Méron
Méron (ancienne commune) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Saumurois |
Commune | Montreuil-Bellay |
Note(s) | Fusion du 1er janvier 1968 |
Anciennes communes |
Méron est une ancienne commune de Maine-et-Loire intégrée en 1968 à Montreuil-Bellay, et située à l'est du bourg de cette dernière. Le site Champagne de Méron est classé en Réserve naturelle régionale.
Généralités
Situation administrative : La commune de Méron est rattachée en 1967 à Montreuil-Bellay (fusion simple), avec effet au 1er janvier 1968[1],[2],[3],[4]. Elle est jusqu'alors dans le canton de Montreuil-Bellay (Montreuil-Bellay en 1793 et 1801) et l'arrondissement de Saumur[2],[4].
Son code commune (Insee) est 49023. Sa population est de 560 habitants en 1720, 628 en 1831, 650 en 1911, et 589 en 1962[4].
Histoire : Mairomnus en 769, Mairon en 1090. Des traces de constructions gallo-romaines ont été remarquées aux lieux-dits le Temple, la Ville Noire. Au Champ des Fourneaux a été découvert un édifice dont l'emplacement comportait des pièces de monnaie gauloises et romaines. Une monnaire frappée à Méron a été retrouvée avec la légende Mironno Domo. La villa de Méron est donnée au VIIIe siècle par Pépin III, dit « le Bref », à Saint-Aubin d'Angers. Au Moyen Âge, le domaine du prieuré forme une châtellenie relevant de Saumur. Au XVIIIe siècle, Méron dépend de l'élection et subdélégation de Montreuil-Bellay, du grenier à sel et de la sénéchaussée de Saumur[4].
Espace et territoire : Méron s'étend sur 22,20 km2 (2 200 hectares). En dépend les villages et hameaux de Balloire, Chaumont, Paureun, Trézé et de La Motte-Bourbon[4].
Au sortir de Méron vers Loudun, une vaste plaine est dénommée Champagne[4]. La zone Natura 2000 de la champagne de Méron est une zone protégée de 1 334 hectares pour la conservation des oiseaux sauvages[5]. La zone des Bois de Lançon et de Méron et celle de Champagne de Méron et Douvy sont classées espace naturel sensible (ENS)[6].
Célestin Port (1876)
Méron dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[7] :
« Méron, canton de Montreuil-Bellay (4 kil.), arrond. de Saumur (15 kil.) ; — à 63 kil. d’Angers. — Mironno domo VIIe s. (Monnaie mérov.). — Mairomnus 769 (Cartul. de St-Aubin. f. 3 v°). — Ecclesia in pago Pictavo in vicaria Ludunense que dicitur Miron 849 (Liv. d’A, f. 25). — Capella in honore Sti Cesarii constructa in pago Pictavo, que vocatur Miron 905-920 (Liv. N., ch. 169). — Curtis Maironis in. pago Pictavensi 966 (Cartul. St-Aubin, f. 75). — Obedientia Mairomnus, Curtis de Mairono 1060-1081 (Ibid., f. 72). — Mairon 1090-1100 (Pr. du Coudray-M., ch. or.). — Villa vocabulo Mironium cum ecclesia Sti Cesarii 987-996, 1004, 1122 (Liv. d’A., f. 1,2. 3). — Sur le versant du coteau de la rive gauche de la Dive, entre Montreuil-Bellay à l’O., Antoigné (8 kil.) et le département de la Vienne, au S., Epieds (5 kil.) et Brézé (7 kil.) à l’E., Saint-Just-sur-Dive (5 kil.) au N.
Le chemin d’intérêt commun de Montreuil-B. descend de l’O. à l’E., traverse le bourg, rejoint par le chemin de Panreux à Chaumont, se brise à 1,500 mèt. de là à angle droit vers N. pour gagner Balloire, de nouveau vers l’E. sur Meigné, revient vers S. et s’échappe par un retour vers S.-E., au pont dit de Charnacé. — A l’extrémité Sud du territoire, passe du N.-O. au S.-E. la route départementale des Ponts-de-Cé à Loudun (3 kil), longée à 200 mèt. à peine, par la voie ferrée de Poitiers à Saumur.
Y naît le ruisseau de Charnacé.
