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Le château de Villeneuve se situe à [[Martigné-Briand]], dans de département de [[Maine-et-Loire]].
Datant des {{XIVe}} et {{XVs}}s, le '''château de Villeneuve''' est un monument historique angevin se trouvant à [[Martigné-Briand]], dans le département de [[Maine-et-Loire]], à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Doué-la-Fontaine.




Voici l’histoire succincte de cet ancien monument. Ville neuve, « villa nova », domaine foncier gallo romain : ici idéalement situé à la frontière du pays angevin et du Poitou, la rivière du Layon formant une frontière naturelle. La famille qui était propriétaire du domaine jusqu’à la fin du XVIe siècle était les «  Villeneuve du Cazeau ». Il a ensuite appartenu à P. Boreau de la Besnardière, puis à la famille de Monticourt puis au Prince de Croÿ qui l’a vendu à la famille Vandangeon en 1986. Les travaux de rénovation se poursuivent depuis ce temps.
== Présentation ==
Ville neuve, « villa nova », le domaine foncier gallo-romain est idéalement situé à la frontière du pays angevin et du Poitou, la rivière du [[Layon]] formant une frontière naturelle<ref name="auteur">Château de Villeneuve (François), juillet 2015</ref>.


Sur le plan architectural, nous avons l’exemple typique d’une habitation seigneuriale où les parties agricoles côtoient les parties les plus nobles. Mais ici une particularité est cette disposition qui ménage une grande cour centrale.
Le village et le château de Villeneuve de Martigné-Briand se trouvent au débouché du pont d'Aubigné. Le château se dresse à mi pente d'un coteau qui domine la vallée du Layon. Il est édifié aux [[1401|{{XVe}}]] et {{XVIs}}s, puis modifié au {{XVIIe}}. Le châtelet d'entrée date du {{XIVs}}. La terre relevait de [[Vezins]] et était à la tête d'un fief important, donnant son nom à une famille de chevalerie. Au {{XIXe}}, le château est dans un état de semi abandon<ref>Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), ''Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou'', {{t.|IV}} (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, {{p.|791}}</ref>{{,}}<ref name="PA00109449">Ministère de la Culture, ''Château de Villeneuve (PA00109449)'', 25 octobre 2021</ref>.


Un jardin inspiré d’une enluminure du roman de Renaud de Montauban (XVe siècle) y a été créé en 1991 (avec le conseil du Professeur Grimal).
La famille qui était propriétaire du domaine jusqu'à la fin du [[1501|{{XVIs}}]] était les « Villeneuve du Cazeau ». Il a ensuite appartenu à P. Boreau de la Besnardière, puis à la famille de Monticourt, puis au prince de Croÿ qui l'a vendu à la famille Vandangeon en 1986, qui en entrepris la restauration. Les travaux de rénovation se sont poursuivis par la suite<ref name="auteur" />.
Un périmètre unique enserre demeure et exploitation. Dans le rectangle ainsi délimité l’habitation du maître (logis au Sud) délimite deux ensembles : d’un côté le jardin noble  mi ornemental mi potager au XVe, sur lequel ouvrent les principales croisées du logis, de l’autre, la cour utilitaire autour de laquelle s’alignent granges, étables, écuries, habitats de serviteurs, pressoir, chapelle dédiée à St Sébastien, fuie à pigeons. Les façades aveugles de ces bâtiments agricoles formaient protection et une clôture entoure l’ensemble.  


