La Roche-aux-Moines

De Wiki-Anjou
La Roche-aux-Moines
(hameau)
Département Maine-et-Loire
Territoire Région d'Angers
Commune Savennières
Note(s) Bataille de 1214
AOC Savennières
Situation dans le département

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Anciennes communes

La Roche-aux-Moines est un hameau situé à Épiré sur la commune de Savennières, en Maine-et-Loire. Une célèbre bataille, opposant Capétiens et Plantagenêt, s'y est déroulé au XIIIe siècle.


Village de La Roche-aux-Moines

Le hameau de la Roche-aux-Moines est situé entre les bourgs d'Épiré et de Savennières, sur les coteaux, en rive droite de la Loire. Il se compose de deux parties, en haut et en bas du coteau, qui correspond à une avancée en pointe du socle armoricain dominant le fleuve. Le village d'en bas compte plusieurs maisons de plaisance installés par la bourgeoisie angevine.

Dans les anciennes formes du nom on trouve la Roche-au-Moine (XVe-XVIIIe siècles) et à la Révolution, la Roche-Vineuse, le nom ayant une connotation religieuse[1],[2]. Dans le département, d'autres lieux portent le nom de « la Roche-aux-Moines », comme à Mazé (ancien prieuré) et à Neuillé (ancien prieuré bénédictin)[3],[1].

Patrimoine architectural[4] : le logis de la Cour (inscrit MH).

Bataille de la Roche aux Moines

Le site, dominant la Loire, est un lieu stratégique. Il protège l'antique route Angers-Nantes sur la rive droite du fleuve. Une bataille importante, opposant les Plantagenêt aux troupes royales, s'y déroule en 1214[1],[2].

Jean sans Terre revendique début 1214 son titre de comte d'Anjou. À la tête d'une puissante armée, il se dirige vers Paris, et craignant de se faire couper sa voie de repli en cas d'échec, il assiège le château de La Roche-aux-Moines. La forteresse est dirigée par Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, qu'il l'avait fait construire en 1204 sur un coteau entre la coulée des Forges et la coulée de Serrant.

Le 2 juillet 1214, à l'arrivée des troupes royales du prince Louis (futur roi Louis VIII, fils de Philippe Auguste), Jean, estimant le danger trop important, s'enfuit sans combattre. Sa défaite marque l'écroulement de l'empire Plantagenêt[1],[5],[6].

Château de la Roche-aux-Moines

Les châteaux de la Roche-aux-Moines, de La Possonière et de Rochefort (Saint-Offange), qui verrouillaient la région, sont rasés au XVIe siècle.

L'actuel château date du XIXe siècle et comporte une allée de cyprès. Les ruines de l'ancienne forteresse ont aujourd'hui disparues[7].

AOC Savennières-Roche-aux-Moines

La dénomination « Roche aux Moines » remonte au XIIe siècle. L'appellation d'origine contrôlée Roche-aux-Moines, sous-appellation de l'AOC Savennières, concerne un vin blanc sec, demi-sec et exceptionnellement moelleux, dont ses caractéristiques sont d'être un vin riche, fin, élégant et harmonieux en bouche.

Son aire géographique ne concerne qu'une zone réduite de la commune de Savennières, dont l'encépagement n'est constitué que de chenin blanc (ou pineau de la Loire). Le vignoble jouit d'une exposition orientée Sud, avec un ensoleillement maximum. Les vendanges ramassées à la main de manière à sélectionner la matière première.

L'appellation est bordée à l'Est par celle de la Coulée-de-Serrant, autre sous-appellation de l'AOC Savennières[8].

En septembre 2015 s'y est déroulée des balades vigneronnes dans le cadre de Vignes vins randos, manifestation annuelle organisée par l'interprofession des vins du val de Loire[9].

Indicateur de M.-et-L. (1864)

Roche-aux-Moines dans l'Indicateur de Maine et Loire de 1864[10] :

« Comme monument archéologique, nous citerons encore le château fort de la Roche-aux-Moines, bâti au XIIIe siècle par Guillaume Desroches, sous Philippe-Auguste.

