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fondé par testament du 27 août 1867 un Hôpital,
fondé par testament du 27 août 1867 un Hôpital,

Dernière version du 29 avril 2025 à 16:58

Brissac
(ancienne commune)
Département Maine-et-Loire
Territoire Saumurois
Commune Brissac-Quincé
Note(s) Fusion simple
du 1er juin 1964
Situation dans le département

Situer sur OpenStreetmap

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Anciennes communes

Brissac est une ancienne commune de Maine-et-Loire (49) intégrée en 1964 à Brissac-Quincé et située au nord de Quincé.


Généralités

Brissac fusionne le 1er juin 1964 avec Quincé (fusion simple) pour devenir Brissac-Quincé[1]. Jusqu'alors, la commune de Brissac se trouve le canton de Thouarcé (Brissac en 1793, Thouarcé en 1801) et l'arrondissement d'Angers[2]. Le canton de Brissac comprenait les communes de Brissac, Les Alleuds, Charcé, Quincé, Vauchrétien et Saint-Ellier, auxquelles sont ajoutées en 1795 celles de Saulgé et Luigné[3].

La population de Brissac est de 987 habitants en 1962[2]. Ses habitants se nomment (gentilé) Brissacois, Brissacoise.

La ville se développe d'abord sur sur le plateau dominant un coude de l'Aubance. Elle compte parmi les 32 villes closes de l'Anjou, dont 4 portes la ferme. L'église est sans doute établie en même temps que la seugneurie. La terre fait partie du domaine comtal et le premier château est vraisemblablement fondé à la fin du Xe siècle par Foulques Nerra pour dominer la vallée de l'Aubance. Le château est reconstruit au XVIe s., avant qu'un nouveau soit édifié au XVIIe. Brissac dépend au XVIIIe siècle de l'élection d'Angers, subdivision financière de la France de l'Ancien Régime[3].

La ville est mentionnée dans l'encyclopédie Diderot (1751).

Quelques éléments du patrimoine[4],[5],[3] :

  • Le château de Brissac (classé MH), du XIe au XVIIe siècle ;
  • L'église Saint-Vincent de Brissac (classée MH), du XVIe siècle ;
  • La fontaine de Rollée, ancienne fontaine publique, seul point d'eau pour les habitants de Brissac jusqu'en 1816.

Située au nord de Quincé, Brissac s'étend sur une superficie de 65 hectares. Dans les années 1960, la plupart des habitants ont leurs terres et leurs vignes en dehors de la commune[3].

Photographie du château

Célestin Port (1874)

Brissac dans le dictionnaire Célestin Port de 1874[6] :

« Brissac, petite ville, canton de Thouarcé (13 kil.), arrond. d’Angers (18 kil.). — Bracaseacum 1030 (Cartul. St-Maur, ch. 8). — Castrum de Brachosacho 1050 (G Cunaud). — Bracasac 1067 (Cartul. Saint-Maur, ch. 38). — Brachesac 1060-1066 (Ronc., Rot. 1, ch. 39), 1073-1103 (Ib., Rot. 1, ch. 63), 1087 (Cartul. St-Aubin, f. 73 v°). — Castellum Brachesac 1150 (Cart. 1er de St-Serge, p. 271). — Castrum quod vocabatur Brachesac 1067 (Chroniques d’Anjou, t 1., p. 379). — Castrum quod est ultra Ligerim nomine Brachesaccum 1140 (Ronc., Rot. 2, ch. 36) — Braccum saccum, Brachisacum 1112 (Chron. d’Anjou, t. II ; p. 32). — Brechasac 1195 (H-D. B 31, f. 2). — Burgus novus de Brachesac 1249 (Ronc. Orgigné). — Braichesac 1296, Brechesac 1325, Broichessac 1406 (Ib.). — Brissesac XVe s. (G 9). — Brigidus Saccus 1447, 1467 (G 10). — Montfidèle, 1793, en l’honneur de sa fidélité à la République. — La racine du nom primitif parait être le vieux mot celtique Bracca, et désignerait le pays, l’habitation d’hommes portant des braies, c’est-à-dire de Gaulois.

Entre Saint-Saturnin (6 kil.) et Saint-Jean-des-Mauvrets (5 kil.) au N., Vauchrétien (3 kil.) à l’O., Quincé (200 m.) au S. et à l’E.

