Barrer
En langue française
- barrer
Mot
Verbe, transitif 1er groupe. Se prononce /ba.ʁe/ (API).
Désigne
- Fermer avec une barre par-derrière (barrer une porte, barrer une fenêtre) ;
- Fermer, obstruer un chemin, un passage (les sables barrent l'entrée du port) ;
- Gêner quelqu'un dans ses projets, lui barrer le chemin ;
- Garnir, fortifier d'une barre (barrer une table) ;
- Tirer un ou plusieurs traits de plume sur un écrit (barrer des lignes) ;
- En médecine vétérinaire, lier afin d'empêcher une maladie de s'étendre d’une partie à une autre (barrer un vaisseau) ;
- En marine, diriger un vaisseau à l'aide de la barre.
En Anjou
- barrer
Mot
En Anjou, le verbe barrer est utilisé en tant que synonyme de verrouiller, fermer à clef. Action de fermer à clef (t'as barré la porte ?). Autrefois, la porte pouvait être fermée par une barre de bois posée en travers en dedans.
Exemple : « Barr’ la port’ avant d’veni au litt. »
Utilisation que l'on trouve aussi en Poitou, en Vendée, en Normandie ainsi qu'au Canada: « Je veux aller à la maison, je veux prendre un bain chaud, cuisiner un repas, barrer ma porte quand je vais me coucher le soir », raconte la dame dans la quarantaine, qui vit dans la rue depuis que son conjoint est décédé il y a quelques années. (Le Devoir, 18 novembre 2024)
Désigne également (Lg)
- Se prendre de glace, en parlant d'un cours d'eau (synonyme de « s'empliler ») ;
- Barrer un garde chasse, tracer devant lui une ligne sur le sol qu'il ne doit plus franchir.
Antonyme : débarrer.
Conjugaison
Indicatif présent
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Passé composé
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Imparfait
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Futur simple
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Participe passé, barré.
Notes
En français
- Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, t. 1, 1873
- Dictionnaire de l'Académie française, neuvième édition, 1992-2013
- CNRS et ATILF, Centre national de ressources textuelles et lexicale, 2012
- Wiktionnaire, barrer, mars 2013
En parler angevin
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 1, p. 75
- Gérard Cherbonnier (dir.), Mots et expressions des patois angevins : petit dictionnaire, Éd. du Petit Pavé (Brissac-Loire-Aubance), 2002 (4e édition, 1re en 1997), p. 18
- Dominique Fournier, Mots d'galarne : dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 1998, p. 116
- Charles Briand, On cause comm'ça icitt, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2002, p. 28
- Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004, p. 266
- Danièle Sallenave, Dictionnaire amoureux de la Loire, Plon (Paris), 2014, p. 448
Autres régionalismes
- Henri Moisy, Dictionnaire de patois normand, Henri Delesques impr.-édit. (Caen), 1887, p. 56
- Georges Vivant, N'en v'la t'i' des rapiamus ! Patois du pays nantais, Reflets du passé, R. et M. Vivant éditeurs (Nantes), 2015
- Patrice Brasseur, Dictionnaire des régionalismes du français de Terre-Neuve, Walter de Gruyter, 2011, p. 43
- Mathieu Avanzi (et Aurore Vincenti), Comme on dit chez nous : Le grand livre du français de nos régions, édition enrichie, Éditions Le Robert (Paris), 2023, p. 15
- Jessica Nadeau et Marco Fortier, Détresse et colère au campement Notre-Dame, dans Le Devoir (Montréal, Québec), 18 novembre 2024 (lire)