Abre

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Parler angevin

Dictionnaire angevin

Mots concernant le parler angevin.

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Parler angevin (dictionnaire) En Anjou

abre

Mot

Nom commun, masculin singulier.

En Anjou (Mj, Lg, By, Mg), abre (ou âbre) pour arbre (in grou-t-âbre vert), avec a long.

Prononciation que l'on retrouve aussi à la fin du XIXe siècle en Normandie, Lorraine, etc.

Glossaire V. & O.

Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Abre (Mj., Lg, By.), s. m. — Arbre, avec a long ; qqf. même Aâbe. — Ein grou-t-âbre vert. (By.)

Et. Hist. — Voici ce que dit à ce sujet La Curne de Sainte Palaye : « Abri s'est écrit Arbri, ce qui semble indiquer que ce mot est formé d'arbre, que son acception propre et primitive est le couvert que procurent les branches d'un arbre ; et qu'ensuite, p. ext., l'on a employé abri dans l'acception générale qui lui reste. Nous observerons, d'ailleurs, que non seulement on a écrit arbri pour abri, mais que l'on a aussi écrit abre pour arbre, ce qui parait confirmer doublement l'étym. que nous proposons. « l'arbre de l'abri » ou de « l'abris », si souvent réjjété dans nos anciennes coutumes, était l'arbre situé à la porte des châteaux, sous lequel on se mettait à couvert du soleil ou de la pluie.

Dérivés : Abriement, maison, logement ; s'abrier, se mettre à l'abri sous un arbre ; abrier, n., arbre de pressoir.

— Plus la vendange ne geint

Sous l'abrier qui de sa charge
Criant enroué restreint. — (Baif. Poésies.)

— C'était aussi le bâton, le manche ou chevalet d'une arbalète. — Abrisel, pour -. arbrisseau.

— La prononciation popul. Arbre est condamnée par Vaugelas, qui remarque qu'elle était commune.

— Dans le département de l'Indre, une ville s'appelle Belâbre (bel arbre).

— Dans les comptes de la Sainte-Chapelle de Bourges (1402-1405), on lit : « A Gilebert Corbat, pour un âbre contenant 4 toises emploiées es diz molins (moulin) de Saint-Privé, à 4 sols la toise. » (L. C.)

— . . .Elle montit dans in abre

Pré voir ses chiens couri,
Carabi ;
La branche était poi forte,
Et Guillery chésit,
Carabi.

(Hist. véridique de Guillery.)

On retrouve cette prononciation dans de nombreux dialectes.

— Pour l'amour du buisson va la brebis à l'abre. (Leroux de Lincy. Proc.)

Variantes : Aubre, aibre, habre. (God.) »

Patois et parler angevin (ressources) Notes

  • Voir aussi mai, éguerter, truisse.
  • Charles-Louis Livet, Un sonnet en patois angevin (XVIIe siècle), dans la Revue de l'Anjou et de Maine et Loire, troisième année, tome deuxième, Libr. de Cosnier et Lachèse (Angers), 1854, p. 128
  • Charles-Louis Livet, La grammaire française et les grammairiens du XVIe siècle, Didier et Cie libraires et Aug. Durand libraire (Paris), 1859, p. 281
  • Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Lachèse et Dolbeau (Angers), t. XXXVI, 1881, p. 207
  • René de La Perraudière, Le langage à Lué, dans Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, Cinquième série - Tome VII, Germain & G. Grassin impr.-édit. (Angers), 1904, p. 135
  • Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 1er, p. 6
  • Henry Cormeau, L'accent de chez nous : essai d'une phonétique du Bas-Anjou, Éd. Georges Crès & Cie (Paris), 1922, p. 10, 12 et 254