mais il ne m’est apparu de ce fait par le contexte d’aucun titre jusqu’en 1789, — et le contraire semble attesté par le Fouillé du diocèse et par les déclarations du fief.
Prieurs : Nicolas, 1226. — Jean Lefèvre, Fabri, 1419. — Guill. Cliczon, lé59. 1461. — Guill. Du Vau, 1462. — Jean Charbonnier, 1464. — Guill. Du Vau, 1493. — Jacq. de Maillé, 1504, 1511. — Thib. de Rotays, 1534. — Simon de Maillé, évêque de Viviers, 1545, 1556. — Jacq. Patin, 1570, 1607. — Jean Gazavan, 1610. — Pierre Lebascle, 1613, 1651. — René Lebascle, 1680, demeurant d’ordinaire à St-Louant en Touraine, dans sa terre du Pin. — Pierre-Franç. Morange, secrétaire de l’archevêché de Paris. 1692. — Jacq. de Briancion, 1703. — Jacq.-Louis Moncheux, 1710, 1719. — Jean-Bapt. de la Combe, 1727. — Pierre Lebascle, 1734. — Jacq. Valet, 1750, 1775. — Gaspard Maupasaant, 1775, curé en même temps depuis 1774. — Emmanuel-Marie Piolaine, 1781-1789, qui résidait en l’abbaye St-Nicolas d’Angers et relevait son fief et seigneurie de Brissac, n’ayant d’ailleurs d’autre droit que la justice foncière.
La maison d’habitation, avec murs d’enceinte et haut portail, cantonné d’une fuie, attenait vers l’E. à l’église et fut vendue natt le 19 mai 1791. — Il n’en reste plus trace, non plus que du petit bois en dépendant et qu’on a achevé de mettre en culture en 1876.
Curés : Jean Du Hallay, 1467, † en juin 1468. — Pierre Sidoine, licencié en théologie, juin 1468, qui résigne. — Louis Breton, janvier 1469, n. s. — André Dubleau, 1478. — Louis Lebreton, 1480. — Franç. Baudouin, 1497, 1516. — Louis Bégault, 1533. — Jacq. Delaroche, 1554, 1560. — Phil. Chevalier, 1566, 1568. — Hervé Poyet, qui résigne en 1571. — Jean Legay, juin 1571, qui résigne. — Et. Méry, avril 1574. — Macé Marquis, 1588. — Pierre Béritault, 1601, 1621. — Mic. Laurelier ou Laurier, 1628, 1661. — Nic. Guinais, fils d’un maître chapelier du bourg, 1667, † le 28 septembre 1692, âgé de 68 ans. — Franç. Ciret, octobre 1692, † le 7 octobre 1695, âgé de 33 ans. — Jacq. Perrin, mai 1696, † le 31 janvier 1717, âgé de 53 ans. — Tristan Palluau, installé le 13 février 1717, † le 21 août 1762, âgé de 78 ans. — Jacques Pasquier, installé le 18 septembre 1762, † le 20 janvier 1774, âgé de 63 ans. — Maupassant, docteur en théologie, aumônier du château de Saumur, installé le 17 février 1774, † le 23 janvier 1779. — Joseph-Franç. Mesnard, mars 1779, qui prêta le serment constitutionnel et en l’an IV vivait à Angers de sa modeste pension et du métier d’imprimeur.
L’église fut vendue natt le 17 messidor an IV au cit. Jacq. Durez, avec la cure et le cimetière. C’est aujourd’hui une habitation, où dans le chœur rectangulaire, divisé par un double plancher, une cheminée remplace l’autel. Toute trace du clocher a disparu ; la nef sert d’étable, précédée sur le côté S.-O. d’un avant-corps à portail plein-cintre surbaissé, daté 1747 ; — à la face N.-E., attient la sacristie — Sur le milieu de la nef, apparaît une grande porte enmurée à fronton arqué, où sur un cartouche est écrit : Gault, couvreur, 1782. Dans les greniers on prétend lire par deux fois la date 1441, — Vers N.-E. la cure, convertie en ferme et qu’on désigne aujourd’hui comme le prieuré, conserve sa porte plein cintre, déformée par l’addition de jambages et d’un fronton ; — aux deux fenêtres, le monogramme T. P., du curé Tristan Palluau, dont la pierre tumulaire en ardoise, trouvée dans l’ancien cimetière, gît dans la cour et l’indique comme ayant reconstruit « cette maison et en partie l’église et les autels » ; — A chacune des quatre lucarnes un des chiffres de la date : 1727.
L’abbaye de St-Aubin possédait aussi sur le territoire un prieuré de sa dépendance, à Saulgé-aux-Moines, V. ce mot.
La paroisse dépendait de l’Archiprêtré de Saumur, de l’Election d’Angers, du District en 1788 de Brissac, en 1790 de Vihiers.
Maires : Jean Courtin, 1er messidor an VIII, démissionnaire en 1817. — Augustin Thibault, 13 février 1817. — Jacques Poitevin, 1826. — Vinç. Priou, 1832. — Louis Béritault, 3 septembre 1848, en fonctions, 1877.
Arch. de M.-et-L. H St-Florent, D. Huynes, f. 136 et Pr. de St-Ellier (3 reg., 1 liasse). — Arch. commun. Et.-C. — Note Mss. Raimbault. — Pour les localités, voir Cré, Longueville, Saulgé-aux-Moines, les Quinze-Deniers, les Coudrais, la Saint-Frère, etc. »
Notes
Article connexe
Sources et annotations
- ↑ Assemblée nationale constituante, le 11 novembre 1789 : « il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne ».
- ↑ a b et c Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 53-55
- ↑ Jacques Jeanneau, Chronique Angevine, dans Norois n° 78, avril-juin 1973, p. 356-358
- ↑ a et b École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Saint-Ellier, 2007
- ↑ Ministère de la Culture, Base Mérimée (Charcé-Saint-Ellier-sur-Aubance), mai 2012
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau (Angers), 1878, pages 638 et 639
- Les formes anciennes du nom.