Le châtelet d’entrée, avec ses portes charretière et piétonnière a été vraisemblablement édifié au XIIe. Remarquez la voussure particulière à 3 claveaux (qui ressemble à celles de la tour maitresse du château de Martigné Briand). A sa droite, la chapelle St Sébastien. Nous avons les copies des dessins en couleur exécutés par François-Roger de Gaignières (1642-1715) des vitraux et des gisants. On devine sur sa façade les ouvertures en ogives cintrées. Celles-ci ont été agrandies pour faciliter l’accès des céréales lors de la transformation en ferme du domaine à la fin du XIXe. La fuie ronde à pigeons, qui se situait sur le côté est, a été démolie à cette même époque pour laisser place à des porcheries que nous avons enlevées. De même, la toiture de la tour d’escalier du logis fut arasée.
La famille de Villeneuve possédait les terres de Villeneuve à [[Martigné-Briand]], de la Touche-Sauvageau, du Vivier aux [[Les Cerqueux-sous-Passavant|Cerqueux-de-Passavant]], de Boisgrolleau à [[Cholet]], de Cazeau au [[Le May-sur-Èvre|May-sur-Èvre]], etc<ref>T. IV du dictionnaire Célestin Port, 1996, ''op. cit.'', p. 789</ref>.
Le logis possède le plan fondamental des demeures seigneuriales de l’Anjou : présence d’une grande salle au rez de chaussée, lieu de vie communautaire du seigneur et 4 chambres à l’étage avec une tour de latrines à chaque pignon, une tour d’escalier dont l’entrée se distingue par un élément décoratif, ici un immense linteau monolithe avec accolade. Aujourd'hui cet escalier est hors œuvre alors qu’à l’apogée du château, celui ci était semi engagé. En effet, une galerie reliait la tour d’escalier au bâtiment de gauche. Le rez de chaussée s’ouvrait à l’extérieur par 3 arcades et un déambulatoire galerie ouverte vers l’extérieur existait à l’étage. Un retour d’angle rejoignait le bâtiment agricole au dessus des caves. Cette partie a été démolie par un des propriétaires du XVIIe pour laisser la place en extérieur à une travée classique et à l’intérieur à un escalier rampe sur rampe pratiqué dans le corps de bâtiment. Il voulait ainsi transformer la maison " entre  cour et jardin".  


Chaque pièce possède sa cheminée monumentale, y compris à l’étage. Le chauffage se fait aujourd’hui par géothermie pratiquée sur la terrasse sud et pompe à chaleur dans la base de la tour latrine d’est.
Localisation : Château de Villeneuve, rue du Puy Chauvet à Terres Blanches, Martigné-Briand, Terranjou ([https://www.openstreetmap.org/#map=16/47.22215/-0.45543 sur OSM]).


Maintenant, voyons la façade Sud. Vous pouvez admirer la vue au delà de la rivière du Layon vers Tigné légèrement sur votre gauche, les châteaux du Petit Riou et du Grand Riou en face puis Aubigné sur Layon à votre droite.
== Descriptif ==
Sur le plan architectural, le château de Villeneuve à Martigné-Briand est l'exemple typique d'une habitation seigneuriale où les parties agricoles côtoient les parties les plus nobles. Mais ici une particularité est cette disposition qui ménage une grande cour centrale.


Nous sommes ici dans ce qui était le jardin noble potager semi-ornemental en forme de terrasse qui est recréé dans le goût italien. Nous avons bien une construction du XVe avec fenêtres à meneaux et traverses. Les croisées du niveau bas étaient protégées par des grilles. Le logis se termine par un pavillon massif qui possède une lucarne postérieure (XVIe), seule partie en tuffeau du logis, qui donnait sur la chambre du régisseur du domaine. Un décor « à fenestrage » orne la grande souche de cheminée. Le mur qui soutient cette terrasse s’est malheureusement effondré en Décembre 2006 suite aux travaux de géothermie dans le sol et à des pluies importantes. Il a été entièrement restauré (65 toupies de béton, 3 tonnes d’acier et 95 m3 de pierres !).
Un périmètre unique enserre demeure et exploitation. Dans le rectangle ainsi délimité l'habitation du maître (logis au Sud) délimite deux ensembles : d'un côté le jardin noble mi ornemental mi potager au {{XVe}}, sur lequel ouvrent les principales croisées du logis, de l'autre, la cour utilitaire autour de laquelle s'alignent granges, étables, écuries, habitats de serviteurs, pressoir, chapelle dédiée à saint Sébastien, fuie à pigeons. Les façades aveugles de ces bâtiments agricoles formaient protection et une clôture entoure l'ensemble.