La ville compose presque toute la commune et s’étale sur la pente du plateau de la rive droite de l’Aubance qui la contourne à distance vers l’E., vers S. et vers l’O. — La route départementale des Ponts-de-Cé à Loudun, ouverte en 1767 par corvées depuis la butté d’Erigné, passe départ en part du N. au S., reliant de nombreux chemins d’ordre inférieur.

Superficie : 43 hect. dont 11 hect. 77 en vignes. La forêt de Brissac en emprunte seulement le nom et dépend des communes riveraines.

Population : 161 feux en 1699. — 169 feux, 754 hab. en 1720-1726. — 300 feux environ, est-il dit en 1767 mais par une exagération évidente. — 700 hab. en 1771. — 174 feux en 1790. — 932 hab. en 1831. — 922 hab. en 1841. — 953 hab. en 1851. — 988 hab. en 1861. — 986 hab. en 1866. — 1,002 hab. en 1872 de population agglomérée (243 maisons, 339 ménages).

Industrie : Tanneries sur l’Aubance ; usines à blé ; fabriques d’étoffe ; extraction de moëllons. L’élève du bétail, la culture maraîchère ont dû surtout un développement intense au dessèchement (1783-1785) de l’ancien étang du château, sur la commune voisine de Quincé, V. ce mot.

Foires : Il en existait trois (22 janvier, juillet, septembre) au XVIIe s., portées à six (22 mars, mai, novembre) en 1767, aujourd’hui à douze, le quatrième jeudi de chaque mois. Celle du 22 septembre (St-Maurice), qui dure deux jours est une des plus considérables du département ; Marchés renommés, le jeudi (au XVIIe} s., le samedi), de lin, chanvre, volaille, beurre, cochons, toiles, graines, légumes ; Marché spécial de bestiaux le second jeudi qui suit chaque foire, établi le 9 janvier 1868. Tontes ces réunions très-fréquentées règlent le cours des mercuriales pour le commerce des pays voisins. On s’y réfère dès au moins le XIVe s., V. Chroniques de St-Aubin, 1351, p. 30. — La mesure comptait 12 boisseaux au setier, en valant 12 1/2 des Ponts-de-Cé. Le boisseau-étalon, en bronze vert très-épais avec double anse, est conservé au château.

Chef-lieu de perception comprenant Brissac, Quincé, Vauchrétien, Charcé, les Alleuds, Saulgé, Luigné et St-Ellier. — Station télégraphique, ouverte le 1er août 1867.

Le Champ de foire créé en 1813-1814 au Barbancinais, a été reporté à l’E., de la ville sur un terrain acquis en 1831 par une souscription publique et mesure 22,400 mèt. carrés.

Lavoir public acquis en 1837 du duc de Brissac.

Mairie construite en 1857 (archit. Richou) sur un terrain acquis en 1855. — Ecoles communales laïques de garçons et de filles — École libre de filles (sœurs de la Sagesse), avec Asile (ordonnance du 16 décembre 1856).

Une Société de musique a été fondée le 28 juillet 1862.

Il y existait an XVIIe s. un Hôpital avec 900 l. de revenus ; une Aumônerie avec 200 l., supprimée en 1674, dont la maison fut vendue natt le 30 mars 1791. La chapelle en était dédiée à saint Martin. — Le docteur Pannetier a fondé par testament du 27 août 1867 un Hôpital, constitué par décret du 28 décembre 1867, et où la statue du bienfaiteur a été inaugurée en décembre 1869. Tout récemment, l’ancien curé Dupé, mort à Angers en mars 1873, vient de compléter admirablement cette institution charitable par un legs de 52,000 fr. pour la fondation d’une caisse de secours au profit des ouvriers et des paysans.

