Chaussures GEP

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Groupe Entente Pasquier
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Société GEP SAS
Localisation Saint-Germain-sur-Moine
(Maine-et-Loire, France)
Secteur Fabrication de chaussures
Créée en 1907 - 1971
Notes Fermée en mai 2024
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GEP (Groupe Entente Pasquier) était une entreprise angevine située à Sèvremoine, dans le sud-ouest du département de Maine-et-Loire. Elle était spécialisée dans la création, la fabrication et la commercialisation de chaussures.


Activité

L'activité débute en 1907 à Saint-Germain-sur-Moine, dans le bassin historique de la chaussure et du textile, à l'initiative de René Pasquier avec son frère Jean associés avec Alphonse Mabit, Jean-Baptiste Gireau et Yves Chauveau. Trois ans plus tard, elle emploie une trentaine d'ouvriers, presque tous anciens tisserands. L'entreprise croît au fil des années, totalisant 350 salariés avant la Seconde Guerre mondiale, et donne naissance en 1932 à une seconde société, la Choletaise. Elles sont rejointes en 1957 par la société Mageco[1],[2],[3],[4],[5].

Sous l'impulsion des deux frères Bernard et Joseph Pasquier, les trois sociétés fusionnent en 1971 sous le nom de GEP (Groupe Entente Pasquier), qui devient une figure historique de la chaussure dans le Maine-et-Loire. Elle fait alors partie des marques emblématiques du Choletais comme Catimini, La Fourmi, Pindière[1],[6],[3],[4],[7]

Dans les années 1980, l'entreprise compte jusqu'à 1 800 à 2 000 employés. Les difficultés du secteur, liées à l'ouverture des marchés internationaux, touchent le chausseur choletais qui ferme ses usines de Blain (Loire-Atlantique), Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), Argenton-Château (Deux-Sèvres), et licencie 230 personnes à Saint-Germain-sur-Moine[1],[8],[3]. En 1995, GEP-Pasquier acquiert La Fourmi, leader européen de la pantoufle. Le nouvel ensemble emploie 1 000 salariés et pèse 440 millions de chiffre d'affaires dont 50 % à l'export. Plusieurs autres rapprochements interviennent dans le secteur : Rautureau Apple Shoes est repris par le groupe Polygone et Gabard par le groupe Pindière. Avec Éram et Sac, ce sont désormais les cinq leaders du petit secteur géographique qui assure à lui seul la moitié de la production française de chaussures[9].

Gep Pasquier mise ensuite sur l'internationalisation de son outil de production : le fabricant de chaussures veut faire passer son taux de délocalisation de 10 % à 30 % pour améliorer sa compétitivité[10].

L'année 1998 se solde par une perte de 31 millions de francs (4,7 millions d'euros) ; second exercice déficitaire consécutif pour Gep-La Fourmi[11]. Daniel Pasquier cède son poste de président du directoire à Jean-Yves Delaune, nommé directeur général du groupe, et prend la présidence du conseil de surveillance[12]. La région Pays de la Loire lance l'année suivante un plan de soutien aux industries de l'habillement et de la chaussure. Le Choletais a perdu 1 200 emplois cette année là dans le secteur de la chaussure. De grands groupes comme SAC, GEP-La Fourmi et Polygone sont contraints de lancer des plans sociaux[13]. En 2000, le tribunal de commerce valide le plan de reprise de ce qui reste de GEP à Olivier Collinet, soutenu par le fonds d'investissement Caravelle, qui devient GEP Industries. Au final, 220 des 340 derniers emplois de GEP sont sauvegardés[14]. Quatre ans plus tard, en 2004, Gep Industries est placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce d'Angers. Le fabricant de chaussures pour femmes et d'articles chaussants pour l'équitation emploie alors 204 personnes à Saint-Germain-sur-Moine[15]. Une nouvelle équipe, issue de GEP Industries, décide de reprendre la société.

Au début du XXIe siècle, GEP chaussures est créateur et fabricant de chaussures pour femmes. La structure compte plusieurs collections : Maxess, PediGirl, Libre comme l'air et Inéa[16],[17],[18]. Face à une activité au ralenti, seul survit le siège historique de Saint-Germain-sur-Moine. Dès lors, les actionnaires du fabriquant centenaire de chaussures décident en octobre 2023 de liquider l'entreprise, pour une fermeture définitive en mai de l'année suivante. Le président Xavier Burnaud, à la tête de l'entreprise depuis 2007, laisse place à Michel Pauvert, liquidateur. Dix-sept des vingt derniers salariés sont licenciés le 22 février[4],[19],[20].

Marques

Après son rapprochement au milieu des années 1990 avec La Fourmi, leader européen de la pantoufle, le groupe exploite neuf marques en propre (Gepy, La Fourmi, Perle de charme, Style de Paris, Libre comme l'air, Kajol, Academy, Nes et Chaussures Olympe) et quatre marques sous licence ou en partenariat (Galipette, Kidokay, Walt Disney et That's Donald)[9].

Quelques signes et marques de la société GEP :

  • GEP ! Groupe Entente Pasquier, sigle en lettres bleues, rayé de jaunes et blanc[3] ;
  • Dragster, marque verbale[21] ;
  • GEPY, marque semi-figurative[22] ;
  • GEP!, marque semi-figurative[23] ;
  • Les increvables, marque verbale[24] ;
  • Libre comme l'air, marque verbale et marque individuelle[25] ;
  • Pedi Girl, marque semi-figurative[26].