Le "sacro bosco" avec ses arbres précédé par un parterre qui représente les armes de la famille de Villeneuve (comme sur la girouette) fait opposition au jardin structuré en partie supérieure. Continuez sur la gauche pour arriver à la vigne en AOC Coteaux du Layon  ou au verger et terminez par le jardin médiéval créé en 1993. Celui ci est composé d’une allée couverte en charmes conduisant à un labyrinthe en ifs et la fontaine de jouvence. Une croix est formée par les carrés de plantes médicinales, la roseraie et son échiquier, le potager et le parterre de fleurs. Essayez de retrouver les topiaires basés sur l’histoire des chevaliers de la table ronde : le navire, le roi  Arthur et son épée, la reine Guenièvre, le graal et la cité fortifiée de Camelot.
Le châtelet d'entrée, avec ses portes charretière et piétonnière, a été vraisemblablement édifié au {{XIIe}}. Il comporte une voussure particulière à trois claveaux (qui ressemble à celles de la tour maitresse du château de Martigné-Briand). À sa droite, la chapelle Saint-Sébastien. Les propriétaires possèdent des copies des dessins en couleur exécutés par {{abréviation|François-Roger de Gaignières|historiographe du XVIIe}} (1642-1715) des vitraux et des gisants. On devine sur sa façade les ouvertures en ogives cintrées. Celles-ci ont été agrandies pour faciliter l'accès des céréales lors de la transformation en ferme du domaine à la fin du {{XIXe}}. La fuie ronde à pigeons, qui se situait sur le côté Est, a été démolie à cette même époque pour laisser place à des porcheries qui ont été enlevées. De même, la toiture de la tour d'escalier du logis fut arasée.


== Bibliographie ==
Le logis possède le plan fondamental des demeures seigneuriales de l'Anjou : présence d'une grande salle au rez-de-chaussée, lieu de vie communautaire du seigneur et quatre chambres à l'étage avec une tour de latrines à chaque pignon, une tour d'escalier dont l'entrée se distingue par un élément décoratif, un immense linteau monolithe avec accolade. Cet escalier est devenu hors œuvre alors qu'à l'apogée du château il était semi engagé. En effet, une galerie reliait la tour d'escalier au bâtiment de gauche. Le rez-de-chaussée s'ouvrait à l'extérieur par trois arcades et une déambulatoire galerie ouverte vers l'extérieur existait à l'étage. Un retour d'angle rejoignait le bâtiment agricole au-dessus des caves. Cette partie a été démolie par un des propriétaires du {{XVIIe}} pour laisser la place en extérieur à une travée classique et à l'intérieur à un escalier rampe sur rampe pratiqué dans le corps de bâtiment. Il voulait ainsi transformer la maison ''entre cour et jardin''.
* A.Sarrazin, ''Vieux logis en Anjou'', imp. Farré, 1979
 
* V.Manase, V.Orain, C. Cussonneau, ''La maison seigneuriale dans l’Est de l’Anjou''
Chaque pièce possède sa cheminée monumentale, y compris à l'étage. Le chauffage se fait aujourd'hui par géothermie pratiquée sur la terrasse Sud et pompe à chaleur dans la base de la tour latrine d'Est.
* Archives départementales de l’Anjou, séries D et E.
 
* Eric Zeimert, Joêl Cornec, ''sondages archéologiques'', AFAN, SRA Pays de la Loire, 1995
De la façade Sud, le paysage s'étend au-delà de la rivière du Layon vers Tigné, légèrement sur la gauche, les châteaux du Petit-Riou et du Grand-Riou en face, puis Aubigné-sur-Layon à droite.
* B.Barreault, F.Vandangeon, ''D’hier à demain'', Martigné Briand, Hérault Ed. 1984
 
* Ministère de la Culture, Base Mérimée - Château de Villeneuve (PA00109449), janvier 2014
Un jardin inspiré d'une enluminure du roman de Renaud de Montauban ({{XVe}}) a été créé en 1991 (avec le conseil du professeur Grimal).
 
