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« Ardoisières » : différence entre les versions

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On trouve de l'ardoise dans plusieurs départements français (Ardennes, Corrèze, Côtes d'Armor, Finistère...), et dans quatre communes de [[Maine-et-Loire]] ([[Trélazé]], [[Noyant-la-Gravoyère]], [[La Pouëze]] et [[Combrée]]). Actuellement, le gisement le plus important en France se situe sur le territoire de la ville de Trélazé.
On trouve de l'ardoise dans plusieurs départements français (Ardennes, Corrèze, Côtes d'Armor, Finistère...), et dans quatre communes de [[Maine-et-Loire]] ([[Trélazé]], [[Noyant-la-Gravoyère]], [[La Pouëze]] et [[Combrée]]). Actuellement, le gisement le plus important en France se situe sur le territoire de la ville de Trélazé.


== Origine ==
== Origine ==
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== L'exploitation ==
== L'exploitation ==
Aux portes d'[[Angers]], dès le XII{{s}} les ardoisières de [[Trélazé]] sont à ciel ouvert et bénéficient d’une belle notoriété. <br />
Aux portes d'[[Angers]], dès les XI{{e}}<ref name="nedelec-2010">Philippe et Catherine Nédélec, ''L'Anjou entre Loire et tuffeau'', Éditions Ouest-France, 2010</ref> et XII{{s}} les ardoisières sont à ciel ouvert<ref>P.Wagret J.Boussard J.Levron S. Mailliard-Bourdillon, ''Visages de l'Anjou'', Horizons de France, 1951, p. 40</ref>, mais reste embryonnaire, pour ne se développer qu'au XV{{s}}<ref name="nedelec-2010" />. À [[Trélazé]], c'est en 1406 que débute l'extraction d'ardoises à ciel ouvert d'extraction<ref name="cport-1996-trelaze">Célestin Port, ''Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire'', 1874 1878, Édition révisée de 1996 par André Sarazin et Pascal Tellier, t. 4, p. 578 à 580</ref>.
Plus tard, le développement industriel (XIX{{s}}), permet de s’enfoncer jusqu’à 180 mètres sous terre, et de pouvoir intensifier la production. C'est le début du développement de l'extraction minière.
 
Jusqu’à la Révolution française, ce sont les communautés religieuses qui sont les principaux propriétaires des terrains ardoisiers<ref name="mairie-trelaze-15siecles">Ville de Trélazé, ''15 siècles d’histoire'', octobre 2013</ref>.
 
Au XVIII{{s}}, les principaux centres de production se situent à Angers, Saint-Barthélemy-d’Anjou, Trélazé, La Pouëze et Combrée<ref name="mairie-trelaze-15siecles" />.
 
Plus tard, le développement industriel (XIX{{s}}) permet de s’enfoncer sous terre et de pouvoir intensifier la production. C'est le début du développement de l'extraction minière.
 
Les grands exploitants se regroupent progressivement entre 1808 et 1891, donnant notamment naissance en janvier 1891 à la principale société d'extraction (85 % de la production), la société ''Commission des Ardoisières d'Angers''<ref name="cport-1996-trelaze" />{{,}}<ref name="ina11avril1964">Fresques Ina, ''L'histoire de l'ardoise à Trélazé'', 11 avril 1964</ref>{{,}}<ref name="nedelec-2010" />.
 
Dans les années 1960, la mécanisation se développe, l'évolution des techniques permettant de rationaliser le travail du schiste ardoisier<ref name="ina11avril1964" />. Durant cette même période, la crise industrielle frappe les ardoisières<ref name="mairie-angers">Ville d'Angers, ''Parc des Ardoisières '', octobre 2013</ref>, cédant progressivement le pas à l’ardoise espagnole<ref name="ca-alm">CA Angers Loire Métropole, ''Trélazé - Quinze siècles d'histoire'', octobre 2013</ref>{{,}}<ref>Philippe Cayla, ''Aspects de la technologie minière en Anjou'', Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Tome 104, numéro 3, 1997, p. 21</ref>.


Aujourd’hui les exploitations souterraines peuvent aller à plus de 400 mètres<ref name="bdf49">[http://ste.christine.49.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=99:anjou-ardoisieres&catid=3:region-descriptif&Itemid=69 Les ardoisières, ardoises d'Anjou], mars 2010</ref>.
Entre 1983 et 1993, l’effectif de l’industrie ardoisière passe de {{formatnum:1700}} personnes à environ 500<ref name="mairie-trelaze-crise">Ville de Trélazé, ''De la crise au renouveau'', octobre 2013</ref>. À cette période, les exploitations souterraines peuvent aller à plus de 400 mètres<ref name="bdf49">[http://ste.christine.49.free.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=99:anjou-ardoisieres&catid=3:region-descriptif&Itemid=69 Les ardoisières, ardoises d'Anjou], mars 2010</ref>.


