Ben

De Wiki-Anjou


Parler angevin

Dictionnaire angevin

Mots concernant le parler angevin.

Aide à la rédaction


Parler angevin (dictionnaire)
 En Anjou

Entendu ici, mais pas que…
ben

Mot

Adverbe, invariable.

En Anjou, ben pour bien, très, fort, beaucoup.

Mot que l'on retouve dans des expressions :

  • Ben s'en faut, bien s'en faut.
  • Ça se pourrait ben, ça se pourrait bien.
  • Y avait bien du monde, y avait bien du monde.
  • Ben dame dit.

Proverbe : « Faut ben aller comme va le temps. » (Verrier et Onillon, Proverbes)

Rimiau

« Enter vous aut’s, les gens d’ la Ville,

c’est ben conv’nu, c’est tout réglé :

ein paisan, c’est ein imbécile,

ein pétras, ein gâs point r’naré,

qui n’a point d’esprit en la tête. »

— M. Leclerc, Rimiaux d'Anjou

Glossaire V. et O.

Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Ben (Mj.), adv. — Bien, très, fort. Ex. : C'est ben fait. \\ Beaucoup. Ex. : Il a ben du bien. Il est à noter que le nom Bien se prononce com. en fr. \\ Vraiment (Sp.). Ex. : N'avez-vous point de lait à me vendre ? — Oh ! si ben, j'en ai. — Le mot : ben est ici une affirmation ou un explétif dont l'emploi rappelle celui de son syn. all. : Wohl. Une allemande répondrait : la, ich habe es wohl. \\ Eter' ben, — être à l'aise. \\ Ben s'en faut, — il s'en faut de beaucoup, à beaucoup près. Se rejette à la fin de la phrase. Ex. : Je ne l'ai pas vendu ceté prix-là, ben s'en faut. \\ Ben y a-t-il, — il y en a beaucoup (même place). Ex. : Les rainsins sont mêlés, be y a-t-il. Syn. et d. de .
N. — Dans le sens de : parfaitement, on prononce toujours : ben. Ex. : C'est ben fait pour ielle ; ça se pourrait ben. — Dans le sens de : beaucoup, on ne prononce ben que quand l'adv. n'est pas à la fin de la proposition, encore, même dans ce cas, on prononce souvent : bien, c. en fr. Ex. : Y avait bien du monde, ou : ben du monde à la messe. — Du monde, y en avait bien (et non ben.) On dit encore : Ni bien, ni guère, — ni peu ni prou. Du lat. Bene (d'où la graphie Ben, et non Bin.) »

Patois et parler angevin (ressources) Notes

  • Voir aussi ben-aise, côr, fraquedale, pûs.
  • Mot confirmé par le témoignage oral d'une personne de Beaucouzé (« ça l'fait ben »).
  • Charles-Louis Livet, Un sonnet en patois angevin (XVIIe siècle), dans la Revue de l'Anjou et de Maine et Loire, troisième année, tome deuxième, Libr. de Cosnier et Lachèse (Angers), 1854, p. 126 (lire)
  • Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Lachèse et Dolbeau (Angers), t. XXXVI, 1881, p. 242
  • Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 1, p. 87 (et t. 2, p. 512)
  • Marc Leclerc, Rimiaux d'Anjou - Sixième édition, Au bibliophile angevin André Bruel (Angers), 1926, p. 7 (Marc Leclerc, rimiaux)
  • Gérard Cherbonnier (dir.), Mots et expressions des patois angevins : petit dictionnaire, Éd. du Petit Pavé (Brissac-Loire-Aubance), 2002 (4e édition, 1re en 1997), p. 19
  • Dominique Fournier, Mots d'galarne: dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 1998, p. 42
  • Charles Briand, On cause comm'ça icitt, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2002, p. 30