Société

La société GEP est constituée sous la forme d'une société par actions simplifiée (SAS) et se situe à Sèvremoine, Saint-Germain-sur-Moine, 2 rue d'Aiguefoux. Immatriculée sous sa dernière forme le 30 mars 2007, son activité est la fabrication de chaussures (1520Z), c'est-à-dire la création et la fabrication de toutes chaussures et articles chaussants ainsi que leur commercialisation. Sur l'année 2022, GEP a réalisée un chiffre d'affaires de 4 339 500 € (pour 4 741 k€ l'année précédente) pour un résultat de 1 800 € (pour −22 k€ l'année précédente). L'entreprise comptait alors 22 salariés[27],[28].

L'entreprise est membre de la Fédération française de la chaussure[18].

Témoignages

Picto crayon. Vous avez travaillé dans cette entreprise ? Alors, racontez nous vos souvenirs…

Notes

À ne pas confondre avec d'autres entreprises du même nom, dont GEP Chaussures à Libourne (Gironde), commerce de détail de la chaussure[29].

Sur le même sujet

Chaussures Humeau-Beaupréau
Chaussures Pindière
Chaussures Corthay
Musée de la chaussure
Groupement des industries de l'habillement du Choletais

Sources et annotations

  1. a b et c Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996 (2e éd.), p. 96
  2. Le Courrier de l'Ouest, GEP, une histoire de la chaussure, 20 octobre 2019
  3. a b c et d Le Courrier de l'Ouest (Fabien Leduc), Près de Cholet. A Saint-Germain-sur-Moine, des millions de chaussures GEP pendant près d'un siècle, 10 août 2021
  4. a b et c Le Courrier de l'Ouest (Alexandre Blaise), À 117 ans, GEP, figure historique de la chaussure dans le Maine-et-Loire, dit stop, 10 février 2024
  5. Ouest-France (Vincent Danet), De 1907 aux Trentes Glorieuses, le succès de GEP, journal du 10 juin 1940 (édition Angers), p. 19
  6. Le Courrier de l'Ouest, Saint-Germain-sur-Moine. Un des fondateurs des chaussures GEP est décédé, 30 juillet 2019
  7. Le Courrier de l'Ouest (Alexandre Blaise), Fermeture de GEP : « Une marque emblématique des Mauges qui, malheureusement, s'arrête », 12 février 2024
  8. Ouest-France, Près de Cholet. Le décès de Joseph Pasquier, ancien PDG de Gep, 31 juillet 2019
  9. a et b Les Échos (Bruno Ménard), GEP devient un grand de la chaussure en France, 13 juillet 1995
  10. Les Échos (Dominique Luneau), Gep Pasquier mise sur l'internationalisation de son outil de production, 3 octobre 1996
  11. Les Échos (Bruno Ménard), Gep-La Fourmi, nouvelle victime de la crise de la chaussure, 20 mai 1999
  12. L'Usine nouvelle, Chaussure : GEP-Pasquier change de tête, 26 novembre 1998
  13. Les Échos (Bruno Ménard), La région Pays de la Loire lance un plan de soutien aux industries de l'habillement et de la chaussure, 16 décembre 1999
  14. Les Échos (Bruno Ménard), La vente de GEP entraîne de nouveaux licenciements, 17 avril 2000
  15. L'Usine nouvelle, Gep industries en redressement judiciaire, 26 mai 2004
  16. Mission « Pays de la Loire - Métiers d'Art », GEP, 2022-2023
  17. Chaussures GEP, 2015-2023
  18. a et b Fédération française de la chaussure (French shoes), Cartographie chaussure française : GEP, février 2023 (« Activité : Fabrication de chaussures femme ville et confort sous plusieurs marques propres. Marque(s) : Libre Comme l'Air, Inéa, Maxcess, PEDI GIRL. »
  19. Ouest-France (Vincent Danet), Près de Cholet, le fabricant de chaussures GEP s'apprête à disparaître après 117 ans d'activité, 12 février 2024
  20. Annonce n° 1936 du BODACC B n° 20230221 publiée le 16 novembre 2023, modification survenue sur l'administration, dissolution de la société.
  21. Institut national de la propriété industrielle (INPI), Marques : Dragster (numéro 1153254), enregistrement du 28 octobre 1980 par GEP Groupe Pasquier
  22. Institut national de la propriété industrielle (INPI), Marques : GEPY (numéro 1187147), enregistrement du 10 novembre 1981 par GEP Groupe Pasquier
  23. Institut national de la propriété industrielle (INPI), Marques : GEP! (numéro 1187792), enregistrement du 19 novembre 1981 par GEP Groupe Pasquier
  24. Institut national de la propriété industrielle (INPI), Marques : Les increvables (numéro 1188790), enregistrement du 2 décembre 1981 par GEP Groupe Pasquier
  25. Institut national de la propriété industrielle (INPI), Marques : Libre comme l'air (numéro 709220), enregistrement du 2 février 1999 par GEP Groupe Pasquier
  26. Institut national de la propriété industrielle (INPI), Marques : Pedi Girl (numéro 3188076), enregistrement du 10 octobre 2002 par GEP
  27. Infogreffe, Registre des sociétés - GEP (495 210 072 RCS Angers), février 2023
  28. Xerfi, GEP (Fabrication de chaussures), février 2023
  29. Infogreffe, Registre des sociétés - SA Conrad (329 869 101) - Établissement GEP Chaussures, février 2023