== Les ardoisiers ==
== Les ardoisiers ==
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On appelait ceux qui descendaient dans les mines les ouvriers  « d'à-bas », et les fendeurs qui travaillaient en surface, les ouvriers  « d'à-haut »<ref>Société d'économie sociale - Unions de la paix sociale, ''La Réforme sociale'', Volume 39, 1900</ref>.  
On appelait ceux qui descendaient dans les mines les ouvriers  « d'à-bas », et les fendeurs qui travaillaient en surface, les ouvriers  « d'à-haut »<ref>Société d'économie sociale - Unions de la paix sociale, ''La Réforme sociale'', Volume 39, 1900</ref>.  


Les manœuvres du fond ou les travailleurs journaliers formaient un sous-prolétariat au sein de la population des ardoisières.<br />
Les manœuvres du fond ou les travailleurs journaliers formaient un sous-prolétariat au sein de la population des ardoisières. La misère de cette population la pousse aux revendications sociales. En 1790 les prix de l'alimentation provoquent une émeute<ref name="bdf49" />.
La misère de cette population la pousse aux revendications sociales. En 1790 les prix de l'alimentation provoquent une émeute<ref name="bdf49" />.
 
Les besoins de main d'œuvre étant importants, de nombreux Bretons affluent à Trélazé<ref>René Musset, ''Production, industrie, commerce de l'ardoise en France'', Annales de Géographie, 1937, t. 46, n°260, pp. 174-178</ref> entre 1850 et 1930. C'est le cas par exemple en [[Presse angevine - Le Petit Courrier#Novembre 1911|novembre 1911]], où des Concarnois viendront pour descendre dans les puits<ref name="petitcourrier12nov11">''Le Petit Courrier'', parution du 12 novembre 1911, p. 1 et 3</ref>.<br />
Les bretons passent de 20 % de la population trélazéenne en 1900, à 50 % en 1908<ref>C. Fauchet - N. Hugues, ''La ville noire, terre de migrations bretonnes : Trélazé, 1850-1914'', dans les Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Tome 104, numéro 3, 1997, p. 201</ref>.


Les besoins de main d'œuvre étant importants, de nombreux Bretons affluent à Trélazé entre 1850 et 1930. C'est le cas par exemple en [[Presse angevine - Le Petit Courrier#Novembre 1911|novembre 1911]], où des Concarnois viendront pour descendre dans les puits<ref name="petitcourrier12nov11">''Le Petit Courrier'', parution du 12 novembre 1911, p. 1 et 3</ref>.
À la fin du XIX{{s}}, le développement de l'industrie de l'ardoise entraîne l'essor du syndicalisme et les premières grèves. Une personnalité se distinguera au début du XX{{s}}, Ludovic Ménard (1855-1935), ouvrier fendeur et syndicaliste<ref name="dpv">M. Dreyfus - C.Pennetier - N. Viet-Depaule, ''Visages du mouvement ouvrier'', Éditions de l'Atelier, 1995, p. 12</ref>{{,}}<ref name="g-linden">Gérard Linden, ''Les mots des mines et carrières du Maine-et-Loire'', Éditions Cheminements, 2004, p. 168</ref>. En 1920, les ardoisiers sont assimilés aux mineurs<ref name="dpv" />{{,}}<ref name="g-linden" />.


== Les couvreurs ==
== Les couvreurs ==
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== Notes ==
== Notes ==
Sur le même sujet
Sur le même sujet
:* Dans le dictionnaire, les mots [[ardoisière (mot)|ardoisières]] et [[ardouéze]].
:* [[Ardoisières de Trélazé|Société des Ardoisières d'Angers]]
:* Le [[Quernon d'ardoise]] (confiserie)
:* Le [[Quernon d'ardoise]] (confiserie)
:* [[Liste des musées de Maine-et-Loire]]
:* [[Liste des musées de Maine-et-Loire]]
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:* Jean-Paul Drevet, ''A propos des ardoisières d'Anjou'', Édition Angers J.P. Drevet, 1988
:* Jean-Paul Drevet, ''A propos des ardoisières d'Anjou'', Édition Angers J.P. Drevet, 1988
:* Patrick Taron, ''La Condition de l'enfant dans les ardoisières d'Angers - Trélazé au XIXème siècle'', 1991
:* Patrick Taron, ''La Condition de l'enfant dans les ardoisières d'Angers - Trélazé au XIXème siècle'', 1991
:* Gérard Linden, ''Les mots des mines et carrières du Maine-et-Loire'', Éditions Cheminements, 2004
:* Julien Derouet, ''Paroles de mineurs d'ardoise'', Éditions Cheminements, 2009
Archives télévisées
:* Institut national de l'audiovisuel (Ina), ''[http://fresques.ina.fr/ouest-en-memoire/fiche-media/Region00021/l-histoire-de-l-ardoise-a-trelaze.html L'histoire de l'ardoise à Trélazé]'', diffusion du 11 avril 1964


Sources et annotations
Sources et annotations
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