L’Église, dédiée à St Vincent de Paul (succursale, 5 nivôse an XIII, avec vicaire, 3 février 1822), s’élève au centre de la ville et de la grande rue (30 m. 75 sur 10 m. 50). — L’édifice tout entier date du XVIe s., ayant été commencé en 1532 par René de Cossé. Le clocher a été reconstruit en 1908. La cloche porte une inscription datée de 1574. Au fond du chœur, une belle verrière, contemporaine de la construction, représente une Crucifixion, surmontée du Pélican symbolique, et différentes scènes de la Passion ; au-dessous, le seigneur et sa dame agenouillés ; — à droite, dans le retrait du transept restauré en 1867 par Thierry, d’Angers, une Mise au tombeau, et au-dessous les médaillons du marquis Rolland de Brissac, mort dans la guerre de 1871, et de la marquise ; dans un panneau latéral un vitrail moderne est consacré à la légende de St Vincent. La chapelle de gauche possédait une Naissance du Christ, qui a été emportée pièce à pièce. — Avant la Révolution, on voyait dans le chœur, sur l’enfeu seigneurial, les tombeaux en marbre blanc, avec statues, de René de Cossé et de sa femme Charlotte Gouffier, et dans l’aile gauche, sous une arcade, celle de Phil. de Cossé, évêque de Coutances, à genoux, en habit de moine. Des dessins en sont conservés dans Gaignières, t. VIII, XXXV, CVIII, et Montfaucon, t. IV, pl. 50. — La Fabrique possédait un os de saint Vincent-Ferrier dans une figure d’argent, de la chair de St François-de-Sale dans une autre image d’agent massif et un portrait original de St François-de-Paul, « À l’aage que le roy Louis XI le fist venir en France. »

Le Presbytère, situé primitivement dans l’enceinte du château, fut établi vers 1520 sur le marché aux bestiaux et quelques années plus tard dans la grande rue où il est encore. La maison actuelle a été acquise par la commune en 1821 ; — Le Cimetière, transféré en 1859, s’élève, tout au sortir de la ville vers l’E., sur un terrain dépendant de la commune de Saint-Saturnin. L’ancien, bordant la route départementale n° 2, fermé en 1861, a été vendu en 1869.

L’église, autrefois dédiée à St Vincent-Ferrier, était à la présentation de l’abbé de Vendôme, à la collation de l’évêque.

Curés : Guill. Lucas, 1440. — Pierre Garnier, 1491. — Thomas Chiquenet, 1508, 1515. — Gilles Lecomte, 1525. — Louis Gasteblé, 1544. — Pierre Crétine, 1548, 1554. — Jean Fabry, 1560. — André Rogier, 1575, 1590. — Foucher, 1597. — Guill. Marie, 1600, 1602. — Pierre Boulin, 1604. — Mathurin Delagroie, 1610, † le 28 juillet 1612. — Pierre Ligier, 1613, † le 17 mars 1628. — Mich. Lhullier, installé le 28 mars 1628. — Jean Royné, installé le 24 septembre 1628, † le 19 décembre 1653. — Barnabé Mallot, décembre 1653, † le 9 juillet 1662. — René Letort, ancien vicaire, natif de Brissac, installé le 28 octobre 1663, jusqu’au 1er mars 1677. Il devient curé de Rochefort.— Jean Coléard. maître-chirurgien à Brissac, devenu veuf le 25 mars 1660, prend les ordres. Il signe déjà comme diacre en 1663 et comme curé le 4 juin 1677. Il est installé le 9 par la résignation que fait à son profit Marin Vautheux, prêtre, résidant au Ronceray et signe jusqu’en avril 1594. Il devient alors curé de Vauchrétien. — Mathieu Delanoue, 6 mai 1664, 11 février 1703. — N. Prudhomme, 18 février 1703, jusqu’en décembre. Il passe à la cure de Ste-Radégonde. — François Gourdon, 7 janvier 1704, 11 avril 1708, Royer, 2 septembre 1708. — Pierre Pichard, 28 mars 1710, † 15 octobre 1719. — Vincent Esnault, 17 oct. 1719, 1er juillet 1721. Il devient supérieur de la Rossignolerie, doyen de Saint-Martin d’Angers et y meurt âgé de plus de 82 ans le 7 avril 1762 (GG 58). — Chartes Terrier, 8 juillet 1721, † le 12 mars 1738, âgé de 49 ans. — Thomas Halbert, 13. avril 1738, † le 22 juillet 1763, âgé de 59 ans. — Charles Rioto, 2 octobre 1763, devient curé de Quincé en janvier 1777. — Franç. Rivelin, 23 janvier 1777, 10 mai 1784, † le 29 août 1786, âgé de 45 ans. — Pierre Jacquessont né à Durtal le 14 mars 1750, curé le 4 mai 1784 jusqu’en 1792, rétabli an Concordat dans sa cure, y est mort le 1er novembre 1823. Sa tombe décore le cimetière, et son souvenir reste populaire, comme celui de son successeur Dupé.