Ce qui était le jardin noble potager semi-ornemental, en forme de terrasse, a été recréé dans le goût italien. Il y a bien une construction du {{XVe}} avec fenêtres à meneaux et traverses. Les croisées du niveau bas étaient protégées par des grilles. Le logis se termine par un pavillon massif qui possède une lucarne postérieure ({{XVIe}}), seule partie en tuffeau du logis, qui donnait sur la chambre du régisseur du domaine. Un décor « à fenestrage » orne la grande souche de cheminée. Le mur qui soutient cette terrasse s'est effondré en décembre 2006 suite aux travaux de géothermie dans le sol et à des pluies importantes. Il a été entièrement restauré (65 toupies de béton, 3 tonnes d'acier et {{unité|95|m|3}} de pierres !).
 
Le jardin de Villeneuve était ouvert au public dans le cadre de l'opération Rendez-vous au jardin 2021<ref>Le Courrier de l'Ouest, ''Terranjou. Un jardin à découvrir à Villeneuve'', 2 juin 2021</ref>.
 
Le ''sacro bosco'' avec ses arbres précédés par un parterre qui représente les armes de la famille de Villeneuve (comme sur la girouette) fait opposition au jardin structuré en partie supérieure. En continuant sur la gauche on arrive à la vigne en [[Vins du Layon|AOC coteaux-du-layon]] ou au verger et on peut terminer par le jardin médiéval créé en 1993. Celui-ci est composé d'une allée couverte en charmes conduisant à un labyrinthe en ifs et la fontaine de jouvence. Une croix est formée par les carrés de plantes médicinales, la roseraie et son échiquier, le potager et le parterre de fleurs. Des topiaires sont basés sur l'histoire des {{abréviation|chevaliers de la table ronde|Chevaliers des légendes arthuriennes, écrit par le poète normand Wace en 1155.}} : le navire, le {{abréviation|roi Arthur|seigneur breton de romances médiévales}} et son épée, la {{abréviation|reine Guenièvre|personnage de la légende arthurienne, femme du roi Arthur}}, le graal et la cité fortifiée de {{abréviation|Camelot|château de la légende arthurienne}}<ref name="auteur" />.
 
Les bâtiments du château de Villeneuve ont été inscrits aux Monuments historiques par arrêté du 8 avril 1992. Ils sont la propriété d'une personne privée<ref name="PA00109449" />.
 
== Notes ==
Sur le même sujet
:• [[Château d'Aubigné]]
:• [[Château de Brézé]]
:• [[Liste des châteaux de Maine-et-Loire|Châteaux angevins]]
:• [[Liste des monuments historiques de Maine-et-Loire|Monuments historiques de Maine-et-Loire]]
 
Bibliographie
:• André Sarrazin, ''Vieux logis en Anjou'', Farré et fils (Cholet), 1979
:• Viviane Manase, Véronique Orain et Christian Cussonneau, ''La maison seigneuriale dans l'Est de l'Anjou'', Service régional de l'inventaire des Pays de la Loire et Service départemental de l'inventaire de Maine-et-Loire (Angers), 1990
:• Archives départementales de l'Anjou, séries D et E.
:• Eric Zeimert, Joêl Cornec, ''Sondages archéologiques'', AFAN, SRA Pays de la Loire, 1995
:• Bernard Barreault et François Vandangeon, ''D'hier à demain : Martigné Briand'', Hérault Éd. (Maulévrier), 1984
 
Références
{{Références}}




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[[Catégorie:Château|Villeneuve]]
[[Catégorie:Château|Villeneuve, Chateau de]]
[[Catégorie:Monument historique (architecture)]]
[[Catégorie:Martigné-Briand]]

Dernière version du 30 janvier 2025 à 17:45

Château de Villeneuve
(monument)
Époque Temps modernes
(XVe et XVIIe siècles)
Classement Monument historique (1992)
Localité Martigné-Briand
Notes Propriété d'une personne privée
Monuments de Maine-et-Loire.
Châteaux angevins
Moulins angevins
Églises angevines
Aide à la rédaction.

