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=== Glossaire V. et O. === | === Glossaire V. et O. === |
Dernière version du 20 mars 2025 à 16:36
En langue française
- adirer
Mot
Nom commun, masculin singulier.
« Égarer. Il n'est guère usité qu'en termes de Jurisprudence et au participe passé. Titre adiré. Pièce adirée. » (Dictionnaire de l'Académie française, 1932)
Vieilli, n'est presque plus utilisé.
En Anjou
- adirer
Mot
Verbe pronominal.
En Anjou, s'adirer (Lué, Pellouailles, Mazé) pour
- s'égarer ;
- se tromper, par exemple de chemin.
« Que je n’ saurions pûs d’ queû coûté virer (...) et qu’é’s finiraient par nous adirer. » (É. Joulain, Rimiaux de la Loére)
Glossaire V. et O.
Dans le dictionnaire de Verrier et Onillon : « Adirer (s') (Pell.), v. réf. — S'égarer. \\ v. a. Tromper. Ex. : Ce n'est pas là le chemin, vous nous adirez.
N. — Ce mot est fr., — perdre, égarer, mais n'est usité qu'en jurisprudence : Adirer une pièce. — Dans les autres sens, il est vx fr., ou des patois actuels. — Ex. : Pour trouver ma ferme, il n'y a qu'à aller tout dret ; pas moyen de s'adirer. — « Pour venir à ma métairie, ce n'est pas adirant, » çàd. : il n'y a pas moyen de s'égarer. — \\ Adiré, chagrin, étonné, ennuyé du départ de qqn.
— D'adire, de différence. Ex. : Il y a ben de l'adire, — nous sommes loin de nous accorder sur le prix. Cf. Il n'y a pas à dire. — Car, si le sens est clair, l'étymol. l'est moins. Ménage propose : à dire, dans le sens de manquer. Ex. : Il s'y est trouvé à dire un écu. Les diverses formes: endirer, esdirer, font supposer : dire, et non le lat. ire, aller. (Litt.)
Hist. — La doulce Vierge adira son fils, lequel estoit demeuré au temple. (L. C.) — « (Il est des pays) où les eunuques qui ont les femmes religieuses en garde, ont encore le nez et les lèvres à dire, pour ne pouvoir estre aymez. (Mont., Ess., I, 22.) — « Ce siècle auquel nous vivons, au moins pour nostre climat, est si plombé, que, je ne dis pas l'exécution, mais l'imagination, mesme de la vertu en est à dire. (In., I, 36.) — « et... quand le jour disparut et que la lune mit la tête à son rogardoir, messire de Salvert et sa gent se trouvaient adirés au milieu de la jolie forêt de Crémille, proche Champchevrier. » (Hres du tx tps, p. 167.) »
Notes
En français
- Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, t. 2, Paris, 1932
En parler angevin
- René de La Perraudière, Le langage à Lué, dans Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, Cinquième série - Tome VII, Germain & G. Grassin impr.-édit. (Angers), 1904, p. 134
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 1, p. 16
- Émile Joulain, Rimiaux de la Loére, dans Rimiaux, Éditions du Petit Pavé (Saint-Jean-des-Mauvrets), 2009, p. 124
- Dominique Fournier, Mots d'Galarne : Dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 1998, p. 284