Le plateau qui porte la ville était traversé directement par la route antique d’Angers à Doué. Au bas dans la vallée de l’Aubance, aboutissaient les routes de Chemillé par Thouarcé et de Saumur par Gennes. Presque au centre de ces embranchements et coupant tous les passages, le comte d’Anjou fit élever au Xe s., sur la rive gauche du ruisseau, une place forte qu’il inféoda. Elle fut la première attaquée en 1068 par Geoffroy le Barbu, révolté contre son frère Foulques, qui l’y vint combattre dans la plaine et l’y fit prisonnier avec mille de ses chevaliers. En 1112, Foulques le jeune y amène de nouveau son armée. En 1203, Philippe-Auguste en confirme la possession à Guy de Thouars qui le tenait de sa femme, mais dès 1206 le roi revient, assiège le château, y passe un jour, et le fait raser, en transmettant le fief au sénéchal Guill. Desroches. Il advint à la famille de la Haie-Passavant par le mariage de Geoffroy Desroches et de Roberte de la Haie, dont la fille Léonor épousa Jean de la Haie-Passavant vers 1250, puis à Jean de Chemillé par son mariage avec Eléonor Desroches. Un de leurs descendants, Jean de la Haie-Passavant, sieur de Chemillé, l’échangea en 1434 avec Pierre de Brézé, seigneur de Maulévrier, qui possédait déjà depuis au moins dix ans l’étang et les moulins voisins. Louis XI confisqua tous les biens de Jacques de Brézé, mais les restitua en 1481 à son fils Louis de Brézé, lors de son mariage avec Yolande de la Haie-Passavant. C’est lui qui rend aveu en 1490 pour son « chastel, baronnie et chastellennie de Brochessac », d’où dépend son donjon avec douves, murs, basse-cour, forteresse, quatre moulins sur les chaussées du grand et du petit étang, et la métairie de la Saulaie. Le 26 mai 1502 Jacques de Brézé vendit la terre à Charles de Cossé qui dès l’année même fit reconstruire le château. — On y travaillait encore en 1509. — En décembre 1560 des lettres royaux érigèrent en sa faveur la terre en comté, y incorporant les châtellenies de Luigué, Claie, Denée et autres fiefs de la mouvance. Le roi Charles IX y vient coucher le 5 octobre 1565, y dine le lendemain et y revient le 7 janvier 1570. Pendant la Ligue pour qui tenait Charles II de Cossé, le château eut fort à souffrir. Tour à tour pris et repris par le roi de Navarre ou par des partisans, assiégé au canon et battu en brèche et néanmoins défendu contre les royaux du 12 au 30 août 1590, de nouveau en janvier 1591, il devint un moment place neutre et interdit d’un commun accord à toute garnison. Mais le bourg sans défense était saccagé à tout passage de soldats. Le 6 janvier 1590 l’église, occupée par les Ligueurs, avait été emportée d’assaut par les royalistes. — Dans la nuit du 21 juillet 1593, la garnison d’Angers vint mettre le pays à feu et à sang. — Des lettres patentes du 13 avril 1611 dont les considérants rappellent tons les hauts faits des Cossé, vérifiées le 8 juillet 1620, érigèrent le comté en duché pairie, en y réunissant le marquisat de Thouarcé, les baronnies de Pouancé, Luigné, Montjean, les châtellenies de la Grézille et Brigné, plus de 30 fiefs ou seigneuries et 26 paroisses, mais sans les distraire de la juridiction d’Angers. C’est l’époque de la transformation du château qui, de manoir de guerre, après tant de ruines, devient un séjour de magnificences. Les fondements en sont jetés vers l’Aubance en 1607 et 1608. Personne n’a encore pu en nommer le maître d’œuvre. En 1615 y réside à demeure Jacques Dangluze, fils de Jean D., architecte du roi à Fontainebleau, qui sans doute continua les travaux de son père, et avec lui, de 1614 à 1620, les maîtres architectes Michel Hutin, Ch. Corbineau, Léonard Malherbe, les menuisiers Ant. Hannot, René Legras, les verriers Pallastre et Coulléard, toute une colonie venue en grande partie du Maine, puis des peintres Pothier, Gillion, Gasselin, V. ces noms. — Dès 1616 le château est en état de faire fête au prince de Condé et au duc de Mayenne qui y couchent le 25 avril. La reine-mère Marie de Médicis s’y installe le 15 octobre 1619 jusqu’au 2 novembre et de nouveau le 20 jusqu’au 9 décembre, et encore le 11 mars 1620 avec toute sa cour jusqu’au 19. Le roi y était arrivé le 12 et y séjourna jusqu’au 17. La même année au mois d’août, la mère et le fils y reviennent mais pour s’y réconcilier. Le roi, rendu au château dès le 12, alla le lendemain au-devant de sa mère qui se jeta dans ses bras. — Louis XIII partit le 17, après avoir signé un règlement pour les docteurs de la Faculté de droit d’Angers. La reine séjourna 3 semaines, que Charles de Cossé remplit de fêtes splendides. — Rien n’égalait alors le luxe et l’opulence de cette maison presque royale où résidait jusqu’au milieu du XVIIe s., aux gages du duc, une compagnie de gardes étrangers, de Bohèmes ou Égyptiens. Le capitaine, Bohemorum conductor, noble Charles de la Grave, Bohème comme ses soldats, fut assassiné en 1629 sur le chemin des Ponts-de-Cé. — En 1645, son successeur est Jean Charles, écuyer. — Le château avait de plus pour « concierge » un commissaire de l’artillerie de France, Barbelevée en 1646, Herbinot en 1647, et un capitaine ou gouverneur, véritable chef de guerre jusqu’au XVIIe s., plus tard réduit à des fonctions presque civiles. On trouve parmi ces officiers Jean Petit, 1390. — Jean Du Dresnay, 1411, 1421. — Jean Legay, 1429. — Jean Dossier, 1485. — Pierre de la Montaigne, sieur de Campadon, 1574, 1578. — Charles Goddes, 1588. — De la Noue Sablay, 1589. — Louis Vexiau, 1616, 1625. — Jean Hanequin de Fleurville, 1643. — Sauveur de la Ralde, 1650. — Jourdain Bordin, sieur de Froidefontaine, 1669, † le 13 novembre 1679. — Franç. Saudelet, sieur de Beilecroix, 1679, 1681. — Barth. Camerini, gentilhomme romain, 1689, 1686. — Jacques Girardin, 1720. — Bertrand Daguerre, 1725.

