Dictionnaire Célestin Port/1874 - Tome 1 - Page XLIII
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XLIII
INTRODUCTION.
un Caqueray[1]. La levée d’armes générale, ordonnée par la duchesse de Berry pour le
24 mai 1832, se termine dans les Mauges avec le drame de la Chaperonnière, où
périt le fils de Cathelineau[2] (26 mai) — et dans l’arrondissement de Segré trouve
à recruter plus de chefs que de soldats. La garde nationale d’Angers, commandée
par Delaage fils, parcourt le pays jusqu’à Pouancé et revient le 4 juin pour
repartir le 6 sur la rive gauche de la Loire, jusqu’à Chemillé et à Montjean, sans
avoir trouvé l’ennemi, qui le 7 à la Potherie, le 9 à Freigné ose s’attaquer à des
détachements du 54e de ligne. Le 3 un décret proclame la mise en état de siège du
Département et les cantonnements de ligne, en partie campés dans les châteaux,
procèdent au désarmement des campagnes qui vont rester infestées pendant des
années encore de vagabonds menaçants.
Routes stratégiques
Et départementales.
Cadastre.
Elles gagnent du moins à ce danger constant un bienfait inespéré. Sous la direction d’une commission, composée du préfet, du général commandant le Département, de deux inspecteurs divisionnaires des Ponts-et-Chaussées et de l’ingénieur en chef, un plan général est tracé de douze routes stratégiques, dont six de 118 kilomètres sur la rive gauche, six de 128 kilomètres sur la rive droite de la Loire, qui viennent s’ajouter aux 396 kilomètres de routes royales et aux 572 kilomètres de routes départementales dont le réseau, jusqu’alors inachevé, va recevoir par suite un redoublement d’activité. Les projets nouveaux prévoyaient une dépense de 2,911,000 francs. La loi du 27 juin 1833 vote et l’ordonnance du 29 novembre classe et détermine les douze tracés, dont l’exécution était terminée à la fin de 1837, grâce en partie à l’emploi sur les chantiers des soldats du 36e de ligne[3]. Tout aussitôt la loi du 24 avril 1837 autorise le Département à contracter un emprunt de 1,250,000 fr. pour l’achèvement des routes départementales, sur les devis évalués à 3 millions. — Les travaux du Cadastre, terminés dès 1829 dans l’arrondissement de Segré, arriérés encore en 1834 pour les 2/5 dans l’arrondissement de Baugé et de Saumur, sont clos en 1838 avec les dernières communes du canton de Vihiers.
Chemin de fer de Tours à Nantes.
D’autres préoccupations tout d’un coup se révèlent. C’est à la session de septembre 1839 que le Conseil général est mis en demeure d’aviser à la direction incertaine encore du chemin de fer d’Orléans à Nantes. Trois projets se présentent dont un de l’ingénieur en chef Defontaine par la rive droite de la Loire, — un autre des ingénieurs Clapeyron et Lefort par la rive droite jusqu’à Juigné, avec un embranchement gagnant Angers et se continuant par la rive gauche jusqu’à Nantes, — le troisième de la Cie Jucqueau-Galbrun par la rive gauche, en se rattachant de Denée à Angers par un embranchement. Le projet présenté par le préfet descendait la rive gauche, jusqu’à Saumur, puis la rive droite jusqu’à Angers, en franchissant la Maine au-dessus de la Chalouère, et traversait de nouveau la Loire entre Montjean et Ingrandes, pour suivre la rive gauche jusqu’à Nantes. La commission spéciale émit des doutes sur l’utilité même de l’entreprise et le Conseil, réservant son opinion sur le tracé, se borna à exprimer le vœu que Saumur et Angers fussent desservis. Il se con[tenta]
- ↑ V. Cour d’assises du Loir-et-Cher. Session extraordinaire ouverte le 30 septembre 1832. Affaire relative aux troubles de l’Ouest (Blois, Dezains, in-8° de 392 p.).
- ↑ V. Cour d’assises du Loiret, ouverte le 28 janvier 1833. — Procès de MM. de Civrac, Moricet et autres (Orléans, Pellisson-Niel ; Paris, Dentu, 1833, in-8° de 210 p.). — La Vendée et Madame, par le général Dermoncourt (Paris, 1833, in-8° de 362 p.).
- ↑ Un décret du 10 juillet 1862 a supprimé les routes stratégiques, dont le nom rappelait de tristes souvenirs, et les a réunies au réseau départemental, qui comprend par suite plus de 827 kilomètres.