Datant des XIVe et XVe siècles, le château de Villeneuve est un monument historique angevin se trouvant à Martigné-Briand, dans le département de Maine-et-Loire, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Doué-la-Fontaine.


Présentation

Ville neuve, « villa nova », le domaine foncier gallo-romain est idéalement situé à la frontière du pays angevin et du Poitou, la rivière du Layon formant une frontière naturelle[1].

Le village et le château de Villeneuve de Martigné-Briand se trouvent au débouché du pont d'Aubigné. Le château se dresse à mi pente d'un coteau qui domine la vallée du Layon. Il est édifié aux XVe et XVIe siècles, puis modifié au XVIIe. Le châtelet d'entrée date du XIVe siècle. La terre relevait de Vezins et était à la tête d'un fief important, donnant son nom à une famille de chevalerie. Au XIXe, le château est dans un état de semi abandon[2],[3].

La famille qui était propriétaire du domaine jusqu'à la fin du XVIe siècle était les « Villeneuve du Cazeau ». Il a ensuite appartenu à P. Boreau de la Besnardière, puis à la famille de Monticourt, puis au prince de Croÿ qui l'a vendu à la famille Vandangeon en 1986, qui en entrepris la restauration. Les travaux de rénovation se sont poursuivis par la suite[1].

La famille de Villeneuve possédait les terres de Villeneuve à Martigné-Briand, de la Touche-Sauvageau, du Vivier aux Cerqueux-de-Passavant, de Boisgrolleau à Cholet, de Cazeau au May-sur-Èvre, etc[4].

Localisation : Château de Villeneuve, rue du Puy Chauvet à Terres Blanches, Martigné-Briand, Terranjou (sur OSM).

Descriptif

Sur le plan architectural, le château de Villeneuve à Martigné-Briand est l'exemple typique d'une habitation seigneuriale où les parties agricoles côtoient les parties les plus nobles. Mais ici une particularité est cette disposition qui ménage une grande cour centrale.

Un périmètre unique enserre demeure et exploitation. Dans le rectangle ainsi délimité l'habitation du maître (logis au Sud) délimite deux ensembles : d'un côté le jardin noble mi ornemental mi potager au XVe, sur lequel ouvrent les principales croisées du logis, de l'autre, la cour utilitaire autour de laquelle s'alignent granges, étables, écuries, habitats de serviteurs, pressoir, chapelle dédiée à saint Sébastien, fuie à pigeons. Les façades aveugles de ces bâtiments agricoles formaient protection et une clôture entoure l'ensemble.

Le châtelet d'entrée, avec ses portes charretière et piétonnière, a été vraisemblablement édifié au XIIe. Il comporte une voussure particulière à trois claveaux (qui ressemble à celles de la tour maitresse du château de Martigné-Briand). À sa droite, la chapelle Saint-Sébastien. Les propriétaires possèdent des copies des dessins en couleur exécutés par François-Roger de Gaignières (1642-1715) des vitraux et des gisants. On devine sur sa façade les ouvertures en ogives cintrées. Celles-ci ont été agrandies pour faciliter l'accès des céréales lors de la transformation en ferme du domaine à la fin du XIXe. La fuie ronde à pigeons, qui se situait sur le côté Est, a été démolie à cette même époque pour laisser place à des porcheries qui ont été enlevées. De même, la toiture de la tour d'escalier du logis fut arasée.

Le logis possède le plan fondamental des demeures seigneuriales de l'Anjou : présence d'une grande salle au rez-de-chaussée, lieu de vie communautaire du seigneur et quatre chambres à l'étage avec une tour de latrines à chaque pignon, une tour d'escalier dont l'entrée se distingue par un élément décoratif, un immense linteau monolithe avec accolade. Cet escalier est devenu hors œuvre alors qu'à l'apogée du château il était semi engagé. En effet, une galerie reliait la tour d'escalier au bâtiment de gauche. Le rez-de-chaussée s'ouvrait à l'extérieur par trois arcades et une déambulatoire galerie ouverte vers l'extérieur existait à l'étage. Un retour d'angle rejoignait le bâtiment agricole au-dessus des caves. Cette partie a été démolie par un des propriétaires du XVIIe pour laisser la place en extérieur à une travée classique et à l'intérieur à un escalier rampe sur rampe pratiqué dans le corps de bâtiment. Il voulait ainsi transformer la maison entre cour et jardin.