Le titre de duc et pair, attaché à la terre, faillit sortir de la famille avec la succession obérée d’Henri-Albert de Cossé. Son héritier, Arthur-Timoléon, dut déposer, après des procédures infinies, 5S4,810 l. qu’un arrêt répartit entre les créanciers (7 septembre 1707). Pour éviter le retour du danger il avait fait par acte du 13 février 170S substitution de la terre à ses enfants, transférant dès lors la propriété à son fils Léon-Charles-Louis, qui mourut âgé de 40 ans, le 17 avril 1733, ne laissant que des filles. L’héritier de droit, son frère, plus tard évêque de Coutances, se désista en faveur de son autre frère, Jean-Paul-Timoléon, maréchal de France en 1768, et dont un seul de ses huit enfants lui survécut, Louis-Hercules-Timoléon, connu par son dévouement à Louis XVI et massacré à Versailles le 9 septembre 1792. Quoiqu’ayant des enfants, il avait légué (11 avril 1791) tous ses biens d’Anjou à ses deux petits-cousins, fils d’Hyacinthe-Hugues-Timoléon et de Const. de Wignacourt, et particulièrement Brissac à l’ainé, Auguste-Marie-Paul-Timoléon, mis en possession par un arrêté du bureau des Domaines du 96 ventôse au IV. Ce dernier, lors de l’essai de reconstitution de la noblesse, accepta de Napoléon le titre de comte et la dignité de sénateur. Il fut à ce titre inhumé au Panthéon (1813). — Son petit-fils le duc de Brissac actuel est Marie-Artus-Timoléon, né en 1814, mari d’Angélique-Gabrielle-Marguerite-Marie Lelièvre de la Grange.

