Trélazé

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Trélazé
Département Maine-et-Loire
Territoire Région d'Angers
Arrondissement arr. d'Angers
Canton cant. d'Angers-7
Intercommunalité cu Angers Loire Métropole
Code Insee, postal 49353, 49800
Habitants Les Trélazéen(ne)s
Données locales altitudes, coordonnées, populations, superficies
Site web site officiel
Situation dans le département

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Trélazé est une commune de l'Ouest de la France qui se situe dans le département de Maine-et-Loire (49), à l'est de l'agglomération angevine, et dans la zone du Val de Loire inscrite au patrimoine mondial. Elle est connue pour ses ardoisières, d'où parfois son appelation de Cité Bleue.


Situation administrative

La commune angevine de Trélazé est membre de la communauté urbaine Angers-Loire-Métropole, et se trouve dans le canton d'Angers-7, après avoir été dans celui d'Angers-Trélazé (Trélazé en 1793, Angers-S.E. en 1801, Angers-S. en 1963, Angers-4 en 1973, Angers-Trélazé en 1985[1]), et l'arrondissement d'Angers[2].

Son code commune (Insee) est 49353 et son code postal est 49800. Les habitants se nomment les Trélazéens, Trélazéennes[3]. Sa population est de 9 400 habitants en 1962, 11 009 en 1982 et de 14 759 en 2018[4]. La commune de Trélazé appartient à l'Unité urbaine d'Angers, l'Aire d'attraction des villes d'Angers, à la Zone d'emploi d'Angers et au bassin de vie d'Angers[2].

Mairie : place Olivier Thuau, 49801 Trélazé (tél. 02 41 33 74 74, courriel trelaze).

Histoire et patrimoine

Plusieurs villages font leur apparition au fur et à mesure des défrichements de la grande forêt de Verrières. Au XIIe siècle, l'église est une dépendance de l'abbaye de Toussaint d'Angers, qui possède d'important domaines dans le pays. Contestée au Moyen Âge par les seigneurs de la Haie-Joulain et de la Guérinière, la seigneurie est définitivement attribuée au XVIIe à ces derniers. Trélazé dépend au XVIIIe siècle de l'élection et du grenier à sel d'Angers[5].

Éléments du patrimoine[6],[5],[7] :

  • la chapelle Saint-Lézin du XIXe siècle, dédiée à l'évêque d'Angers au Ve siècle qui aurait découvert, selon la légende, l'utilisation du schiste ardoisier pour les toitures ;
  • le château de la Fresnaie du XIXe siècle ;
  • le château du Périneau-Verrières (inscrit MH) du XVIIIe siècle, avec parc remodelé en jardin à l'anglaise au {XIXe}} ;
  • la demeure de Cartigné (XVIIe-XIXe, la demeure dite maison de la Roë (XVIIIe-XIXe) ;
  • l'église Saint-Pierre des XVIIIe, XIXe et XXe siècles, de style néo-grec, reconstruite à quelques mètres de son ancien emplacement ;
  • la ferme de la Bodinière, des {XVIIe}}et XVIIIe siècles ;
  • les maisons de la Petite-Verranderie (XVe-XXe), du Grand-Chemineau (XVIIe-XXe) et la maison de campagne de Bardoul de la Bigottière (XVIIIe-XIXe) ;
  • le manoir de la Foucaudière des XVIe et XIXe siècles ;
  • le manoir de la Grillère du XVIIIe siècle ;
  • la manufacture d'allumettes ;
  • le moulin à vent dit moulin de Terre-Rouge.

Le territoire de Trélazé se trouve dans la zone du Val de Loire, entre Sully-sur-Loire et Chalonnes, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO[8].

Cité industrielle

La ville de Trélazé a un important passé industriel, notamment avec l'exploitation de carrières d'ardoise. C'est l'un des principaux centres industriels du département de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle[9].

Jusqu'au début du XXIe siècle, on y trouve une activité d'extraction ardoisière, qui a débutée dès le Moyen Âge. Ce qu'on appelle les ardoisières de Trélazé s'étendent sur plusieurs kilomètres à l'Est d'Angers, sur Angers, Saint-Barthélemy-d'Anjou et Trélazé. Dans le centre de cette dernière on descend à 400 mètres au-dessous de la surface. L'exploitation souterraine permet, à partir du début des années 1830, d'en augmenter le rendement. Elle produit de multiples types d'ardoises, de dimensions, de forme et d'épaisseur variées. Son ardoise fine fait sa réputation. Le bassin d'Angers-Trélazé emploie 3 000 ouvriers au début du XIXe. Face à l'épuisement des gisements, les ardoisières de Trélazé ferment en 2014[10],[11],[12].

Quelques vestiges de cet héritage ardoisier[13],[7] :

  • les ardoisières de l'Union et du petit pré, où est installé depuis 1985 le musée de l'ardoise[14] ;
  • le moulin d'exhaure de l'Union ;
  • le moulin du Poirier, moulin d'exhaure de la carrière de l'Hermitage ;
  • les ardoisières d'Angers-Trélazé ;
  • la carrière Napoléon, site d'une quinzaine d'hectares situé entre la salle Arena et la levée Napoléon ;
  • les chevalements, dont le chevalement du n° 8 bis Hermitage que l'on doit à Gustave Eiffel.

