Rabât
En patois angevin
- rabât
Mot
Nom commun, masculin singulier, rabâts au pluriel.
En parler angevin, rabât pour
- tapage, vacarme, bruit assourdissant ;
- esprit.
Exemple : « Dempis l’Aubarge d’ la Croix-Blanche qu’est en haut d’ la coût, jusqu’en bas, chez Bréhéret, au Café d’ France, c’en est, d’ein train et d’ein rabât ! » (Rimiaux d'Anjou)
Rabâter, faire du tapage.
À ne pas confondre avec rabat, assemblage, panneau de planches au-dessus du portail d'une grange.
Glossaire V. et O.
Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Rabât (Z. 145. — Mj., Bl., By.), s. m. — Tapage, vacarme, fort bruit. — Ex. : En font-ils ein rabat ! N'y a gens de s'entendre. Dér. de Rabâter. Syn. de Potin, Chahut, Bousin, Rahut, Chutrin. \\ Et. — Ménage le tire (à tort) du grec rabatteïn, frapper, faire du bruit. « On appelle aussi Rabats les Esprits en Anjou. — On trouve, dans la bibliothèque de Saint-Victor, de Rabelais : La Mommerie des Rabats et Lutins. » — «... faisoit la grimace durant le service, pour nous faire rougir ; se levait tard, pour nous faire enrager ; faisoit le rabas toute la nuit, pour faire miracle. » (Bér. de Verv., M. de p., I, 90.) »
Notes
- Voir aussi rabâter, berdasser, bauler.
- Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Lachèse et Dolbeau (Angers), t. XXXVI, 1881, p. 493 (esprit)
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 2, p. 170 (tapage, vacarme)
- Marc Leclerc, Rimiaux d'Anjou - Sixième édition, Au bibliophile angevin André Bruel (Angers), 1926, p. 25 (déf. rimiaux)