La ville proprement dite ne fut jamais ville close, surtout sans doute à cause du grand passage. — Le duc y exerçait la juridiction par un sénéchal avec appel à Angers. Voici les noms des derniers sénéchaux : Jacq. Garreau, † le 9 avril 1700, âgé de 46 ans. — James Baudriller, † le 25 janvier 1713. âgé de 30 ans. — François Prévost, 1715. — Guill. Adam, † le 10 janvier 1727, âgé de 61 ans. — Jacq. Loir-de-Montgazon, 1736, 1744. — Pierre Prévost, † le S9 avril 1764. — Jean-Alexis Garreau, 1780. — Il y résidait de plus une des six Maîtrises des Eaux et Forêts d’Anjou, servie par un maître particulier, un procureur fiscal et un greffier ; — un Grenier à sel dont dépendaient 26 paroisses, transféré de St-Rémy-la-Varenne en 1712, et qui se tenait dans une des caves de la Capitainerie ; — un bureau d’Enregistrement depuis 1707, transféré en 1790 à Thouarcé, et presque aussitôt reporté à Brissac.

On y trouve en nombre au XVIIe s. des chapeliers, des tailleurs, des tanneurs, des cordonniers, des menuisiers, cinq ou six chirurgiens, de nombreuses auberges, l’Ecu de France dès 1461, le Plat-d’Etain, 1504, le Cigne, 1505, le Lion-d’Or, 1558, le Cheval-Blanc, 1608, etc.

Il est intéressant d’y constater surtout au moins dès le XVe s. l’existence d’une école, véritable petit collège, pour instruire « en grammaire, logique et autres sciences les enfans venans et affluens tant ceulz de Broissac, des environs comme d’ailleurs et aussy pour les endoctriner en bonnes mœurs et vertus. » Le maître en était nommé de droit par le prieur de la Colombe. V. ce mot, — Maîtres : Jacques Lefeuvre, licencié ès-lois, étudiant en l’Université d’Angers 1455. — Jean Perron, 1470. — Franç. de la Fuie, 1561. — Jul. Niron, 1676, † le 1er février 1679. — Jean Marchand, † le 5 février 1736. — Franç. Gérard, 1738. — Jacques Aubert, 1781. — Fran†. Cottereau, 1788. — Tous laïcs, mariés et qualifiés honorables hommes.

Le château, placé dans une vallée entre deux hautes collines, présente un ensemble d’aspect grandiose. Il comprend deux corps de bâtiment à angle droit, formant les deux côtés d’une cour élevée au-dessus des jardins. — La façade principale, vers l’E., précédée autrefois d’un fossé avec pont-levis, aujourd’hui d’une terrasse, est terminée par deux tours rondes (XIII-XIVe s.) surmontées de pignons à toits aigüs, à hante fenêtre, avec ceinture de mâchicoulis, restes de ancienne forteresse, n’adhérant pas au château actuel et qui devaient être sans doute démolis. Dans celle vers S.-E. s’ouvre la chapelle décorée par David (d’Angers). Entre les tours, n’encadrent un large corps de logis à trois rangs d’ouvertures et un haut pavillon de cinq ordres, percés chacun d’une vaste baie semi-circulaire et de deux niches avec pilastres à bossage ; au-dessus, un campanille couvert en plomb portait autrefois une statue et a été détruit en 1793. Sur une plaque en saillie on lit encore la devise : Virtute, tempore ; et plus bas, l’écusson de sable à trois fasces d’or dentelées par le bas. — Le second bâtiment fait face à la ville et se termine par un pavillon massif en style Louis XIII.

À l’intérieur, larges rampes, vastes appartements avec précieuses tapisseries, solives dorées et peintes, portes sculptées, salle des gardes, galerie des aïeux, dépouillée à la Révolution mais depuis repeuplée encore de précieux tableaux, cabinet d’archives, l’ancien chartrier ayant été restitué sous la Restauration par les Archives départementales, qui ont acquis depuis à la vente du cabinet Grille, partie des archives des Cossé ; sous le château, fondations antiques et vastes caves, restes des constructions primitives, avec les oubliettes féodales.