Après l'inondation des carrières en 1856, une levée est constuite au XIXe siècle (1857-1883), reliant les deux levées déjà existantes à l'ouest et à l'est, et protégeant dès lors les exploitations ardoisières[5].

Article détaillé Plus d'informations sur la page ardoisières de Trélazé.

L'ancien site d'exploitation de l'ardoise a été remanié au début du XXIe siècle en espace naturel, le parc des ardoisières. Il s'étend sur environ 100 hectares sur les communes de Saint-Barthélemy-d'Anjou et de Trélazé[15].

La ville voit un important afflux de population durant la seconde moitié du XIXe à la suite du développement des activités des ardoisières et de la manufacture d'allumettes. Sa population double à cette époque. À partir du milieu du XIXe siècle, Trélazé devient une terre d'exil pour de nombreux Bretons. Ils représentent 20 % de la population trélazéenne en 1900 puis 50 % à partir de 1908. Quelques femmes travaillent aux Allumettes[5],[16].

La manufacture d'allumettes de Trélazé est une autre composante du passé industriel de la ville. Créée en 1863 à Angers par les frères Lebatteux, elle déménage ensuite à Trélazé. L'exploitation a été confiée en 1872 à la Compagnie générale des allumettes. L'activité est transférée en 1930 de la rue Jean-Jaurès à la rue Ludovic-Ménard, dans des bâtiments reliés entre eux par des passerelles recouvertes d'ardoises. Dans les années 1960, sa production d'allumettes est de 26 milliards. L'entreprise ferme définitivement en 1981[7],[17],[18].

Loisirs et culture

La ville dispose de plusieurs lieux culturels : la médiathèque Hervé Bazin, le théâtre de l'Avant-Scène (situé dans le site historique de la première manufacture d'allumettes de Trélazé), l'école de danse et l'école intercommunale de musique, ainsi qu'un musée numérique (musée virtuel inauguré en 2013). Les anciennes écuries des ardoisières accueille un espace d'art contemporain, accueillant par exemple en avril 2022 une exposition du peintre et graveur Laurent Noël. Le Musée de l'ardoise présente plusieurs collections relatives à l'ardoise et son exploitation industrielle, permettant de retracer 600 ans d'histoire ardoisière[19],[20],[14],[21].

Tous les ans se déroule le Festival de Trélazé, anciennement dénommé Festival estival de Trélazé, en partie à l'Arena Loire, complexe omnisports et équipement événementiel situé sur la commune. En 2018, la manifestation accueille 255 700 festivaliers[22],[23],[24].

La ville compte également plusieurs installations sportives comme le parc des sports de la Goducière, le gymnase du Petit-Bois (Grand Bellevue), le complexe Bernard Bioteau, le dojo Daguerre, le stade Daniel Rouger, des espaces multisports, etc[25]. On y trouve également une société de boule de fort[26].

L'Entente cyclotouriste trélazéenne organise chaque année le Challenge Froger, dont 2022 en a été la 37e édition avec la participation de 782 personnes[27].

JO 2024

Dans le cadre des Jeux olympiques d'été de 2024 (XXXIIIe olympiade), qui se dérouleront à Paris, neuf centres de préparation, sur les 619 accueillant les délégations internationales, sont désignés en Maine-et-Loire (Angers, Le Lion-d'Angers, La Romagne, Saumur-Verrie et Trélazé). Pour le basket-ball, le volley-ball et le handball, l'entraînement se fera notamment à l'Arena Loire de Trélazé[28].

Photographie de givre à Trélazé.
Givre le 1er janvier 2015

Espace et territoire

La commune urbaine de Trélazé s'étend sur 12,20 km2 (1 220 hectares), en partie en vallée et en partie sur un coteau, et son altitude varie de 0 à 45 mètres[29],[5]. Son territoire se partage entre les unités paysagères de la confluence angevine, du val d'Anjou et des portes du Baugeois[30]. La zone des Ardoisières de Trélazé est classée espace naturel sensible (ENS)[31].

Quartiers, places et rues de la ville : La commune compte plusieurs quartiers comme Le Bourg - Ardoisières, Le Malaquais et Les Plaines - République. On y trouve la place Ludovic-Ménard, dénommée ainsi du nom d'un syndicaliste ardoisier, Charles Ménard dit Ludovic Ménard (1855-1935).

Localités aux alentours : Saint-Barthélemy-d'Anjou, La Daguenière, Brain-sur-l'Authion, Juigné-sur-Loire, Les Ponts-de-Cé, Andard, Saint-Jean-des-Mauvrets, La Bohalle, Saint-Sulpice et Saint-Saturnin-sur-Loire [32].

Hydrographie : Venant de la commune voisine de Brain-sur-l'Authion, la rivière l'Authion traverse le territoire de Trélazé, et en marque sa limite Sud. La gestion des digues, comme celle de l'Authion, est de la compétence intercommunale depuis 2018[33],[5],[34].