En dépendent les vill. de Balloire (79 mais., 214 hab.), de Trézé (31 mais., 87 hab ), de Panreux (11 mais., 50 hab.), de Chaumont (13 m., 29 hab.), les ham. de la Motte-Bourbon (7 mais., 29 hab.), de Palluau (4 mais., 11 hab.), de l'Ile-Bessé (3 mais., 8 hab.), de Lavau (3 mais, 8 h.), de la Pichauderie (3 mais., 8 hab.) et 2 ou 3 fermes ou écarts.
Superficie : 2,200 hectares, dont 110 hect. en vignes, 118 en bois.
Population : 194 feux, 560 hab. en 1720-1756. — 435 hab. en 1790. — 698 hab. en 1831. — 585 h. en 1841. — 604 hab. en 1851. — 634 hab. en 1861 . — 654 hab. en 1866. — 597 hab. en 1872, dont 136 au bourg (44 mais., 47 hab.) presque inférieur de moitié à l’antique village de Balloire, que double encore la proximité du vill. de Meigné.
Bureau de Poste et Percept. de Montreuil-B.
Mairie avec Ecole communale laïque de garçons, construite par adjudication du 10 juillet 1852. — Ecole communale laïque de filles, — Ecole libre de filles (Sœurs de Torfou).
L’Eglise, dédiée à St Aubin (succursale, 26 décembre 1804), vient d’être reconstruite (arch. Piet, de Saumur), en style XIIIe s., haute et vaste nef unique, avec transept, chœur à pans coupés, et haut clocher carré, seul reste conservé de l’édifice antique, que précédait une galerie couverte d’ardoises. Le pignon en petit appareil et les piliers du sanctuaire avec leurs chapiteaux frustes indiquaient une œuvre au moins du XIe s. Deux et autrefois trois nefs en divisaient la longueur, avec deux autels dont un en bois doré, l’autre en pierre, sans tabernacle, et au fond une Assomption du XVIIe s., avec les statues de St Hilaire et de St Aubin.
Attient encore à l’église une ferme antique dont l’enclos s’ouvre par un haut et large arceau ogival double, accosté d’une porte basse plein cintre.
Dans le cimetière, s’élevait la chapelle de Ste-Barbe, bâtie et dotée en 1545 d’importantes rentes par le curé Cador et démolie en 1783.
Aucun monument celtique n’est signalé dans le pays, quoique au centre de nombreux groupes de populations antiques. La grande voie de Saunur à St-Jouin par St-Just et la rive gauche de a Dive, dite au XVIIe s. la Voie-Dame, le traversait tout du long du N.-E. au S., bordée par les villas de Balloire et de Meigné et, à quelque distance, de Trézay, — et reliée à Montreuil-Bellay par une double voie descendant à la Dive, l’une à travers le bourg actuel, l’autre dans la direction de Loudun. Entre cette dernière et les noulins de Palluau, le Champ dit des Romains devrait être exploré, comme d’ailleurs tout ce pays si inconnu.
La villa de Méron est de celles dont Pépin dota l’abbaye St-Aubin d’Angers et que Charlemagne lui confirma en 769. Un arrêt même du Parlement de 1445 attribue la donation première au roi Childebert, et de ces temps mérovingiens une monnaie existe, qui y atteste l’existence, comme à Lézon, sa voisine, d’un atelier monétaire. Le type même en est remarquable, étant le seul, si je ne me trompe, qui porte en légende le mot Domus : Mironno domo. — La forêt de Lancon dépendait au VIIIe s. de la terre et le tout faisait partie du Poitou et de la viguerie de Loudun.
Il n’est fait mention de l’église qu’au IXe s. Elle est dédiée à St Césaire et appartient avec son domaine à Gaubert, l’un des fidèles du roi Charles le Chauve. Il la donne par échange en 849 à l’abbaye de St-Florent, qui, un moment dépossédée, en redevient propriétaire dans les premières années du Xe s. par la libéralité de Drogon, et la possédait encore en 1122, mais non plus dix ans plus tard. — Au milieu de cette confusion le droit les moines de St-Aubin sur la terre entière, curtis, était resté incontesté. Il est reconnu par le comte en 966 et, particularité curieuse, en vertu cette fois d’une tradition qui en attribue le don à St Hilaire. A côté d’un prieuré, richement doté, s’éleva son église, dédiée à St Aubin et qui, par un accord sans doute entre les deux abbayes, amena la suppression de St-Césaire et est devenue l’église paroissiale.
Curée : Guill. Yvon, 1442. — Simon Cador, 1529, résignataire en 1550. — René Cador, 1551, 1565. — Paumart, 1652. - Pierre Deslandes, 1674, † le 22 avril 1695. — Mic. Calou, juin 1695, décembre 1728. — Laur.-Jos. Renaudet, 1730, † le 14 juillet 1763. — Tabard-Desmazières, installé le 11 août 1763 — Jos.-Alexandre Contreau, 1786, qui signe « officier public » en 1793.