Visitée dès les premiers troubles par les gardes nationaux ou les troupes de passage, transformée en magasin, en prison, en corps-de-garde, la demeure était inhabitable, quand elle fut remise à ses anciens maîtres. Au lieu de s’y installer, le sénateur-comte fit bâtir par les architectes Desjardins et Delaunay de Paris un logis dans la cour vers N., dit « le petit château », que son fils Timoléon de Cossé s’empressa de faire raser en 1844. — En 1853, la terrasse a été restaurée avec balustrade et escalier neuf, aux écussons de Cossé et de La Grange. Des vues en existent nombreuses dans de Wismes, le Maine et l’Anjou, Bodin, Saumur, Blancheton, t. II, p. 50, — Guides de Joanne, etc.

Sur le haut coteau vers S., au-delà de l’Aubance, s’élève le Mausolée, temple grec (archit. Delaunay) en tuf blanc sur un soubassement de pierre, avec perron de 7 degrés, péristyle de six colonnes doriques et entablement ornementé de tuiles aux extrémités, à la manière antique, l’intérieur divisé par deux rangs de colonnes et éclairé seulement par le toit ; sous le sanctuaire, l’enfeu de la famille. On y a recueilli diverses statues d’anciens tombeaux.

Maires ; Fr. Cottereau, 7 décembre 1792. — Joubert, an II. — Pierre Lenoble, brumaire an IV. — Jacques-Et. Loir-Lachenaie, germinal an V. — Nic.-René LicoiS, ventôse an VI. — Fort.-Louis Goumenault, thermidor an VIII. — René Bascher, 27 vendémiaire an X, démis. le 17 décembre 1814. — Franç.-Louis Dubois, 6 janvier 1815, démission, le 22 février 1816. — Jean Martin, 23 février 1816, installé le 10 mars, démissionnaire le 22 mai 1817. — Charles-Jean-Pierre Lemesle, 2 avril 1818, installé le 30. — Dubois, 25 mai 1821-1848. — Lecacheur, avril 1848. — Louis-François-Étienne Hamon, élu le 8 août 1848, démissionnaire le 21 octobre 1851. — Marie-Arthur-Timoléon de Cossé-Brissac, élu le 27 octobre 1851, démissionnaire le 15 octobre 1852. — Louis-François-Étienne Hamon, 26 mai 1852, installé le 4 juin, démissionnaire le 15 mars 1860. — Taugourdeau 31 juillet 1860, en fonctions 1873. Le plan d’alignement de la ville (géomètre Hacault) a été approuvé sous son mairat (22 mai 1861).

Arch. de M.-et-L. C 24, 96, 187. 192, 197, 201 ; E 206, 2096-2115. — Arch. comm. Et.-C. — Ménard, Mss 872. t. II, p. 161. — Notes Mss. et notice de M. Raimbault, dans la Soc. indust. 1847. — Répert. archéol., 1868. p. 228, 43, 258 ; 1869, p. 272-280. — Revue des Prov. de l’Ouest, 1857, p. 24. — De Wismes, le Maine et l’Anjou, art. de M. de La Gournerie. — Bodin, Saumur. — Louvet, dans la Rev. d’Anj., 1854, t. II. p. 166, 168, 177, 180, 181, 290. — Léop. Delisle, Actes de Ph.-Auguste, p. 177 — Chroniq. d’Anjou, t. I., p. 379 ; t. II, p. 32 et 54. — Rev. des Prov. de l’Ouest, 1857, p. 24. — Bullet. de la Soc. indust. d’Angers, 1859. »

Notes

À ne pas confondre avec Brissac, commune de l'Hérault.

Article connexe

Brissac Loire Aubance

Sources et annotations

  1. Arrêté préfectoral du 11 mai 1964, dans le Recueil des actes administratifs de la préfecture de Maine-et-Loire, 1964, p. 259.
  2. a et b École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Brissac-Quincé, 2007
  3. a b c et d Célestin Port (révisé par Jacques Levron et Pierre d'Herbécourt), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. I (A-C), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1965, 2e éd. (1re éd. 1874), p. 536-545 (Brissac)
  4. Ministère de la Culture, Base Mérimée (Brissac-Quincé), mars 2012
  5. Mairie de Brissac Loire Aubance, Journées européennes du patrimoine - Le patrimoine durable, 5 septembre 2022, p. 4-6
  6. Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 1 (A-C), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1874, pages 509 à 513