Agriculture : La commune se trouve dans le Val d'Authion, vaste zone agricole irriguée par la rivière de l'Authion.

Notes

Bibliographie

• Bernard Augereau, La découverte : une vie, une ville, un musée, Trélazé, LGL Imprimerie (Trélazé), 1988, 95 pages (ISBN 2-907562-00-2) (notice BnF no FRBNF41242528)
• Jean-Michel Charruault, Trélazé d'à-haut et d'à-bas, Ville de Trélazé, 1988, 35 pages (ISBN 2-9502371-1-8) (notice BnF no FRBNF35052338)
• Jacques Thomé (et une équipe d'enseignants), Trélazé, cité des faiseurs d'ardoises : 1906-1918, Ville de Trélazé, 1988, 234 pages (ISBN 2-9502371-0-X) (notice BnF no FRBNF35250634)

Sources et annotations

  1. École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Trélazé, 2007
  2. a et b Insee, Géographie administrative et d'étude - Commune de Trélazé (49353), 2020
  3. Ville de Trélazé, Découvrir Trélazé, 2003-2015
  4. Population de Maine-et-Loire (1999, 2018)
  5. a b c d e et f Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 572-581
  6. Ministère de la Culture, Base Mérimée (Trélazé), mai 2012
  7. a b et c Ville de Trélazé, Patrimoine, 2003-2015
  8. DREAL Pays de la Loire (Ministère de l'Écologie), Données communales - 933 Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes, juin 2017
  9. Pascal Houdemont, L'immigration aux ardoisières de Trélazé : un exemple atypique dans l'histoire minière française (fin XIXe-milieu du XXe siècle, dans Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest (Presses universitaires de Rennes), n° 109-4, 2002, p. 125-143 (lire)
  10. René Musset, Production, industrie, commerce de l'ardoise en France, dans Annales de Géographie, t. 46, n° 260, 1937, p. 174-178
  11. Jacques-Guy Petit, L'Anjou au XIXe siècle : tradition et modernité, dans 1848. Révolutions et mutations au XIXe siècle, n° 6, 1990, Le XIXe siècle en question, p. 98-101
  12. Ouest-France, Ardoisières d'Angers. C'est la fin, le plan social est signé, 28 mars 2014
  13. Ministère de la Culture, Base Mérimée (Trélazé, ardoisières), juillet 2012 — Voir ardoisières de Trélazé.
  14. a et b Musée de l'ardoise de Trélazé, 2012-2016
  15. Angers Loire Métropole, Parc des Ardoisières, Trélazé, octobre 2016
  16. Catherine Fauchet et Nathalie Hugues, La ville noire, terre de migrations bretonnes : Trélazé, 1850-1914, dans Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, tome 104, numéro 3, 1997, Mines, carrières et sociétés dans l'histoire de l'Ouest de la France, textes réunis par Jean-Luc Marais, p. 201-211 — Sur ce sujet voir aussi Les Lorientais sont repartis chez eux.
  17. Ouest-France (Jean-François Vallée), Près d'Angers, l'ancienne usine d'allumettes a été réhabilitée, 21 septembre 2019
  18. La ville noire, terre de migrations bretonnes : Trélazé, 1850-1914, op. cit., selon Trélazé, cité des faiseurs d'ardoises : 1906-1918 par J. Thomé (dir.), 1988, p. 42.
  19. Mairie de Trélazé, Culture, 2021-2022
  20. Le Courrier de l'Ouest, Trélazé. Laurent Noël expose aux Anciennes Écuries, 11 avril 2022
  21. Ouest-France, Trélazé. Samedi 12 février 2022, le Musée de l'ardoise rouvre ses portes, 10 février 2022
  22. Festival Estival de Trélazé, 2011-2019
  23. Ouest-France (Elisa Juszczak), Près d'Angers. Le Festival de Trélazé et son ADN pop, 13 juin 2019
  24. Principales manifestations en Maine-et-Loire, Fréquentation 2018
  25. Mairie de Trélazé, Pratique sportive, 2021-2022
  26. Ouest-France, Trélazé. La société de boule de fort annule ses Chapeaux ronds, 24 janvier 2022
  27. Le Courrier de l'Ouest, Trélazé. Le 37e Challenge Froger rassemble 782 personnes, 1 avril 2022
  28. Ouest-France (Melle-Taliane N'Goma), CARTE. JO 2024. L'Anjou accueillera les athlètes du monde, 5 octobre 2020
  29. IGN, Répertoire géographique des communes (RGC), données 2014 (altitude, superficie)
  30. Atlas des paysages de Maine et Loire, voir unités paysagères.
  31. Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire, 2018
  32. Lion1906 (Lionel Delvarre), Distances à partir de Trélazé (49), juin 2010
  33. Cours de l'Authion, décembre 2012
  34. Ouest-France, 20 millions d'euros de travaux pour les digues de l'Authion, entre Anjou et Touraine, 9 avril 2022
Voir aussi les formes anciennes du nom, et Trélazé dans le dictionnaire Célestin Port de 1878.