Ce château, situé sur une élévation, entre Epiré et Savennières, était flanqué de tours et environné de profonds fossés. Il fut vainement assiégé par Jean-sans-Terre, qui ne put s'en emparer. Mais ayant été détruit pendant les guerres de la Ligue, il ne présente plus que quelques ruines. (Voyez au reste les ouvrages sur Angers, écrits par divers historiens.) »

Célestin Port (1878)

Roche-aux-Moines dans le dictionnaire Célestin Port de 1878[3] :

« Roche-aux-Moines (la), vill., cne de Savennières, — dans la paroisse d’Epiré. — Locus qui vocatur Rocha 1135 (Epît St-Nic., p. 57). — Rocha monachorum 1281 (H St-Nic.) . — Les étagers de la Roche aux Moines 1444 (Top. Grille). — Le fief et seigneurie, — le vill. de la Roche-aux-Moines, — et très-souvent, de la Roche-au-Moine (XV-XVIIIe s. (H St-Nic). — La Roche Vineuse 1793. — Ancien domaine du chevalier Buhard, qui en fit don vers 1130 aux moines de St-Nicolas d’Angers, dont le fief dominé par une roche, prit dès lors son surnom. — Il faisait partie de la dotation de la cellererie, annexe de la mense conventuelle, et avait pour manoir seigneurial une grande maison, reconstruite sur la fin du XVIIIe s., avec cour d’entrée, bas et hauts jardins, et parterre vers N. — A l’entour, dans cet admirable pays, en pleine vue de l’horizon de la Loire s’était groupé en haut et en bas un double village, formé presque entièrement de gentilhommières, plus tard de maisons de plaisance, habitées par la bourgeoisie angevine, — en haut, la Maillardière, à Ch. Gonlard, la Petite-Maison, au chapelain de St-Michel de Serrant, la Saillardrie, au chapelain de Notre-Dame, Belair, à Ernault de Vaufoulon ; — en bas, la Huguenotterie et la Rebusière, aux Bardoul, la Barre, à Mme Touraton, la Monnaie, à l’apothicaire Goupil, la Pinotterie, à Mme Gaudin, — pour ne citer que quelques noms de la fin du XVIIIe s. — L’hôtel des religieux, vendu natt le 29 mars 1791 à Léonard-Jean Chevallier, — aujourd’hui à M. de la Fleuriaie, son gendre, — a été transformé par des appropriations nouvelles et des plantations charmantes. — Sur le flanc même du coteau, vers S.-O., bordé d’un étroit sentier raviné, s’élève un joli chalet qui domine l’horizon. C’est sur ce domaine qui réunit actuellement Belair et la Barre que M. Guillory, poursuivant des expériences en grand sur la culture surtout des vins rouges, alors nouvelle en Maine-et-Loire, a installé vers 1842 comme une école d’observation des principaux cépages. Il en retint le Gamay-Malain, le Gamay-de-Liverdun, et particulièrement le Carbenet-Sauvignon, qui de chez lui s’est répandu en Anjou. Une partie des cultures, organisées par une distribution habile en belles terrasses à gradins, donnent ces vins fins, qui ont valu en 1860 au président de la Société Industrielle d’Angers la médaille d’or du Concours général d’Agriculture de Paris. — V. la R.-de-Serrant.

Arch. de M.-et-L. H St-Nicolas ; Q n° 822. — Guyot, Sur la Vitic, du N.-O. de la France, 1867, In-4°, p. 48, 85, 87. »

Notes

Sur le même sujet

Lieux-dits La Roche
Épiré

Annotations

• Jean d'Angleterre (1166-1216), surnommé Jean sans Terre, fils d'Henri II d'Angleterre et d'Aliénor d'Aquitaine, fut roi d'Angleterre, seigneur d'Irlande et duc d'Aquitaine (voir Plantagenêt).
• Guillaume des Roches (1165-1222), fut seigneur de Longué-Jumelles et de Château-du-Loir, seigneur de Sablé, et sénéchal d'Anjou.

Références

  1. a b c et d Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. III (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 459-460
  2. a et b Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004-2005, p. 330-331
  3. a et b Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 3 (N-Z), Lachèse & Dolbeau (Angers), 1878, p. 277
  4. Ministère de la Culture, Base Mérimée (Savennières, La Roche aux Moines), juin 2024
  5. P.Wagret J.Boussard J.Levron S. Mailliard-Bourdillon, Visages de l'Anjou, coll. Provinciales, Éd. Horizons de France (Paris), 1951
  6. Luc Simon, Souvenirs d'Angers : la vie en 1900, Éditions LNG (Nantes), 1992, p. 78
  7. Ministère de la culture, Architecture & Patrimoine (base Mérimée), juin 2012
  8. Institut national de l'origine et de la qualité (INAO), Savennières Roche aux Moines AOC - AOP, 9 avril 2024
  9. InterLoire (Interprofession des vins de du val de Loire), 12e édition VVR - Vignes Vins Randos, 5-6 septembre 2015
  10. Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière, Indicateur de Maine et Loire, tome premier, Librairie de Cosnier et Lachèse (Angers), 1864, p. 418