Le domaine du prieuré formait un fief important, — « a tout d’une piècze entière, sans ce que aucuns autres seigneurs ayent enclaves », est-il dit en 1492, — avec une écluse, un moulin et d’immenses communaux. Il était titré de châtellenie et relevait du château de Saumur. En mémoire de la donation royale le prieur et ses sujets étaient tenus d’aller en procession chaque année, le jour de la Quasimodo, et au retour de faire bénir une quantité de fouaces dites de la maillée, qui se distribuaient à tout venant, à charge de prier pour le prince.
La mesure spéciale de la terre valait 12 boisseaux 3/4 de Saumur.
Prieurs : Lisoius, vers 1065. — Hucbertus, 1080-1087 — Goslenus, Goscelinus, 1090-1100. — Hubertus, 1106 circa. — Theodericus, 1150 circa. — Guill. Poullart, 1272, précédemment abbé de St-Aubin. — Cardinet des Plantes, 1445-1455. — Jean Préverault, en même temps abbé d’Arcisses, 1492. — Louis Leroux, 1532. — Jean Baudry, † le 11 octobre 1612, âgé de 64 ans. — René Boisgaultier, 1692. — Bonaventure Aubert, 1705, 1724. — Joachim-Nic. Delacroix, chapelain de Notre-Dame de Paris, bénéficier de la Ste-Chapelle et musicien du Roi, installé le 26 juillet 1764.
A l’extrémité vers S. de la paroisse, un autre prieuré, Panreux, dépendait de l’abb. de Mauléon.
La paroisse, réunie à l’Anjou dès le XIe s., faisait partie du Diocèse de Poitiers, de l’Archiprêtré de Thouars, de l’Election et du District de Montreuil-Bellay en 1788, du District en 1790 de Saumur. Il y était perçu 12,700 livres de rentes ecclésiastiques ; — nombre de pauvres, sans aucun riche qui résidât.
Maires : Dovalle, † le 30 pluviôse an XI. — Jacq. Caillard, messidor an XI, † en nivôse an XII. — Duverger, 24 février 1806. — René David, 2 janvier 1808. — Simon Oudry, 10 février 1813. — Jos. de Crozé, 4 février 1814. — Math. Fleuriau, 15 mai 1815, installé le 5 juin. — Jos. de Crozé, 12 juillet 1815. — Cl. Caillard, 23 septembre 1830. — Franç. Dillay, 1832. — Yves Rousseau, installé le 26 février 1835. — Franç. Dutour, installé le 8 février 1838. — Claude Caillard, 8 juillet 1852, installé le 23. — Cotilleau, 1864. — Martineau, 1870, en fonctions, 1876.
Arch. de M.-et-L. G 193 et 902 ; H Abb. St-Aubin, Les titres du Prieuré forment 28 vol. et 4 liasses ; Abb. St-Florent. Liv. N., f. 3 et 82 ; Liv. d’A., f. 24. — D. Huynes, Mss., f. 13, i 4 et 17. — Arch. commun. et.-C. — Cartul, St-Aubin, Mss. 745, fol. 72, 77. — Les Chartes de St-Aubin et de St-Florent ont été publiées dans les Archives du Poitou, II, 7-9 et les Chron. d’Anjou, II, 66-90. — Biblioth. de l’Ec. des Charte, 1865, p. 457. — Pour les localités, voir, à leur article, Panreux, Cohu, Balloire, Trézé, Palluau, la Motte-Bourbon, la Source, etc. »
Notes
Articles connexes
Sources et annotations
- ↑ Institut national de la statistique et des études économiques, Code officiel géographique : Commune de Méron (49203), 2023
- ↑ a et b École des hautes études en sciences sociales, Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, Notice communale de Méron (n° 22119), 2007
- ↑ Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004-2005, p. 115
- ↑ a b c d e et f Célestin Port (révisé par Jacques Levron, Pierre d'Herbécourt, Robert Favreau et Cécile Souchon), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. II (D-M), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1978, 2e éd. (1re éd. 1876), p. 443-444
- ↑ Muséum national d'Histoire naturelle, Natura 2000 - Formulaire standard de données - FR5212006 Champagne de Méron, 31 mai 2019
- ↑ Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire, 2018
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, pages 664 et 605