Chaque pièce possède sa cheminée monumentale, y compris à l'étage. Le chauffage se fait aujourd'hui par géothermie pratiquée sur la terrasse Sud et pompe à chaleur dans la base de la tour latrine d'Est.

De la façade Sud, le paysage s'étend au-delà de la rivière du Layon vers Tigné, légèrement sur la gauche, les châteaux du Petit-Riou et du Grand-Riou en face, puis Aubigné-sur-Layon à droite.

Un jardin inspiré d'une enluminure du roman de Renaud de Montauban (XVe) a été créé en 1991 (avec le conseil du professeur Grimal).

Ce qui était le jardin noble potager semi-ornemental, en forme de terrasse, a été recréé dans le goût italien. Il y a bien une construction du XVe avec fenêtres à meneaux et traverses. Les croisées du niveau bas étaient protégées par des grilles. Le logis se termine par un pavillon massif qui possède une lucarne postérieure (XVIe), seule partie en tuffeau du logis, qui donnait sur la chambre du régisseur du domaine. Un décor « à fenestrage » orne la grande souche de cheminée. Le mur qui soutient cette terrasse s'est effondré en décembre 2006 suite aux travaux de géothermie dans le sol et à des pluies importantes. Il a été entièrement restauré (65 toupies de béton, 3 tonnes d'acier et 95 m3 de pierres !).

Le jardin de Villeneuve était ouvert au public dans le cadre de l'opération Rendez-vous au jardin 2021[5].

Le sacro bosco avec ses arbres précédés par un parterre qui représente les armes de la famille de Villeneuve (comme sur la girouette) fait opposition au jardin structuré en partie supérieure. En continuant sur la gauche on arrive à la vigne en AOC coteaux-du-layon ou au verger et on peut terminer par le jardin médiéval créé en 1993. Celui-ci est composé d'une allée couverte en charmes conduisant à un labyrinthe en ifs et la fontaine de jouvence. Une croix est formée par les carrés de plantes médicinales, la roseraie et son échiquier, le potager et le parterre de fleurs. Des topiaires sont basés sur l'histoire des chevaliers de la table ronde : le navire, le roi Arthur et son épée, la reine Guenièvre, le graal et la cité fortifiée de Camelot[1].

Les bâtiments du château de Villeneuve ont été inscrits aux Monuments historiques par arrêté du 8 avril 1992. Ils sont la propriété d'une personne privée[3].

Notes

Sur le même sujet

Château d'Aubigné
Château de Brézé
Châteaux angevins
Monuments historiques de Maine-et-Loire

Bibliographie

• André Sarrazin, Vieux logis en Anjou, Farré et fils (Cholet), 1979
• Viviane Manase, Véronique Orain et Christian Cussonneau, La maison seigneuriale dans l'Est de l'Anjou, Service régional de l'inventaire des Pays de la Loire et Service départemental de l'inventaire de Maine-et-Loire (Angers), 1990
• Archives départementales de l'Anjou, séries D et E.
• Eric Zeimert, Joêl Cornec, Sondages archéologiques, AFAN, SRA Pays de la Loire, 1995
• Bernard Barreault et François Vandangeon, D'hier à demain : Martigné Briand, Hérault Éd. (Maulévrier), 1984

Références

  1. a b et c Château de Villeneuve (François), juillet 2015
  2. Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, p. 791
  3. a et b Ministère de la Culture, Château de Villeneuve (PA00109449), 25 octobre 2021
  4. T. IV du dictionnaire Célestin Port, 1996, op. cit., p. 789
  5. Le Courrier de l'Ouest, Terranjou. Un jardin à découvrir à Villeneuve, 2 juin 2021